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Shaska par Christensem

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La pirogue glisse sans a coups, comme un souffle retenu. Affalé sur le plancher je m'éveille. Le visage penché vers le miroir de la rivière, je renais... Un mince ruban de ciel liquide se fraye un passage dans le reflet des palétuviers. Du bout du doigt j'y grave des lianes de lumière. J'aime les voir se diluer en vagues éblouissantes dans les sombre remous du courant. Trois jours que je n'avais vu le soleil. Trois jours de pluie. Trois jours de fièvre. L'ange qui me pilote au milieu de cet enfer vert est silencieux. « Silencieuse » serait plus exact. Shaska est là seule à avoir accepter de m'accompagner jusqu'au bout du voyage. Mon guide a la peau noire. Et un étrange regard bleu qui sait... Ce qui me ronge. Ce qui me pousse. Ses rames caressent l'eau en arrachant des gerbes d'émeraudes. Ici tout prend la couleur de la forêt . Son dos cuivré comme l'aile du monarque se cambre sous l'effort. Son balancement régulier me fascine, m'hypnotise. Je respire au rythme de ses coups de pagaie. Sa nuque de cygne noir disparaît sous un turban aux couleurs de l'azur. Je reconnais l'étoffe avec laquelle elle a humecté mes lèvres. Arraché la fièvre à mon front. Épongé ma douleur. Trois jours au creux d'un arbre immense à écouter la pluie rouler les pierres du chemin jusqu'au torrent voisin. Sa silhouette affairée au dessus d'un maigre brasier. De pauvres flammes effrayées par le ronflement de l'eau. Ses tisanes, ses compresses aux herbes mystérieuses. Et mes fantasmes cramponnés à son ombre. Une ombre attisée par le feu. Danse diablement érotique dans les ténèbres de notre tanière improvisée. Nos étreintes aux soupirs étouffés par le grondement des feuillages sous le ciel en furie. Nos gémissements s'enlaçant dans le crépitement des braises. Tout la-haut dans les profondeurs de l'arbre. Shaska tend la main vers le fond du tunnel végétal. La-bas une plage minuscule enfouie sous les frondaisons. L'embarcation s'y plante mollement au milieu du bruissement d'une nuée de bestioles. J'ai encore peine à croire que le « Molly Aida » se trouve quelque part au fond cette jungle. Après tant d'années. Devant moi Shaska ajuste ses pas le long d'une trace presque invisible. Le passage est si ténu qu'il s'estompe sous le poids des herbes gorgées d'eau. Je bénis les malicieuses plantes qui lui giflent les cuisses en retroussant son pagne et je me réincarne dans ce papillon qui tourbillonne entre ses jambes. Rien qu'une caresse. Du bout des ailes. Du bout des lèvres. Juste pour savourer le satin de sa peau. J'imagine la douceur d'un pétale. La tendresse d'un bourgeon. Et cette couleur café qui n'en finit plus d'exalter mes sens. Je papillonne ainsi de longues minutes en butinant ses trésors. Et l'ivresse me distrait de notre marche. Une branche contrariée par le passage de la belle vient brutalement me fouetter le visage. Je perd mes ailes et redescend sur terre. Pendant ce temps Shaska liane parmi les lianes se glisse dans l'odorante végétation avec l'agilité d'une chatte. Moi je peine, je patauge dans les ruisseaux qu'elle franchit sur la pointe d'un pied. A trop fixer ses fesses j'en oubli les pauses qu'elle s'accorde pour humer la forêt et ses dangers. Je la percute alors gauchement, me rattrapant à ses hanches le nez enfoui dans ses parfums. Elle n'est pas dupe mais le jeu semble lui plaire. Les coups de rein qu'elle m'envoie pour me repousser ressemblent de plus en plus à des encouragements. Si je m'écoutais je la plierais là, debout au milieu du sentier, le nez dans les fougères. Docile elle se cramponnerait aux racines de ce manguier pour supporter mes assauts. Mais je dois poursuivre. L'impatience de toucher au but est plus forte que mon avidité de chair tendre. Elle vient de se figer comme un chien d'arrêt. Sous les hurlements d'une poignée de singes un animal détale bruyamment devant nous. Des piailleries d'oiseaux invisibles, des grognements lointains, je suis un peu déçu... je m'attendais vraiment à autre chose! Depuis des semaines des tamtams résonnent dans ma tête... des chants indigènes bercent mon sommeil et par dessus tout la voix de Caruso qui flotte au dessus de la forêt. Où sont les Jivaros? Depuis un quart de siècle la réalité s'est quelque peu délavée au fil des saisons... Il ne subsiste que les bribes d'une pitoyable légende colportée par des aventuriers peu scrupuleux... Voilà sur quoi j'ai bâti tous mes espoirs! Shaska vient de se volatiliser dans la chlorophylle! Je sombre à mon tour dans le chaos végétal en me débattant comme un diable et c'est dans la lumière d'une clairière inattendue que je réapparais... Et là... juste devant moi, défiant les frondaisons de toute sa splendeur, l'objet de mes désirs. Le « Molly Aida » Légèrement couché sur le flanc, le temps a blanchi les structures du navire à vapeur. Il ressemble l'immense carcasse d'un monstre marin. Un enchevêtrement de lianes exubérantes et de racines tortueuses le palissent comme un temple Incas. Seul son orgueilleuse cheminée semble avoir résisté aux assauts de la foret. Et puis il y a cet éclat aveuglant que le jour déverse au centre de la trouée. Shaska apparaît sur le pont avant. Une baguette à la main mon guide lève les bras au ciel. Tel un auguste chef d'orchestre . Sa silhouette s'estompe dans la lumière et le prodige s'accomplit... La voix du maitre s'élève lentement dans les airs. « Ate o cara »... I puritin... Bellini... Ses volutes graves et chaudes s'enroulent autour des écorces centenaires, se perdent dans l'épaisseur des feuillages et retombent autour de moi... En pluie de frissons. Je me délecte ! L'air vibre sous cette mousson d'émotions. La musique est belle, lente et majestueuse comme un navire qui prend la mer. Je ressens l'indicible glissement du vieux vapeur vers le fleuve lointain. Sur le pont j'aperçois des costumes somptueux, des musiciens, des cuivres et tout à l'avant... mon ténor italien. Je me hisse auprès de Shaska. A ses cotés un antique phonographe à pavillon distille les dernières notes de Caruso. Religieusement elle relève l'aiguille du phono, retourne le 78 tours et m'entraine vers la passerelle du commandant. L'anarchie, le désordre de l'inextricable jungle s'arrêtent sur le pas de la porte... à l'intérieur rien ne semble avoir changé... Les chromes, les boiseries, le mobilier tout respire un présent propre et confortable. Seul un couple de lézards batifolant sur le verni du gouvernail trahi le chaos extérieur. J'imagine que Shaska vient ici très souvent. Sur les murs des images du tournage de Fitzcarraldo. Plusieurs photos affichent le sourire bleu de Kinski Sur l'une d'entre elles une jeune indigène pose au coté de Klaus. Le regard ardent qu'elle lui lance en dit beaucoup sur le secret qui les unit. Shaska, l'enfant d'une passion entre l'artiste et la sauvageonne me prend par la main. A présent je sais d'où lui vient ce bleu qui rayonne entre ses cils. La nuit s'est emparée de nous. Sur ce navire enraciné dans les ténèbres il fallait bien tuer le temps. Shaska m'a entrainé vers sa couchette. Je sens ses mains guider mon plaisir vers le sien. Devant nous, dans la brume le « Molly Aida » ouvre la route. Je crois entendre... Carruso et ses pécheurs de perles. Shaska au dessus de moi. Lentement elle me couvre. Quelques larmes pour accompagner la mélodie. Quelques sanglots pour mélanger nos corps. Au loin le grondement des rapides qui enfle, dévore inexorablement la voix du Maitre. Voluptueuse glissade au milieu des flots. Jouissance silencieuse au milieu du déluge. La pirogue glisse sans a coups, comme un souffle retenu. Affalé sur le plancher elle me réveille. http://www.youtube.com/watch?v=-pJ76nAkysM

La mort au crépuscule par Oulaop

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"La mort au crépuscule" de William Gay Lui et moi nous avions commencés à nous parler par la faute de Cormac Mac Carthy. J'avais adorée « Suttree », lui c'était « Le grand passage » qui l'avait chamboulé. Il m'écrivait sur Steinbeck alors que je n'avais lu que « Des souris et des hommes ». Je le sentais un peu déçu de ma méconnaissance de ce géant. S'il avait su que j'avais à peine tourné dix pages d' « Absalon » de Faulkner que je n'avais pas aimé il ne m'aurait probablement jamais plus écrit. C'est cependant sur ses conseils que j'ai acheté mon premier livre de William Gay. J'avoue n'avoir jamais rien lu qui m'emportait comme ce bouquin. Bien entendu je le lui ai dis. « Si vous voulez on pourrait se rencontrer pour en parler ? ». Lui au Nord de Lyon et moi dans l'Isère nous avons décidé de nous rencontrer à Vienne. « A côté de la gare SNCF il y a une Auberge de Maître Kanter, sur le trottoir en face il y a un bistrot qui fait le coin, je vous y attendrai à partir de 18 h ». Et comment allons nous nous reconnaître ? Si on se reconnais pas ce sera peut être un signe que nous n'avons rien à nous dire, non ? A 18 h pile je me garais à tout juste 200 mètres de la gare. J'avais donc à peine deux minutes pour penser que je ne savais rien ou presque de cet homme, ni son nom, ni son apparence physique, ni son âge, ni son boulot. Même pas le son de sa voix. Je savais le plus important, il aimait Mac Carthy et il m'avait fait connaître Gay. J'arrive au coin de la rue, le bistrot, j'y entre. Le rade, des tables, des chaises et des gens assis dessus qui essaient de parler un ton plus haut que la télé. Drôle d'endroit pour une rencontre. Coup de chance il y a une table occupé par un homme seul. Manque de chance il me tourne le dos. Je remarque des épaules carrées, un crane rasé et une veste marron. Je contourne et n'y une ni deux sans le regarder je m'asseois. « Salut, je m'appelle Oulaop ! » Lui il éclate de rire. Un putain de rire que je n'ai pas entendu depuis longtemps. - Salut Oulaop, vous au moins vous savez vous présenter » On se regarde, sa tronche à la Blaise Cendrars lui ressemble. Sans me demander quoi que ce soit : - Savez vous que le véritable métier de William Gray est menuisier et qu'il a fait la guerre du Vietnam dans les Marines ? - Non, je sais seulement que « La mort au crépuscule » est son premier roman traduit en français, et que Granville Sutter me fout encore les jetons rien que d'y penser. Nous sommes restés trois heures dans ce bar de quartier à picoler du Macon et à parler écritures et écrivains sans jamais parler de lui ou de moi. Je commençais à en avoir un peu marre et une faim de louve quand à 21 h il m'a invité à aller « casser la croute », Quel casse croute ! Pour moi, Croque feuilles à la pâte d’olives douces, salade de Quinoa et Dos de morue fraîche cuit à la peau, légumes confits à l’huile de Maussane. C'est à table qu'il a cessé de parler de livres pour parler un peu de lui. Une autre histoire...

Ce n'est que pour les gourmands... par The Dreamer

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Recette mousse au chocolat (pour 6 personnes) : Bain-Marie : Faire bouillir un peu d’eau dans une casserole. La retirer du feu. Casser une tablette de chocolat à dessert dans une casserole de taille plus petite. La placer dans la première casserole (le chocolat va fondre avec la chaleur de l’eau que vous avez fait bouillir auparavant). Laisser refroidir le chocolat fondu. Recette : Casser les œufs et séparer les jaunes des blancs. Important : Verser lentement et au fur et à mesure le chocolat dans les jaunes d’œufs. Mélanger rapidement. Mettre une petite pincée de sel dans les blancs d’œuf (cet ajout de sel leur permet de prendre plus aisément en neige). Battre les blancs en neige. Verser un tiers de ceux-ci dans le chocolat, battre énergiquement en évitant absolument les grumeaux (important : toujours battre dans le même sens). Finir de verser les blancs petit à petit en les battant. Placer rapidement au frais. Laisser reposer trois heures. Ingrédients : 1 tablette de chocolat à dessert de 200 g (chocolat noir évidemment). 6 œufs. 1 petite pincée de sel. Si vous respectez correctement toutes les étapes de la recette, je vous garantis l’une des meilleures mousses au chocolat et la plus onctueuse que vous n’aurez jamais mangé. Le bouche à oreille aidant, les enfants des voisins venaient à la maison en manger durant de bruyants goûters. Ma sœur vient de demander avant-hier, après 25 ans d’abstinence à ma mère d’en faire pour ses deux filles (et pour elle…).

il ( n'a pas d'autre pareil) par Magic one

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Hello! (`'·.¸(`'·.¸*¤*¸.·'´)¸.·'´) «´¨`·..¤:bel été:¤..·´¨`» (¸.·'´(¸.·'´*¤*`'·.¸)`'·.¸) Même en voyage On ne tourne pas la page Pour les douces dédicaces Que précieusement j’entasse Les jolies vibrations Pour ma belle collection Pour les simples visites Pourtant tout va si vite Puisque je ne vous lasse Le souvenir je n’efface Et pour vos attentions Un peu de ma création *`¯) *`¯) .•`¯ .•`¯) .•*`¯) (_.•` (_.• . ..•` . . . . . . .(_.•*`¯`*•.-> Il (n’a pas d’autre pareil) Toujours il la regardait Ses contours il dessinait Sur les murs l’affichait En devenant son ombre A peine le jour se levait Déjà il attendait Aux travers des volets Sa façon d’exister Il avait ses secrets Qu’il savait déposer Sur la belle endormie Aux yeux clos à demi Ce n’était que caresse D’un amant en tendresse Eparpillant la nuit Au gré de sa folie Lentement il s’installe Sur les joues idéales Y laisser cette trace D’un ange qui passe Un amant invisible Comment est ce possible Venant du dehors Dès qu’arrive l’aurore Il se pose sur l’oreiller Sans même l’éveiller Ce sont les draps froissés Qui tout seuls on glissés Découvrant ses rondeurs Il couvre de chaleur Lui cet inconnu Près de ce corps nu Une bien douce morsure Continue l’aventure La découverte d’un trésor Plus brillant que l’or La nuit est son supplice Les matins sont délices Sur les draps soyeux Il joue les amoureux Il reviendra demain Et puis chaque matin Glissant sous les persiennes Dissimulant sa peine Sans être une merveille Il n’a pas d’autre pareil Que l'on habite au ciel Que l’on soit soleil Oui la rose est belle Naturelle ou bien drapée On rêve d’éternel De réveils sensuels Qui s'offrent Comme des bouquets ........ , . - . - , _ , .......... ......... ) ` - . .> ' `( ......... ........ / . . . .`\ . . \ ........ ........ |. . . . . |. . .| ....... ......... \ . . . ./ . ./ ......... ........... `=(\ /.=` ............. ............. `-;`.-' ............. ............... `)| ... , ......... ................ || _.-'| ......... ............. ,_|| \_.,/ .......... ....... , ..... \|| .' ............ ....... |\ |\ ,. ||/ .............. .... ,..\` | /|.,|Y\, ............. ..... '-...'-._..\||/ ............. ......... >_.-`Y| ................. .............. ,_|| ............... ................ \|| .............. ................. || .............. ................. || .............. ................. |/ .............. magic one

"Dans ta bouche" par Itinerrance

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« Dans ta bouche » Tes mots qui me susurrent à l’oreille Comme une litanie incessante Viens, viens s’il te plait. « Dans ta bouche » Et je te laisse supplier Encore et encore Ton impatience « Dans ta bouche » Ces mots qui révèlent Toute résistance abattue Je jouis de te les entendre dire « Dans ta bouche » Une prière lancinante De conquérant désarmé Je cède alors à tes suppliques « Dans ta bouche » Me dis tu Et je me fais féline Et je me fais sorcière « Dans ta bouche » Je te prends Et je te sens te gonfler D’une gloire éternelle « Dans ta bouche » Et je me joue de toi De ma langue Et de mon souffle « Dans ta bouche » Ton plaisir qui monte Et je me fais garce Et je me fais chatte « Dans ta bouche » Mon amour tu bandes comme tu respires J’aime ton impatience, tes redditions Être encore un peu ta belle salope « Dans ta bouche » Et tu lâches prise En des flots jaillissants Victorieuse je me sens « Dans ta bouche » Regrettes tu Tu ne voulais pas exploser De ce feu d’artifice Et je te réponds badine et mutine La nuit est longue mon amour Que me disais tu à l'oreille tout à l’heure ? Et à nouveau je te prends dans ma bouche.

Le mystère de la chambre d'hôtel... par Lindomptable

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11 Août 2010 Ce matin j'ai rendez-vous avec mon destin dans un grand hôtel chic et moderne. Je dois y rencontrer un homme qui, selon les dires de mon propre frère, pourra m'aider financièrement dans la concrétisation de mon rêve le plus cher, à savoir, publier mes quelques romans qui dorment sagement au fond d'une armoire. J'avais bien essayé, par le passé, de les faire publier par quelques maisons d'édition plus ou moins célèbres mais...en vain. Il ne me restait plus donc qu'une seule solution, la publication à compte d'auteur. Et pour cela il fallait de l'argent que, bien évidemment, je ne possédais pas. Mon frère ayant eu vent, je ne sais comment, de l'existence de ces écrits, s'était secrètement débrouillé pour trouver, parmi ses connaissances, quelqu'un qui soit susceptible de m'aider. Et il avait trouvé. Raison pour laquelle en ce jour faste, et à 10h30 pile, je me présentais à l'accueil dudit hôtel, dans un état quelque peu fébrile mais néanmoins très excité à l'idée qu'enfin je tiendrai peut-être bientôt dans mes mains un de mes livres. Aboutissement suprême d'une vie entière passée à jouer avec les mots et inventer des histoires. Et, comble du plaisir, je pourrai donner à d'autres du bonheur à lire ce que j'avais eu tant de bonheur à écrire. 10h30 pile donc, je suis devant la réception de ce fameux grand hôtel. "Bonjour mademoiselle. J'ai rendez-vous avec un certain Mr Philibert Toldbrecht." La jeune femme consulte son registre quelques secondes puis note, sur une carte de visite au nom de l'hôtel, le numéro de la chambre ainsi que l'étage. "Voilà monsieur. L'ascenseur est à votre gauche. Voulez-vous que je prévienne Mr Toldbrecht de votre arrivée ? - Non, ce ne sera pas nécessaire mademoiselle. Merci ! - Bien monsieur. Bonne journée à vous ! - Merci ! A vous de même." Je me dirige vers l'ascenseur devant lequel un liftier fait le pied de grue. "Bonjour monsieur. A quel étage dois-je vous déposer ? - 42ème, s'il vous plait ! - Bien monsieur. Entrez donc." J'avance dans l'ascenseur. Le liftier appuie sur le bouton marqué "42". Les portes se referment et, quelques secondes plus tard s'ouvrent à nouveau. " Voilà monsieur, vous êtes arrivé. - Déjà ! - Oui monsieur. Notre hôtel est équipé de l'ascenseur le plus rapide du monde. - Hé bien ! Effectivement, il est très rapide. Merci et bonne journée ! - Bonne journée à vous monsieur !" Mazette, me dis-je en moi-même. 42 étages en si peu de temps ! Pourvu que cet ascenseur ne me mène pas à l'échafaud !!! Il me faut maintenant trouver la chambre. Je consulte la petite carte de visite que m'a donnée la jeune femme de l'accueil...Chambre N°2046. Coup de chance, je suis juste en face. Je frappe à la porte. Un homme fort distingué, vêtu d'un superbe costume, vient m'ouvrir. Il arbore une magnifique moustache impeccablement taillée ainsi qu'une paire de lunettes sombres et, vissé sur sa tête, un splendide Borsalino. Après brèves présentations et serrage de mains en règle, il m'invite à entrer et à m'installer aussi confortablement que possible dans l'un des deux larges fauteuils soigneusements disposés en vis-à-vis. Il attend poliment que je m'installe pour prendre à son tour possession du second fauteuil. Je ne suis pas très à l'aise. Quelque chose me gène. Dans un premier temps, je me dis que ça doit être à cause de ses lunettes sombres au travers desquelles je ne vois pas ses yeux. Et je déteste ça. J'aime pouvoir regarder mon interlocuteur dans les yeux, c'est primordial pour moi. Mais je ne m'offusque pas outre mesure de cet inconvénient. Autre chose me chiffonne et je ne sais pas quoi. Bref...Nous entamons la conversation. Tout d'abord quelques banalités d'usage avant d'entrer dans le vif du sujet. Plus la conversation avance et moins je me sens à l'aise. Quelque chose me tracasse vraiment. Au bout d'un moment, je me rends compte que c'est sa voix qui cloche. Une voix assez haut-perchée qui ne colle pas au personnage. Lui-même se rend bien compte de mon trouble et décide de mettre un terme à la mascarade, arrachant d'un geste brusque sa fausse moustache, puis enlevant ses lunettes dévoilant de magnifiques yeux d'un vert incroyable. Et enfin, d'un geste grâcieux, soulevant son Borsalino, laissant tomber sur ses épaules une splendide chevelure d'un noir profond. Je faillis en tomber à la renverse. Fort heureusement j'étais assis. Quelques secondes furent nécessaires avant que je ne reprenne mes esprit et ne m'écrie : " Mais...Nous nous connaissons, n'est-ce pas ? - Oui. Ou plus exactement, nous nous sommes connus, il y a très longtemps. C'était un 11 Août aussi... - Non...Vous n'êtes pas... - Si ! C'est bien moi, Floriane, ton premier amour. - C'est impossible ! Mais comment.... - C'est ton frère qui m'a retrouvée, un peu par hasard. Il se trouve que lui et moi avons travaillé sur un projet commun et, de fil en aiguille, de déjeuners d'affaires en déjeuners d'affaires, nous avons sympathisé et ainsi découvert le point commun que nous avions, c'est à dire...toi. - Mazette ! C'est incroyable ! Et moi qui pensais ne plus jamais te revoir ! - Hé oui, tu vois, le destin nous a joué un mauvais tour à l'époque. Mais aujourd'hui il se rattrape...et de quelle manière !!!".

Conte des mille et une nuits par Itinerrance

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Elle avait le cœur en mille morceaux, Même si elle n’avait plus vingt ans. Elle s’était fait piquer sa moitié Par un tiers mal venu. Aussi le moral était à zéro Après ces sept ans de malheur. Ses amis se mirent en quatre Pour lui faire oublier cette histoire de second ordre. Arrivée à cette soirée, elle a failli faire demi tour. Il était moins une qu’elle parte, Lorsqu’à mi chemin, elle l’a remarqué. En ce 31 décembre, ils étaient l’un et l’autre sur leur trente et un. Elle portait une robe style 1900, Lui un costume trois pièces. Il était tiré à quatre épingles et beau comme un demi dieu. En ni une, ni deux, ils se sont parlés à bâtons rompus. Au quart de tour, ils s’étaient reconnus. Ils se moquèrent comme de l’an quarante des autres. Elle le recevait cinq sur cinq Et ils n’ont donc pas attendu cent sept ans Pour s’accorder un cinq à sept Lors de ces retrouvailles, à demi dévêtus, Ils avaient les cinq sens en éveil, Ils commencèrent avec un soixante neuf bien connu ici. Et très vite, ils sont montés au septième ciel. Puis c’est reparti comme en quarante Et ils ne firent plus qu’un. Très vite ils ont vécu vingt quatre heure sur vingt quatre, Et sept jours sur sept ensemble. Ils se comprenaient à demi mot Les trois quart du temps. Ils n’ont pas donc pas cherché midi à quatorze heure, En décidant de créer une septième merveille, afin qu’en grandissant elle fasse à son tour les quatre cent coups.

Ne pas subir, réagir par Agnes51

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Dieu, selon Hugo, a laissé faire le crime et infligé le châtiment pour permettre l’expiation. L’arrivée de temps meilleurs de liberté et de fraternité sera le résultat « positif » du crime, du châtiment et de l’expiation. V.Hugo, Totore pour les intimes, a exprimé cette phrase, au temps où il fut condamné à l'exile, d'abord en Belgique puis à Jersey et cela durant vingt ans. Homme engagé et auteur de génie, il n'avait pas accepter les doctrines gouvernementales bonapartistes, et ce châtiment se transforma en un Florilèges d"oeuvres diverses et variées qui fit la joie de ses lecteurs, lui qui fut un des premiers écrivains à vivre de son art et confortablement en plus! C'était il est vrai un libertin mais la vie ne la pas épargnée dans sa douleur de père! A notre époque nous sommes confrontés au châtiment dans notre vie de tous les jours! Les douleurs physiques et morales que nous subissons se transforment souvent en « Mais qu'ais je donx fait pour mériter cela? » Je déteste cette phrase, nous sommes maîtres de notre destin, nous ne méritons rien, nous subissons une suite d évènements qui mis à la suite des uns et des autres remplissent le dossier de notre cerveau, titré malheurs et désolations, et également le dossier rancoeurs et châtiments, Un jour gris un jour bleu, oui la vie est faites de hauts et de bas! La mienne n'est point facile certes mais d'autres subissent tellement plus! Mon dossier bonheurs me permet d'oublier les deux autres cités plus haut! Bonheur de mes enfants, de mes amours et de mes joies! Lundi vrai bonheur de ma rencontre avec les petits anges de la solidarité, Mardi rancoeur et humiliations par les personnes qui m'aident le matin et qui n'applique pas leur grand panneau publicitaire « service à la personne »! Ou bien je ne comprend pas cette phrase ou alors nous n'avons eux et moi le même dictionnaire! Quand un aide soignante vous dit « je comprends pas que vous ne vous sucidiez pas dans votre situation pourquoi vivre encore »! je ravale ma salive et préfère ne plus lui adresser la parole, en me disant que c'est sans doute une mauvaise tournure de phrase et donc je lui pardonne! Mais quand elle remet ça quelques jours plus tard, j'explose de manière calme, genre pétard mouillé, lui fait comprendre son rôle et là elle appelle son chef en lui disant que je lui manque de respect ce qui n'est pas du tout mon genre puisque dans ma situation (et dans la vie de tout à chacun) l'équipe marche si le respect est des deux côtés! Bref elle me laisse assise sur le bord du lit sans rien à côté de moi, mes jambes inertes pendantes reflétant l'absurdité de cette situation! Une autre deux heures plus tard arrive avec des flingues dans les yeux je lui fait un beau sourire ne dit rien et nous procédons aux ablutions du matin, en partant elle me lance quelques vacheries, je lui réponds toujours souriante, je prends vraiment sur moi, que cela ne la concerne pas! J étais entrain de téléphoner dans ma chambre bureau, lorsque j'entends des clefs ouvrirent ma porte panique!!! C'était le chef des dites dames qui entrait chez moi comme dans un moulin, et qui s'est permis de me faire la morale et en ajoutant, vous comprenez les filles sont fatiguées, des problèmes de dos pour s'occuper de vous votre logis et fort encombré de cartons ce qui gêne les passages et les transferts, et alors lui dis-je qu'elles viennent m'aider à ranger! Scandale c'est un personnel soignant, alors elles attendrons comme moi que les choses se fassent! Châtiment, non, connerie et méchanceté humaine, je l'écris pour vous faire partager ce délire d »inhumanité, quand à moi j'ai mis cela dans le dossier poubelle, en me disant un jour viendra où je n'aurais plus besoin de personne, je ne subirais plus cette intrusion dans mon intime, je pourrais leur dire ADIEU ET MERDE!! Voilà comment en partant de Totore on arrive à une histoire banale de notre société en course après les profits en laissant le coeur au fond de la benne à ordures « Les siècles, tour à tour, ces gigantesques frères, Différents par leur sort, semblables en leurs vœux, Trouvent un but pareil par des routes contraires. » Victor Hugo http://www.youtube.com/watch?v=S6bw3lSf2fE

Vous souvenez-vous des saveurs de l’an passé ? par Coucou c est ginou

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Et puis celle là, la divine, la savoureuse, la petite déesse très mal connue, pourtant inoubliable, la nymphe capricieuse du goût-de-l'abricot-cueilli-mûr, la mille fois adorable, l'inégalable, la merveille des merveille, la plus lumineuse et tendre de toutes les petites divinités qui se glissent en douce dans les plaisirs ordinaires et précieux, la grâce parfaite qui vous fond dans la gorge en culotte de velours, avec juste ce fil d'acidité traçant la crête du parfum, ce fil à travers le miel, le miel fleurant le tilleul et l'églantier, la fleur de rose, la rose flirtant avec le miel, avec l'épice, avec ce fond de violette, ah, ça n'en finit plus d'exploser dans la bouche, moelleux, juteux, et d'une tiédeur savante assoupie au soleil... Ce sont des polonais, je crois : joufflus, couleur unie, un peu bête, pas un brin de ce blush qui donne aux autres l'air d'avoir gambadé entre soleil et vent, non, z'ont pas l'air de grand chose, rien dans l'allure, tout dans le goût. Marqués d'un bec, d'un trou de guêpe, d'un peu de brun. Oubliés des cueilleurs, mûris quelques jours de plus, cachés dans les feuillages... oui, il y a le plaisir de la glane, aussi. Et le verger tranquille, le léger bourdon des mouches et des guêpes, les jeux d'ombre et de lumière dans les feuilles, dans les envols de papillons. Déesse jalouse, qui rendez fades et vains tous les abricots des étals, déesse farouche qu'on ne croise pas n'importe où, déesse qu'on oublie lors qu'elle continue en sourdine de décider de notre vie, maîtresse impérieuse de nos papilles et de toutes les sensations qui s'ensuivent, ah oui, pour vous j'ai mis genoux à terre, et je vous rends grâce : le bonheur est dans votre sillage. (le titre est d'un poème de Michel Butor)

Mes états d'âme... par The Dreamer

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En ces temps de discours sécuritaire, assaisonné à toutes les sauces, même les plus infâmes, dans le but peu avouable de faire oublier tous les scandales gravitant autour de la majorité présidentielle, je m'aperçois que la véritable insécurité c'est l'absence d'emploi, la seule qui vaille véritablement que l'on s'arrête pour en parler, dans un monde où tout tourne autour du travail. Où l'absence d'emploi équivaut à une mort sociale. Mais, plutôt que de s'interroger sur les moyens économiques permettant de lutter contre le chômage et de permettre à l'humain de vivre dans la dignité, dans une économie mondialisée et avide de main d'oeuvre bon marché, on préfère agiter des épouvantails. Après le chômeur indigne, le r-miste profiteur dénoncés à la vindicte populaire, dans la pré-campagne électorale de 2007, voici donc le nouvel écran de fumée du candidat Sarkozy pour 2012 en guise de hors d'oeuvre indigeste : le rapprochement fallacieux de l’immigration et de la délinquance, l’organisation d’expulsions de camps de roms jugés illégaux. Et le pire, dans tout cela, c'est que ça marche : le dernier sondage rapprochant honteusement délinquance et immigration a été massivement en faveur des propositions du gouvernement : 79% des sondés se déclarent favorables au démantèlement des camps illégaux de Roms (évidemment sans rien connaître sur le non-respect de la loi sur les aires d'accueil, dont à peine 20 % des communes semblent connaître l’existence). A force de véhiculer certaines idées dans les esprits, elles finissent petit à petit, par faire leur chemin. Pendant ce temps, les 321.000 suppressions d'emplois de 2009 passent à la trappe. Surtout, ne pas évoquer les problèmes sociaux : le chômage, les emplois précaires, les bas salaires (ceux qui font que de plus en plus de français trichent sur leur fiche de paie pour pouvoir obtenir un logement), souvent à l’origine de la colère, provoquant un nombre croissant de personnes sans domicile, ne pouvant plus payer leur loyer et leurs factures d'énergie suite aux hausses successives des tarifs EDF/GDF. Désigner d'autres causes à l'insécurité latente et la colère larvée qui montent dans le pays. Prendre l'Autre comme premier facteur de troubles. Toujours le même de préférence, celui qui faitt peur, parce qu'on ne le connaît pas : l'étranger. Si l'on peut y adjoindre une connotation religieuse, c'est encore mieux. Stigmatiser pour endormir la méfiance. Dénoncer les boucs émissaires soigneusement sélectionnés dans le but de se faire passer pour protecteur de la nation, de ses composantes, de ses principes (du moins, de ceux que l'on juge en danger). Jouer sur les peurs et la méconnaissance de la part du public des sujets que l’on place sur le devant de la scène médiatique. Déjà en Europe, au début des années 30, les catégories de personnes accusées de tous les maux dont souffraient les populations avaient été soigneusement choisies et désignées pour expliquer la crise : les étrangers, les communistes, les francs-maçons, les homosexuels, les gitans (tiens déjà). On sait ce qui en résulta. Où se cachent aujourd’hui, les responsables de la débâcle politique et économique que nous subissons et qui entraîne pauvreté et insécurité sociale ? : parmi les roms, les français d’origine étrangères ? Mais, non, ils se tiennent debout fiers, dans les plus hautes sphères du pouvoir, les cabinets ministériels, les confortables fauteuils en cuir des conseils d’administrations des grandes banques, assurés, que quoi il arrive, leur impunité perdurera. …/… Voilà ! Encore deux heures passées à écrire une lettre de motivation pour un emploi à temps partiel sur un CDD de six mois payé au SMIC. Quel emploi cherchez-vous ? Par les temps qui courent il faudrait plutôt demander : "Quel emploi seriez vous prêt à occuper ?" - "Prendre ce qui se présente, faute de mieux..." - Voilà ce que beaucoup finiraient par confesser. Ma lettre de candidature va se perdre au milieu de dizaines d'autres. Encore un "Emploi" bouée de sauvetage, qui ira se déchirant au fur et à mesure des jours et me verra irrémédiablement couler avec lui, le temps venu. Et la solitude face aux responsabilités, la famille qui ne peut rien faire. La culpabilité de ne pouvoir aider celle qui souffre à vos côtés, que pour un temps défini. Jusqu'à la prochaine turbulence. Personne pour vous soutenir, vous épauler. Sur le champ de bataille, vous êtes un soldat inconnu au milieu de tant d’autres, avançant, tombant à genoux parfois, vous relevant, plus difficilement au fur et à mesure que les coups pleuvent, au milieu de tous ceux qui se battent pour survivre. Il faut tenir coûte que coûte, ne surtout pas flancher moralement. Mais, tout va bien continuez bonnes gens à regarder dans la direction que nos dirigeants vous désignent. Désolé de vous importunez avec mes états d'âme.

quand les pingouins se retrouvent par Croqui

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Nous sommes le 21 juin dernier. A Dunkerque !!! L'équipe de tournage nous a bien recommandé de prendre des maillots de bain. J’ai essayé de dire que ce n’était pas indispensable, rien n’y fait, ils insistent. Ca craint grave. Déjà à Nancy je me baigne peu voire même pas du tout ou alors avec une eau à 30 ° au fond du bac à douche. Non que je ne sache nager mais je crains, avec le temps, avoir oublié les bases. Alors, se baigner à Dunkerque, même en rêve c’est vraiment pas possible. Je reconnais que la plage est magnifique : petites guérites bleu et blanche, juste ce qu’il faut de vent pour qu’il n’y ait pas un chat à l’horizon, juste deux ou trois caniches en train de promener des mamies. Et nous, Afsaneh de la prod, ma fille et moi, comme trois cons à attendre en cette fin d’après-midi, un signe, un petit appel sur le talkie de la voiture. La coquine (mais néanmoins jolie) Afsaneh ne nous a toujours rien dit de ce qui nous attend. Ca y est, on y va ! Deux cent mètres sur un sentier de sable et nous arrivons à la base de la Licorne, je découvre les chars à voile. Des centaines de chars à voile, calmes et bien garés. C'est donc ça ? on va découvrir le char à voile ? génial !!!! Sauf que je ne comprend pas très bien à quoi peuvent servir ces deux pagaies qu’ils nous ont mis dans les pattes. On nous invite à nous rendre dans le vestiaire et là, un grand mec super sympa (Jean-Paul) entouré de deux ou trois compères hilares, nous invite à enfiler des espèces de combinaisons en néoprène et nous explique ce qui nous attends. L'horreur !!!! Je croise le regard effrayée de ma fille ; plus question de renoncer, les caméras sont là qui déjà nous mettent en boîte et, reconnaissons-le les gens qui nous entourent ont l’air hyper sympa. On nous avait juste dit que nous allions découvrir un tout nouveau sport, nous ne sommes pas déçus. Le Longe-côte ça s’appelle ! Ne cherchez pas, vous pouvez pas connaître, c’est nouveau qu’ils ont dit les messieurs. Vous connaissez la rando, sur les sentiers des Vosges, la gourde à la ceinture et le galurin sur le front ? C’est pareil ! Mais, ça se passe à Dunkerque, sans les sapins, sans gourde à la ceinture et dans l’eau jusqu’à la poitrine, fringués en pingouins, sans palme mais avec une pagaie. A ce stade, entourés d’une bonne centaine de pingouins et traqués par les caméras, impossible de se défiler. Le rendez-vous urgent, le décès subit et tant attendu de belle-maman, même l’envie de pisser dans la combi n’y font rien ; faut y aller !!!! Le premier contact avec l'eau, du bout du chausson me surprend: « putain !!! elle est même pas froide » que je dis à ma fille ! J'investi l'océan en donnant l'impression évidemment que je suis hyper à l'aise et, surprise, je suis en effet hyper à l'aise. L'eau est super bonne et même si je manie la pagaie avec infiniment moins de maestria que mes visseuses, je prends, vite, un immense plaisir à barboter dans cette eau tellement sympathique. Nous nous mettons en file indienne et, d’un pas moyennement assuré nous longeons la côte, la pagaie permettant de se stabiliser lorsque, toutes les trois foulées, une vague nous submerge par le côté. Jamais je n'étais resté aussi longtemps dans l'eau et jamais avec autant de plaisir. Expérience vraiment étonnante. Les « longeurs », puisque c’est ainsi qu’ils s’appellent se retrouve ainsi, tous les jours après le turbin, été et hiver, pour faire leur 3 kilomètres dans l’eau en une petite heure. Si donc, il vous arrive un jour, par inadvertance ou suite à une erreur du GPS de vous trouver à Dunkerque, foncez en fin d’après-midi à la base de Licorne (tout le monde connait), vous y trouverez plein de gens sympa qui vous prêterons un habit de pingouin, vous ferez une super ballade et après, en prime, ils vous offrirons l’apéro. Merci encore, Jean-Paul, Thomas et tous les autres de votre extraordinaire acccueil.

Les amours silencieuses par Reinette88

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Il y a des amours qui se taisent. Celles que l'on ne conte pas, se suffisant dans le silence. Pire, elles en sont bien plus belles. Elles semblent si simples, si fluides, si douces comme un ange qui tombe sur un nuage de plume. Peut être est-ce par pudeur que le sentiment s'intimide ? peur qu'un simple souffle sur le voile fasse voler en éclat l'espoir d'un amour hors de notre commun ? Lui, moi, toi, sommes des peaux qui se ressemblent et s'assemblent en étreintes évidentes. Loin...d'en faire qu'une, notre peau transpire déjà le respect de nous. Loin l'un de l'autre...le manque s'invite dans un angle du coeur où la chaleur drague le bonheur. La souffrance silencieuse parle comme un parfum qui dévoile une à une ses effluves. Le temps qui passe ne me fait pas peur, enfin je respire ! Sans un mot échangé ou si peu, lui, moi, toi, savons nos pensées. Les yeux seront les guides de notre âme à notre coeur...quelques mots du bout des cils. Les bavardages sont inutiles pour les amours silencieuses. Je me sais déjà heureuse quand ton bras cernera mes hanches et que mon visage glissera dans ton cou. Je te sais déjà heureux quand tu me fera l'amour tendrement, embrassant inlassable- ment mes lèvres, te nichant au plus profond de moi, te serrant si fort en moi que je te croirais à jamais enfouis dans mon antre. Nous écouterons la mer, laisserons glisser le soleil comme deux amoureux silencieux.

De la calèche à la fusée::: par Agnes51

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Jules Verne , dont la plus grande partie de ses voyages extraordinaires environ 60 volumes, parurent pour la plupart dans le magazine d'éducation et de récréation destiné à la jeunesse! Tout un programme!! Mon Papa me fit lire de bonne heure ces livres extraordinaires, qui n'emmenaient vingt mille lieux sous les mers avec le Nautilus, puis au centre de la terre en passant faire un tour du monde en 80 jours avec Philéas Fogg, je suivis les tribulations d'un chinois en Chine et je fis le voyage avec les enfants du Capitaine Grant!!! Mais j'avoue avoir un faible avec de la terre à la lune car il me rappelle un doux souvenir de mon enfance griffonné sur un de mes nombreux petits cahiers!! J'avais une grand mère paternelle qui vivait avec nous, cette délicieuse personne que nous appellions Bonne Maman, était née en 1884, à Buenos Aires, son père étant nommé là bas, elle avait passé sa jeunesse jusqu'à ses dix huit ans dans ce beau pays qu'est l'Argentine! Elle me disait souvent que Noël c'était pour elle en calèche découverte et en robe de mousseline! Moi qui passait des heures assise à ses pieds à l'écouter parler, de sa vie et de ses nombreux voyages, en suivant son colonel de mari, en Indochine, en Tchécoslovaquie et au Maroc trainant dans son sillage ses quatre enfants dont mon Papa était l'aîné! Elle avait vu arriver tant de choses, avions, voitures, radio et télévision, connue deux guerres et mai 1968 ou elle passait dignement aux milieux de ces jeunes qui battaient la colle pour poser les affiches à la tombée de la nuit, leur distribuant sadwinchs et boissons, elle me contait ces petites parties de sa longue vie simplementn pour moi la plus jeune de ses petits enfants, tout en m'apprenant à coudre, à broder et à tricoter. Nous passions aussi quelques moments à jouer à la crapette ou bien je lui tenais ses écheveaux entre mes petits bras pour qu'elle puisse faire de belles pelotes bien rondes, de toutes les couleurs afin de nous tricoter des pulls plus ou moins à notre goût, ou des chaussettes et gants, sans oublier bonnets et écharpes! C'est elle qui m'a enseigné le piano et appris à chanter! Un soir de 1969 nous n'étions plus que toutes les deux devant le gros poste de télévision, vous savez ces engins énormes en acajou avec une couleur verdâtre sur l'écran, je me souvient c'était un radiola et il n'y avait qu'une seule chaîne! Le programme était d'une durée plus tardive car l'évènement était diffusé! Toutes les deux main dans la main nous attendions fébriles le premier pas de l'homme sur la lune! Miracle Jules Verne l'avait écrit un siècle plus tôt, et là c'était sous nos yeux! Bonne Maman me dit "tu vois mon petit chat, j'aurais tout vu en 80 ans maintenant je peux mourir!! elle resta encore auprès de nous pendant 4 ans!!!! 100ans après sa naissance venait au monde une de ses arrières petites filles en 1984 Fanny et pour moi le troisième de mes poussins!

Quand tu rêves de Nous par Botticella

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Je chevauche ton arbre Où la vie me chevauche Tu supplies et tu cries Tu voudrais me planter Dans cette terre de ton cœur Tu voudrais m’emmêler Comme un soleil qui fond Dans les branches sculptées De ton corps magicien Où je déploie mes ailes Vagabondes et rebelles Tu voudrais me garder Sous des feuilles de vent Que tu sèmes sur moi Comme des graines de manque Tous les jours se défont Petites mailles perdues Je tire sur la laine Et l’étoffe se brise Tu n’aimes pas la brise Qui chasse mes sourires En élevant tes bras Qui m'enserrent de leur force Tu aiguises tes doigts Sur ma chair qui tremble Que tu veux transpercer Au fond de la tendresse Je chevauche tes nuits Où ton corps me chevauche Alanguie de baisers Je rêve de ces aurores Qui façonnent de l’or Et me portant sereine Vers ta grande lumière Réclamant ces poèmes Qui bâtissent l’infini Tu attends notre oracle Cet amour absolu M’offrant sa douce vertu Je veux l’éterniser En peignant nos corps nus Quand tu chantes en cadence En attendant nos transes La musique est profonde De ton âme à mes doigts J’ose ouvrir le piano Quand tu pleures dans mes bras La pluie de notes graves Envahit ton visage Tu veux l'oratorio Qui retiendra mes pas Mais il faut que je parte Et ton regard s’étouffe Perdu dans cette absence Tu dérives dans ton ciel Qui devient ce trou noir Cet infernal miroir Et la plainte profonde S’étale dans la chambre Tu fermes les volets Pour retenir nos chants Comme un râle perdu De jouissance nue La plainte devient cruelle La plainte est éternelle Agrandissant l’espace De nos ailes qui traînent En laissant mille traces … Mais je reviens toujours Sur le seuil de ton âme Je chevauche tes hanches Dont l’acier me dévore Délivrant sa puissance La volupté me plie Je me tords sur ton ventre Que tu aimes nourrir Avec cette semence Qui me transformera Et je coule je coule Entre tes doigts de feu Dans le creux de ton dos Lovée tu me désarmes Je roule et je me perds Dans un trouble exalté De vagues enivrées Folie et frénésie Sur ton sexe qui me perce Comme une épée de lin Tu glisses si profond Dans mon ventre qui s’ouvre Il tremble encore de toi Tu l’as pétri mille fois Caressé et cueilli Pour recueillir l’éclat De cette source en flammes Ton désir me taraude Sous des étreintes perlées La senteur affolante De ton sperme me hante M’entête et m’étourdit Jusqu’à cette montée Vers notre voie lactée Où tu m'écartèleras Mes cuisses glissent sur toi Flancs ocrés qui se donnent J’abdique toute volonté Et ruisselle mon feu Qui explose dans ta chair Il est là cet instant Que tu attends sans cesse Suprême élan d’Eros Qui vaincra Thanatos Cette offrande pour toi Est notre lien sacré Le plus fort le plus beau Perlé comme un ruisseau En perdant la conscience Je jouis et je meurs Pour renaître de toi Dans l’émoi des clameurs Mon âme divague alors Anéantie en toi L’infini m’engloutit Dans les plis de nos voix Tu t’es collé à moi Contre mes reins cambrés Que tu cajoles encore Dans un vertige ourlé Chaque extase brûlée Laisse une empreinte marbrée Dans cette marée chaude Qui nous remet debout La lumière de nos âmes Envahit nos chairs folles Et quand revient le vent Je m’accroche à tes branches Qui ploient de leurs fruits d’or Je mords je mords encore Ton cœur et ton long corps Et je meurs dans tes bras Lascifs et amoureux Tu me berces tendrement Moi gazelle perdue Ô toi mon bel amour ! Tu libères mes récifs Mon amant ébloui Tu me lacères encore De tes grands yeux d’orfèvre Tu ôtes les envers Et je reste blottie Dans ton cou si fervent En buvant tous les mots Que tu veux dessiner Tes gestes me fascinent De mes lèvres à nos cœurs Ton regard sombre ruisselle Sur mes seins de mousson Attendant ta moisson Je me jette en amour Quand tu m’inventes encore Que ton râle m’enrobe Sur le divan des nuits Renaissance qui m'exalte Lorsque tu rêves de Nous Dans nos sangs qui bouillonnent Nos sens deviennent fous. Botticella

Rupture de raison par Danette B

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Rupture de raison Après 7 ans d’un amour fou, un 12 août, j’ai choisi de le quitter, malgré l’amour toujours présent entre nous. Hélas, au bout du compte, la différence de culture, la famille, son alcoolisme pulsionnel ont eu raison de nous … Souffrance viscérale, tripes torturés, cerveau anesthésié, je suis rentrée en France, le cœur lourd de douleurs, mais léger de cette décision sage. J'avais le sentiment de l'abandonner, de le laisser à son triste sort et cela m'était intolérable, mais j’avais été au bout de moi, au bout de nous, jusqu’à l’autodestruction. Cela devait cesser ! La fin de notre couple s’est fait comme notre rencontre, dans l’amour le plus total. Je le revois, sur la grande place Moulay Hassan, se retourner une dernière fois, m’envoyer un baiser et me faire un signe de la main. Digne d’un film. Arrêt sur image, je garde au plus profond de moi, cette image de lui. Désormais, impossible pour l’un et l’autre de trouver l’amour. Son fantôme me hante, mon image l’habite. J’aimerais encore l’entendre m’appeler du petit nom qu’il me donnait. Sa peau, son odeur, ses petites rides au coin de l’œil, son sourire éclatant à ma vue, ses mains sur moi, ses doigts jaunis par la cigarette, ses baisers, mes baisers, sa bouche sur ma bouche, mes baisers, dans un coin précis de son cou, lui donnant des frissons si doux, nos corps fusionnels, ses cheveux noirs si soyeux, les miens si blonds entre ses mains, ses yeux noirs et les miens bleus, plongés au plus profond de l’autre, inlassablement. Je suis en manque, en manque de lui, il est en manque, en manque de moi et rien ne nous soulage. Depuis, lui s’est réfugié plus sévèrement dans l’alcool. Moi, je me suis jetée dans le travail et chacun traine sa peine et s’épuise à faire semblant de vivre. Je le plains de tout mon cœur, comme il sait si bien le dire : « Les moindres ruelles d’Essaouira me ramènent à toi ». Dans mon malheur, j’ai la chance qu’ici, en France, dans ma ville et dans les rues, il n’y a aucune trace de lui. Trois ans plus tard, je ne suis toujours pas remise et aux dernières nouvelles, lui non plus, même si en décembre dernier, il a accepté l’épouse que sa mère lui réservait. Qui a dit que les mariages arrangés n’existaient plus ! 2 jours avant son mariage, il me téléphonait pour me dire combien il m’aimait. Je le connais si bien, je sais qu’il souffre, mais il va gagner une paix royale. Sa famille ne l’agressera plus, il va retrouver la place qu’il n’aurait jamais dû quitter, au sein des siens. Au bout du compte, ils ont eu raison de nous. Durant ces sept années de vie commune, il a eu le courage de vivre avec moi et d'assumer cet amour, au nez de sa famille. Aujourd’hui, 12 août 2010, je suis triste, c’est la date de notre rupture de raison. La douleur est toujours aussi vive, même si je le cache à mes proches, la plupart du temps. Les larmes m’habitent encore. Personne ne m’avait jamais aimé comme lui. Il me devinait, lisait en moi, veillait sur moi. Personne ne l’a jamais aimé comme moi. Je le devinais, le réconfortais, veillais sur lui. Dans notre regard, l’immense amour que nous nous portions rayonnait. Nous avions réussi l’impossible, nous avions réussi à dépasser les obstacles, jusqu’à ce que sa famille se ligue contre moi, l’européenne et la non-musulmane. Alors que nous deux, nous nous respections et qu’à aucun moment ces différences nous ont dévorées. Même l’alcool, son autre maitresse s’arrangeait de nous. Je n’ai jamais eu à en souffrir directement. C’est le temps, l’usure, la fatigue, le déracinement, le mal du pays, l’acharnement familial qui ont eu gain de cause. Ce qui adoucit ma douleur profonde, c’est que malgré tout, l’amour est le plus fort. Trois ans après, nous sommes toujours là, l’un pour l’autre aux moments clef. Ce qui nous sauve de l’enfer de la séparation, c’est que nous nous sommes promis de nous retrouver dans une autre vie … حبي, كنت أنت تفوت الكثير, وأنا أحبك

Tant que la vigne pousse, pousse, pousse, Je ne dormirai plus! par Machja

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Tout a été dit sur le style de Colette. Tout a été dit et pourtant j'ai envie de parler de ce plaisir -de cette émotion!- qui me saisit à chaque lecture de cette courte nouvelle intitulée "Les vrilles de la vigne". Pourquoi celle-là particulièrement? Bien sûr, on y retrouve les caractéristiques du style de Colette, et notamment sa capacité à nous faire pénétrer dans l'intimité de la nature dont elle nous dévoile les secrets avec tendresse et humour. L'attention qu'elle porte au vivant, animal ou végétal, révèle des détails qui échappent à la plupart d'entre nous, pauvres urbains: qui sait encore que "les vignes en fleur sentent le réséda" ou que "les vrilles de la vigne, cassantes et tenaces, [ont une] acidité d'oseille fraîche [qui] irrite et désaltère"? Toujours cette manière d'appréhender le monde par les sens, ce frémissement communicatif, cette intelligence de la vie, cette clarté de la langue qui nous permet de partager ses émois... Mais ce sont des constantes chez Colette. Alors, pourquoi ce texte, "Les vrilles de la vigne", a-t-il un tel pouvoir sur moi? Peut-être à cause du rossignol, et de ce qu'il nous dit de nous... Et puis tant pis, je ne résiste pas, je livre le texte entier à votre gourmandise. "Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit. Il avait un gentil filet de voix et s'en servait avec adresse du matin au soir, le printemps venu. Il se levait avec les camarades, dans l'aube grise et bleue, et leur éveil effarouché secouait les hannetons endormis à l'envers des feuilles de lilas. Il se couchait sur le coup de sept heures, sept heures et demie, n'importe où, souvent dans les vignes en fleur qui sentent le réséda, et ne faisait qu'un somme jusqu'au lendemain. Une nuit de printemps, le rossignol dormait debout sur un jeune sarment, le jabot en boule et la tête inclinée, comme avec un gracieux torticolis. Pendant son sommeil, les cornes de la vigne, ces vrilles cassantes et tenaces, dont l'acidité d'oseille fraîche irrite et désaltère, les vrilles de la vigne poussèrent si drues, cette nuit là, que le rossignol s'éveilla ligoté, les pattes empêtrées de liens fourchus, les ailes impuissantes... Il crut mourir, se débattit, ne s'évada qu'au prix de mille peines et de tout le printemps se jura de ne plus dormir, tant que les vrilles de la vigne pousseraient. Dès la nuit suivante, il chanta pour se tenir éveillé: "Tant que la vigne pousse, pousse, pousse, je ne dormirai plus! Tant que la vigne pousse, pousse, pousse..." Il varia son thème, l'enguirlanda de vocalises, s'éprit de sa voix, devint ce chanteur éperdu, enivré et haletant qu'on écoute avec le désir insupportable de la voir chanter. J'ai vu chanter un rossignol sous la lune, un rossignol libre et qui ne se savait pas épié. Il s'interrompt parfois, le col penché, comme pour écouter en lui le prolongement d'une note éteinte... Puis il reprend de toute sa force, gonflé, la gorge renversée, avec un air d'amoureux désespoir. Il chante pour chanter, il chante de si belles choses qu'il ne sait plus ce qu'elles veulent dire. Mais moi j'entends encore à travers les notes d'or, les sons de flûte grave, les trilles tremblés et cristallins, les cris purs et vigoureux, j'entends encore le premier chant naïf et effrayé du rossignol pris aux vrilles de la vigne... "Tant que la vigne pousse, pousse, pousse..." Cassantes, tenaces, les vrilles d'une vigne amère m'avaient liée, tandis que dans mon printemps je dormais d'un somme heureux et sans défiance. Mais j'ai rompu, d'un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair et j'ai fui... Quand la torpeur d'une nouvelle nuit de miel a pesé sur mes paupières, j'ai craint les vrilles de la vigne et j'ai jeté tout haut une plainte qui m'a révélé ma voix!... Toute seule éveillée dans la nuit, je regarde à présent monter devant moi l'astre voluptueux et morose... Pour me défendre de retomber dans l'heureux sommeil, dans le printemps menteur où fleurit la vigne crochue, j'écoute le son de ma voix... Parfois je crie fiévreusement ce qu'on a coutume de taire, ce qui se chuchote très bas,-puis ma voix languit jusqu'au murmure parce que je n'ose poursuivre... Je voudrais dire, dire, dire tout ce que je sais, tout ce que je pense, tout ce que je devine, tout ce qui m'enchante et me blesse et m'étonne; mais il y a toujours, vers l'aube de cette nuit sonore, une sage main fraîche qui se pose sur ma bouche... Et mon cri, qui s'exaltait, redescend au verbiage modéré, à la volubilité de l'enfant qui parle haut pour se rassurer et s'étourdir... Je ne connais plus le somme heureux, mais je ne crains plus les vignes de la vigne..."

Tom Waits pour l'éternité par Victoriahannah

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"kentucky avenue" pour la mélancolie et la nostalgie, le souvenir... "Walking Spanish" pour une sensualité enivrante... Et pour finir, "Anywhere i lay my head" pour une p'tite fête bien arrosée entre amis quand je serai passée de l'autre côté... Tom Waits éternellement...

Au pélerin qui vient, viendra par Vraiedevraie69

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Au pélerin qui vient Je le sens bien, et je le rêve Et j'ai ton goût sur mes lèvres Qui m' éveille et puis m'enfièvre Je le devine et enfin j'en crêve Ton corps en cuiller contre le mien Ton ventre chaud couvre mes reins Tes mains enserrent, étreignent mes seins Ton souffle annonce tous mes tocsins Tu me presses et lentement je geins A mon oreille bourdonnent tant d'essaims Qu'à dessein, j'esquisse les creux de mes chemins Si doucement, tu viens, tu arrives, mon pélerin Que tu m'assièges, et t'avances en terre de nos connaissances Je sens calice, hostie, fondre et se fendre en nos chairs tendres Je me tends infinie et me rends entière à cette ultime défaillance Mes plaines sont paupières pleines et denses, mes plaies intenses Je te veux sous ma peau, je te veux en balance sous ma langue Tu me manges au cou, Tu me manges à toutes mes pentes, et je tremble Tu m'entailles à l'âme, tu m'entames l'âme par toutes mes pores et mes fentes Je m'évide en tous mes centres, je me dévide en descentes tourbillonnantes Tu prends mes mains qui se tendent comme deux ponts reliant nos deux mondes Je tourne en transe de derviche, transes étranges du silence qui s'émonde Je m'enivre de toutes tes saveurs et tu recueilles une à une toutes mes ferveurs Je navigue par gros temps, chaloupant d'instinct, souple comme une prière Brebis, pasteur, ciel, passereaux, profondeur des océans, voilures déployées Je te connais de tout temps, je t'appréhende de temps en temps, émerveillée Je te crée sans te trouver, je prie les yeux fermés, farouche entêtée d'éternité Tu m'as appris le sourire, le rire, le désir, et l'ivresse des immensités Qui es-tu, toi que je sens passer, me frôler Qui es-tu, toi qui inventes, ingénu, mes nuitées Qui es-tu, toi que je sens partir, dos familier Qui es-tu, toi que je ne vois jamais arriver Perché sur mes alarmes, au bord de mes larmes Tu es de mèche avec ma flamme Emergeant du chaos, du maelstöm Tu sais mes drames souvent drôles Puisque tu te défais tandis que je te crée Puisque mes efforts sans cesse renouvelés Gonflent d'évidence toute ta présence-absence Tu résides dans les champs de tous les silences. V.V

P. d'Â. 8 :" Une érection s'il vous plait" (Ré-édition) par Vraiedevraie69

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- Et pour la jolie madame, ce sera quoi? - Une érection s'il vous plait, bien mûre... rouge et bleue. - 135 grammes, ça vous ira? - Tout à fait! Pas la peine d'emballer, c'est pour manger tout de suite. C'est ainsi que je réfléchissais dans ce matin gelé du 26 décembre, rôdant ainsi devant les boutiques éclairées et m'attardant devant une petite épicerie et tous ses fruits à l'étal. - Et pour la jolie dame ce sera quoi? - Ces cheveux-là sur ma tête, vous les coupez au ciseau, au rasoir, à la tondeuse. Je ne veux plus voir une boucle, un noeud dans le vermicelle. Et les cheveux tombent, chatains sur le carrelage, par poignées, scandant ma rage. Vache de rage, Humeur de chien, Froid de grizzly et putain de sensation dès le matin... On s'habille de cuir noir bien épais et on va t-en guerre, putain de soldat! 8kg dans les bras comme un gros bébé dans un carton bien fermé, et on renvoie à BROTHER and Brothers son imprimante à la con. L'imprime pas le noir, Big B., l'imprime le rose, le jaune et le bleu. Comment j'imprime mes billets TGV? En carnets "Barbie" peut-être? Je l'ai calée sur le cadre de mon vtt, la croix et la bannière, la veille de Noël, jusqu'à la poste. Chute de carton, puis chute de vélo, puis chute de moi-même, un jeune couple me ramasse et nous voilà arrivés à la Poste qui est ... fermée à 14heures... et il est 14h05! J'installe le big carton pour Big Brother devant l'entrée sans hurler. Je scande juste en dansant : "Bordel-Noël, Noël-Bordel, Meurtre à Noël, Fuck Père Noël..." Une vieille dame vient à mon secours : - Ma pauvre! Et vous voulez remettre ça sur votre porte-bagage? - Y-a pas de porte-bagage, c'est un vtt. - Je vais vous le tenir et vous, vous posez le paquet et l'attachez avec l'antivol et je vous suis. Trois anges pour une imprimante! Et le 26 on recommence! La guichetière me prend le bébé des bras pour le peser. - 8kg 500, m'annonce-t'elle fièrement comme si elle venait juste de m'accoucher. Mais moi je n'entends pas les vagissements du marmot, mes bras sont juste tétanisés et j'exécute des grands moulinets pour me délier. Je pense à Fred Astaire qui bondirait sur les portants avec le "Shoe Shine" comme leitmotiv. J'esquisse quelques pas de danse, de sobres arabesques entre les portants, sur le carrelage glissant. Et Zou, vtt juqu'au tifeur! Et que ça coupe et que ça ratiboise! Deux heures après, froid aux oreilles mais toujours pas calmée. Lendemain de Noël, tu parles! Qui est le con qui m' a offert un Chanel n°5 dans son atomiseur de sac et ses trois recharges? J'aime pas Chanel n°5. Miss Dior non plus! ... Shalimar, oui! Le temps de se fumer une clope devant chez Marionnaud et la décisions est prise. Je veux mon parfum, mon parfum pour dormir avec... et tout de suite. J'essaie "Essence de Narcisso Rodriguez"... pas mal, mais c'est pas ça. Je veux le parfum suprème, jus de réglisse, ylang-ylang, cardamone... Parfum chaud, brûlant, épicé et sucré, barissant toute sa jungle... Kenzo "L'Eléphant", Kenzo sur ma peau, dans mon kimono... J'explique tout ça à la dame qui me regarde attentivement avec un oeil rompu de sang. - Vous vous êtes pris une ruade de chevreuil dans l'oeil? - Non, c'était un Moët et Chandon Impérial et son bouchon! Vous le prenez ce "Jungle"? - Oui je le prends mais je veux l'amour qui va avec. - Un joli petit paquet cadeau pour vous-même? - Je voudrais l'homme pour sentir le parfum, me prendre par le bras, la main, puis m'emmener boire un énorme thé-citron avec du rhum, plein de rhum. Et puis après on partirait dans les rues et il m'embrasserait sur mes cheveux tout courts, fraichement coupés. Il prendrait mon visage et mon cou de sa grande main, il poserait ses lèvres entre mes joues et mes lèvres. Il sourirait avant de prendre ma bouche entière, et tout ce monde s'évanouirait autour de ce baiser. ...Je voudrais un Monsieur qui m'aime, me désire longtemps et maintenant! - Vous pouvez peut-être lui téléphoner? suggère-t'elle avec son oeil saignant. - Pfffou...Il s'en fout...Il sait même pas... Il est reparti... Je sais même pas s'il m'aime! Je vais quand même pas lui crier : "JE T'AIME... ET TOI, TU M'AIMES OU TU M'AIMES PAS, TU LE DIS, OUI OU MERDE ? ". Je veux qu'on m'aime, madame! Oui, ça m'a pris ce matin, ce besoin vital d'être submergée de ses mots, de ses bras, de ses mains, de ses épaules, de son corps tout entier. Je veux qu'il m'aime, je le veux lui! - Et le "Jungle" en petit ou grand modèle? - Le parfum en petit et Lui en GRAND, TOUT GRAND! - Et avec ça, madame? - Merci pour vos conseils et bonjour à votre amoureux parce que moi, j'en ai pas! Vache de rage! Désir d'amour en missile! Hiroshima deep inside! Help! Prends-moi, toi l'homme, prends-moi contre toi et n'écoute pas ce qu'on t'a dit. Je veux bien ton membre érigé contre moi, en moi, qui me pénètre et m'assiège de fonds en comble. Je veux bien tes lèvres, tes doigts sur moi, en moi qui me fouillent et me labourent. Je veux bien les yeux fermés compter trente-six étoiles et toutes les comètes. Je veux bien que tu respires fort et vite contre moi. Je veux bien que tu joues avec mes fesses. Je veux bien que ta langue, tes dents s'y promènent tandis que je grille en enfer. Je veux bien que tu retiennes mes poignets dans ta main tandis que tu t'enfonces en moi en supplices, délices successifs. Je te veux et surtout n'écoutes pas ce qu'on t'a dit. L'érection, mon Dieu... Oui! La pénétration, my God... Ah Oui! Ces corps qui se dévident l'un dans l'autre... Mais je veux ton seul désir et pas la performance de la gymnastique tonique. Je te veux tout entier comme tu es. Fatigué, presque silencieux, mais attaché... Je te veux maintenant en moi. Je te veux tout autour de moi. Je veux ton odeur, tes mots, tes yeux, ta chair. Je te veux. La vache comme je te veux! V.V

certains aiment les mots par Magic one

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Certains mots ont en eux Des lettres colorées Qui font des nuits d’hiver De belles journées d’été Une douce musique Pour te faire danser Une jolie réplique Pour te faire rêver Certains mots ont en eux L’amour et puis la paix D’où s’envolent des idées D’un monde désiré Une plume a glissé Sur le blanc du papier Au bord de l’encrier Le bonheur installé Certains mots ont en eux Des directions cachées Pour te faire avancer Et trouver ses secrets Sur une mer tranquille Aux horizons bleutés Un capitaine facile Aux épaules dorées Certains mots ont en eux Des rires et des sanglots Pour ne pas oublier De quoi nous sommes faits De raison et de doutes Juste pour imaginer Des esprits en déroute Qu’il faudra consoler Tout ce qui est écrit Vit au travers des mots Sachons les faire vivre Pour un simple cadeau
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