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LUI cet inconnu devenu mon ami, mon frère. par Izygote

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Alors que je naviguais dans cette vie virtuelle, Il est là, je le découvre, lui aussi explore, Je découvre un monde, où l'imaginaire existe. cet inconnu arrive dans mon univers bien caché Il est le premier à me souhaiter la bienvenue Je suis charmée par son accueil. Conquise par ses paroles douces, ses mots enchanteurs Ha! ses mots, il est le roi des mots... ceux qu'il faut dire à une femme qui manquent tant qui est ce mystérieux personnage un peu vieille France? Le destin nous unira t-il Je suis captivée par son désir de m'écrire, de me lire, et inversement Il me laissera entrer dans son coeur, ce que personne n'a su faire avant moi par l'écrit, de même lui, il ira dans un endroit ou personne n'avait accès, ma confiance, mes pensées intimes. Il partagera mes passions, ma tendresse, mes joies, mon coeur, mes peines Quant à lui, son penchant pour moi pour cet ange comme il le dit venu du ciel son coeur est submergé par ma douceur et ma gentillesse Les semaines s'écoulèrent comme une jolie rivière douce et par moments déchaînée durant une nuit virtuelle, alors qu'il s'amusait à rire notre conversation changea, pour devenir plus intime je senti mon corps brûler de lui, cette nuit transforma nos pensées nous avions compris tous deux que nous devions revenir à nos présents que c'était irréalisable, que rien, ni jamais ne se fera, que nous ne pourrions vivre ce bonheur, sans blesser malgrè cela, nous avons continué à nous fréquenter virtuellement, régulièrement à prendre de nos nouvelles, de nos pays, de nos familles, de nos santés comme un frère, une soeur, nous ne nous sommes jamais rencontrés c'est notre jardin secret que nous entretenons ensembles. Il est beau et pur Comme celui des enfants. L'amitié virtuelle, la vraie qui reste virtuelle existe. C.

Le ciel peut attendre par Annaconte

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Le matin elle était debout la première. Sortait avant même le lever du jour et s’enthousiasmait devant ce magnifique paysage, ces champs qui s’étiraient comme des lignes tirées bien droites, à rejoindre le ciel tout au fond. Des oiseaux traversaient le ciel en criant. La lumière blanche de l’aube prenait lentement des teintes d’or, et de la terre montait une brume qui s’entortillait autour des arbres…il y avait de la beauté là-dedans. Elle s’en emplissait tout entière. Pourtant quand elle pénétrait dans la maison encore endormie, elle se cognait à la porte, émettait un juron puis soudain agacée, furetait dans le placard en quête de café, de sucre, sans trouver la cafetière qui avait été mise ailleurs, là où l’on ne la mettait jamais d’habitude, balayait rageusement des miettes qui trainaient sur le sol taché, remuait des chaises pour faire du bruit, tapait à la salle de bains qui était occupée, ouvrait des volets en les faisant claquer sur le mur comme exprès, pour réveiller les derniers qui dormaient encore, criant que le déjeuner était servi, que le café allait être froid s’ils tardaient encore, et que de toutes façons s’ils comptaient partir à l’heure il fallait qu’ils se dépêchent car sinon ils allaient manquer leur bus. Elle ne supportait pas d’attendre. Que tout le monde soit là. Il fallait que tout le monde soit là, à l’heure, en même temps. Il était hors de question de faire plusieurs services de tasses, de tartines. Ils auraient su se débrouiller tout seuls, n’est-ce pas, mais non, elle tenait à servir, à organiser ce premier repas de la journée, elle seule savait où étaient les choses, et où les ranger ensuite après la vaisselle. Elle secouait les retardataires, les poussait hors du lit en les invectivant, sans égard pour les morceaux de sommeil qu’ils avaient encore collés au bord des yeux ! « Vite, allons, vite ! il est l’heure ! dépêchez-vous ! ». Il fallait se lever, passer sous la douche en vitesse, prendre garde à économiser l’eau chaude, replacer le savon, ôter les cheveux et rincer le bac, accrocher les serviettes là où l’on doit les suspendre, et laisser la fenêtre entrebaillée contre l’humidité. Le café allait être froid, bon sang, tout était prêt depuis une heure, fallait s’activer ! Elle n’avait pas que cela à faire, elle, à les attendre ! Elle se croyait importante. Nécessaire. Indispensable. Il fallait que les choses aillent comme elle le voulait. Que le temps prévu pour chaque chose soit respecté. Que la bonne marche de la journée aussi. Il fallait obtempérer, exécuter ses consignes. Après le déjeuner, elle aurait encore à décider du repas de midi. Elle interrogerait tout le monde pour connaître les préférences, puis finirait par choisir elle-même, pour aller plus vite, parce que si elle devait composer avec les goûts et les dégoûts de chacun cela n’en finirait pas ! Elle irait elle-même chercher les pommes de terre dans la remise, au fond de la cour, il fallait traverser deux couloirs et un abri avant d’y accéder et tous se demandaient pourquoi les tenir si loin ces patates, alors qu’il y avait de la place dans l’arrière cuisine, à côté du frigo, et qu’elle se donnait du mal et de la fatigue pour rien mais bon, que voulez-vous, y a des gens comme ça qui adorent se compliquer l’existence, alors que par ailleurs ils jouent à paraître organisés !!! C’était son paradoxe. Elle voulait se croire –elle se croyait- forte, capable de tout gérer. Elle se sentait capable. Il fallait qu’elle dirige. Que les autres suivent. C’était pour leur bien. Eux ne savaient pas. Elle avait l’habitude et savait gérer. C’était son métier autrefois la gestion, l’intendance. Elle croyait qu’elle avait toutes les recettes, elle tenait toutes les ficelles….Elle se sentait toute-puissante et elle avait toujours raison. En plus c’était souvent vrai. Même si ça les énervait les autres ! Elle prévoyait même l’avenir parfois ! Une sorte de sorcière en somme….Elle attirait le malheur en le convoquant, « attention vous allez tomber ! » « attention ce verre vous allez le casser ! » , le seul fait de le dire et l’incident se produisait ….cela perturbait tout le monde. On finissait par la détester ! elle portait malheur, on faisait tout pour échapper à son emprise. Il arrivait même qu’on lui mente pour éviter des drames….Elle détestait les mensonges. Elle disait que c’était important la vérité, les choses en ordre. Elle ne négligeait rien. Elle respectait les choses avant même que de respecter les personnes… Il fallait prendre soin des choses. Faire très attention. La vie ne s’improvise pas. Elle faisait peur. Elle surprenait tout le monde avec ses cris et ses injonctions ! Elle ne supportait pas de voir les gens assis ou vautrés sur un canapé, elle les dérangeait constamment « lève tes jambes, je passe le balai ! » « viens j’ai besoin que tu m’aides »… » Où est donc la cafetière ??? » ..Vite, vite, fallait faire vite ! Même du fond de son lit, chacun sursautait quand elle appelait. Un volet qui battait, un drôle de bruit, un objet égaré, une course à faire en urgence, cela ne pouvait pas attendre, elle menaçait sans arrêt et obligeait chacun à lever son derrière de la chaise et à s’y coller ! Il fallait se précipiter ! courir ! tout laisser en plan pour elle ! Etre à son service, corvéable à merci. Elle était épuisante. Parfaitement anxiogène…….. Moi, j’avais trouvé la solution. Je ne me précipitais jamais. Je répondais « oui j’arrive, » poliment, d’une petite voix suave et tranquille. « je préfère boire mon café un peu plus tard » « je termine une chose importante »…Elle n’osait pas insister. Elle devait savoir que je serais sa digne représentante en matière d’ordre et de tempérament. Je finis même par avoir sa préférence. Je crois. Car jamais elle ne le montra. Simplement elle me gardait toujours la plus grosse tartine. Même si j’arrivais la dernière….

L'Ours, l'Hippopotame et la Dame - Suite et Fin par Brian K

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Une quasi centenaire courbée sur une canne à lourd pommeau d’ivoire ou en sévère bec de canard ? Rient de tout cela. Vers huit heures, c’est elle qui sort la première de l’ascenseur, droite comme un I, élancée, et c’est ma fatigue qui m’empêche de sursauter de surprise. Les yeux lourds, je découvre devant moi une femme qui pourrait passer sans exagération pour une très jeune septuagénaire. Un pantalon bleu marine dont les plis impeccables tombent sur des escarpins bicolores portant fièrement quatre centimètres de talons. Un blazer dans les tons beiges rose thé, discrètement fleuri mais d’un chic fou et très sobre. Les cheveux, visiblement permanentés de la veille, sont d’un blond doré évoquant une crème légèrement brûlée, à peine caramélisée. Un teint lumineux, une science évidente du maquillage, un sourire inaltérable : c’est à peine si elle semble un rien effritée. Et soudain, je me sens vaguement triste. Triste parce que je rentre dormir dans une heure et que je préférerais continuer à la regarder aussi longtemps qu’il est permis. Triste et aussi un peu jaloux. De la réception, il est évident que je ne pourrais pas la voir déjeuner. Une fois arrivée dans la salle, je sais qu’elle sera livrée à mon collègue Jérémy. Jérémy, un garçon d’un dynamisme épuisant, souvent irréprochable dans son service mais un rien bourrin, il faut le dire. Et c’est lui, ce grand moulin à parole soûlant, qui va maintenant pouvoir profiter de sa radieuse présence. En quoi, je ne me trompe pas. Devant moi, il tombe instantanément sous le charme irrésistible de Madame Spengler que j’ai tenu à accompagner jusqu’à lui. Bien qu’évoquant souvent le sexe féminin en des termes imagés de consommateur allant droit au but et sans manières, il ne peut s’empêcher de sourire d’un sourire fin et délicat alors qu’elle avance vers lui, juste quelques pas devant moi. Il fond en la voyant approcher de sa démarche assurée, à peine flottante. Il fond, et il a la finesse de comprendre en une fraction de seconde que c’est un ange rare et spécial que je viens lui confier. Lorsque je passerai le saluer avant de quitter mon service, il m’écoutera sans perdre un mot le récit du bouton vert et du bouton rouge, ouvrira des yeux grands comme des soucoupes à l’énoncé du chiffre 90. Elle est magique, résumera-t-il avant de me souhaiter bonne nuit. Et je pressens qu’il saura trouver tout à la fois le ton juste, l’attention – il sera parfait. Que fait-elle de ses journées, pendant que je dors ? Elle me le raconte par petites bribes éparpillées, chaque matin où nous nous voyons. Elle visite pour la dernière fois, sans doute rêveusement, la ville où elle née il y près d’un siècle, une ville qu’elle n’a pas revue depuis vingt ans. Une ville où il lui reste une simple cousine pour toute famille. Ici ou là, elles se donnent rendez-vous pour aller visiter tel ou tel lieu – mais madame Spengler apprécie également de se déplacer seule, en taxi. Elle me parle du zoo, dont elle trouve toujours aussi magnifique la Porte Eléphantine. Me raconte que dans l’immense bâtiment de l’Aquarium, dans les années trente, un gardien faisait ses rondes de nuit accompagné d’un varan de Komodo, et cet étrange dragon de trois mètres de long l’accompagnait dans ses déplacements aussi fidèlement que l’aurait fait un banal chien de surveillance. Il est également question de Knautschke, le célèbre hippopotame. Knautschke, un des rares pensionnaires du zoo à avoir survécu aux bombardements. Jusqu’au jour où il devait succomber sous la charge de son fils ingrat, suite à une question de rivalité au sujet de Bulette, fille de l’un et sœur de l’autre, et dont ils avaient durant un certain temps tous deux fait leur maîtresse légitime et consentante. Sans nostalgie, elle parle de ce qui a été, de ce qui n’est plus et de ce qui a remplacé ce qui n’est plus. J’imagine qu’elle cherche des traces, qu’elle confronte ses souvenirs à la réalité, s’amusant sans doute de ce jeu de miroir entre le regard et la mémoire. Car s’est femme qu’un rien amuse. Comme ce deuxième matin, où elle vient vers moi pour régler sa note. Elle s’interrompt un court instant en voyant un jeune couple qui souhaite me déposer sa clé – la trentaine molle, l’air de pas grand-chose.. Elle les observe avec toute l’attention de son regard pétillant, et ne peut s’empêcher de rire doucement une fois qu’ils se sont éloignés. Puis, avec une certaine fatalité accompagnée d’un léger haussement d’épaules : - L’ennuyeux, voyez-vous, c’est que je ne sais même pourquoi je ris. C’est comique, non ? Je rie, mais je rie…. Ah oui, je voulais vous régler la note. La facture est déjà prête ? - Non seulement prête, mais déjà réglée. Le jour de votre arrivée. - Vraiment ? Alors ça aussi décidément, c’est comique, faire les choses sans s’en rendre compte. Un rien me fait rire et par moments j’oublie tout. Je vous ai dit que je suis née tout près d’ici, et que j’ai grandi juste en face du tribunal ? Le tribunal est toujours debout, mais l’immeuble n’existe plus, comme tant d’autres. Toutes ces ruines, à l’époque. Et curieusement, quand j’y repense ça ne me fait rien du tout. Et je souris, sans lui dire que sais déjà ces choses-là. Charmante, mais ancrée dans l’irréalité de son monde. Et d’une naïveté qui n’est pas sans me préoccuper. Dans son porte-billets qu’elle a ouvert devant moi, j’ai largement le temps d’apercevoir un centimètre bien tassé de grosses coupures. Billets de cent verts, billets de deux cents jaunes, et même aussi un peu de violet – une effroyable épaisseur, une imprudence totale pour une dame aussi distraite. Son élégant sac à main qui serait si facile à arracher dans la rue pendant qu’elle regarde les gens, les immeubles. Ou encore, elle pourrait l’oublier dans un taxi – encore que non, cela me semble improbable car Madame Spengler date d’une époque où les femmes savaient tenir leur sac : avec une certaine fermeté élégante, sans jamais sans séparer un instant. Pour ma tranquillité, il faut quand même que je l’informe que nous disposons d’un coffre-fort, et que si elle le souhaite, elle peut y déposer une partie de ses espèces : - Vous croyez, vraiment ? - Je ne veux pas vous inquiéter, mais par prudence, à votre place je le ferais. La foule, tous ces déplacements que vous faîtes, ce serait trop bête. Un simple reçu à signer, et l’argent serait alors sous la responsabilité de l’hôtel. Comme s’il pouvait lui arriver quelque chose, elle qui est venue rêver, descendue tout droit de sa planète de coton. Comme si les faits divers à la une des journaux étaient autre chose que de simples mots privés de réalité. Mais elle finit par admettre que je n’ai peut-être pas tort. Quelques millimètres de billets sortent de l’étui en cuir. Deux mille euros, que je glisse dans une enveloppe autocollante blanche sur laquelle j’agrafe le certificat du dépôt. Et trois agrafes valent mieux qu’une. Et comme tous ces matins-là, vers neuf heures, je suis allé prendre mon métro. Ligne 6, une de celles qui passaient sous le secteur soviétique. Entre les stations Reinickendorfer Straße et Kochstraße, les rames circulaient sans s’arrêter. Personne ne montait et personne ne descendait. Et cela a été comme ça pendant près de trente ans. Je change de ligne à Friedrichstraße. Quelque part dans un couloir du S-Bahn, entre le vomi et les canettes de bière, une portion de mur couverte de carreaux de faïence passablement ternis - une sorte de gris-beige blanc cassé poussiéreux et sans intérêt. Un discret panneau indique que cette triste mais historique céramique date de 1936, l’année des jeux olympiques de l’autre fou. Friedrichstraße, justement, la plus grande rue de Berlin. Si longue que d’après la légende on peut y observer la rotondité de la Terre. Encore que, je ne sais pas – il est bien connu que toutes les légendes berlinoises sont fausses. Je suis presque certain que Madame est venue dans cette rue, ou qu’elle va venir s’y livrer au jeu de la superposition des images. Je ne sais ce qu’elle a pensé de ce qu’elle a vu. Peut-être rien. Parce qu’honnêtement, il n’y a rien à penser du tout. Sauf que c’est très laid et très quelconque. Mais je ne crois pas qu’elle se soit arrêtée à ça. Je dormais profondément le matin où elle quitté l’hôtel, et c’est sans doute aussi bien ainsi. Mon collègue Samuel m’a raconté, en souriant. Lorsqu’elle est descendue, il lui a évidemment rappelé l’enveloppe blanche dans le coffre. L’enveloppe, bien sûr qu’elle se souvenait. Mais trois quart d’heure plus tard, après avoir déjeuné, elle flottait de nouveau dans l’apesanteur de sa planète de coton. Deux mille euros que j’aurais déposés dans votre coffre ? Alors ça, c’est curieux. Je ne me rappelle pas du tout. Une fois rentrée chez moi, je me serais peut-être aperçu qu’il manquait de l’argent dans l’étui. Mais, voyez-vous, je me serais dit : ma pauvre fille, tu as beaucoup trop dépensé. C’est amusant, non ?

Des Journées entières dans les Arbres. par Brian K

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Ca peut sembler glacial comme introduction mais il faut bien que je le dise quand même : je suis un môme qui a grandi durant la préhistoire, c’est à dire dans les années soixante, et peut-être qu’avec cette seule phrase je suis en train d’inquieter certains d’entre vous. Alors je le dis bien fort, maintenant avant qu’il soit trop tard : les lignes qui suivent traitent effectivement d’une époque barbare. Ames sensibles, s’abstenir, et je réponds sans hésitation oui si vous vous demandez si ceci est bien un avertissement. Pour commencer, à l’époque, les hypermarchés n’existaient pas. Il y avait deux épiceries au village, et dans l’une des deux on te donnait des timbres correspondant au montant de tes achats. Les timbres devaient ensuite être collés sur des feuilles spéciales qu’il fallait rendre à la dame chaque fin d’année, et selon l’épaisseur de colle blanche que tu avais sur la langue ta mère obtenait sur ses achats une ristourne plus ou moins importante. En fait, il y avait en tout trois épiceries mais curieusement tu n’avais pas le droit d’aller dans la troisième - c’était une époque pleine de secrets, de choses que les enfants ne devaient pas savoir, à aucun prix, et les enfants obéissaient en principe à leurs parents qui étaient de grands despotes ayant pouvoir sur tout - sans blague. Les oeufs et le lait étaient livrés tous les jours par la fermière, et c’étaient de vrais oeufs, rustiques, avec un peu de marron sec dessus. Ta mère supportait le marron sur les oeufs, parce que c’était somme toute une hisoire assez logique - une histoire de tuyaux et d’orifices. Mais curieusement elle avait du mal à accepter les même taches brunes sur le pot à lait, surtout que certains matins les taches n’étaient pas tout à fait sèches. Quand j’avance que les adultes étaient de grands despotes, je veux dire par là qu’ils étaient capables d’interdire toutes sortes de choses et de te faire monter dans ta chambre lorsqu’ils avaient envie d’aborder certains sujets entre eux. Ma chambre, j’y montais tout seul dès que j’entendais parler de ma tante Jocelyne. Puisque de toute façon on allait me le demander, je voyais pas pourquoi attendre. Je préférais disparaître tout seul, sagement, ou alors je demandais poliment si je pouvais aller lire «Caramel le Petit Chat Vaniteux» dans ma chambre. C’était pratique, que je sache lire, que j’aime lire et que j’aie toujours l’air sur une autre planète. Cela me permettait de ne pas être soupçonné et d’écouter paisiblement sans être vu, tout en haut des marches. Je ne dis pas que ce qui se racontait en bas était passionnant, ni que je comprenais tout, mais le simple fait d’entendre ma mère et ma grand-mère paternelle parler à voix basse était tous simplement trop intrigant. Tout ce que je savais, c’était que la Tante Jocelyne était partie dans le midi, tout près de la frontière italienne, et que c’était une garce. Garce était souvent répété trois fois : la garce, la garce, la garce, et ma grand mère avait l’air très fâchée. Et le pauvre oncle Jacques qui avait toutes les qualités et se retrouvait maintenant tout seul - le pauvre, le pauvre, le pauvre. Garce était un de ces mots que je ne comprenais pas et dont le sens me semblait réelement terrible, au point que j’en étais paralysé. Quelques pas jusqu’à la chambre de mes parents. Contourner le grand lit jusqu’à la table de chevet. Soulever sans bruit le gros dictionnaire Larousse. Ne pas le faire tomber. L’ouvrir à la lettre G. Je savais depuis toujours que j’avais le droit de consulter le dictionnaire sans demander la permission, mais quelque chose me disait que ce pouvait être un livre contenant des vérités terribles. Alors je restais dans ma chambre, entendant vaguement ma mère répliquer d’un ton agacé que la tante Jocelyne était peut-être une garce mais que l’oncle Jacques n’était certainement pas un ange. Non, sûrement pas, puisque même marié il ne s’était pas gêné pour tourner autour de la Denise - qui se trouvait être la soeur de la tante Jocelyne - et tout le monde savait bien que la Denise ne s’était pas fait prier. Pour survivre à ces choses-là, le soir il y avait la télévision. Une énorme boîte qui diffusait exclusivement des images noir et blanc. Selon les jours, on pouvait voir des astronautes aller sur la Lune pour la première fois ou bien des westerns. La plupart du temps, les images étaient terrifiantes. C’était le Viet-Nam. On parlait de napalm et je crois que rien ne me semblait plus laid que le visage de Nixon. Les speakerines, elles, étaient très jolies. et se tortillaient toujours un peu sur leur fauteuil - comme s'i elles avaient des vers. J’aimais beaucoup lorsqu’elles disaient «nous interrompons notre programme pour vous annoncer la mort du président de la République.» Ces jours-là, les adultes étaient tous plongés dans la consternation tandis que moi j’avais des pensées secrètes. Quelque part, ces journées-là étaient belles car le Général de Gaulle était quelqu’un qui me faisait horriblement peur - je le voyais souvent dans mes cauchemars, en même temps qu’une énorme araignée noire. Elle avait d’immenses pinces et lui de très grands bras. Le pire, c’était que certains soirs les speakerines prenaient un ton encore plus grave pour annoncer que le film était diffusé en rectangle blanc. Le rectangle blanc était un symbole géométrique incrusté en bas à droite de l’écran à l’époque, très net, très visible. Quand tu le voyais, tu savais que là aussi tes parents allaient te dire de monter dans ta chambre. Michelle Mercier dans la Série Angélique était toujours accompagnée du rectangle blanc. Le rectangle blanc, tu savais qu’il annonçait que l’énorme cube à images allait montrer deux centimètres de fesses et un peu de la peau des seins aussi. Alors tu obéissais. Là aussi tu filais, tu disparaissais dans ta chambre et, en secret, tu avais envie d’une seule chose : grandir le plus vite possible, sortir de cette époque de sadiques et ne plus être obligé de passer des journées entières dans les arbres. Ca peut sembler glacial comme introduction mais il faut bien que je le dise quand même : je suis un môme qui a grandi durant la préhistoire, c’est à dire dans les années soixante, et peut-être qu’avec cette seule phrase je suis en train d’inquieter certains d’entre vous. Alors je le dis bien fort, maintenant avant qu’il soit trop tard : les lignes qui suivent traitent effectivement d’une époque barbare. Ames sensibles, s’abstenir, et je réponds sans hésitation oui si vous vous demandez si ceci est bien un avertissement. Pour commencer, à l’époque, les hypermarchés n’existaient pas. Il y avait deux épiceries au village, et dans l’une des deux on te donnait des timbres correspondant au montant de tes achats. Les timbres devaient ensuite être collés sur des feuilles spéciales qu’il fallait rendre à la dame chaque fin d’année, et selon l’épaisseur de colle blanche que tu avais sur la langue ta mère obtenait sur ses achats une ristourne plus ou moins importante. En fait, il y avait en tout trois épiceries mais curieusement tu n’avais pas le droit d’aller dans la troisième - c’était une époque pleine de secrets, de choses que les enfants ne devaient pas savoir, à aucun prix, et les enfants obéissaient en principe à leurs parents qui étaient de grands despotes ayant pouvoir sur tout - sans blague. Les oeufs et le lait étaient livrés tous les jours par la fermière, et c’étaient de vrais oeufs, rustiques, avec un peu de marron sec dessus. Ta mère supportait le marron sur les oeufs, parce que c’était somme toute une hisoire assez logique - une histoire de tuyaux et d’orifices. Mais curieusement elle avait du mal à accepter les même taches brunes sur le pot à lait, surtout que certains matins les taches n’étaient pas tout à fait sèches. Quand j’avance que les adultes étaient de grands despotes, je veux dire par là qu’ils étaient capables d’interdire toutes sortes de choses et de te faire monter dans ta chambre lorsqu’ils avaient envie d’aborder certains sujets entre eux. Ma chambre, j’y montais tout seul dès que j’entendais parler de ma tante Jocelyne. Puisque de toute façon on allait me le demander, je voyais pas pourquoi attendre. Je préférais disparaître tout seul, sagement, ou alors je demandais poliment si je pouvais aller lire «Caramel le Petit Chat Vaniteux» dans ma chambre. C’était pratique, que je sache lire, que j’aime lire et que j’aie toujours l’air sur une autre planète. Cela me permettait de ne pas être soupçonné et d’écouter paisiblement sans être vu, tout en haut des marches. Je ne dis pas que ce qui se racontait en bas était passionnant, ni que je comprenais tout, mais le simple fait d’entendre ma mère et ma grand-mère paternelle parler à voix basse était tous simplement trop intrigant. Tout ce que je savais, c’était que la Tante Jocelyne était partie dans le midi, tout près de la frontière italienne, et que c’était une garce. Garce était souvent répété trois fois : la garce, la garce, la garce, et ma grand mère avait l’air très fâchée. Et le pauvre oncle Jacques qui avait toutes les qualités et se retrouvait maintenant tout seul - le pauvre, le pauvre, le pauvre. Garce était un de ces mots que je ne comprenais pas et dont le sens me semblait réelement terrible, au point que j’en étais paralysé. Quelques pas jusqu’à la chambre de mes parents. Contourner le grand lit jusqu’à la table de chevet. Soulever sans bruit le gros dictionnaire Larousse. Ne pas le faire tomber. L’ouvrir à la lettre G. Je savais depuis toujours que j’avais le droit de consulter le dictionnaire sans demander la permission, mais quelque chose me disait que ce pouvait être un livre contenant des vérités terribles. Alors je restais dans ma chambre, entendant vaguement ma mère répliquer d’un ton agacé que la tante Jocelyne était peut-être une garce mais que l’oncle Jacques n’était certainement pas un ange. Non, sûrement pas, puisque même marié il ne s’était pas gêné pour tourner autour de la Denise - qui se trouvait être la soeur de la tante Jocelyne - et tout le monde savait bien que la Denise ne s’était pas fait prier. Pour survivre à ces choses-là, le soir il y avait la télévision. Une énorme boîte qui diffusait exclusivement des images noir et blanc. Selon les jours, on pouvait voir des astronautes aller sur la Lune pour la première fois ou bien des westerns. La plupart du temps, les images étaient terrifiantes. C’était le Viet-Nam. On parlait de napalm et je crois que rien ne me semblait plus laid que le visage de Nixon. Les speakerines, elles, étaient très jolies. et se tortillaient toujours un peu sur leur fauteuil - comme s'i elles avaient des vers. J’aimais beaucoup lorsqu’elles disaient «nous interrompons notre programme pour vous annoncer la mort du président de la République.» Ces jours-là, les adultes étaient tous plongés dans la consternation tandis que moi j’avais des pensées secrètes. Quelque part, ces journées-là étaient belles car le Général de Gaulle était quelqu’un qui me faisait horriblement peur - je le voyais souvent dans mes cauchemars, en même temps qu’une énorme araignée noire. Elle avait d’immenses pinces et lui de très grands bras. Le pire, c’était que certains soirs les speakerines prenaient un ton encore plus grave pour annoncer que le film était diffusé en rectangle blanc. Le rectangle blanc était un symbole géométrique incrusté en bas à droite de l’écran à l’époque, très net, très visible. Quand tu le voyais, tu savais que là aussi tes parents allaient te dire de monter dans ta chambre. Michelle Mercier dans la Série Angélique était toujours accompagnée du rectangle blanc. Le rectangle blanc, tu savais qu’il annonçait que l’énorme cube à images allait montrer deux centimètres de fesses et un peu de la peau des seins aussi. Alors tu obéissais. Là aussi tu filais, tu disparaissais dans ta chambre et, en secret, tu avais envie d’une seule chose : grandir le plus vite possible, sortir de cette époque de sadiques et ne plus être obligé de passer des journées entières dans les arbres.

En démêlant la laine par Marie-Constance

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On peut lire et relire le même texte, on n’éprouvera pas où on ne comprendra pas la même chose à chaque fois. On peut être né depuis longtemps, et prendre conscience des faits qui se sont passés bien avant notre naissance, alors que pourtant on en avait lus des récits et entendus des analyses … On peut aussi ignorer des choses énormes, qui nous crèveront les yeux un jour, dans notre vie personnelle, ou dans l’histoire des hommes, même si les initiés étaient légions … L’éclairage que je viens d’avoir sur un mécanisme qui écrase le monde aujourd’hui, enfin qui écrase la masse des hommes lambda(*) prends en fait ses racine au 13 ème siècle de l’histoire de l’Europe, à l’époque de la grande rivalité franco-anglaise qui a jalonné l’histoire de guerres et félonies diverses entre les deux nations. On peut faire remonter les prémisses de la « communauté » néolibérale (ultralibérale) au 15 juin 1215. Qui d’entre nous sait ce qui s’est passé ce jour là ? Personne ou presque … Pourtant cette date a signé la victoire de la caste fondatrice, celle qui a imprimé sa vision du monde aux Anglo-Saxons pour finalement « contaminer » le monde entier et fonder la société qui a abouti à celle que nous connaissons aujourd’hui. Après la défaite du roi Jean Sans Terre le 27 juillet 1214 à Bouvines face au roi Philippe Auguste, des barons anglais ont arraché d’énormes privilèges politiques et financiers. Ceux ci ont été matérialisés dans « la grande Charte » signée le 15 juin 1215. Une caste aussi puissante voire plus puissante que le pouvoir politique a été créée. Cette caste élitiste, revendicatrice et mercantile, mettant la puissance politique sous contrôle, a imposé sa voix et sa vision de monde. Mais comment ? En enlevant à la puissance politique (Le royaume), le pouvoir de créer la monnaie. La puissance politique a du commencer a tenir compte des ses avis et de ses conseils, les ancêtres des « think tanks » étaient nés. Ces groupements sont devenus le groupe de pression incontournable d’une minorité active contre le pouvoir politique. Contrairement à la conception politique, qui a perduré en France, qui soumettait toute activité à celle de l’Etat, ces autorités politico-commerciales se sont affranchies de l’autorité de l’Etat. De génération en génération, l’aristocratie commerciale s’est transmis le flambeau pour la conquête et la maitrise de richesses. Mais que l'Etat frappe sa monnaie ou bien qu'il délègue cette fonction à des intérêts privés quelle est la différence ? On peut se fier à son bon sens pour comprendre cette différence, si l'Etat est obligé de payer une contribution à un tiers, il paie son argent plus cher, et donc ses investissements plus chers, il doit donc faire rentrer plus de recettes pour payer ses investissements, donc plus d'impôts . De plus il enrichit directement par son activité une catégorie de population qui n'a aucune légitimité démocratique. Pour les citoyens on peut dire qu'il s'agit d'une forme de racket puisque cet argent qui passe des mains de l'Etat vers des banques privés se fait à leur détriment. Enfin L'Etat perd aussi le contrôle de la création des richesses et se trouve face à une puissance financière qui est un contre-pouvoir colossal et qui peut lui imposer ses choix politiques.. Lorsque l'Etat créée la monnaie, comme cela a été le cas pour la plupart des pays d'Europe et en France jusqu'en 1973, il n'est pas endetté. Si on veut entrer un peu plus dans la technique, il faut comprendre plusieurs choses : - si la création de monnaie est trop importante par rapport à la création de richesse, il y a une demande plus forte que l'offre, les prix augmentent et on a un phénomène d'inflation. - Quand les salaires sont indexés sur la hausse des prix, comme cela a été le cas quasiment en France jusqu'en 1983, les perdants ne sont pas les salariés mais les banquiers et les rentiers... L'inflation dans ce contexte a permis aux ouvriers, jusqu'aux début des années 80, d'acheter leur maison relativement facilement. Au bout de quelques années d'inflation et d'augmentation de salaire, les petits propriétaires se retrouvaient avec des montants de remboursement de prêts bien inférieurs à un loyer ...L'accession a la propriété était chose aisée, naturelle et se pratiquait dans la population active jeune. - Les économistes ont mis en évidence une relation entre le chômage et l'inflation, (courbe de Philips) le chômage est inversement proportionnel à l'inflation. Lorsque l'inflation augmente, le chômage diminue, lorsque l'inflation baisse, le chômage augmente et le coût du travail (les salaires) diminue... Sachant cela, qui a intérêt à ce que l'inflation baisse ? Les banquiers pour ne pas voir les prêts accordés se dévaloriser avec l'inflation, les propriétaires d'entreprises puisque le coût du travail est à la baisse. Mais qui sont les propriétaires des entreprises ? Depuis que l'entreprise s'est financiarisée, ce sont les actionnaires , et ces derniers sont intimement liés au secteur bancaire. La boucle est bouclée. La théorie néolibérale dont le grand théoricien chef de file a été Milton Friedman, et qui a « évangélisé » le monde entier avec ses « Chicago Boys » a comme postulat que l'Etat est mauvais pour l'économie. Son rôle économique doit être cantonné à la portion congrue. Le moins d'Etat possible, c'est le marché qui régule de sa « main invisible ». Laisser la création de la monnaie à L'Etat et donc le laisser décider par ses investissements et ses dépenses le choix du taux d'inflation, est une hérésie. Il vaut mieux laisser ce pouvoir aux Banques, elles sauront mieux... C'est elles qui auront la main sur le taux de chômage et le niveaux des salaires et s'ils sont trop bas pour faire tourner l'économie, on augmentera le volume de crédit aux particuliers. C'est le mécanisme qui a provoqué la crise des subprimes aux USA et qui a précipité une partie de la population américaine dans la misère. Mais revenons à l'Histoire. La victoire des anglais sur les français en Amérique du nord et la signature du traité du 10 février 1763 a ratifié définitivement le début de l’hégémonie du « monde anglo-saxon » et de ses principes. Après la défaite de Napoléon I en 1875, les anglo-saxons n’ont plus de rival sur les mers . Ils peuplent d’énormes espaces (Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique australe, et des points stratégiques comme Hong-Kong et Gibraltar (qu’ils ont toujours). Les familles à l’origine de cette caste (née en 1215), ont constitué comme naguère les familles royales, une société fermée, confortée par des mariages endogènes, ou exogènes mais « intéressés », dont les descendants sont aux actuellement aux commandes de l’économie mondiale. On pourrait penser que les choses se sont faites dans une systémique sociale « darwinienne ». le hasard et la nécessité, pour aboutir à un naturel leadership des plus doués … Comment imaginer une conspiration ? un complot pour gouverner le monde ? Il faut être un peu parano tout de même, non ? Pas sûr ... Les faits que je vais relater sont avérés et les témoins/acteurs ne s’en sont pas cachés, ils ont fini par raconter des détails quelques années plus tard. Et ces faits donnent le tournis …. En novembre de l’année 1910 en Georgie, USA, se sont réunis dans l’île Jekyll, en secret (ça ne s’invente pas ) les plus grandes personnalités anglo-saxonnes du monde de la finance. je les cite pour que vous puissiez aller voir : le sénateur Nelson Aldrich (américain), président de la National Monetary Commission, JP Morgan (allié aux Rockfeller) et représentant les intérêts des Rothschild d’Angleterre, Charles Norton, président de la First National Bank De New York (dominée par JP Morgan), Benjamin Strong, directeur de la JP Morgan Trust Company, Frank Vanderlip, président de la national Bank de New-York, Andrew Piatt, secrétaire adjoint du trésor américain et le fameux Paul Warburg (un des hommes les plus riches du monde). Tout ce petit monde représentait les intérêts croisés des plus grands groupes bancaires mondiaux. Leur réunion a duré 9 jours. C’est que l’enjeu était de taille ! La naissance des Etats Unis d’Amérique s’est faite dans l’opposition à l’Angleterre. Une lutte acharnée frontale et insidieuse a fait rage pendant longtemps. Dés le début de l’indépendance des Etats Unis d’Amérique, Les pères fondateurs méfiants envers les financiers avaient gravé dans le marbre de la constitution que « c’est au congrès appartient le droit de frapper l’argent et d’en régler la valeur ». Alors qu’en Angleterre, depuis la « Grande Charte », la Banque d’Angleterre était une banque privée appartenant aux « barons anglais » qui frappaient la monnaie pour le compte de l’Etat en la « revendant » à l’Etat contre un intérêt pour leur plus grande prospérité. La fameuse « monnaie-dette ». Depuis l’indépendance des Etats d’Amériques Les « Barons anglais » se trouvaient donc frustrés par un manque à gagner. Le « toujours plus » (qui a donné lieu à l’idéologie de croissance infinie). Cette réunion à Jekyll Island avait pour but de prendre le contrôle de ce qui est devenu la FED (réserve fédérale, la banque centrale) dans les mains du Congrès. La lutte avait été acharnée après l’indépendance et en 1791, sous l’action du secrétaire du Trésor Alexandre Hamilton et du président Georges Washington, une banque privée appelée Banque des Etats Unis, aux mains de la finance anglaise obtint pour vingt ans le droit de créer la monnaie à la place de l’Etat. Au cours des décennies qui suivirent la lutte continua. Une lutte passée sous silence par l’Histoire et qui pourtant était au cœur d’un enjeu énorme, la lutte pour le contrôle de l’économie mondiale au profit d’une minorité… Si maintenant je vous dis que deux présidents américains réussirent à reprendre le contrôle sur la création de la monnaie. Le premier fut Abraham Lincoln qui fit voter en 1862 le Legal Tender Act qui l’autorisait à revenir à l’article 1 de la constitution de 1787 en faisant imprimer une monnaie libérée du paiement d’un intérêt à des tiers : les dollars Green Back . Lincoln a dit à l’époque de la guerre de Sécession : « Le pouvoir des financiers tyrannise la nation en temps de paix et conspire contre elle dans les temps d’adversité. Il est plus despotique qu’une monarchie, plus insolent qu’une dictature, plus égoïste qu’une bureaucratie. Il dénonce, comme ennemis publics, tous ceux qui s’interrogent sur ses méthodes ou mettent ses crimes en lumière. J’ai deux grands ennemis : l’armée du sud en face et les banquiers en arrière. Et des deux, ce sont les banquiers qui sont mes pires ennemis » Il savait de quoi il parlait … Pendant la guerre de sécession, la Banque Rothschild finançait les fédérés au nord pendant que la banque Rothschild de Paris finançait les confédérés… Jack pot ! (voir également le rôle de la finance pendant la seconde guerre mondiale, on ne change pas des méthodes qui sont lucratives.) Abraham Lincoln fut assassiné par un marginal qui mourut avant de parler… Et on rebascula en arrière, la création de la monnaie retomba dans les mains des « barons ». Le 4 juin 1963, le Président Kennedy signait l’executive order n° 11110 par lequel l’Etat retrouvait le pouvoir inscrit dans la constitution, de créer sa monnaie sans passer par la réserve fédérale. Il fit imprimer 4,3 milliards de billets. Il fut lui aussi assassiné Cinq mois après sa réforme monétaire le 26 novembre 1963 dans des conditions similaires à celle de Lincoln. Assassinat non élucidé, mort du tueur, et de nombreux témoins … Lyndon Johnson, depuis l’avion présidentiel Air Force One, entre Dallas et Washington donna l’ordre d’abroger le Legal tendancy Act le jour même de l’assassinat de Kennedy (son corps n'était pas encore complètement froid). Et aujourd'hui ? La FED continue à être aux mains des financiers privés, c'est la banque centrale des USA, Lincoln et Kennedy ont perdu. En Europe c'est encore pire. La monnaie est crée par les banques privées du monde entier pour le compte des états européens (la création de monnaie se fait par le crédit, il suffit d'écrire le montant du crédit dans un compte et la monnaie est créée). Les Etats par le traité de Maastricht se sont interdits d'emprunter directement à la BCE (Banque centrale Européenne). Ils sont tributaires du taux d'intérêt auxquels les banques privés internationales veulent bien leur prêter. Si les banques estiment que l'Etat n'est pas « fiable » les taux d'intérêt grimpent...Le pire c'est que dans certains cas, c'est les mêmes banques qui ont mis les états en difficulté avec des emprunts toxiques (emprunts à taux variables indexés sur des variables farfelues, par exemple le cours du franc suisse, ou le cours de la cacahouète). Les banques aiment bien les boucles fermées ... Je vous ai assommé là ? Attendez, ce n'est pas fini ! Connaissez-vous le groupe Bilderberg ? C’est l’équivalent mondial de notre « club du siècle » français. Un mélange consanguin et incestueux des plus hauts personnages de la finance, de l’économie de la politique et des médias. Les nouveaux maitres du monde … Ils se réunissent régulièrement pour échanger … Tous les membres appartiennent aux sommets des pouvoirs financier, mediatico-industriel ou politique et leurs échanges doivent rester secrets. Savez-vous qu'avant les élections présidentielles françaises, le groupe Bilderberg avait parait-il choisi François Hollande ? Les arguments seraient qu'avec Sarkozy au pouvoir les dangers d'une révolte sociale seraient trop élevés, et en tablant à terme sur un échec de Hollande (compte-tenu de la conjoncture qu’il est facile d’influencer par la spéculation) il serait alors plus simple de faire passer la mort du CDI pour rendre plus flexible le marché du travail…. (source Agoravox) Alors paranoïa ? Ou pas ? Comment faire la part des choses ? Je crois qu’il est urgent, de débrancher la télé et d’arrêter le prêt à penser. On veut de la distraction ? Mieux que les romans policier, la réalité disséminée et dissimulée ça et là dans le flot d’information est impressionnante. Les émotions sont garanties, l’étonnement est la règle. Alors allons retrouver les bibliothèques, faisons des recherches sur Internet, réfléchissons, Echangeons autour de soi et dans les réseaux sociaux … Et … de grâce, même si les « théories du complots » fleurissent partout pour un oui ou un non, n’utilisez plus ce mot ! Les « complots » ont toujours existés, et leurs dérivés à la connotation moins lourde : stratégie, manœuvre, tactique, techniques de management … sont à l’œuvre pour diriger les hommes. L’expression elle-même : « théorie du complot » est un bouchon pour contenant gazeux (voire inflammable) qui clôt le débat avant même qu’il ait commencé… En cela il est forcément suspect … La révolution n'est pas une solution, mais la curiosité et l'intelligence oui. Les moutons aussi peuvent décider de vouloir garder leur laine ...

Jules Depaquit - Maire immortel et dictateur par Abicyclette

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1920 : les citoyens de la commune libre de Montmartre organisent une élection entièrement non officielle mais totalement municipale qui met en concurrence 6 listes : - La liste Dadaïste (Tzara, Breton, Picabia) dont le programme est « A dada, à dada…Hue ! » - La liste sauvagiste anti-cléricale qui veut la transformation du Sacré-Cœur en piscine municipale - La liste des indécis - La liste fémino-antiféministe - La liste grattecieliste (Cocteau, Max Jacob, Picasso) - La liste antigrattecieliste (Jules Depaquit, Suzanne Valadon, Vincent Hyspa (l’inventeur de l’éponge en pocelaine)) Cette dernière est la seule à disposer d’un organe de presse « La vache enragée », journal quotidien ne paraissant que le vendredi. La liste antigrattecieliste va écraser la concurrence (57835 voix) sur un programme à forte dominante éthylique proposant notamment : - l’anéantissement des gratte-ciel - la construction de vieilles maisons sur mesure - la construction de rues à bascule - la construction de trottoirs roulants pour se rendre d’un bistrot à l’autre - la constructions de toboggans pour descendre la butte - la construction de vespasiennes à roulettes - l’interdiction de battre les tapis, les enfants et les vieillards avant 3 h de l’après midi - la suppression de l’eau : fontaines crachant du vin rouge, blanc ou rosé - l’interdiction de meetings de plus de 100.000 personnes place du tertre - la déclaration de paix en cas de déclaration de guerre - la réforme du calendrier Montmartrois : semaine de 10 jours (journée d'une heure), 6 jours de travail, 4 jours de repos - mois de 40 jours - année de 9 mois - suppression des mois de décembre, janvier et février. Jamais d'hiver (les effets de neige se feront par imagination) Jules Depaquit est investi maire immortel, rôle qu’il tiendra avec une imperturbable exemplarité jusqu’à sa mort :( , en toutes circonstances et dans ses déplacements officiels (ici en 1921, visite aux halles de la ville de Paris : c'est l’homme à la canne en bambou http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90542241.r ) Pendant les 4 années de son règne sans partage il réalise avec la conviction et la volonté qui le caractérisent des courses de lenteur automobile rue Lepic, une soupe populaire et une Foire aux croûtes place du tertre. Il va tenter d'imposer sur l'ensemble des hectares de sa commune la culture intensive du blé de la vigne et du vin ... et surtout il publiera le décret qui interdit la mortalité sur le territoire communal, sous peine de mort. Il finira par faire interdire toute discussion politique sur la butte considérant que c’est une chose malsaine qui ne peut s’adapter aux esprits sains et purs de ses administrés. Nb : Jules Depaquit (1869-1924), redoutable pince sans rire, gagna sa vie comme caricaturiste et dessinateur satirique (notamment au canard enchaîné). Il ne buvait que du vin. A qui le voyait chercher de l'eau à une borne fontaine il répondait "ce n'est pas pour en boire". Il fut locataire d'Aristide Bruant, voisin de palier d’Erik Satie et de Pierre Mac-Orland. Sources : - Votez fou Bruno Fuligni - Musée et Syndicat d’initiative de Montmartre - Biblothèque nationale de France - http://www.montmartre-secret.com L’éponge en porcelaine (Vincent Hyspa, dessins de Depaquit) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76342m

Français encore un effort par Kunu

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(Suite - 5) Kunu est la sœur simplette d’une aînée compliquée qui s’appelle Vénus (née accrochée aux branches de l’étoile du berger, au milieu d’un champ un soir sans lune, vous permettez ce petit détail ?). Elle a également un autre frère, cadet de la fratrie, qui n’a d’autre intérêt dans cette histoire que d’être poursuivi par le fisc et de servir d’appât aux enquêteurs. Vu le temps qui m’est imparti, celui là peut bien aller mourir, surtout maintenant que l’autre, là, elle a son ombrelle de Burano et qu’elle a craché le morceau. Kunu et Vénus sont donc, si vous avez bien tout suivi, cher Néant d’entre les Néants et autres rares lecteurs, les demi sœurs de Bidet et de Foie. Le père, producteur d’enfants légitimes autant que d’impostures, régente en seigneur un fief de 400 hectares en montagne que la forêt grignote d’année en année. Si on sort de moins en moins les faneuses, faute de cultures, on se sert assez bien du fusil, chevreuils et sangliers s’y trouvant à leur aise (que c’est champêtrement dit). Kunu, comme nous l’avons déjà vu dans je ne sais quel épisode de cette interminable dormition (car tout ce qui naît de la sainte imagination meurt aussitôt consacré), est tout occupée à rêvasser, tandis que Vénus possède cet autre défaut de ne pas rêvasser du tout. L’une est dans l’air, l’autre est sur la terre mais surtout dans le feu du désir où elle s'y consume en longues plaintes monotones dont les échos se font parfois entendre dans les communes avoisinantes, lorsqu’on a le bon vent. Il ne s’agit pas tant pour elle de mettre fin à trente années de célibat, que de calmer la sécheresse de son abstinence, laquelle ressemble à un hangar, voire même deux ou trois (hangars) remplis de paille qu'une allumette impatiente de craquer ferait piailler d’étincelles. Peu d’hommes seuls sur cette montagne pour apaiser sa flamme, des mariés en grand nombre, mais préférant aller s’encanailler à l’étranger, c’est à dire dans au moins trois départements plus loin, là où on parle des langues inconnues, l’épisode de la Tour de Babel n’ayant pas seulement eu pour conséquence de voir surgir l’anglais, le chinois et la traducteur automatique, mais également les Conseils Général (qui ne se conjuguent pas au pluriel), car de borne à borne, je vous assure qu’on ne dit pas j’ai envie de toi dans la même langue. Ni la mère, ni les deux soeurs n’ont jamais eu vent de l’existence de leurs deux demi frères. Comment donc que toussa s'est trouvé retrouvé ? Je, enfin je suis encore obligée de m'interrompre parce que j'ai des chaussettes qui puent tellement que c'est plus possible. On a ses coquetteries. Oui je sais, c'est chiant, mais remarquez que j'ai basculé dans le présent, c'est donc qu'on s'approche VRAIMENT de la fin. Et puis sachez que je souffre réellement pour vous. Je dirais même que le peu de réactions et de lectures me soulagent grandement, si, si, je vous assure.

Un matin léger par Enoracath

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Un matin en Guyane, Je viens d’extraire de ma pile de CD « Lady sings the blues » .. The Billie Holiday is singing just now, au milieu de mon salon, lançant son chant jusque vers le jardin. Se mélange à sa voix, tout à la fois claire et chargée de fumées étranges, le cliquetis sec et doux du rideau de bambous qui, sur la terrasse, se laisse caresser par la brise bleutée de ciel qui vient de la plage, juste en face. Deux colibris, d’un vert bronze irisé, font un ballet de vols entrecroisés, suivis de pauses vibratoires, le bec amoureusement plongé dans les petites fleurs jaunes dont la couleur explose le long de la haie aux infinis dégradés. Faire vibrer l’émotion, fugace et changeante, au-delà du réel, personnelle. Emotions cocktail, où les sens titillés échangent et mélangent : là les couleurs, là les parfums, mais aussi les sons, et les ondulations …. Comme ces larges feuilles brillantes de sensualité, qui se balancent sous mes yeux, en haut de leurs élégantes hampes gorgées d’eau qui les poussent vers le ciel. La même brise se glisse, énergie caressante, pénètre, repart et revient de ma peau aux plantes, entraînant le hamac, si grenat et si jaune, dans un balancement de maman attentive à protéger quelque innocent sommeil. Billie Holiday is going on. Elle dit « I love you… I miss you… my heart is broken… but I know that new springs will come… “ “T’as qu’à croire ! ” dirait avec sarcasme grand mère Laurence, à qui on ne la faisait plus. Mais je ne veux pas, là tout de suite, écouter Laurence qui se balade depuis longtemps dans d’autres dimensions. Je veux m'octroyer un luxe gratuit : être béatement vivante dans le moment présent , décider de mes filtres pour me laisser râper doucement le cœur par la voix de Billie, juste les mélodies, le tempo qui balance. Qu’importe qu’elle se dise « so alone », qu’elle ait loosé son man, de toutes les façons je comprends à peine l’anglais, ça tombe bien ! Même le lâche de moustique qui cherche à me piquer derrière le genou depuis quelques instants n’arrive pas à m’agacer, c’est dire que je suis indélogeable de mon zen feeling ! I feel good. Et cette fleur qui se prépare à ouvrir sa fragilité majestueuse, demain peut être, me confirme que ce matin, tout est bien, je le veux !.

Una lacrima sul viso par Elorah

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Photos de toi et moi en Italie... Instantanés de vie au vol, saisis… Traces de nous , là , bien imprégnées sur la pellicule Aucune saturation, ni sur exposition ! Toi et moi, visages rayonnants , pas seulement à cause de l'astre ligurien Toi et moi …. Ensemble, Je nous contemple Et voilà que soudain … Je pleure Je ne sais pas pourquoi je pleure, et pourquoi ces larmes, coulent en continu Ou peut être sais je trop bien … Pourquoi je pleure Je pleure de ce que je vois, fixé à jamais, par la pellicule C’est matérialisé, c’est définitivement là ...Imprimé. Cet amour radieux , des mes yeux, je le vois. Il envahit et dévore l’image. Alors pourquoi dois je pleurer,en regardant ces photos de nous deux , heureux ? La lumière est trop forte . Eblouissant de voir si net, notre amour, cela me bouleverse C'est pour cela ....qu'il pleut des larmes à verse … Des larmes chaudes qui effleurent doucement mes joues , comme le font tes doigts, tapotant tendrement mon visage Des cascades de larmes en écho…. Pour prolonger de l'image la présence ? Ou bien des torrents de larmes pour protéger du chaos ce sentiment d'absolue sérénité ? Non...Larmes chargées d'une force qui m'est donnée, par la vision de cette entière satiété Larmes pour en préserver toute la beauté , larmes venant à mon aide pour ne pas abimer ce qui nous est chanceusement confié . Larmes pour me consoler et me mener , à la prochaine photo

Sisyphe, capitaine de pédalo par Jules Félix

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Le directeur très apprécié de sciences po a été retrouvé mort et nu dans sa chambre d’hôtel à New York le mardi 3 avril 2012. Il était en séminaire universitaire et avait raté un rendez-vous. Ce n’était pas le Sofitel mais les médias américains n’ont pas hésité à faire le parallèle avec l’affaire DSK, en particulier en rappelant par exemple que les deux épouses sont membres du même conseil d’administration de la Fondation américaine de sciences po. La première autopsie n'avait donné aucun résultat. Une seconde autopsie a pu (enfin) déterminer ce mercredi 30 mai 2012 (presque deux mois après !) que Richard Descoings était mort d'une crise cardiaque : « Nous sommes arrivés à une conclusion sur les raisons de sa mort, il est mort de causes naturelles, d'une crise cardiaque », a indiqué la porte-parole du médecin légiste Ellen Borakov. Je ne savais pas que les médecins légistes américains avaient des porte-parole. Ce petit mystère (car on ne sait toujours pas vraiment dans quelles conditions l’homme de cinquante-trois ans est mort) m’a fait réfléchir sur le choix des études quand on termine la scolarité du secondaire. Et grosso modo, même s’il y a bien plus de diversités, le choix se résume entre études de droit et études scientifiques. Je pourrais mettre dans le droit toutes les sciences humaines, la sociologie, les lettres, la politique, l’histoire, l’économie, le commercial, etc. alors que les études scientifiques sont relativement bien définies : biologie, médecine, physique, chimie, technologie, environnement etc. En poussant loin la caricature, on pourrait presque dire que le choix se résumerait entre normale sup et X mais c’est faux puisqu’on peut faire des sciences dures et des sciences humaines dans ces deux établissements, ou encore sciences po et X, c’est peut-être le choix au sommet du mérite républicain ? L’un des critères peut être le rapport entre le travail à fournir pour obtenir un diplôme et le salaire d’embauche à la sortie des études ou l’évolution possible des carrières ou encore le taux de chômage des jeunes diplômés. C’est vrai, à quoi cela servirait-il de passer du temps et du labeur pour gagner peu ? Ce serait un mauvais investissement. À ce compte-là, les écoles de commerce gagneraient haut la main le choix des étudiants. Mais tout le monde n’a pas forcément la réussite matérielle dans la tête. En tout cas, jeune. Un autre critère, c’est la capacité à apprendre. On apprend évidemment mieux jeune qu’âgé. C’est possible, âgé, mais c’est plus dur. Toute personne ayant dépassé l’âge des études peut le confirmer : concentration, réactivité, dynamisme cérébral décroissent un peu avec le temps (hélas). Dans ce pari, il est plus facile d’apprendre les sciences jeune et le droit moins jeune que l’inverse. Parce que les intégrales, les équations, les concepts hyper-abstraits que nécessitent les connaissances scientifiques sont plus facilement digestibles lorsque l’esprit est souple et que l’apprenti est aidé. L’acquisition d’une connaissance plus humaine est en revanche plus compréhensible avec la maturité venant. Il y a aussi un troisième critère. Camus n’a pas hésité à insister sur l’absurdité de la vie, des vies, mais on pourrait peut-être dire qu’il y a des vies plus absurdes que d’autres. Ou moins. Or, que signifient les études scientifiques ? Essayer de comprendre un peu les lois de la nature. Avoir une idée de ce qu’un grand horloger, ou une divine providence, ou tout autre chose (le hasard par exemple), a tenté d’imposer aux humains, à la Terre, à l’univers, aux atomes. Après la mort, cette connaissance du monde restera absurde. Mais on aura tenté de le comprendre un peu, durant sa courte existence. À l’opposé, apprendre le droit, apprendre la politique, les lettres, l’histoire, l’économie, etc., c’est apprendre ce que l’humain a fait chez lui, ses propres règles. Mais quelles règles ? Des règles pour vivre ensemble surtout. Très arbitraires. Avec une logique sociale mais plaquée sur la planète de manière très artificielle. Quand on meurt, on s’en moque du vivre ensemble. Ce n’est qu’un jeu. D’ailleurs, les règles changent sans arrêt, il suffit de demander aux responsables des paies ce qu’ils en pensent. Les acariens peuvent-ils comprendre l’intérêt de nouvelles règles comptables ? C’est du pédalage de Sisyphe. Un dieu du pédalo dans la semoule. Un roi, un capitaine ! Du coup, j’ai l’intuition qu’il y a une nette différence entre ces deux types d’études. L’un est pour s’insérer entièrement dans la société, pour y jouer un rôle, mais somme toute très éphémère voire dérisoire ; l’autre, c’est pour comprendre un monde incompréhensible, de manière toujours insatisfaisante et que la mort ponctuera par un nouveau point d’interrogation. On a le droit de préférer une absurdité à une autre. On a le choix de préférer l’une à l’autre. Et certains ont même choisi ces deux voies, dans leurs brillantes études, comme George Steiner, philosophe et écrivain très réputé (toujours vivant, quatre-vingt-trois ans, né le 23 avril 1929) qui a côtoyé les plus grands physiciens (dont Oppeheimer, Einstein et Bohr). Il était l'invité de France Culture le 4 avril 2012 dans la soirée, dans l'émission "Hors-champs" de Laure Adler, et sa parole est ...d'or ! En fait, il était invité pendant toute la semaine, du 2 au 6 avril 2012 : http://www.franceculture.fr/personne-george-steiner-0 D'autres citations : « J'ai essayé de passer ma vie à comprendre pourquoi la haute culture n'a pas pu enrayer la barbarie. » « J'ai eu de la chance avec mes professeurs. Ils m'ont laissé persuadé que, sous sa forme la plus haute, la relation de maître à élève est une allégorie en acte de l'amour désintéressé. »

Tri sélectif par Sablaise1

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On est à J moins 11, le départ approche. Il va falloir quitter cette maison dans laquelle tu as passé plus de la moitié de ta vie, dont tous les recoins gardent l’écho de tes rires et de tes larmes et l’empreinte de ceux avec lesquels tu as partagé tes jours. En attendant tu prépares des caisses. Tu tries à gauche ce que tu gardes, au milieu ce que tu donnes, à droite ce que tu jettes. Mais pourquoi n’y a-t-il presque rien à droite, pourquoi t’est-il si difficile de te séparer d’un objet qui ne t’est plus rien aujourd’hui ? La volumineuse caméra 16 mm avec laquelle ton père te filmait enfant, l’affreuse tapisserie d’oiseaux réalisée par ta mère, une boîte en papier plié offerte par ton fils à la Fête des mères, dedans il y avait juste écrit « la curiosité est un vilain défaut ». Bien sûr tu les gardes. Mais tes affiches de mai 68, le journal l’Enragé, le drapeau rouge avec le Che, c’est si loin tout ça…et cette grosse clef en plastique avec laquelle ton mari facétieux te remontait dans le dos quand tu étais fatiguée ou démoralisée pour te faire repartir…et ces centaines de pages de correspondance internet quotidienne avec l'homme qui partagea tes week-ends et tes vacances deux années avant de disparaître…et l’empreinte dans le plâtre de la patte de ton cochon d’Inde préféré... Quand tu es fatiguée de trier et de mettre en caisses, tu te poses un instant sur une chaise longue dans le jardin et des larmes absurdes te viennent aux paupières parce que tu ne te tiendras plus jamais à l’ombre du charme, abritée par les vieux murs couverts de lierre. Absurdes oui, puisque c’est toi qui as décidé de partir, de bâtir plus près de l’océan. Tu vas te retrouver dans une maison neuve, belle et froide, avec un triangle de terre devant et un carré de terre derrière. Il faudra que le paysagiste vienne vite t’entourer de verdure. Là-bas tu sortiras des caisses les uns après les autres ces objets qui te seront à jamais quelque chose. Ils réchaufferont ta maison neuve de la chaleur du vécu. Mais tu auras quand même franchi un pas, tourné une page. Les fantômes familiers et omniprésents qui hantent ta maison ne seront plus dans l’autre que des hôtes étrangers que tu convoqueras à ta guise. Tu te sens déjà un peu neuve toi aussi à l’idée d’être dans ces lieux tous neufs. Tu penses aux choses qu’il faudra changer dans ta façon de vivre et dans tes rapports avec les autres. Bien sûr tu aimerais un jour ne pas vivre seule dans cette nouvelle maison près de la mer, mais tu sais en même temps qu’il n’en sera peut-être pas ainsi et tu l’acceptes. Tu te dis que c’est le troisième tiers de ta vie qui commence, en toute liberté, sans travail ni obligation d’aucune sorte. Tu as la conscience aigüe qu’il n’y aura pas d’autre séquence et qu’il ne faudrait en aucun cas manquer la dernière. Tu reprends ton tri sélectif et tu continues à entasser à gauche, la nostalgie est toujours ce qu’elle était.

Elle tient à la main une rose et regarde par Sophonisba Tanga

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Pas facile ce jeudi. Sur la mer de sa nuit finissante Levée trop tôt. Elle venait d’accoster sur des rives hostiles. Le tapis faisait son intéressant : il ondulait sous ses pieds. Elle faillit tomber en traversant la pénombre, ses cheveux emmêlés au brouillard de ses yeux. Le volet s’arc-bouta pour l’empêcher d’ouvrir, et le voilage se prit dans la fenêtre : en voulant le dégager elle déchira le tulle et un ongle par la même occasion. Cela commençait mal. En quête de lumière ne trouva qu’un jais épais L’escalier dilaté, et cette odeur de champignon.. d’une respiration lente gonflait sa voile et repoussait les murs, descente aux enfers, voix sombre, voie d’ombres marches absentes manquantes oubliées béance, gueule ouverte sur le vide chercha des doigts l’écaille de la rampe serpent d’acier se déroba vite toucher le sol avant que le monstre obscur ne referme sur elle sa mâchoire de bronze. cuisine déserte et froide vaisselle empilée, syncope d’une goutte dans un plat Débris de soirs débris d’espoirs Derrière la vitre ciel absent Avec de grands traits blancs Comme des couperets Bon, quand faut y aller faut y aller S’agit de se lancer pas de se perdre Pourtant c’est simple Elle n’a qu’à vouloir et tout sera parfait Elle n’a qu’à appeler Appeler elle appelle l’aurore elle appelle le vent Mais aurore de marbre et le vent est glacé Attendre le soleil et des perles de nacre Mais ses yeux sont si secs et son cœur ne bat plus Sa robe de soie elle ne la mettra pas Ni ses colliers et ni ses bas Les méduses viendront dans ses cheveux Et l’infinie douleur de nouveau l’étreindra Ce n’était pas la première fois Le bateau de son corps était déjà noyé Et déjà comme pris dans la glace Elle entendait tinter la cloche Qui donc pourrait venir maintenant Même le dernier coquillage se taisait Ce sera un matin sans chaleur. Elle mourait la pauvre Ce n'était pas d'amour juste la vie qui fuit Et personne pour la sauver Suffit de le vouloir ma belle Et tout sera parfait Suffit de demander Il n’y a pas de naufrage C’est que peut-être tu as rêvé Allez la belle Dois-tu vraiment oublier ta chanson ? Et ton bel oreiller ? Entends monter la mer ton lit d’écume et d’algues fines la vague lèche ton épaule Allez sirène, de tes vœux Fais fleurir des étoiles Dans le creux de tes mains

TENDRESSE par Izygote

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TENDRESSE MOT magnifique Nombreux synonymes, à ce mot sont associés prononcer avec passion, devient caresses pour le savourer, ouvrir son coeur, sortir de sa forteresse Moment de douceur, moment de bonheur Morceau de vie partagée savoir la donner mais aussi la recevoir en faire un désir et non un devoir indispensable à l'amitié, à l'amour ne pas la rejeter, ni faire (la) le sourd tendre la main sans hésiter ces gestes, ces petites intentions tellement importantes sous peine de perdre nos êtres aimés ne jamais les oublier, sans compter les prodiguer. puis CARESSES .... ....

Marketing gothique par Nonchalante

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###### ##### ###### ###### ####### ###### ###### ###### 31 octobre 2012 - 7H Depuis quelques temps déjà, j'avais remarqué que ses flancs s'arrondissaient. Je savais bien que les trois Bolots occidentaux qui l'avaient agressée quelques semaines auparavant, feraient forcément souche. Et là, ça démarre... Depuis ce matin, elle tourne en rond, geint, halète, ne sait manifestement pas ce qui lui arrive. Elle ne me quitte pas d'une semelle et me lance des regards de désespoir mêlés de reproche car il semble que je ne réponde pas à ses attentes. Je m'agenouille sur le sol de la salle de bain. Elle vient se blottir au creux de mes jambes, ne trouve pas la position idéale, se tourne, se retourne, vire encore et finit par redescendre sur le sol. Je lui présente, l'un derrière l'autre les trois nids préparés à son intention. Elle les explore, les renifle mais aucun des trois ne lui convient et elle s'en va, me laissant dépitée, en proie à l'inquiétude quant à son choix futur sur le lieu de naissance de ses petits... C'est que la dernière fois, elle avait fort judicieusement choisi de leur donner le jour dans l'endroit le plus obscur de la maison, sous ma couette ! Et c'est là que, charmée, je les avais découverts, au moment de me coucher... Cette fois-ci, il ne peut être question pour moi de garder tous ces petits, les rares amis intéressés par ces petites boules de poils les ont déjà recueillis lors de la précédente portée et je risque de ne trouver aucun nouvel adoptant. Et moi, pauvre gourde, pensant qu'elle ne pourrait ressentir les affres de l'amour avant la fin de l'allaitement et donc de la stérilisation que je lui avais prévue, je lui avais ouvert la porte du jardin, lui facilitant ainsi une rencontre fructueuse avec les prétentieux machos le fréquentant. 10H Ca y est, son choix est fait. Un vieux drap roulé dans un carton que j'ai sorti hier du coffre de ma voiture pour le jeter, semble la ravir. De longs spasmes lui tordent le ventre, elle miaule de douleur et expulse dans un cri rauque, une petite poche qu'elle s'empresse de déchirer avec ses crocs, libérant un minuscule chaton noir dont elle nettoie aussitôt la gueule avec un ronron de libération. Deux heures plus tard, ce sont quatre miniatures, luisantes d'avoir été trop léchées, qui piaillent en cherchant maladroitement ses mamelles. Le moment fatidique est arrivé pour moi ! Je vais suivre le conseil que m'a délivré un collègue à qui l'oncle vétérinaire a révélé la méthode la plus douce pour rapidement expédier "ad patres" les petits indésirés. Je laisserai cependant à la mère un chaton qu'avec un peu de chance, j'arriverai à caser dans trois mois. Beurk, beurk, beurk ! C'est fait ! Pfffou ! 15H Pour me changer les idées et éloigner la culpabilité envahissante, je pars en courses au supermarché le plus proche. Bien m'en prend car j'y rencontre une amie avec qui je papote un moment et qui me requinque le moral. 18H Courses rangées, frigo chargé, conserves et bouteilles empilées dans la cave, je suis à nouveau prête à affronter les déferlements d'amis à qui il prendrait la bonne idée de venir me rendre visite. Justement, la sonnette résonne - j'ai bien fait de faire les courses ! - j'ouvre et me trouve nez à nez avec trois démons et sorcière hurlant et me réclamant à tue-tête des bonbons. Et là, je maudis mon étourderie légendaire. Je n'ai aucune friandise à offrir à ces monstres et c'est le soir d'Halloween ! Qu'à cela ne tienne, ils veulent des gourmandises, ils vont en avoir. Mon imagination débordante me suggère très rapidement une solution tout à fait adaptée à la situation et les priant de m'attendre quelques instants, je vais dans le cellier chercher ce qui fera leur bonheur de suc et incubes. Les petits gnomes crient de joie en me voyant revenir, tenant dans mes mains des sucettes givrées enveloppées de cellophane. Fébriles, ils les déballent rapidement et s'apprêtent à les porter à leurs bouches lorsque simultanément ils poussent un long hurlement, laissent tomber mon offrande et s'échappent de mon jardin, comme s'ils avaient le diable à leurs trousses. Malgré la stupeur qui m'étreint, je ramasse les sucettes et les considère. Qu'est ce qui a pu effrayer à ce point ces apprentis vampires ? Ils sont pourtant fort engageants ces chatons congelés que tout à l'heure j'ai empalés rapidement sur des bâtonnets pour complaire à ces gosses mal élevés. Décidément, je ne comprendrai jamais les enfants !!!

L'heure des thés par Joelledu93

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Bonjour, Madame Martin, dit Thérèse Tellier, avec son habituel sourire dix heures dix aux lèvres. Avant de participer à la fête des voisins, cela vous dirait-il de monter pour prendre un thé au logis et papoter ? Mme Martin, avec son air constant d'avoir avalé un parapluie*, lui rétorqua : Mais, je suis athée. La théologie, la papauté, les Te Deum ne sont pas ma tasse de thé. Et puis, de toute manière, je n'aime pas ça le thé. Thérèse éclata de rire. Madame Martin, ayant réalisé sa méprise, au lieu d'en rire lui répondit, offusquée : D'une part, vous les Tellier, père, mère et fils, vous avez des prénoms prédestinés : Thérèse, Théodore et Théophile et vous êtes complètement déjantés. Je me fiche de votre bonté. D'autre part, à cette heure de la journée, j'ai encore plein de choses à faire avant d'allumer la télé et de regarder le JT. Thérèse, sur le coup, fut quelque peu atterrée par ces propos. Puis sa jovialité et sa vivacité coutumières reprenant le dessus, elle dit ces mots à Madame Martin : Déjantés ? Mais, Madame Martin, il faut de tout pour faire un monde : il y a des gens thé comme il y a des gens café. D'ailleurs je ne déroge pas par principe au thé. Avant de fêter la soirée avec les voisins, je vais donc monter chez moi prendre un honnête thé bien mérité. nldr : je n'ai pas osé écrire l'expression consacrée pour décrire l'ai pincé de Madame Martin.

c'est toujours aussi beau une ville la nuit par MotPassante

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Réjouissons nous de la réédition du livre "C'est beau une ville la nuit", 25 ans après la première édition, on a envie de le relire.Il a laissé une empreinte à ceux qui l'ont absorbé. Ce roman est un hommage à la nuit, à ces âmes errantes qui peuplent les bars, les rues des oubliés. L’errance du corps dans ces rues froides et inhumaines s’allient à l’errance de l’esprit qui désire se perdre pour ne plus revenir. L'écriture est hachée, animale, vive,instinctive.Angoissé, Richard Bohringer nous jette en pâture ses frasques liés à l'alcool et à la drogue, ses rencontres avec les "Paulo" de comptoir entre lueurs ,espoirs et désespoirs dans les nuits noires des bas-fonds ou suintent les âmes en souffrance.Ce livre est plein d'humanité et de rage de vivre dans cet univers torturé, souffrir donne un nouveau sens à la vie. "C'est beau une ville la nuit" a bercé mes nuits sans sommeil, celles du fond de mon lit d'étudiante de l'époque , ou j'écoutais sur RFM l'émission animée par Bohringer lui même.Sa voix rocailleuse, ses angoisses et ses cris, ses mots percutants comme des coups de poing, tout était jubilatoire à entendre, fascination du personnage et une volonté de vivre par dessus tout, malgré la nuit et les mots opaques, il nous transmet cette rage de vie, ça transpire et nous porte haut! Extrait d'une émission radio du 1er mai 2012: http://www.lemouv.fr/diffusion-c-est-beau-une-ville-la-nuit

C'est beau quand c'est propre ! par Capucine7434

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Sept ans que je regardais la terrasse en pensant, un bon coup de karcher, comme disait Nicolas, ça lui ferait du bien... Quand je le disais à Julio, il disait oui, mais ça s'arrêtait là ! L'en avait pas envie, lui... Trois mois pourtant que je lui suggérais de louer un nettoyeur à haute pression... il ne captait pas. Pourtant je venais d'obtenir qu'il repeigne le salon de jardin en fer forgé en mauve "lavande". Au départ il était blanc - le salon- mais au soleil, le blanc c'est beau, mais ça vous tue les yeux... alors il l'avait peint en vert "amande"... c'était joli, mais comme il était à nouveau à repeindre j'ai proposé le "mauve""... Sitôt dit, sitôt acheté, sitôt repeint... Diantre que ça fait romantique!... mais sur ces dalles crades, ça perd la moitié de son charme... Je n'avais pas encore avalé ma deuxième tasse de thé, les yeux à peine en face des trous, que ce matin, la bouche en cœur Julio me dit : -"Alors on va le louer ce karcher ?" - "Tu parles qu'on y va",... Je le prend au mot,... des fois qu'il change d'avis ou qu'il me dise "c'est pour rire"... Juste le temps d'enfiler un tee-shirt et un pantacourt, je suis prête... En moins d'une demi-heure, aller-retour de chez "Outiloc", l'engin du désir, 130 Bars, dans le coffre.... Dés 9 heures 30, tout y est passé... la tonnelle, le barbecue, l'allée dallée du jardin et enfin les 120 mètres carrés de cour-terrasse., le tas de bois et le crépissage... Nous nous sommes reliés à la lance Julio et moi... Nous en avons pris plein partout des giclures, de la tête au pieds, nous étions crépis... Et quelle force il faut avoir pour tenir la lance près du sol, tant la pression est forte... De plus au bout de la grande allée, au pied de l'escalier du portail désaffecté, il a fallut écoper, à la pelle, car l'eau ne sachant où aller, ne s'écoulait pas... Trois brouettées, jusqu'à ce que l'eau soit claire... J'en ai encore mal aux poignets et le dos moulu... mais quel bonheur devant le résultat... Ben je ne ferais pas ça tous les jours... c'est tuant ! Vers seize heures, après une bonne douche, je me suis écrasée comme une crêpe sur le canapé, dans mon peignoir de bain, pour reprendre des forces, en attendant l'heure de rapporter le karcher... J'étais aussi lessivée que la terrasse, mais moins pimpante... une loque humaine... Je ne sais pas ce que Julio m'a servi à boire, mais moins d'une heure plus tard j'étais requinquée comme si rien ne s'était passé... Demain matin, Julio et moi, nous installerons le salon de jardin mauve sur les belles dalles de galets lavés tout propres... Alors, elle est pas belle la vie ? Capucine7434 01/06/2012

Destinée par Lechainonmanquant

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A tout jamais La vie nous aspire Elle mange nos rêves Dévore nos échappatoires se repaît des espérances La mort se tapit dans l'ombre elle joue avec notre vie nourrit nos cauchemars attise la douleur efface notre passé mort vivant, je déambule dans la pénombre je fuis le crépuscule des dieux et plonge à l'aune d'une vie nouvelle dans les morsures de l'aube Lcm

Mentissentiments par Lechainonmanquant

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Je ne suis pas menteur, je ne dis juste jamais la vérité. Je mens de temps en temps en tous temps, histoire de le tuer de le passer à cacher la vérité, ma vérité qui me fait croire à tout ce que je raconte. J'ai menti aux étoiles, à l'océan la mère des poissons, à dieu le père ethernet qui nous tient en haleine au bout du fil comme une marionnette. J'ai menti jusqu'à plus soif, jusqu'à me saouler de belles paroles à vitupérer les blanches colombes qui bavaient devant les rameaux. Tout ce que j'ai fini par ne plus croire je l'ai réécrit à la plume dorée, les histoires les plus sordides furent édulcorées aux sentiments et dessinées en trompe l'oeil. J'ai bâti mon monde dans mes rêves et je l'ai détruit dans mes cauchemars je n'ai gardé du scénario que le plan pour inventer de nouvelles comètes. Je t' ai perdu à contre temps, contre vents et marées le rêve ne jouait pas encore son générique que mes démons tournaient déjà la tragédie. Je n'ai rien dit, je n'avais que quatre vérités en tête, j'aurais tant aimé pouvoir mentir, dire tout ce que je ne pensais pas, le brouillard était plus épais qu'une tranche de vie si ordinaire qu'on avait peine à croire que l'on puisse revoir la lumière et que la vérité apparaisse au grand jour. J'ai énonce une vérité, la vérité du supermarché des lieux communs celle que je n'ai jamais crue et qui avait toujours laissé place à mes chimères. Les vérités ne sont jamais bonnes à dire alors que le mensonge est si beau et met en scène le prochain. Lcm

c'est quoi la passion ? par Elena21

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Vendredi midi : Eugénie et Barnabé dialoguent à la sortie du boulot Barnabé tu sais ce que c’est toi la passion amoureuse Eugénie ? Eugénie tu me demandes une chose intime, là, Barnabé ! Barnabé oui, mais comme on est copains, on peut parler de choses intimes, non ? Eugénie bon, commence toi alors ! Barnabé commence quoi, Eugénie ? Eugénie commence à parler de choses intimes le premier… …de la passion ! Barnabé ah ! à qui ? à toi ? Eugénie ben oui, bien sûr puisqu’on n’est que tous les deux ! Barnabé [rougit] j’ose pas, t’as raison, c’est pas facile… Eugénie bon je commence alors … la passion amoureuse, c’est quand on pense tout le temps à quelqu’un, et que ça fait qu’on ne mange presque plus et qu’on dort mal. Barnabé ah, et ça t’est déjà arrivé ça Eugénie, d’avoir la passion ? Eugénie réfléchis, si je t’explique ce que ça fait c’est que cela m’est déjà arrivé. Barnabé je me demande … … … Eugénie tu te demandes quoi Barnabé ? Barnabé [très embarrassé] ……. c’est que… voilà : je, justement, moi je pense tout le temps ………… à toi mais quand même je mange bien et je fais toutes mes nuits … huit heures minimum … Eugénie oui mais bon, là pour toi ça ne peut pas vraiment marcher parce que la passion il faut que ce soit quand même partagé pour que ce soit une vraie passion … Barnabé [regardant ses pieds] ah, mince ! ouais, ok, ok ! ……………………..[puis relève la tête] mais toi … toi par exemple ……. tu ……tu as un partage de passion qui …… fait que c’est une vraie passion avec quelqu’un en ce moment ? Eugénie non, non, je t’explique seulement ce que je sais.. allez viens, on va manger un morceau ! Barnabé c’est que … j’ai pas très faim …. Eugénie Barnabé … Barnabé Oui Eugénie ? Eugénie Tu connais PCC toi ?
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