Devant ma fenêtre il y a la vie. La vie des autres, ceux que je ne rencontrerais jamais. Pourtant au milieu, en plein milieu posé contre la vitre, il y a ce carré noir. Il sallumera aux environs de19h. Je note lheure dans mon carnet, noir lui aussi, comme cette fenêtre qui sallume sur la ligne en plein milieu de cette barre, des immeubles réglés comme partition en béton. Et chaque soir la fenêtre séteindra à horaires variables et je sais que cest idiot mais souvent je ressens un pincement au cur en me demandant si demain elle se rallumera encore.
De ma fenêtre on ne voit rien de ce qui se passe à lintérieur de lautre, cest trop loin. Qui pèse sur linterrupteur mimporte peu, ni si cest un homme, une femme, un enfant, sil sagit dune suspension dans une cuisine, un salon, une salle à manger, le plafonnier dune chambre. Je suis sûre quil ne sagit pas dune salle deau dans laquelle on allume, on éteint en fonction de la durée des ablutions. Alors que là, léclairage sinscrit sur une plage longue, sans nécessaire efficacité. Que ça serve ou pas, ça dit : Ici il y a quelquun qui respire. Cest comme une étoile à moi, elle se substitut à ce ciel éteint dont les lumières de la ville occultent toute perspective.
En ville, la nuit est en paradoxe, nest que par ses lumières artificielles. Je suis habituée à ne plus côtoyer la nuit totale au point que quand je me retrouve à la campagne, jai limpression détouffer sous le poids du noir, ce sombre presque poudreux qui bave comme le toner dune imprimante. Il colle mes yeux et il me faut faire un effort pour forcer le regard à voir, comme si mes yeux manquaient dair. Chaque lumignon détoile est comme une bulle qui maide à respirer lunivers.
Dans ce ciel noir de geais, quand lair est pur et dégagé, je cherche une étoile particulière, un peu comme cette fenêtre, elle nest pas toujours allumée ou plus exactement, je narrive pas toujours à la repérer. Jen ai fait un signe du destin : si je la vois, cest que ça baigne, en revanche, si elle napparaît, cest que quelque chose ne va pas. Alors, je commence à fouiller le quotidien, quest-ce qui ne tourne pas rond ou risque de ne pas aller droit ? Je finis toujours par trouver quelque chose, un truc qui donnera crédit à mon signe quand lunivers se met en tête de madresser la parole. Et ça va mieux. Par exemple, je comprends pourquoi jai décidé de prendre le train ce matin pour aller menfermer dans cette campagne quau fond je déteste, où je mennuie et me force à sortir, à parcourir ces kms à pieds sur ces sentiers balisés avec une carte topographique qui me tient la main.
Avec un peu de chance je tomberais sur une petite auberge où joserais minstaller seule à une table, entre la porte des toilettes et le battant qui ouvre sur la cuisine, juste là où les humeurs se combinent pour couper lappétit. Mais peut-être renoncerais-je à pousser la porte du restaurant, visant une alimentation encore ouverte à cette heure ou une boulangerie et je me concocterais un repas sur le pouce en pensant à ce que je machèterais avec largent du repas économisé, une écharpe, une paire de boucles doreilles ou même, tiens, un roman. Cela fait si longtemps. Dhabitude je lis les « nouveautés » quand la bibliothèque les choisit. Rien que dy penser, le crouton de pain, qui ferait office de déjeuner, aurait le goût des mots fraichement encrés, mélangé à une saveur de papier tout juste tranché. Puis je rentrerais le soir harassée, le corps vidé jusquaux velléités.
Jarriverais trop tard pour voir la lumière de la fenêtre den face sallumer ou séteindre. Mais je regarderais à tout hasard, comme le réflexe de chercher mon étoile particulière et je noterais sur le carnet noir, la date, lheure et le statut de la fenêtre à ce moment là.
À moins que la fenêtre ne soit éteinte quand jallumerais la mienne, à moins quelle ne se mette à clignoter, à moins que je ne mamuse à répondre en actionnant linterrupteur à la même cadence, à moins que je ne connaisse lalphabet morse, à moins que je ne note rapidement les signaux sur mon carnet pour réunir les lettres en mots, à moins que je ne réponde aux signes par trois allumages longs suivis dun autre long, puis un court, puis encore dun long.
Morse attaque par PoinG
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Langueurs Chiffonières par Leonis
Vous me manquez
Effrontément je mets votre chemise au-dessus de la pile,
Sans dessous dessus je tergiverse et change davis
Pour vous traiter au gré de mon humeur
Et vous froisser quand bon me semble,
Puisque cest là la seule liberté que vous mautorisez.
Votre habit cher Monsieur, cher Ami, cest selon,
En privé sépanche, s'étire, quand en public esquisse et bouloche
En temps et en heure me prends des présents,
Alors que javais cédé des passés
Et que mon intendance navait cure du futur.
Il me plait de vous fuir par ma présence toujours acquise
Allégeant de votre bienséance lagrément de ma faiblesse.
Salutations divaguées.
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Femelle adultère par Plusbasquelamer
Nous nous sommes rencontrés simplement.
Pas sur pcc, ni sur Meetic. Tout simplement au marché.
J'y étais allé pour acheter un bouquet de petrushka, elle avait l'air un peu perdue et de s'ennuyer ferme entre le pépiniériste et le poissonnier. C'est je crois son teint très pale et son apparente timidité qui m'ont poussé à l'aborder. Ce fut une affaire rondement mené je dois le dire : nous sommes repartis ensemble.
Assez curieusement elle parlait peu pour une femme, acquiescer du menton ou tourner les talons semblait lui suffire. Quand elle tournait les talons je la suivais des yeux tant sa démarche chaloupée
ravissait mes sens.
Mais elle écoutait tellement bien la musique. Particulièrement Chostakovitch et sa symphonie N° 7 qu'elle écoutait les yeux fermés, ou alors « Le chant des forêts » qu'elle tentait d'accompagner de la voix. Jamais longtemps car elle chantait horriblement faux et elle en était bien consciente.
Les premiers jours furent un vrai bonheur, l'eau lui manquait, je lui fit construire une piscine, toujours souriante et de bonne humeur mais cela ne dura pas. La faute au voisin qui se mit a lui rendre visite sans d'ailleurs se préoccuper de ma présence ou non. J'imagine ce qui devait se passer en mon absence. Je ne me suis jamais senti propriétaire de mes amours mais dans ce cas de figure je tiquais quand même un peu.
Jusqu'au jour alors qu'elle se baignait avec son margoulin je les vis sortir précipitamment pour aller batifoler hors de ma vue dans le jardin. Quelques instants plus tard un cri dépourvu de toute ambiguïté me laissa fort déconfit.
Sans doute prit elle conscience de ma déconvenue, depuis cet épisode elle refuse de sortir de sa chambre, c'est à peine si je la vois pour manger une fois par semaine.
Je l'imagine dépressive, mais au fond qu'en est il ?
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When God Made Me par Persone_sz
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Quand Dieu M'a Fait
" A-t-il pensé l'ensemble de mon pays
Ou la couleur de ma peau ?
A-t-il pensé ma religion
Et le chemin que j'adorerai ?
M'a-il juste créé à son image
Ou comme chaque chose vivante ?
Quand Dieu m'a fait (Bis)
A-t-il seulement projeté pour les croyants
Ou pour ceux qui ont juste confiance ?
A-t-il envisagé toutes les guerres
Qui s'accomplissent en son nom ?
Pensait-il qu'il n'existerait qu'un seul chemin
Enclos pour lui ?
Quand Dieu m'a fait (4x)
Nous a-t-il doté du don d'aimer
Dire qui nous pouvons choisir ?
Quand Dieu m'a fait (4x)
M'a-t-il doté du don de la voix
Tellement que cela me réduit au silence ?
M'a-t-il doté du don de vision
Sans savoir ce que j'aurai la force de voir ?
M'a-t-il doté du don de la composition
Pour aimer mes semblables ?
Quand Dieu m'a fait (4x) "
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ___________ Neil Young __________________
Well Neil I go on...
Quand Dieu m'a fait
M'a-t-il doté de raison pour comprendre
Le monde et choisir ?
M'a-t-il doté du pouvoir de lire
Tous les livres ou un seul ?
M'a-t-il doté de la vie
Pour l'aimer ou la nier ?
Quand Dieu m'a fait (Bis)
M'a-t-il sexué
Pour Ève ou pour Marie ?
M'a-t-il doté d'un corps
Qui ignore désirs et pulsions ?
M'a-t-il doté du don de donner la vie
Sans en jouir ?
Quand Dieu m'a fait (3x)
N'a-t-il pas pensé la terre féconde
Pour que nous gouttions tous ses fruits ?
N'a-t-il pas conçu l'homme 'immortel'
Dans un paradis d'interdits ?
N'a-t-il pas inventé tout ceci
En enveloppant le rôle dont l'homme l'a honoré
Dans le plus monumental scénario de fiction politique
... Jamais produit...( ! ). . .
Quand Dieu m'a fait (...)
Aura-t-il l'Oscar cette année...?
( r é é d i t i o n )
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . http://www.youtube.com/watch?v=u5QjKLcod9Y . . . . . . . . . .
M
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Boudiou, j'en salive ! par Aupiedemonarbre
Pas pu résister à l'envie de partager ce papier de Jacky Durand, paru en ligne sur le Libé de ce jour.
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Agneau pascal
par colis postal
M. Prost attache son vélo avec une grosse chaîne sur la place de lhôtel de ville quil traverse tête baissée en retirant ses gants, avant de découvrir la vitrine entièrement recouverte de blanc dEspagne. Sur la porte, il y a une affichette découpée dans un carton pour gâteaux où une main appliquée a écrit au feutre : «Après quarante ans de bonheur à vous servir, nous sommes désormais en retraite et nous sommes désolés quaucun successeur ne poursuive notre activité.» M. Prost contemple laffichette les bras ballants, il est comme sonné. Allez acheter son uf de Pâques ailleurs, il ne limagine même pas une seconde tant son rite reposait sur sa fidélité à la maison Gâchot. Désemparé, il sen va sattabler au café de la Mairie. Commande un ballon de sauvignon. Puis un autre. Le vin lui plante des crocs dans le ventre. Il se laisse tenter par un plat du jour : une tranche de gigot dagneau avec une copieuse assiette de flageolets égayée dune tombée de persil plat. Et cest là quun peu grisé par le vin, lidée lui vient : expédier un gigot au fiston, on va voir ce que lon va voir.
A la boucherie des Arcades, M. Prost choisit le plus beau des spécimens et remonte sur son vélo avec un sourire canaille en imaginant la tête de la bru découvrant le beau morceau de barbaque au milieu du colis. Cest quil a son idée, M. Prost. Dabord, il va rentrer avec son gigot de Pâques sur le porte-bagages. Il va lui raccourcir los pour le loger dans une jolie caisse quil fabrique avec des planches de peuplier. Puis, pour quil emporte lair du pays, il masse le gigot avec une giclée de vieux marc et sen va emprunter au gros Gérard un peu de son foin qui sent encore le serpolet et les autres fleurs de lété et dont il garnit copieusement la caisse. Il ajoute quelques têtes dail dArleux, un peu de thym et de romarin séchés de son jardin et y dépose délicatement le gigot. Et sen retourne fissa à la poste affranchir son butin au prix fort afin quil arrive à temps dans lassiette.
Au soir du dimanche de Pâques, M. Prost sen revient de la pêche, où il a taquiné la fario quand il trouve ce message téléphonique qui, pour une fois, lui arrache un petit sourire : «Jamais une poignée de foin ne ma fait aussi plaisir.»
http://www.liberation.fr/vous/2013/03/28/agneau-pascal-par-colis-postal_892069
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Dégainer la zique par TequilaSunRise
Vous lire
je ne colle pas les mots comme vous le fête :
Poser sur l'étagère avec soin, dessiner les contours, remplir les vides, laisser chanter les blancs, pianoter le verbe, estimer les hauteurs
astucieuxjoyeuxheureuxpoignantdansantlibretricotésmouvementésgrimpés
(là pour les bigleux les astigmates les rhumes des foin les Naaxia ça louche fort et ça lard-moi j'connais)
J'astuce
comme j'peut ces liens tissés par écrans interposés et même si parfois je me maille à l'envers...
je m'ayonnaise - ça me fait rire, alors rillons alors :-)
Et donc,
un dimanche de festoyage entre potes et
un thème : chapeau rose
Ah là je me marre en pensant à PCC
.
j'image Calamity Jane "Ma Pétroleuse" fait Yeh Yeh yeh yeh
Bises
;°)
PS volontairement aucun extrait du film "les pétroleuses"
je suis dénuée - mais pas dénudée juste parfumée - d'esprit de compétition et de bagarre en tout genre, it's just for fun
PS2 Dégainez la zique on lâche tout
http://www.youtube.com/watch?v=2Z4T81ZvpXE
https://www.youtube.com/watch?v=KtOP-yedChQ
http://www.youtube.com/watch?v=fmaSCvN5YDE
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N u a g e s par Persone_sz
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N u a g e s
Le coeur perd lentement
mémoire du soleil
Sous le ciel bas et lourd
lâme sangoisse
Pourtant la lumière des pluies
lave
La blessure où le sang noircit
Les nuages passent
et éclatent les saisons
Changeant le destin
Dun ciel vide et clair
Avec matin orphelin
de soleil
Pourtant le parfum
des roses monte du jardin
Même si le ciel a perdu
son éclat de faïence bleue
Seuls les cris des corbeaux noirs
sagrippent à la voûte céleste
Au loin le large étang senvase
Le bois à côté
a lair dun vieux dessin à lencre
Le vent raconte en silence
lultime lumière du jour baissant
A lheure immobile
Séchange dans lobscur
un son qui sélève
de la terre jusquaux cieux
La pluie abrège ses infinies traînées
Et sélève un arc-en-ciel irisé
Jaime les nuages...
Les nuages qui passent là-bas là-bas...
Les merveilleux nuages... *
( r é é d i t i o n )
* Ext. " L'étranger " Baudelaire
M
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Rendez-vous au 5ème étage ! par Peponide
Pourquoi ?
Parce que Sébastien est là, pardi ! Allez un petit effort...
Ecoutez le son, juste un peu... Puis revenez-y... Au début vous allez trouver ça très kitch puis au fur et à mesure (oui parce quil faut persévérer)... Votre corps va bouger (ou pas... c'est pas obligé), cest lui qui décidera si vous aimez ou pas. Cest lui qui mènera la danse.
Les paroles ? Heu... On sen fout un peu, mais elles sont pas mal en fait en réfléchissant... Non ne réfléchissez pas ! Pardon... C'est pas là que ça se passe...
«coiffeur pour lui.... Coiffeur pour elle... Mais cest quoi cette histoire de coiffeur ? C'est n'importe quoi ! Oui, mais c'est beau !»
ou
«Dis moi ce que tu penses... de ma vie, de mon adolescence. Dis moi ce que tu penses... Moi jaime aussi... lamour et la violence ! Dis moi ce que tu penses...» Et ça recommence... en boucles...
ou
«Prosterne-toi... Danse... Rêve ! !»
Je nai choisi presque que des extraits tirés des «chansons du 5ème étage» car cest du live et ça me rappelle le concert de vendredi dernier.
Sinon en vrac :
- Première partie de la tournée de Air en 2001,
- Notre représentant à leurovision en 2008 (jai loupé ça, il a perdu, bien sûr),
- Adore manger des pépitos devant la télé,
- Se prend pour un gourou à ses heures bleues (cest pas sérieux !),
- «Fantino» morceau inclus dans la bande son de «Lost in translation»,
- Fait la couv des Inrocks n° 855 en avril 2012
Je mets en premier un extrait dun spectacle de cirque contemporain que javais beaucoup aimé...Il y a un an. Découverte pour moi, je ne le connaissais pas du tout.
Une chorégraphie sur «Sexual sportswear» de labum «Sexuality», très sensuelle et hypnotique.
A vous de voir... et découter aussi !
Extrait - Sexual sportswear :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_GkZOuvmtms
Chansons du 5ème étage :
Fingers Of Steel & Russian Attractions
http://www.youtube.com/watch?v=CqAclNhZBsU
Against The Law & Cochon Ville
http://www.youtube.com/watch?v=PPKa0Q2lyjw
My Poseidon & Kilometer
http://www.youtube.com/watch?v=S5Zg4zPqcvo
La Ritournelle & L'Amour et la Violence
http://www.youtube.com/watch?v=VhvAx1hizMs
Et puis jaime quand il passe sa main dans ses cheveux pour se recoiffer.... Ça décoiffe !
Et puis la combinaison fleurie du mec qui est au synthé...
Ça faisait longtemps que j'avais pas ressenti autant de plaisir à un concert. C'est une musique qui ne s'écoute pas qu'avec les oreilles et ça j'adore ! Mais vous l'aurez compris...
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hallucination par Doucecaresse
Et encore un comprimé d'Oxycodone. Je ne sais même plus combien j'en ai pris depuis ce matin.
Il faut que je demande à mon amie Minnie d'aller me chercher d'autres munitions chez le droguiste qui ressemble à Mickey Mouse.
Quand je prends beaucoup de ces comprimés magiques je suis capable de demander en mariage ma voisine de palier ou de téléphoner à l'ambassade d'Iran pour leur dire que je les emmerde.
Je suis avec Martin Sheen dans "Apocalypse now". Je fais un trip d'enfer. Avec Francis Ford Coppola, nous buvons des cocktails multicolores glacés. Je me vois dans un miroir : je suis jeune et belle. Je n'ai pas encore mes cheveux blancs. La plafond danse et j'ai envie de bouger sur de la musique disco. Les Bee Gees.
Je danse, je vole, je ris. Je suis souple et légère. Un inconnu me caresse la main. Je le regarde et lui souris. C'est Frederic Forrest. J'ai envie de coucher avec lui. Je l'embrasse en gardant les yeux ouverts. Frederic m'entraîne dans un couloir sombre. Je le suis. D'un seul coup, Frederic a disparu. Je suis seule dans une pièce où il y a une lumière blanche et rose. Je suis morte ? Comment savoir ? Je n'ai pas mal. Je dois donc être morte.
J'entends toujours cette musique disco. Je tape la mesure avec mes mains et mes pieds. Martin Sheen est revenu. Je danse avec lui comme dans "La Fièvre du Samedi Soir". Ma jupe rouge se soulève. Je regarde mes jambes qui sont fines et musclées.
Les mains de Martin sont douces. Il me serre la taille pour mieux me faire tourner en rythme. Les Bee Gees chantent bien et je suis heureuse. Martin me sourit et me parle. Je n'entends rien à cause des oiseaux qui piaffent et du bruit du torrent. L'air est frais. Le jour se lève. Je commence à avoir mal aux pieds. Mes souliers rouges me font souffrir. J'ai mal. J'ai très mal. Au secours, je ne peux plus bouger.
Martin n'est plus là. Je suis seule au bord du torrent. Je pleure de douleur. Je plonge. C'est la seule chose qui me reste à faire.
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Carnaval dans le bocal par Vraiedevraie69
Âme Animale
Gueule de bois
Humeur de chien
Fièvre de cheval
Froid de loup
Pattes de mouche
Chat dans la gorge
Essaim d'abeilles
Entre les oreilles
Âme Végétale
Frisson de mousse
Pétale de pluie
Crosse de fougère
Fleur de coton
Lierre grimpant
Comme murmure
Bourgeons d'étoiles
Dardant l'envie de ciel
Âme Minérale
Paresse de sable
Sommeil de gemme
Langue de dune
Galet de rivière
Poussière de lune
Travail des volcans
Silex frottés
Jusqu'à l'étincelle
Âme humaine
En fin de règne
Mais pour qui se prend-elle ?
Mémoire d'éléphant
Pollens au vent
Matière des cimetières
Tout se mélange
Je suis ver
Je suis lichen
Je suis pierre
Au carrefour
De l'être Ange
De ma conscience.
V.V
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La feuille blanche pour un poète par Anais9
Sur le bord de la page, quelques personnes discutent.
Une autre qui les observe depuis un bon moment, se penche au dessus delles.
-Bonjour, que faites-vous là, sur cette page ?
En chur :
- On attend celui ou celle qui voudrait nous mettre en scène, nous faire vivre, nous écrire.
- Parce que là, vous ne vivez pas ?
- Si, on attend, on existe, mais cest long ce hors temps !
- Moi je veux bien essayer, mais jai un rendez vous qui tarde.
- Cnest pas sérieux ça !!!
-Cest Madame linspiration, mais elle nest pas arrivée au rendez vous fixé, quelle chipie !
Les personnages saniment, sindignent, crient au scandale, comme ça, on ne les considère pas !
-Linspiration, linspiration !!! Non mais est- ce quon a pas une tête dinspiration, nous ?
Ils se dirigent fâchés vers le bord de la page pour sauter dans le vide.
-Ne partez pas, non ne partez surtout pas, en fait, je voulais quelle maide cette maudite inspiration pour écrire à un ami poète, cest son anniversaire le 1er avril !
-Mais nous sommes là nous, le peuple de limaginaire, quespères-tu, tu nas nul besoin delle, nous le connaissons ton ami poète.
Nous sommes du même univers, évoluons dans la même galaxie, là ou les muses, les animaux, la vie végétale, la femme sépanouie, dans des rivières longeant les prairies, et les arbres tissent des lianes de chevelure
-Met un poème de sa plume !
-Non ,dis lui simplement les mots de circonstance !
-Sadresser ainsi à un poète !!!
Ça recommence, tous se disputent.
Je méloigne
.. Ho pauvre de moi le peuple de limaginaire m' encercle.
Mais maintenant souriant, il forme une ronde ce peuple: merveille cest pacifique, leau des mots est translucide tous les poissons sont heureux, les dauphins sautent de joie, allez, venez avec nous pour lui dire :
- Joyeux, merveilleux anniversaire ami poète !
Offre- nous toujours ta poésie, ta généreuse plume trempée dans lencrier de lhumanité, avec fraternité, joie de vivre, densité et amitié
.
Venez les amis, il y a de la place pour tous la page est ouverte
A vous :
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Le paradis blanc par Cypou
Le Paradis blanc
Ce soir je suis allé au lit très tôt : 22 heures
Une pièce de théâtre avec Pierre Arditi na eu raison pour me tenir les yeux en eveil.
Il est 1 h 30, jai mal au bras droit, est-ce pure coïncidence pour mener avec toi, qui peut-être ne dors pas, réflexion sur le sens de la vie ?
Jamais je ne me suis posé autant de questions.
Cela fait 1 mois ½ que tu es hospitalisée et étrangement le temps nest pas long pour moi, propice à gamberge sur le sens de ma vie ; cette vie pas toujours très simple mais ô combien riche en enseignements.
Je te sais en sécurité et il ny a plus durgence même si ton cur peine toujours alors jessaie d analyser la situation avant que les derniers résultats dexamens ne disent si tu es opérable ou pas.
Comme je le fais souvent jessaie de meffacer, de ne plus résonner en pensant que tu es celle que je ne veux pas perdre.
Depuis le jour où nous avons convenus, après avis initié de ta petite fille adorée, que lon nouvrirait pas celui qui, fragile, te fait aller encore de lavant, je me parle en disant tes mots.
Jessaie de me mettre à ta place ; tu me dis que tu es perdue, que tu oublies parce-que tu nes pas dans ton environnement mais moi jécoute et jessaie de traduire quand tu tadresses a moi.
-« Je veux vivre pour vous, pour vous voir vous et mes petits enfants, vous êtes tout pour moi : TOUT tu comprends ! »
Cétait il y a un mois déja ; tu avais levé les bras vers moi en brandissant les poings et tes yeux qui depuis longtemps ne peuvent plus pleurer, sétaient brouillés.
Alors jai réfléchi, et un jour je tai posé une question :
-« Maman si nous nétions pas là que ferais tu ? »
-«je men foutrais »
Cétait il y a 15 jours alors jai réfléchi ; mes réflexions se nourrissent des tiennes que tu exprimes en paroles et dont je vois lévolution.
-« Par la fémorale oui »
Cétait il y a 3 semaines
-« Tu sais lopération je ny tiens pas ; jai déjà 84 ans »
Cétait il y a 15 jours .
-« Je ne veux pas me faire opérer »
Cétait hier , avec des yeux supplicatifs .
Cette nuit je ne dors pas et je me dis que je dois técouter.
Je sais que le pronostic vital est engagé à moyen terme si on ne fait rien.
Nous en avons parlé mais comme tu as perdu la mémoire récente, je pense que tu as oublié.
Serais-je en train de me persuader que je veux te garder ?
Comme disent les médecins, « il faut évaluer le rapport risque bénéfice ».
Tous saccordent à dire que lintervention, quel quelle soit, est à risque.
Jai toujours eu pour principe de ne jamais vouloir que lon fasse ou pense comme moi alors je viens de trancher.
Je nai plus envie de te dire ce que je sais parce que je ne sais pas, pas plus queux dailleurs.
Je dois meffacer devant ce qui était ton désir de vivre pour nous ; tu ne dois vouloir vivre que pour toi maman et ce con qui a dit à ma frangine quil y avait « non assistance en personne en danger » ne fera pas trembler mes convictions de respect que je te dois.
Je veux que tu sois libre, toi seule doit choisir, je te répéterais encore une fois si tu le veux ce que je sais cest-à-dire pas grand-chose ; des choses bassement matérielles face à la vie ; face à la mort devant laquelle je na i déjà été confronté que par de brèves et moins éprouvantes épreuves parce que ce nétait pas toi qui était concerné, toi qui mest si chère.
Lévolution de tes souhaits, me laisse à penser que tes choix on été dicté par cette raison que lon pense perturbée quand tu me demandes dans un moment derrements : « tu crois que lon peut la changer la valve ? »
Maman je tai répondu oui en souriant ; sourire dun fils qui passe de longs moments à tes côtés et qui sinterpelle lui-même pour éviter de répéter sans cesse à toute fin de te convaincre.
Ce mot nest plus dactualité, cest le mot de légoïsme de celui qui veut sapproprier lautre.
Tant dautres lont fait dans dautres domaines idéologiques que je combats et qui mène à des dérives meurtrières que lon connaît.
Ma décision est prise ; tu nous à laissé le temps, le temps ta laissé du temps pour réfléchir et je rejoins ta sérénité un instant brouillé par lurgence pour taccompagner dans tes vux.
Voilà maman pour la suite du chemin je serai là, même si je suis absent pour le jour où tu décideras de partir.
Hier encore tu voulais que je tapporte du jus de fruits et du sel.
Cest vrai elle est dégueulasse cette bouffe.
Maman je ne peux pas apporter la boîte à épices à lhôpital, je vais déjà remettre un peu de cette eau défendue dans la carafe ; ils ne vont quand même pas « nous manger » ; tu as bien raison
.dailleurs ils le savent
et tu as bien compris que bien quils le disent je ne les laisserai pas tattacher sur ton lit
.dont les barrières sont bien trop peu hautes pour quelles ne tempêchent de sauter même avec cette saloperie de sonde qui va désormais taccompagner et qui parfois te rappelle a lordre
.
Tu vas regagner ta maison ; il y a bien longtemps que je nai dicté ta raison en matière de bouffe, dailleurs tu ne maurais pas écouté comme un jour je lai fait quand jai décidé de partir de la maison ; ton job était alors terminé ; quel cadeau tu mas fait maman pour prendre ce chemin de la vie ! Quel cadeau !
Je ne te dis pas tout mais je vis de passion et la passion maide à vivre.
VIVRE ce mot que dautres que jaime emploient pour signifier que le temps passe trop vite ; je ne men étais pas encore aperçu
.
VIVRE parce que je sais que tu as choisis ce mot pour me dire de te foutre la paix.
VIVRE parce que te toute façon même si tu pars je mènerai lenquête pour te retrouver et te chérir encore.
Maman avant de partir de la maison qui est la tienne où je tattends pour tinstaller je referai le stock de confiture et de chocolats ; la salière et ta bouillotte seront au même endroit.
Si je peux me permettre maman je voudrais juste te demander une chose : tu sais que jai 5 heures de route pour venir te voir
Quand jarriverai tu pourras alors me comprendre comme tu le fais déjà en lisant sur mes lèvres alors passe moi un coup de fil daccord ?
Je voudrais bien que, comme papa, tu sois dans mes bras pour te déposer dans ce paradis blanc.
Cypou le 30/03/2013
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Quelques maux sur un papier ... par Almalotte
Cette attente en détresse
Devient chagrin quand tu la blesses
Tous ces mots que tu as dits
Mots que j' ai dû fuir
Où sont-ils allés ?
Rester comme ça attachée
A tes mots , à ton souvenir
Ca ne peut rien changer
Que de fantasmes
Et d' illusions
Je m' amuse semble-t-il
Mais si c' est un jeu
Ce sera non
Demain peut-être
Tu comprendras ....
Je ne dois plus rester liée
Laissons le vent emporter tout
Laisse le vent prendre soin de moi
Je te rêve encore .... Homme ou Névé ....
Là j' irais bien te chercher
Mais j' ai tellement peur , tu sais
Je n' ai pas oublié mes promesses
J' écrirai à la même adresse
Reste chez toi
Efface tout
Déchire cette lettre
Tout ce qui s' est passé
Doit disparaitre et glisser de côté
Comme l' eau sur les joues ....
↧
↧
Au delà du réeL par Persone_sz
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Au delà du réel
Entre rêve et action... il neige
Imaginer ou concevoir
Sortir du rêve ou du virtuel
Transformer et convertir
Créer ou passer à l'action
Modifier la trajectoire...
Au delà du réel rêvons
Au delà du réel envolé
Le virtuel non crédible
Monde merveilleux facile
Le rayon blanc et glacé
Expérimente son euthanasie
La vie nit l'inutile !
Considérons notre horizon
Emondons cette vie furtive
( Sans aucune forme poétique )
C'est un cri de l'esprit
Qui retourne au-dedans
Et qui est bien décidé
A faire table-rase
De cette alternative
Le virtuel est mort
Alors tuons le... encore...
Arrêtez de jouer com' à la récrée
Ici ce n'est pas la vie
Ici c'est du pâle reflet
Ici c'est un ensemble vide
Ici c'est un étrange miroir
où tout le monde il est beau
où l'envers c'est l'endroit
Ici mieux vaut être terrien !
Ici l'inspiration reconnue
acceptée et pratiquée
est une faculté de non exercice
Ici on n'écrit que selon une
méthode...
Ouvrons les portes du rêve
A tous ceux pour qui la nuit
est avare...
Brisons les chaînes et bannissons
le virtuel...
Demandons l'abolition des
prophètes...
Et l'abolition des associations
de malfaiteurs... !
' Ne te laisse pas étonner par les inventions
des praticiens. Sers-toi de leurs machine, et
méprise les, eux et leurs machines, tranquil-
lement. Une voiture roule toute seule; un
grand casier de bois et de toile s'élève dans
l'air. Il n'y a que l'âme qui importe. ' *
* ' Manuel de Déification ' Jules Romains
Edition E. Sansot & Cie ( 1910 )
( r é é d i t i o n )
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . http://www.youtube.com/watch?v=qjO5b4QbEAU . . . . . . . .
M
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Sous les tilleuls verts de la promenade par Annaconte
Il y a bien sûr les arcades. Elles soutiennent tout le corridor ambré qui joue à saute lumière de voûte en voûte.
Viennent des mots, des phrases, par bribes, qui se cognent sur le lisse dune paroi, ou dans les aspérités dune autre, et se figent là, guettant une brèche, puis peut-être une envolée. Sinsinuent aussi des images.
Il y a bien sûr lallée de platanes. Elle supporte tout le bleu du ciel et tend comme un arc de verdure au-dessus de la tête ; dans les yeux mosaïques, la couleur fixe la lumière et lombre, en petites touches frémissantes : Cézanne peint.
Puis cest le chemin de la carrière et léblouissement. On fête ici les noces de la pierre chauffée à blanc avec « un invincible été ».
Il y a aussi sous le soleil et dans le vent, le linge blanc battant pavillon dans le fond du jardin, et larguant les amarres à la moindre occasion. Et la mer à lhorizon.
Dautres images, mais plus tendres, émergent du fond dun vieux bassin...sous un pont japonais. Des nymphéas flottent, indolents, sur une écharpe fluide de reflets moirés....pendant que sy noie un nuage narcisse piégé par léclat du miroir. "Effets du jour, effets du soir ou du matin"....Cette fois encore, sous lil las de Monet, les saisons se chevauchent et se fondent. Cest quil vient honorer linvisible...
Tout semmêle : et les lieux et les ans, et les choses et les gens. Mes souvenirs, mes impressions se brouillent. Il y a distorsion. Et parfois prescription.
En vérité, jaime assez ce désordre. Cette confusion me ravit. Elle allège mon pas. Mon barda est moins lourd.
Il reste bien sûr les arcades. Et savancer sous les arches à petits pas scelle la réconciliation. Désormais rien ne bouge ni ne déroge.
Lélastique du temps pourra sétirer jusquà la brisure, je ne tremblerai pas.
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Patriiiiiiiiick je t'aime ! par Tony32
Modiano , c'est mon écrivain préféré . Je le suis depuis le lycée et j'ai lu tous ses romans, sauf le dernier " l'herbe des nuits " qui traine depuis des mois dans ma chambre .Ne vous inquiétez pas , j'arriverai bien à le lire avant l'été .
Faut dire que lire tout Modiano n'est pas vraiment un exploit , car c'est court et écrit bien gros ! Donc très facile pour les ados qui ont terminé la Bibliothèque Rose et Verte ( mais dommage y'a pas d' images ) et agréable pour les quarantenaires atteints de presbytie !...
" Qui aime bien châtie bien " .
Allez ...j'te kiff mon patoche , et bonne continuation ...
Vinzou , pas mal ma critique littéraire , non ? C'est mon premier article et j'assure grave !
Désolé , les bobos parisiens , je sais... ouais... je ne vais pas relever le niveau ! Chu de la province moi ...
C'est bon là ? Je les ai mes 400 caractères ? Je peux valider mon article ?
...
A bientôt
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Chiffon et compagnie .... par Almalotte
Bras ballants , cheveux de laine entremêlés ....
Yeux ancrés dans les fils étroitement tissés , la tête fléchie sur son coeur de poupée de chiffon .... Almalotte est ma poupée rousse ....
Elle m' en veut , je le sais bien . Elle me regarde avec ses yeux vides et moi je tourne en rond dans la confusion de mes pensées sans dessein ....
La peau sèche , son regard éternellement figé , elle se rêve mortelle pour pleurer la vie et lui demander où sont passés les jolis bras qui la berçaient :
" - Je suis vieille , flétrie , orpheline , perdue dans la souffrance et l' oubli .
Morte ou vive , jetez-moi au feu .
Brûlez-moi toute entière pour que j' oublie que j' ai été aimée ."
Almalotte est complètement disloquée et moi absolument névrosée , je me crois bien condamnée au même sort que ma pépée iconic' .
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GUY DEBORD A LA BNF par Jules Elysard
Lexposition est intitulée : Guy Debord. Un art de la guerre
La salle dexposition a pour nom François Mitterrand.
On ne sait qui de lun ou de lautre se retourne le plus bruyamment dans sa tombe.
bnf.fr/fr/evenements_et_culture/calendrier_expositions/f.debord.html
« Guy Debord a été « secrètement incinéré le lundi 5 décembre 1994, à 14h15, au crématorium de Saint Etienne, en présence dAlice Becker-Ho et dun autre. Quelques jours plus tard, Alice Becker-Ho disperse dans la Seine les cendres du défunt, depuis la pointe du Vert-Galant, sur lîle de la Cité (Paris 1er) .»
Christophe Bourseiller : VIE ET MORT DE GUY DEBORD (1999)
Je viens, après beaucoup dautres et avant daller voir lexposition, dire un mot sur Guy Debord. Mais à quoi bon ? Est-ce bien nécessaire ?
Je pourrais recourir à la formule un peu mégalomane : « Parce que cest lui, parce que cest moi ». Plus simplement, je dirai que je lai beaucoup lu et que je le lis encore parfois. Et que jai fini par continuer de lapprécier malgré les défauts manifestes du personnage.
Je nai jamais rencontré Guy Debord. Je lai découvert sans le connaître en 1976 dans un petit livre intitulé LA VERITABLE SCISSION DANS LINTERNATIONALE SITUATIONNISTE . Javais 20 ans et je venais de débarquer à Paris. La tête farcie de lectures plus ou moins mal digérées : les surréalistes, André Breton, Antonin Artaud, Georges Bataille, Céline, Lautréamont
Politiquement plutôt anarchiste, javais voulu mettre de lordre et de la rigueur dans mes idées et tenter de lire Hegel, Marx, Feuerbach, Althusser, Lénine et Mao
Jai même lu du Sollers.
Bien sûr; quand on passe de Marx à Lénine, de Bataille à Sollers, on mesure combien la pensée sappauvrit. On dira que Lénine na pas seulement écrit des théories, mais quil a agit dans lhistoire réelle. Cest pas faux et je reviendrai sur ce personnage qui, sans doute, a inspiré à Debord certains comportements. Mais Sollers na pas cette excuse, davoir participé à lhistoire réelle . Et le comble est atteint, dans la confusion, quand il écrit des théories sado-marxistes, lénino-lacaniennes, artaud-maoistes
Je plaisante à peine : avec ses complices de la revue TEL QUEL, il avait organisé des colloques, lun sur Bataille, lun sur Artaud
Une intervention était consacrée Artaud
et Mao. Lorateur expliquait doctement quArtaud était « travaillé par la Chine ». Je crois quil sagissait de Jacques Henric. Je lai entendu depuis à la télé et à la radio. Il a plutôt bien vieilli, a lair sympathique, intelligent et cultivé, et il écrit, semble-t-il, beaucoup moins de conneries.
A cette époque, je les lisais, ces conneries. Cest pourquoi jen parle ici. Parce que, quand jai lu la prose claire, vive, brillante de Debord et de Sanguinetti, jai éprouvé un choc.
Le langage politique pouvait ne pas être ennuyeux. Ce livre, LA VERITABLE SCISSION DANS LINTERNATIONALE SITUATIONNISTE, par lequel jai découvert les situationnistes, je ne le conseillerais pas cependant pour les découvrir. Mais, pour deux ou trois idées (la pollution, les cadres
), il peut être lu avec profit sans connaître lhistoire des situationnistes.
Certains, qui sont déjà retraités, ont pu connaître lagitation situationniste lorsquils étaient étudiants. Mais beaucoup, je crois, ont découverts les situationnistes plus tard à travers les rééditions des deux livres parus en 1967 : LA SOCIETE DU SPECTACLE de Guy Debord ; et LE TRAITE DE SAVOIR VIVRE A LUSAGE DES JEUNES GENERATIONS de Raoul Vaneigem. Ceux-là ont généralement lu avec entrain le livre de Vaneigem et ses pages sur la « subjectivité radicale ». Mais beaucoup ont sans doute parcouru en diagonale le livre plus austère de Guy Debord avant de le ranger dans leur bibliothèque, notant seulement quelques formules afin de briller en société. Pour découvrir les sitautionnistes, je conseillerais plutôt de commencer par la lecture des 12 numéros de leur revue.
LA REVUE LINTERNATIONALE SITUATIONNISTE (1958-1969)
La lecture des 12 numéros a été pour moi comme une relecture des années de mon enfance. Et ça commençait par une préoccupation de la fin de mon adolescence : « AMERE VICTOIRE DU SURREALISME ». Il y était question de politique et dart, de littérature et de révolution, et de révolution dans la vie quotidienne. Et un style percutant, je lai déjà dit.
Les derniers textes publiés (dans le numéro 12, septembre 1969) sont un échange de correspondances avec les Editions Gallimard.
Entre les deux, des titres comme « THEORIE DE LA DERIVE » (n°2), « PERSPECTIVES DE MODIFICATIONS CONSCIENTES DANS LA VIE QUOTIDIENNE » (n°6) signés Debord. Mais aussi des textes que je trouvais plus savoureux signés Asger Jorn : « LES SITUATIONNISTES ET LAUTOMATION » (n°1), « LA FIN DE LECONOMIE ET LA REALISATION DE LART » et « ORIGINALITE ET GRANDEUR » (n°4).
Debord na signé que neuf textes dans la revue (Guy Ernest), mais il passe pour être lauteur de nombreux éditoriaux et de textes politiques « LE DECLIN ET LA CHUTE DE LECONOMIE SPECTACULAIRE-MARCHANDE » (n°10 : sur les émeutes à Los Angeles en 1965) ; « LE POINT DEXPLOSION DE LIDEOLOGIE EN CHINE » (sur la Révo Cul dans la Chine Pop) et « DEUX GUERRES LOCALES » (n°11).
Je suivais aussi le feuilleton des exclusions et des insultes. Javais déjà trouvé ces pratiques chez Lénine (Que faire ? etc
) et chez Breton. Mais là je trouvais aussi une part dhumour. Ceci dit, avec le recul, je crois pouvoir affirmer que Debord a toujours éprouvé un sentiment confus de détestation et dadmiration pour ses deux devanciers (en disant cela, je vais me faire des ennemis chez les debordistes orthodoxes).
LA SOCIETE DU SPECTACLE (1967)
Cest le titre du livre « culte » de Guy Debord, puis celui de son film. Produits dérivés : le court métrage « REFUTATIONS » , puis le livre « COMMENTAIRES SUR LA SOCIETE DU SPECTACLE » . On peut ranger dans cette époque LA VERITABLE SCISSION, et les textes politiques déjà cités.
Cest le style qui a fait le succès de Debord : des analyses audacieuses, des formules péremptoires, des jugements définitifs, de détournements . Cest aussi ce style qui peut déplaire, et qui a déplu aux intellectuels de gauche. Il faut dire que ceux-ci étaient ouvertement méprisés et même régulièrement insultés par les situationnistes. Mais certains intellectuels de cette génération avaient une réelle consistance (Castoriadis, Lefebvre, Morin) et il est judicieux de les lire aujourdhui, même si on les a vu tournés en ridicule par les affreux situs.
DE IN GIRUM IMUS NOCTE ET CONSUMIMUR IGNI A CETTE MAUVAISE REPUTATION
« Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes consumés par le feu ». Palindrome latin.
A partir de son dernier film et jusquà ces derniers livres : les 2 « Panégyriques » , il a cultivé « Cette mauvaise réputation » et sa légende avec un certain succès.
Les intellectuels de gauche, surtout ceux qui navaient pas mérité le privilège dêtre nommément insultés par les situs, ont pu alors dévoiler le vrai visage de Guy Debord : celui dun homme de droite qui méprisait le peuple, finalement, puisquil les méprisait, eux, les représentants du peuple de gauche. Exception, parmi eux, il y avait Sollers, naguère maoïste de salon, qui, après avoir découvert la papauté réelle dans le personnage de Jean Paul II, découvrait tardivement Debord. Sollers reprochait seulement au « pape des situationnistes » de préférer les bourgognes aux bordeaux. En dehors de ce péché véniel, il lui vouait une admiration qui nétait pas réciproque, cela va sans dire.
André Breton, dans le Second Manifeste, reprochait à Rimbaud davoir « permis des interprétations déshonorantes de sa pensée genre Claudel » (je cite de mémoire). On pourrait reprendre la formule à propos de Debord et Sollers. Debord aura donc mérité dêtre admiré par Sollers. Mais enfin il lui aura été épargné ladmiration de Gluksmann et de BHL, qui après des parcours assez voisins, ont terminé, lun sarkozyste critique, lautre royaliste sévère. Cependant les choses ne pouvaient en rester là. Il y a quelques jours, Frédéric Taddeï a réuni sur son plateau Hervé Le Bras, Emmanuel Todd, Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut. Comme dhabitude, Emmanuel Todd a taquiné ses camarades. Ainsi, comme « ancien stalinien », il a rappelé à Cohn-Bendit que lémission avait lieu un « 22 mars ». Mais Finkielkraut nétait pas en reste puisquil na pas hésité à citer Guy Debord.
Guy Debord dont une légende disait quil sétait fait gifler par Daniel Cohn-Bendit lors dune assemblée générale en 1968.
Je crois en avoir dit assez pour cette fois sur Debord. Je reviendrai plus tard sur ses complices, ses opposants, etc
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Fin de partie par Rolando68
Le voyageur était assis sur un banc du quai désert, une valise posée à côté de lui. Une jolie valise de cuir marron avec, collée sur la tranche, une étiquette verte sur laquelle était inscrit "Festival de Bayreuth". Il n'avait jamais mis les pieds à Bayreuth, d'ailleurs il n'aimait pas l'opéra, ou à la rigueur quelques airs du belcanto. La valise était d'occasion, achetée au "Marché aux Puces".
Il attendait A.... Depuis des mois A. lui donnait rendez-vous dans des lieux improbables par un coup de fil ou un sms laconique. A. programmait tout. Les balades, le restaurant, les lieux de leurs étreintes. Parfois, sans une explication, elle ne venait pas. Il commençait à être fatigué de ce jeu dont il ne maîtrisait pas les règles.
La gare était à ciel ouvert et on apercevait des pavillons construits tout le long de la ligne de chemin de fer. D'une fenêtre pendaient des draps sur lesquels était posé un traversin comme un guignol mort sur son castelet. Il imaginait des femmes prématurément fanées par les tâches ménagères, des vies ternes de couples, scandées par le passage régulier des trains comme des appels incessants au voyage, à la fuite, à la désertion.
- Vous attendez quelqu'un?
C'était le chef de gare. un type long et maigre sous sa casquette blanche.
-Oui.
- Un rendez-vous d'affaires? ou une femme peut-être? Ah! les femmes...
Venez je vous offre un café, il n' y a pas de train avant midi.
Le chef de gare se prénommait Yvon. Il vivait là depuis dix ans. Sa femme l'avait quitté quelques mois plus tôt pour rejoindre un musicien en tournée dans le sud de la France.
Comme dans la chanson: "il est cocu le chef de gare..." disait-il en plaisantant mi-figue mi-raisin. Au début il avait tenté de la persuader de revenir. Il l'avait attendue, mais en vain. Maintenant il n'attendait plus rien ni personne. Parfois lui aussi avait envie de prendre le train comme les autres voyageurs mais pour le bout du monde et pour ne plus revenir.
Du café il passèrent aux apéritifs et après le train de midi ils déjeunèrent d'un sandwitch qu'ils firent glisser avec du cognac.
Jeune, Yvon voulait devenir marin car il était Breton. Et puis il avait rencontré Solène qui travaillait à la SNCF. Non il n'avait pas eu d'enfant... pour finir Yvon avoua qu'il était stérile. Heureusement depuis toujours il avait une passion pour le modèlisme. Il construisait jour après jour avec un soin maniaque des reproductions de "brigantins" toutes voiles dehors et devenait alors un Surcouf sillonnant tous les océans et les mers du monde.
Comme le jour baissait le voyageur reprit sa valise et monta dans le premier train qui le rapprocherait de la capitale. Sur le quai Yvon donna le signal du départ en lançant deux longs coups de sifflet comme un arbitre à la fin d'un match.
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Chanson par Cello49
CHACUN SON POT
Certains offrent des bouquets de roses
Des chocolats ou des fourrures
Des parfums à vous rendre tout chose
Moi, joffre un pot de confiture
Ya pas plus doux, plus sucré
Sauf tes baisers
Cest idéal comme cadeau
Chacun son pot
De la mirabelle
Pour les plus belles
De la rhubarbe
Pour les femmes à barbe
Et pour les diabétiques
Bernique!
La vie, cest un pot de confiture
On peut la siffler dun seul trait
(Mais après yen a plus!)
Ou on peut létaler pour quça dure
Et lentement la déguster
Cest un pot doranges amères
Avec les pépins
Moins sucré quon ne lespère
Figue et raisin
Mais ça rend plus belles
Les mirabelles
Ca tire la barbe
Des femmes à barbe
Et pour les diabétiques
Bernique!
Toi, tu es mon pot de confiture
Cest fou parfois comme tu colles
Non, ne fais pas la tête, jrigole
Jaime ton goût de fruit nature
Ya pas plus doux, plus sucré
Que tes baisers
Tes le plus beau des cadeaux
Jen ai du pot
Tes la plus belle
Des mirabelles
Et à force de
Te dévorer des yeux
Jfinirai diabétique
Bernique!
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