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Quand Dieu M'a Fait
" A-t-il pensé l'ensemble de mon pays
Ou la couleur de ma peau ?
A-t-il pensé ma religion
Et le chemin que j'adorerai ?
M'a-il juste créé à son image
Ou comme chaque chose vivante ?
Quand Dieu m'a fait (Bis)
A-t-il seulement projeté pour les croyants
Ou pour ceux qui ont juste confiance ?
A-t-il envisagé toutes les guerres
Qui s'accomplissent en son nom ?
Pensait-il qu'il n'existerait qu'un seul chemin
Enclos pour lui ?
Quand Dieu m'a fait (4x)
Nous a-t-il doté du don d'aimer
Dire qui nous pouvons choisir ?
Quand Dieu m'a fait (4x)
M'a-t-il doté du don de la voix
Tellement que cela me réduit au silence ?
M'a-t-il doté du don de vision
Sans savoir ce que j'aurai la force de voir ?
M'a-t-il doté du don de la composition
Pour aimer mes semblables ?
Quand Dieu m'a fait (4x) "
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ___________ Neil Young __________________
Well Neil I go on...
Quand Dieu m'a fait
M'a-t-il doté de raison pour comprendre
Le monde et choisir ?
M'a-t-il doté du pouvoir de lire
Tous les livres ou un seul ?
M'a-t-il doté de la vie
Pour l'aimer ou la nier ?
Quand Dieu m'a fait (Bis)
M'a-t-il sexué
Pour Ève ou pour Marie ?
M'a-t-il doté d'un corps
Qui ignore désirs et pulsions ?
M'a-t-il doté du don de donner la vie
Sans en jouir ?
Quand Dieu m'a fait (3x)
N'a-t-il pas pensé la terre féconde
Pour que nous gouttions tous ses fruits ?
N'a-t-il pas conçu l'homme 'immortel'
Dans un paradis d'interdits ?
N'a-t-il pas inventé tout ceci
En enveloppant le rôle dont l'homme l'a honoré
Dans le plus monumental scénario de fiction politique
... Jamais produit...( ! ). . .
Quand Dieu m'a fait (...)
Aura-t-il l'Oscar cette année...?
( r é é d i t i o n )
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . http://www.youtube.com/watch?v=u5QjKLcod9Y . . . . . . . . . .
M
.
When God Made Me par Persone_sz
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Cartes d'un seul pays par Sans dit
Un aileron se cabre. L'avion vire, pointe de l'extrémité de son aile la ville en-dessous. C'est une tâche grisâtre informe, comme l'encre d'un test de Rorschach dénué de symétrie, cette idée t'amuse, tu te demandes ce que tu voies dans cette tâche, un trou noir, une matrice, puis l'avion reprend son équilibre, amorce la descente, vire à nouveau, et tu réalises que ce que tu voyais n'était pas la ville, à peine un petit faubourg de rien de tout, la ville tu l'aperçois au loin, des éclats de lumières disséminés palpitent à perte de vue, et là c'est plutôt une galaxie tordue, un vague corps gazeux parcouru d'électrons virevoltants, tu te dis en souriant que tu devrais aller voir un psy, puis tu t'imagines tomber, tu te crispes sur ton siège, tu te demandes s'il y a des psys dans ce pays, c'est absurde, pourquoi n'y en aurait-il pas, mais après tout pourquoi y en aurait-il (n'y a-t-il pas suffisamment de gens inutiles), tu t'imagines déjà malade, tu t'imagines te soigner de mixtures infâmes à base de viscères de reptiles inconnus et d'insectes en poudre, tu en arrives à souhaiter que l'avion s'écrase sur quelque centre commercial bondé, ce n'est pas quelques Chinois de moins, et toi personne n'en saura rien, tout juste (peut-être) un fonctionnaire du consulat notera-t-il ton nom sur une liste à destination d'un fonctionnaire du ministère des Affaires Etrangères. L'avion amorce la descente, tu fermes les yeux, la gravité se dérègle doucement, tu y seras bientôt, dans la matrice, la lumière ne s'enfuit déjà plus du fond de tes paupières, tu te sens mieux, un peu de paracétamol une fois arrivé suffira, tu n'aimes pas les virages, c'est tout.
(à suivre) (peut-être) (peut-être pas)
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Le fond de l'air est frais ... par Philetmon
Au train où vont les choses
disais-je en guise de conclusion et de clin d'oeil lors d'un précédent com ( Le petit train ? ) .
« Le fond de l'air est frais » , aimait-il à dire .
Le fond de l'air vient même de se rafraîchir encore un peu : allez rendre visite au chat à neuf queues * chez Jules , il vous parlera de Fred et vous comprendrez !
Philémon , je l'ai croisé dans Pilote , avec le Manu Manu , il y a belle lurette . Et je l'ai perdu de vue , je l'ai recroisé , on s'est r'perdu de vue
Je l'ai retrouvé quand j'ai débarqué , emporté par je ne sais quel tourbillon , sur l'Ilôt du PCC ; la part du rêve ?
Toujours le jeune homme grand , brun , au visage allongé ;
toujours son pull rayé bleu et blanc ( plutôt blanc sur fond bleu ) , trop court, qui laisse voir son nombril ( quel précurseur ! ) .
Toujours ses pieds nus , son pantalon noir
Et son âne Anatole .
Cyn vous a fort bien conté « le Piano Sauvage » , il n'y a pas si longtemps* .
L'actualité me presse de vous dire un mot de cet album paru en février dernier : « Le train où vont les choses » .
Un album resté en plan durant des années , entre trou noir d'un sale temps du genre météo virant à la grande dépression et puis catastrophe proche de la fracture du myocarde pour son auteur , Fred
Enfin , l'inspiration revint :
c'est l'histoire de la lokoapatte , qui tire le train où vont les choses
Celle-ci , avec l'aide de Philémon , va pouvoir reprendre la traversée , périlleuse , du tunnel imaginaire et en atteindre la sortie !
Cette lokoapatte marche comme tout le monde , comme les bateaux : avec ses pattes
Et à quoi ? A la vapeur , bien sûr ; mais attention : uniquement à la vapeur d'imagination .
Embarquement donc pour un univers singulier , fantaisiste , burlesque , impossible , poétique , déjanté , imaginaire , labyrinthique .
Plaisir de cette promenade , au fil des pages , dans une ambiance qui n'appartient qu'à Fred , sourire amusé lorsque l'on devine l'allusion à un précédent album , sorte de petit caillou-citation
Plaisir de ces petites notations graphiques , de ces trouvailles ,
d'un dessin alliant un trait , un ... dessiné presque classique et une patte plus « pop » !
Plaisir de tenir en main , avec cet album , un bel objet , un objet qui a du corps :
qualité de toucher offerte par la densité du papier ( ce n'est pas du 80 grammes!) , le grain de la couverture .
Embarquement encore, c'est le cas de le dire , pour une autre dimension : un réalisateur canadien est en train
d'adapter au cinéma les aventures de Philémon . On peut trouver quelques images de cette production sur le net ; ce que j'en ai vu me paraît plus sombre que l'original
Quizz : de qui sont les paroles de la chanson ( Le fond de l'air est frais ) interprétée par Jacques Dutronc ?
* chez Jules F. : http://rencontre.nouvelobs.com/fred-commentaire-lecture-106846.html
* chez Cyn : http://rencontre.nouvelobs.com/philemon--le-piano-sauvage-commentaire-lecture-106604.html
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Volevo tenere per te par Alma-dies
C'est un homme discret ce grand poète, auteur-compositeur-interprète proche si proche en humanité par ses influences musicales très variées, à limage de sa vie.
Et les paroles ... Oh ! les mots de GianMaria
Testa nous raconte des histoires sur des notes de jazz: histoires de cur, récits denfance , paroles dhomme engagé, passionné de jazz et de lettres, grand amateur de poésie.
Paroles ironiques désabusées mais non résignées qui résonnent par la belle voix touchante de Gianmaria qui nous conte tout un monde de mémoire, porté par des mélodies issues d'univers musical mélangé ,tango, bossa, habanera, jazz
Paroles dépouillées, pures, simples et sensibles ,à limage de ce bel homme sentimental dans le sens noble du terme
Homme qui donne du bonheur et de l'espérance en partage à qui l'écoute
J'ai vécu un moment de grâce en proximité lors de son dernier concert dans ma région
Je pleure et je ris! Je me sens si bien avec lui... Comme avec un proche complice
Nous Français l'avons plébiscité dès son premier album, Montgolfières, en 1995 ce qui n'a pas été le cas de ses compatriotes Italiens
Gianmaria Testa n'a longtemps pas pu vivre de sa musique seule. Il a continué jusqu'en 2007 à exercer sa profession de chef de gare,alors que son premier album était sorti depuis 12 ans!
Il nous en sait gré, lui qui parle parfaitement notre langue ,et chante nos poètes Brassens, Ferré et Vian
Se glisser , se lover dans son univers, est réconfortant et consolateur dans "Vitamia" (titre de son dernier album), on retrouve les notes de son journal personnel à partager.
Je cite
"dans lequel on retrouve un peu de passé, beaucoup de présent et même une petite (et laïque) invocation pour un futur dans lequel le lendemain serait envisageable..
Ecoutons le encore notre infatigable passeur d'espoir
Quand jétais jeune, je rêvais dun avenir meilleur et javais le sentiment dappartenir à un mouvement large. La jeunesse daujourdhui na ni lun ni lautre. Pourtant il faut bien imaginer le futur. Nous avons un devoir de non-pessimisme.»
Gianmaria ...Grazie di esistere
http://youtu.be/teww1c65JZc
Volevo tenere per te,
la luna del pomeriggio.
Volevo tenerla per te,
perchè sola com'è solo il coraggio.
Volevo tenere per te,
la luce di quando fa giorno
e volevo che fosse per te
anche l'attesa che diventa ritorno...
E volevo tenere per te
la piu' vera di tutte le rose,
volevo tenerla per te,
come tutte le cose...
come tutte le cose.
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La nuit par Persone_sz
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La nuit
Tard quand l'homme
crépusculaire
uni au silence
s'anéanti dans la lune
avec la ville froide...
Quand la logique
ne s'empile
plus
en catégories
mais
en connexion éthique...
La nuit scintille
constellée
de petits clous d'or
et
de l'asphalte
monte
une musique divine
avec un calme monochrome...
Un zeste de concentration
un flot
d'espace rejeté
et de conscience
va-et-vient
trop
profond dans la tête...
trop
étroit dans le rêve... !
M
.
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rythme vif et musique repetitive par Psyche123
La simplicite de tout, la photo, le voyage (interieur) la rudesse des relations, la tentative pour rencontrer l'Autre, ou celle pour ne pas rencontrer les Autres. Tout en finesse, en simple complexite...
Comment dire montrer sans trop de mots. Tout en retenue, mais tant d'emotions passent. Les themes sonnent , comme venant du passe, les rythmes recurrents, entetes (jusqu'a etre entendus?)
Authentique, juste, beau. M'a transportee ce film.
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Salade de lymphe par Lechainonmanquant
A nos mots morts in mémorandum
d'épitaphes gravés dans le marbre
épithème que la pierre roulera
et que la mousse arasera le bol
Maux, dits de cultures en herbe
blé vert de bois volé
esprit chagrin dans la nasse
mort de l'âne et de la bergère
Néon blafard aux reflets d'acier bleuté
lumière acidifiée, lame de guerrier
aduler et aiguiser la langue de feu
adoucir le fil de l'histoire
Folles amertumes ahurissantes
en fer et en croix de bois
accrochées à nos peurs du reproche
encrées à nos chaînes lierre
Chienne de vie
gène sans gêne
maillon de l'apocalypse
trait d'union
Lcm
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ON S'ETAIT CONNUS par Minos36
On sétait connus par lentremise, si jose dire, dun club internet qui se voulait culturel. Cétait un lieu déchanges où sépanchaient les frustrations daspirants bobos qui simprovisaient qui critique de cinéma qui critique littéraire. En arrière fond dominait la recherche de mâles et de femelles en mal damour tant physique que sentimental. Lâge moyen des egos qui sépanchaient tournait autour de 45 ans. Le gros escadron était composé de divorcés, le plus souvent des profs qui, comme moi prof et divorcée, se laissaient prendre à la mode forcenée de communiquer sur internet.
Javais été attirée par Magnana qui avait publié quelques poèmes érotiques, suscitant scandale et réprobation de la part des féministes pures et dures. Dans les jours suivants, suite aux condamnations des unes et des autres, à savoir les divorcées, les mal-baisées, les féministes intégristes, il nous avait livré une excellente dissertation sur la philosophie libertine du XVIII siècle. Cette publication, qui, je le reconnais, avait quelques mérites, suscita encore plus les réactions des féministes qui virent là une pose de macho travesti sous des habits philosophiques. Voilà laccusation quon lui balança à la figure sans hésiter. Par la suite nous pûmes lire, sous la plume de Magnana, un long pensum sur les masques ( mettre ici le récit) où il mélangeait la naissance des dieux et des mythes, dans une belle envolée surréaliste. Peu nombreux furent ceux qui comprirent le lien entre les masques, les dieux et les mythes.
Après cette belle envolée Magnana ne publia plus, se limitant à répondre de temps en temps aux com. des uns et des autres. Il se spécialisa très vite dans le commentaire des dissertations dune jeune femme dépressive, peut être schizophrène. Cette femme possédait, sans aucun doute, des qualités littéraires mais sa maladie transformait ses écrits en bouillie surréalistes, en flots de logorrhée qui massacrait allégrement grammaire et syntaxe. En voici un exemple :
« Ma sur était avec un gars depuis quelque temps lorsque sa belle-mère lui mit la pression. Elle alla chez le curé avec son compagnon discuter de la question du cérémonial. Chichis, bataclan, ma mère voulait coudre la robe de mariée à la main mais elle en acheta une plutôt marrante en classique, vous voyez le style (franchement non, mais passons). Moi cétait ma sur alors forcement ce nest pas tous les jours quon se marie. Bon ils décidèrent de se marier en montagne, lEverest enfin presque. Bon deux jours avant je décide de préparer des salades traiteur (recettes trouvées chez Elle) pour les 140 invités, bon chez nous cest vrai, enfin on est très banquet, pas restaurant mais banquet, le même que chez Platon ! Avec service champagne, cocktails etc., quiches lorraines etc. On fait les bouffons on claksonne. On va à la chapelle de lEverest, 36 virages en épingle sur une route poussiéreuse pour 30 2cv, (ah au fait, trente cousins de Slovaquie sont venus) pépé mémé etc. ; ma sur a décidé de shabiller en noir, jai deux surs, donc une en blanc lautre en noir et moi en bleu marine avec un chignon banane. Bon pendant la messe je récite ce fameux poème de Verlaine (première fois que je professe une messe en bleue marine et chignon banane) que jai oublié, voilà on prend des photos. 30 virages en épingle en descendant pour 30 2cv
Salade traiteur trou normand bourgeois et tutti quanti. Ma sur restera mariée six mois, quand elle décide de divorcer, elle navait pas envie de se marier en fait cétait sa future belle-mère qui lui foutait la pression. Six mois de procédure, 10000 francs davocat et le tout fut joué. A suivre les feux de lamour vendredi prochain. » Suit lintervention de Magnana.
« Quand on décide de se marier en montagne, Everest ou Mont Blanc ou mont Pelloux vive lépoux, on doit sattendre à subir la pression atmosphérique en plus de celle de la belle-mère. Mais si on tombe de la montagne Pelloux, adieu lépoux, sur la belle-mère on risque de lécraser pour de bon, une fois la belle-mère écrasée on se fera écraser par les frais de lavocat, quon aurait mieux fait de manger (lavocat) à la place de la quiche lorraine dans un banquet républicain plutôt que dans celui de Platon. » Puis il ajouta un post scriptum « Si à trois surs vous vous étiez habillées une en rouge, la mariée en blanc, lautre en bleu, avec les trois couleurs du drapeaux national vous auriez pu éviter le divorce »
Magnana, prenant le contre pieds de ces chroniques, en ajoutait dans le délire, si bien quil devenait difficile de le suivre. Il avait choisi comme pseudo le nom grec de Kalos. Jallais sur mes cinquante sept ans, mais Kalos- Magnana eut le culot de me dire en plaisantant « Vous allez vers une jeunesse éternelle, et jaimerais savoir à quelle source de jouvence vous avez bu ».
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Dans la glace par Persone_sz
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Dans la glace
Voilà l'aube des dix ans
de notre séparation...
... Elle m'a trouvé
en apparence
rendu à moi-même...
Elle
presque l'ombre d'une femme...
Nous nous sommes promenés dans la forêt
par un sentier
silencieux de mousse et d'herbe
Mais je ne pouvais pas la regarder
dans les yeux
Et elle ne pouvait pas me regarder
dans les yeux
Tel était notre regret...
Mes cheveux commençaient à grisonner
et elle réduite à l'ombre d'elle même...
Nous avons parlé
du ciel
de l'eau...
de tout ou presque
pour cacher nos pensées
pour ne pas imaginer et revivre
par le souvenir nos ivresses...
Puis elle s'est assombrie
à mesure que la nuit tombait
Et je l'ai laissée un moment
seule
dans sa chambre
comme je le faisais
lorsque nous vivions ensemble...
Elle s'est regardée dans la glace et
quelque chose lui a dit :
« On doit mourir tout à fait quand on est à moitié morte
Et surtout ne pas tromper la vie...
Ne pas tricher avec l'amour ! »
Elle dit :
« J'ai fait cela... en regardant
là...
dans la glace... ! »
http://www.youtube.com/watch?v=Hb4eiXFLFqI
M
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Carnet de voyage (au pays du métro, boulot, dodo) / 5 Cocorico ! par Loumir
Lautre matin, ce nétait pas "sardines" dans le métro. Il était même étrangement déserté.
Rien dinsolite pourtant, pas la moindre menace terroriste à lhorizon, ni de fin du monde annoncée, un jour comme un autre, qui ne sétait même pas glissé malicieusement dans une période de vacances scolaires.
Un jour de place assise (en aparté : mes surs, je vous le dis, nous avons, au moins en un domaine, gagné une incontestable égalité, aucun homme de 7 à 77 ans ne cède désormais sa place à une femme, fut-elle très âgée).
Bref, jarrive à la bourre, la rame est prête à sébranler, la sirène corne la fermeture des portes, je mélance, saute, bouscule au passage ; on me lance des regards meurtriers
la routine en ce monde inhumain et impitoyable.
Dans mon dos, un vieux monsieur encore plus pressé (cest intrigant, je me demande pourquoi) fait de même. Et son gros carton reste coincé. La corne semballe, tout le monde sarrime aux portes pour les tenir écartées, ouf ! Le carton est sauvé !
Pour un peu on avait du coq en bouillie (je le préfère au vin).
Dans ce carton mal fermé, il y a en effet un coq
vivant et furax dêtre sans ménagement bringuebalé.
Kokekoko ! Japonais ?
Coucarékou ! Russe peut-être ?
Cocorico ! Un coq gaulois en fait qui a du se mettre à parler les langues étrangères sous leffet du stress et de la colère.
Il passe le cou par le trou de sa cage improvisée, le vieux lui appuie sur la tête comme un flic de série américaine.
Il me sourit au passage, le vieux, pas le coq, parce que moi je ris franchement.
Il na pas dit son dernier mot, le coq, pas le vieux. Cocorico !
En deux coups de cuillère à pot, il gicle de sa boite tel un beau diable rouquin avec une crête formidable.
Tout le wagon se marre et moi je ne suis plus dans cet étroit boyau du ventre lyonnais, je suis entre Santa Cruz et Quijarro dans ce train fameux, quand il se nommait encore le train de la mort. La flûte des Andes pour la couleur locale et Ima Sumac, la péruvienne chimère vocale, musicalisent mon film.
Jean Macé ! Le trajet est court, je lai déjà souligné mais mon cinéma, en plus de 24 images/seconde, men a fait voir du paysage !
Jean Macé ! Avec regret, je quitte le gallinacé, je laurais bien accompagné jusquà sa destination finale.
Grâce lui soit rendue, tous ces visages moroses, fermés, indifférenciés ont ce jour là, par le rire, acquis une réelle singularité.
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Les amants reunis par Cypou
Les amants réunis
Je vais vous parler delles
elle men parle également cette voyelle !
Me reviennent à la mémoire en dentelles
Ces souvenirs quaussi jai avec elle.
Comment ne pas, en passant dans le coin,
Volets fermés depuis des années ou guirlandes encore clignotantes pour témoins,
penser à celles qui, espiègles pour le moins,
Ont ouvert bien souvent leur porte ne serait ce que pour lorgner dans un coin.
Ce sont des valeurs pour sûr dont on à du mal à se passer.
Par trop sen éloigner nous fait déjà vouloir les retrouver
alors, avant de franchir le pas de sen séparer,
On hésite comme pour souvenirs garder....
Leur âme a bercé nos plus belles escapades ;
Elles se souviennent encore de tant dincartades,
De ces moments ou le sublime ne côtoyait pas le fade
Et ou en leur sein brillait le soleil de nuits de rigolades
.
Leur robe de marié est certes un peu défraichie.
Non non ! Ne pensez pas quen elles croupi
en mode ralenti ce qui rappelle la vie.
Elles naccepteraient jamais une telle infamie.
Au pied de la colline par le feu anéantie
ou sur ce promontoire au pieds vieilli
dun champ désormais défiguré par un dépôt établi,
elles nattendent pour seule embellie
que le retour des amants réunis.
Cypou le 03/04/13
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Travail de conscience par Vraiedevraie69
Une lune noir-réglisse palpite entre mes tempes
J'ai un goût d'apocalypse sous la langue
Comme un goût de terre, de feu et de cendre
Puisque tout vient, tout fuit à qui sait attendre
L'espoir tendre s'esquive, tout roule et tout tangue
Tandis qu'elle s'élance la belle nonchalante
Lente et souriante, elle danse, balance triomphante
La fiancée de mes pensées noires et blanches
Elle me susurre des émois surannés,
L'oiseleuse, la dénicheuse de passé
Elle perce à jour mes secrètes infirmités
Elle ravive pêle-mêle soupirs et regrets
Elle préside aux procès qu'elle m' intente
Elle orchestre le trouble et la tourmente
Elle déjoue les petits arrangements
Demi-vérités, dénis, faux semblants
Cette conscience sonde et raille toutes mes failles
Elle m'assaille : « Beau travail, beau travail ! »
Et j'entends : « Au travail, au travail ! »
V.V
PS : Je remercie ici toute la Hollandie et plus particulièrement son ministre du budget démissionnaire.
La conscience, les yeux dans les yeux, la probité vertueuse, la citoyenneté?
Des qualités souhaitables mais dérisoires et imaginaires!
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Petite dépression en terrasse par Suzie de l air
Ce jeune couple là, à deux tables de moi, je suis sûre qu'ils viennent de se rencontrer via un site internet. J'en mettrais ma main au feu (de l'amour). Ils ne se touchent pas, séparés par une théière fumante et deux portables, se parlent avec familiarité mais sans tendresse. J'attrape au passage le récit plein d'humour d'une inscription dans un club sportif, d'un amour pour la BD et le rollers, d'un boulot (ou d'un stage, je n'entends pas bien) dans une agence de design.
Ca ne marchera pas.
Ils vont se quitter dès que la théière sera vide, je le sens. Même s'ils se parlent avec volubilité, une atmosphère de déception plane. Encore assis à cette table, ils sont déjà partis. Ce n'est pas elle pour lui. Ce n'est pas lui pour elle. Elle rit encore à un mot qu'il dit, il lui pose une question, aimable, mais ils sont ailleurs (s'élançant vers d'autres rendez-vous ? pensant à ce temps perdu ? à la pluie qui menace, au match Gueugnon-Guingamp ?).
Soudain, c'est la fin. Toujours sur le ton de bonne compagnie ils se serrent la main, ça a vraiment été sympa de se voir. Super. Génial. Si un jour, sortie en rollers, envie de voir un film...Ils sont bien physiquement. Qu'est-ce qui n'a pas marché?
Il me semble que tout était suspendu, le destin du monde, la situation économique, politique, la dette de la France, l'ulcère de mon oncle Robert, à cette rencontre. Et puisque ça n'a pas marché, rien ne marchera.
C'est idiot. Il faut que j'arrête le Perrier citron.
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poème coquin par Nyx51
Une âme coquine
Pour ton plus grand plaisir
Une âme amoureuse
Pour te rendre le plus heureux
Je mépile, je me parfume
Je me fais belle pour ta vue
J'enfile mes bas une belle tenue
Je veux être sexy pour ta venue
Je suis ici, je te taquine
Tu es là, envie de toi
Je te caresse, je t'effleure
Je te devine, je te désire
Éveille mon émoi
Je suis toute à toi
Titille mon désir
Et j'éveillerai ton plaisir
Ton corps contre le mien
Ta douceur m'attire...
Ta peau douce contre la mienne
Tes caresses m'agitent...
Explorateur de l'amour
A la recherche de sensations
Nous perdons toutes raisons
Pour s'abandonner au plaisir
Ce plaisir que tu me donnes
Cette excitation que tu me procures
Ce 7e ciel que tu m'offres
Toute cette exaltation...
Qui font de toi l'homme le plus merveilleux
De moi une femme très heureuse
Pour une jouissance enivrante
De tout ce bonheur existant... excitant...
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Portrait de femme par Couscouspoulet
Elle nest pas belle. Ma phrase est directe et je ne cherche pas à être méchant. Jai simplement ouvert les yeux. Et jai décrit.
Ses cheveux sont un enchevêtrement de matière, bouclée, épaisse et informe. Les doigt sy accrochent et semprisonnent dans des nuds impossibles.
Son cou nexiste pas. Il y a bien quelque chose qui relie le buste à la tête, et sur lequel parfois saccroche un vague collier. Mais rien qui ne fasse penser à la délicatesse du cygne, et qui émeut par sa fragilité avant même davoir vu le reste.
Ses jambes, elles, sont deux et jambonneuses. Elles se hissent sur des pieds plats qui ne saccordent en aucun cas dune belle paire descarpins.
Dénormes coussins capitonnés. Cest à quoi ses fesses me font penser. Elles feraient de la plus fine dentelle un filet à provision.
Plus haut, sur la face opposée, les seins sont deux globes indisciplinés qui eussent été nourriciers, si elle avait eu un enfant.
Le nez existe ; il sert à respirer. Il est un peu kaléidoscope : profil droit crochu, profil gauche presque régulier, vue de face narineuse.
Sa bouche est peuplée de dents larges et blanches, encadrée de lèvres larges et brunes.
Enfin, elle a de bons yeux. Pas de lunettes. Excellente vision.
Un homme lui caresse la main.
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Je-(t)u-X par Campagnarde
Aux bords du Jeu de la Guerre, War Game, Kriegspiel ; il y a ceux du nord : froids tout en acier inoxydables mais si innocents ; ceux du sud qu'on chasse vers nulle part : desséchés dans des camps sans fortune ; il y a ceux de l'ouest qui n'en finissent pas de se coucher ; il y a ceux de l'est qui essayent de se lever...
Des plateaux de jeux, il en a de toutes sortes :
il y a celui situationniste de salon ou d'écran?
Il y a votre écran de télévision : infos ou intox?
Il y a l'Agit peut-être pas si propre?
Il y a la terre.
Qui sont les joueurs, qui sont les pions?
Cliquez les chevillettes, regardez les bobinettes!
http://www.ecrans.fr/Debord-Kriegspiel,3636.html
http://minilien.fr/a0lwrv
http://r-s-g.org/kriegspiel/rules.php
http://www.youtube.com/watch?v=7E-UJ8i_PoI
http://www.mecanopolis.org/?p=27411
La fin du monde (1931 Abel Gance et 2012...)
http://minilien.fr/a0lwth
http://minilien.fr/a0lwtg
On peut aussi en rire....
http://minilien.fr/a0lwre
Et un peu de zik : http://www.youtube.com/watch?v=aGJC0KAPeYA
Elle est pas terroriste, elle est pas anti-terroriste. Elle est pas intégriste, elle est pas seule sur terre.
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J'adore le dimanche par Loumir
Je plante des fleurs, pétunias et impatients de guinée
Je verrai bientôt ma petite poupée aux pommettes roses et yeux malicieux, couverte de ses baisers mouillés, mon cur explose, ce mec me plait, intrigant mais il me plait, je mouille, cest cérébral, ah, quel bonheur, la jolie nest pas morte, mais plus tu me plais plus tu méchappes, et cest comme ça que tu mattrapes, non nessaie pas de comprendre, ce qui téchappe cest toujours moi , ce petit luxe si providentiel, elle ménerve, mais elle ménerve, elle me tape vraiment sur le système, lobèse du boulot, je hais les grosses qui font semblant dêtre joviales et qui sont méchantes, mais méchantes, ce soir voir Macbeth ou Baby doll, Shakespeare et Orson Welles contre Kazan et Tennessee Williams, plouf, plouf, plouf ce sera
, non prendre une cuite plutôt, un verre, deux verres, la bouteille, bonjour les dégâts, coucher toute habillée même pas démaquillée, se lever toute honte bue, vivement dimanche prochain, jadore les dimanches, surtout quand il ne se passe rien, je ris ou je pleure, que démotion, acheter du café, marre du thé, et du produit pour le lave vaisselle, jai envie de danser, de danser, de danser, de danser, de stripteaser sur une table, Ciel, ne pas faire honte à maman, reprendre Kawabata, laissé il y a longtemps, et cet univers transparent et limpide comme un bloc de glace du moine qui médite où le bruit de lencens qui se consume peut faire retentir le bruit dune maison qui sembrase dans un incendie, et le bruissement de la cendre de lencens qui tombe peut résonner comme un tonnerre, le regard ultime ! Merde, jai plus assez de terreau et dor brun
pour planter les fleurs, zinias et géraniums.
http://www.dailymotion.com/video/x8o904_ces-petits-luxes-christophe_music#.UWGngkrYr0c
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La nouvelle Eve par Annaconte
Allez viens donc que je te ripoline un peu ! Approche-toi de la lumière. Là. Tourne-toi dabord, que je vois bien ton dos, cest par lui que je vais commencer : ce sera la première couche. Tu vas voir, non tu ne verras pas, puisque cest derrière, mais aies confiance, tu sais bien que je vais mappliquer. Non tappliquer à toi, sur la peau, et de tout mon cur, une belle épaisseur de ce bleu là, ce bleu là te convient-il ? cest une bonne marque, aucune inquiétude, le logo latteste, tu ne risques rien. Cest un bleu Klee, le plus pur, imagine, un grand bleu, du rond de tes épaules, ondulant sur tes vertèbres, chutant jusque dans les reins, cest magnifique, magnifiquement bleu, dommage que tu ne puisses voir.
Pour ton devant, choisis donc ta couleur. On peut faire en deux tons. Voici du rose et puis du vert. Du pourpre pour les joues et du vermeil pour ta bouche. Ou encore du jaune pour éclairer. La palette est large, et jai plusieurs pinceaux. Pour le bout de tes seins jopterais pour du brun, et une goutte dor pour le diamant de ton nombril. Et cela te fait rire, tu cries que cela chatouille ! Je t'en supplie, cesse de remuer ! On peut aussi écrire, des mots, un poème, ce que tu voudras. Tu nas quà demander. Tiens regarde, je dessine une fleur juste en haut du pubis, ça fait beau, ça fait chaud. Une coulée de violet sur tes cuisses, et un peu dorangé pour un peu plus deffets. Cest magnifique. Regarde, des étoiles de mer s'échappent de tes pieds. Tiens voici du rouge, pour tes paumes de main, c'est bon, je crois que jai fini.
A présent, poste toi devant la glace et vois. Cest inouï, tu es superbe. On dirait un Matisse. Il ny a plus quà sécher.
Pour ton Adam, ma belle, sois patiente, demain je m'y colle.
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À court dargument ? par Jules Félix
Picasso a quitté ce monde il y a maintenant quarante années. Quarante années avant Margaret Thatcher. Le 8 avril 1973. Cela fait loin. Est-il pour autant oublié ? Je ne le pense pas, au contraire !
Je regarde ce que javais pu écrire le 11 décembre 2008 sur ce grand peintre et je maperçois quil y a quelques mises à jour à faire.
Là, le 11 décembre 2008 :
http://www.pointscommuns.com/le-mystere-picasso-commentaire-cinema-74637.html
Jexpliquais alors que je venais de terminer mon époque dichotomique : Picasso OU Dali. Et que jévoluais très progressivement dans lépoque consensuelle : les deux mon général !
Lévolution sest donc poursuivie, dautant plus quentre ces deux com, je suis allé dans deux grandes expos sur les deux grands peintres (dans deux grands musées dans une grande ville dun grand pays dune petite planète).
Dali a en effet fait sa rétrospective il y a quelques mois au Centre Pompidou et cétait délicieux. Laffluence hélas était au rendez-vous. Les derniers jours furent en non-stop, cétait ouvert tout la nuit !
Javais bénéficié de ces ultra-nocturnes au Grand Palais pour Picasso (et ses maîtres). Javais pris rendez-vous à une heure trente du matin et jai quand même été mis à la porte à quatre heures (car ils fermaient quand même quelques heures le matin). Cétait la nuit du vendredi au samedi et lexpo finissait le lundi. En fin janvier ou début février 2009, si ma mémoire est bonne (jy suis allé le 30 janvier 2009 et lexpo a fini le 2 février : ma mémoire était bonne).
Il y avait du monde, certes, mais bien moins quun samedi après-midi, et puis, quelle magie de traverser les salles en pleine nuit. Jadore la nuit, propice à la réflexion, au rêve et à lémotion.
Cest là où jai pu comprendre lextrême génie de Picasso. Mais pas seulement comprendre (car cest très cérébral, la compréhension). Aussi ressentir.
À lâge de dix-huit ans, il était déjà capable de faire des copies extraordinairement réussies des plus grands maîtres du classique. Il navait donc rien à envier à personne. Plus rien à prouver. Donc, tout à découvrir.
Très vite, il a pu senrichir grâce aux commandes qui affluaient. Le contraire dun Van Gogh. Il était donc débarrassé (comme Dali) de toutes les contingences matérielles. Il pouvait se consacrer pleinement à son art sans faire de lalimentaire bridé ou bridant.
À chaque période, sa muse. Dans le film de Clouzot, non, dans un documentaire sur Picasso, une de ses égéries (vivant encore à lépoque du tournage) expliquait quelle avait compris quelle allait être jetée dehors (avec toutes les rentes et appartement associés) avant quil ne leût annoncé quand elle a vu quil venait de changer de style.
Bref, Picasso était un chercheur expérimental en peinture, comme Pierre Henry est un chercheur expérimental en musique.
La confrontation directe à luvre, dans les grandes salles du Grand Palais, ma fait parfois tressaillir le cur, par cette furtive perspective qui, soudain, prenait corps dans ma tête et faisait sens avec mes propres référents.
Je serais bien incapable décrire des thèses sur sa peinture, à lévolution complexe qui nécessite déjà une très grande connaissance. Mais je crois, à ma grande surprise, avoir réussi un truc inimaginable il y a une vingtaine dannées, à savoir, davoir troué cette bulle sanctuarisée et dêtre rentré dedans, par un petit trou.
Alors, cest sûr, je réagis maintenant différemment quand je lis (fréquent sur Internet) ou jentends (plus rare dans les médias) ceux qui, plutôt sans savoir, critiquent bestialement la peinture de Picasso, considérée comme dégénérée, comme du grand nimporte quoi et quun enfant de trois ans serait capable de produire.
Avant, silencieux, jopinais plutôt du chef, puis je la ramenais avec mon Dali adoré. Aujourdhui, je reste tout aussi silencieux (à quoi bon un débat sur les goûts et les couleurs ?) mais je souris un peu dans mes moustaches. Javais limpression dêtre allé un peu plus loin que ce stade basique et primaire. Que javais fait leffort dentrer dans Picasso. Je ne my sens pas encore entièrement à laise, cest vrai, mais certaines uvres me font maintenant sens. Parce que je les ai déjà regardées. Avant, je méclipsais.
Et puis, peut-être aussi parce que Degas est passé, puis plein dautres. Que Dali, qui a été mon idole dadolescent, nest plus unique. Que je nai plus à formater mon cerveau sur la stupide division Picasso versus Dali. Que mon esprit, plus mûr, peut prendre une dimension supplémentaire ou deux, et en plus, parce quil y a de la place pour tout le monde.
Plus généralement, cest mon ouverture à lart contemporain qui a perturbé mes petites idées reçues. Car la curiosité la emporté sur mon préjugé très défavorable sur tout ce qui se fait de moderne ("cétait-mieux-avant").
Et je suis à laise pour me dire que je suis aussi capable de critique, car jai par exemple apprécié une uvre de Boltanski mais détesté une autre uvre du même auteur.
Le meilleur crash test me paraît très personnel.
Il est évidemment déviter linfluence extérieure (ce qui est parfois difficile dans ce monde de matraquage didées reçues). Mais complètement : ne pas refuser une uvre parce quelle est très courue. Quand jétais jeune, cela ma valu quelques retards à lallumage : jai découvert très tardivement quelques pépites que jaurais pu savourer bien plus tôt, simplement à cause de ma peur du grand nombre.
Indépendance, plus ou moins réelle, donc, et inutilité dune connaissance encyclopédique. Eh oui, jadore les encyclopédies mais je déconseille daborder une uvre dart par lintelligence. Je ne la recommande quau second jet, que pour la seconde lame de rasoir.
Car ce qui doit lemporter, et cest donc très personnel, cest lémotion que le regard dun tableau engendre. Sil fait sens ou pas. Cest très subjectif. Cest carrément indicible.
Lart na pas besoin dargument, et Picasso en est le plus bel exemple.
Le lien de la dernière grande expo Picasso :
http://www.rmn.fr/picasso-et-les-maitres
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sucreries, névroses et autres douceurs euh ...douleurs par Lola lola
-« Tu veux quelques geignardises avec ton café ? »
-« Ah oui avec plaisir ! Hum la grosse avec le glaçage au sucre rose et ses vermicelles multicolores elle est à quel parfum ? »
-« Un parfum dinsatisfaction chronique ça te fait envie ? »
-« Oh elles me font toutes envies tu aurais la nouveauté qui fait fureur ? »
-« LEnnui Inné ? »
-« Non le Suicide Génétique ! »
-« Ah non celle là est impossible à trouver, elle est en édition limitée et déjà presque épuisée
»
-« Bon tu me proposes quoi alors ? »
-« Une Dépression Récurrente, Le Goût du Malheur, ou jai aussi une délicieuse Manque dEnergie »
-« Bof je les connais toutes celles là tu nas rien de plus original ? »
-« La Déception Automatique ! elle va te plaire jen suis sûre »
-« J'hésite, elle a un goût dantibiotique ? »
-« Nan pourquoi elle est juste insipide et grasse comme il faut »
-« Tant mieux jaurais eu peur quelle me guérisse, comment veux tu que je me tue à petits feux sinon ? Hum cest vrai quelle est frustrante à souhait »
-« Tu veux en goûter une autre ? »
-« Non je te remercie je vais rentrer me faire une Lassitude Ordinaire »
-« Ah tu minvites ? »
-« Tes folle ! tu vas finir par me rendre heureuse, bon rendez vous samedi chez Nicole elle nous prépare une Déréliction Magnifique ! »
-« Dis donc elle est pas un peu snob ta copine ? »
-« Si, mais elle est tellement douée pour me saper le moral que je la garde précieusement ! »
-« Bonne déprime »
-« Merci, n'oublie pas de pleurer à chaudes larmes ça entretient les rides »
-« Tes une vraie garce, rumine fort ! »
-"Bijou, Bijou, le temps ça pourrit tout"
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