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Jojo le magnifique par Sansqueuenitete

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5/20. C’est la moyenne générale de mon neveu qui termine sa classe de 6ém. “Jojo, c’est pas possible, tu es un garçon intelligent, tu as des grosses capacités, tes notes sont nulles alors que tu peux faire bien mieux, tu dois absolument te battre pour réussir; n’abandonnes pas le combat !” lui ais-je déclaré, en me rappelant vaguement des commentaires que je recevais lorsque des dizaines d’années plus tôt je ramenais moi aussi à la maison des carnets de notes déplorables. La semaine suivante, il était renvoyé une journée du collège pour avoir mis une raclée à un camarade qui visiblement ne partageait pas son point de vue. J’ai du mal m’expliquer. Lors de sa dernière visite, je décidais donc de changer de politique et de passer le week-end à bucher la division euclidienne et l’accord du participe passé plutôt que de l’emmener au cinéma comme j’en avais pris l’habitude. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais aller au cinéma pour un garçon de 12 ans, c’est quelque chose de terriblement exotique. Ca ne comprend pas grand chose au fractions et ça n’ecrikekomsa mais c’est capable de vous télécharger en haute résolution un film avant même qu’il ne sorte en salle, de le convertir dans un format acceptable par son smartphone et de le regarder dans le train en écoutant le dernier tube de Rihanna tout en envoyant des sms à ses copains. Se déplacer pour voir un film pendant lequel on aura pas le droit d’ouvrir la bouche est une absurdité évidente dans son esprit mais après tout pourquoi pas car cela lui permettra en rentrant chez lui de raconter une expérience que les autres n’ont pas vécu: “Hey t’sé koi ? Le pire sék sé payant ! MDR !!!” C’est donc tout seul que j’ai été voir Gatsby le Maginfique. Oui, tout seul parce que je considère l’éducation des enfants comme quelque chose d’important et qu’il faut savoir être ferme si on veut en faire quelque chose. “Alors Jojo, tu bosses à la maison, moi je sors. Et si tu veux qu’on retourne au cinoche ensemble, t’as intérêt à connaitre tes tables de multiplication sur le bout des doigts. Sans les doigts. Enfin, tu m’as très bien compris !” L’ouvreuse qui avait certainement un rendez-vous galant après la séance portait ce soir là une jupette qui lui donnait beaucoup plus de charme que ses habituels pantalons informes. Seulement voilà, je notais qu’en endossant la panoplie du looser qui va au cinéma tout seul, son sourire qui apparaissait lorsque j’étais le gentil tonton qui sort le petit avait complétement disparu. Et alors que d’ordinaire elle me souhaitait “une jolie projection en sa compagnie” en me regardant de ses yeux malicieux, je n’eut droit ce soir là qu’a un “bonsoir” sec et presque hautain. N’ayant ni lu le roman de Francis S. Fitzgerald, ni vu aucune de ses adaptations, je ne peux faire aucune comparaison. Ce qui est sûr c’est qu’on s’ennuie beaucoup pendant ce film. Les acteurs en font trop, les effets spéciaux en font trop, la musique en fait trop, la lumière en fait trop, le metteur en scène en fait trop bref tout est trop et rien ne sonne juste. On essaie de nous vendre un conte de fée en utilisant des méthodes de blockbuster. C’est romantique comme un poème d’ Orelsan et fin comme une chanson de Bigard. Un mauvais film pour enfant. A la sortie, l’ouvreuse n’est déjà plus là. Oui, je sais elle est ouvreuse et pas fermeuse mais d’habitude elle accompagne le plus souvent les spectateurs vers la sortie. En m’offrant un dernier sourire. De retour à la maison, je décide de mettre Jojo à l’épreuve. “2x4 ?” “8 !” “2x5 ?” “10 !” “3x6 ?” “…dizzzz…17 !” “8x7 ?” “…cinq…heu, non…66 !” “9x6 ?” “…heu…sa…f酒tain, ché pa, les 9 sé tro baléz !!” J’ai tiré les leçons de cette expérience. La prochaine fois, je l’emmènerai avec moi. Après tout, la note que je donnerais à Baz Luhrmann pour son adaptation ne dépassera pas celle reçue par mon neveu pour ses tables de multiplication. Rien ne sert d’être trop sévère avec les enfants.

Un clic qui fait un couac.... par Annainessa

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En ce jour pluvieux et qui s'annonce morne et banal, voiture-boulot-voiture, je me pointe sur pcc pour faire ma petite lecture journalière et oh surprise un petit message m'attend, et d'un homme en plus, avec une photo sympa, serai ce mon jour de chance moi qui ne joue jamais au loto pourtant. Je clique et là comment ne pas fondre devant ces mots :" votre annonce m'a donné envie d'y croire de nouveau" , cataclysme profond, j'aurai donc ce pouvoir avec juste une phrase énigmatique et hautement de source psychanalytique, tout est possible en amour dit-on. Je me jette sur l'adresse mail jointe comme si il s'agissait d'une épaisse tartine de pain frais au nutella et je l'emporte précieusement à mon travail me promettant dès que j'aurai un moment au boulot d'y répondre promptement. Le seul hic tout de même c'est qu'il habite en Bretagne, bon encore une fois l'amour est maître de toute distance. Enfin je me pose devant l'ordi de la pharmacie et lui envoie trois lignes tout aussi poétiques que les siennes, voyant là poindre l'espoir d'une correspondance subtile comme je les aime. Sa réponse me laisse un tantinet sur ma faim : "salut S.... je me nomme D.....( ah moi j'ai cru que c'était l....321 comme son pseudo) , je suis dans les finances, je suis celibataire sans enfants, Je suis une personne normale avec une vie bien remplie a qui il me manque juste qu'une chose. Un cœur a aimé, un corps a désiré et des désirs à comblés. Il me faut quelqu'un de sérieux avec qui m'évader de temps à autre dans une dimension plus libertine. si cela ne te dérange j aimerais qu on échange via msn ou sur skype. j espers te lire a plus." Bon c'est plus terre à terre (avec les fautes aussi) mais la réalité n'est -elle pas aussi le socle d'une bonne relation ? point de correspondance alors, de la discussion franche et moderne. Problème mon msn ne semble plus marcher depuis que c'est devenu outlook, j'ai dû zapper une manip pour me mettre à jour, je vais quand même pas télécharger Skype juste pour parler avec lui ? Si ? bon d'accord je finis par craquer un soir après de multiples tentatives sur msn où nous ne parvenons pas à nous rejoindre, et moi je veux rejoindre cet homme qui désire me parler, à qui j'ai redonné envie de croire en l'amour ! Je télécharge donc Skype, chaque fois il faut payer pour avoir un code, sésame pour entrer dans le temple des mots, je finis par payer les 4,50 et tape enfin ce putain de code qui ne marche pas, soit dit en passant qu'il est déjà 23 heures passées et que ça fait plus d'une demi heure qu'on essaye de communiquer, ça commence un tantinet à m'agacer tout ça. Je lui explique donc que j'ai quelques difficultés, et il me répond " mais non c'est simple, tu vas sur google et tu cherches Skype et tu télécharges c'est gratuit ", non mais qu'est ce qu'il croit que j'ai fait depuis 30 minutes ! je lui réponds que n'étant pas complètement idiote c'est ce que j'ai fait...et là le trou noir, pas de réponse ! ça y est j'ai froissé mon prince charmant, l'homme de ma vie, celui que j'attendais depuis si longtemps ! Est ce que c'est grave , je me pose la question à moi même et décide que non...mais étant d'un naturel têtu je persiste pour Skype et oh miracle je choppe la version gratuite ! AYEZ !!! je peux communiquer avec le monde entier ! j'envoie un petit message au Breton pour le lui dire, au cas où... Et il me répond le lendemain, tout n'est pas perdu ! il était juste aller se coucher car il avait un rendez vous tôt le lendemain matin, bon ne pas oublier que ce n'est pas superman qui m'a écrit non plus, rendez vous pris pour le soir même pour avoir enfin "une conversation sincère", oh là ça devient sérieux là, attention c'est peut-être mon destin que je vais jouer ce soir ! L'après midi passe, et enfin je rentre chez moi prête à m'ouvrir à un futur radieux, nous nous connectons et nous voici sur la toile du virtuel, le monde nous appartient... Débuts anodins, un comptable, une infirmière, un à Rennes, l'autre en région parisienne, marié une fois, moi deux, pas d'enfants des deux côtés, lui aucun loisirs (ah bon !) moi cinéma théâtre lecture écriture, moi bientôt 49, lui 47 (un jeune trop top !)... Après ces petits amuse bouche, passons aux choses sérieuses et rentrons dans le vif de ce que l'on souhaite, on se dit ce qu'on cherche, ce qu'on redoute, il me demande ce que je préfère chez moi, je lui demande ce qu'il n'aime pas chez lui (oui faut varier un peu et puis c'est une feinte !) raté puisqu'il répond et enchaîne sur ce qu'il aime chez lui quoi qu'il en soit. Et puis on finit par arriver dans du lourd, l'intime...et il me dit des choses extraordinaires, comme quoi à mon âge j'ai besoin d'un homme près de moi, qui prenne soin de moi et qu'il veut être cet homme là parce que je suis très belle, et que je n'ai qu'à me laisser aller... Là je me dis que ma photo doit être vraiment puissante pour inspirer autant de choses... mais c'est beau quand même, ça donne envie d'y croire... Il continue...il est prêt pour m'aimer, d'un amour sincère, je lui dis à un moment donné que nous sommes tout de même assez loin l'un de l'autre, réponse : " mais je peux me déplacer, ou toi, on peut se voir plusieurs fois et si ça se passe bien je peux venir m'installer chez toi (!!!!)" euh là je marque un temps d'arrêt, le doigt suspendu au dessus du clavier, avec une expression indéfinissable de celle qui se demande ce qui lui arrive ! Je finis par rétorquer que on ne se connaît pas du tout et que de plus je n'ai pas du tout envie de m'installer avec qui que ce soit pour l'instant, il me répond que c'est parcequ'il ne me connaît pas qu'il veut m'aimer pour me connaître, ouch ! là je vais avoir besoin de mon dictionnaire de psychanalyse pour décoder... Je commence à me dire que cette conversation prend une drôle de tournure, j'ai pas demandé ça moi sur ma liste au Père Noël, bon se faisant tard je lui dis bonne nuit, on se dit demain même heure et je coupe... Inutile de dire que mes petits neurones ont bien travaillés la nuit sur la question pour le lendemain me dire que non, vraiment ça va pas être possible cette histoire là, quelque chose cloche (ah bon ?)... Petit message gentil de sa part me souhaitant une bonne journée...je suis d'avance un peu peinée à l'idée de briser son enthousiasme et refuser tout cet amour qu'il est prêt à m'offrir alors qu'il ne me connaît pas (en me connaissant qu'est ce que ça serai !), mais bon il faut être raisonnable et ne pas faire n'importe quoi, parce que là il faut tout de même se le rentrer dans la tête, c'est n'importe quoi ! Allez je me connecte dans l'après midi, prête à le rendre malheureux et je vois qu'il m'a envoyé un autre message, que j'ouvre, et je lis : "salut I...., je viens d ajouter ton adresse hotmail sur mon msn. j ai assez de t appelé mais tu ne décrochais par, bon peux être que tu étais occuper, je t es envoyer un sms sur le numéro que tu m as donner. mais j aimerais que tu me donne ton adresse skype , par ce que moi aussi j ai un compte skype. excuse moi mais tu fais quoi boulot?? tu as d autre photo de toi ??" Hi Hi Hi...j'en reste béate sur le coup et j'éclate de rire, je m'appelle pas I.... moi ! il s'est trompé le con et s'est trompé d'adresse mail, bon eh bien voilà qui me facilite les choses au moins, encore un petit manipulateur comme il y en a tant sur le net... Je lui réponds gentiment qu'il m'a bien fait rire et que je comptais arrêter nos échanges de toute façon et que j'en étais peinée pour lui mais que là il pourra se consoler avec I... Bon je sais pas pourquoi il m'a pas répondu... Voilà une petite histoire qui remet bien les idées en place... I...si tu me lis fais gaffe à toi !

point à la ligne par Fragonarde

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Silence en suspension de guillemets " dans l'ellipse des mises en je incertaines, les virgules, déboutent, les trajectoires, , Point de point sur les i ni de coeurs nul paraphe en guise de perspective des lignes de fuite qui croisent le fer ... / ... sans tiret ( Parenthèse à jamais ouverte sur un point d'interrogation que nulle exclamation ne résout ? Laissés les deux points sur la table : un retour à la ligne sans apostrophe Point final .

Le feu sur le lac par Cherenko

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Je rencontrerais volontiers quelqu’un qui me dise qu’il n’aime pas les poètes. Encore celui d’hier, qui dans ses derniers mails me convoque (ah, ce mot en plein retour de vogue) autour de Rimbaud, et la thèse de celle-ci sur Villon, et ces deux hier au fond d’une cave transformée en sanctuaire d’Agrippa d’Aubigné. Je rencontrerais volontiers quelqu’un qui me dise qu’il n’aime pas la philosophie Voyez ces filles et cette discussion à propos de Baruch, elles étaient trois, on aurait dit qu’elles avaient oublié qu'en réalité c'est leurs fesses qui les tenaient ainsi assises sur les chaises. Quand les gens oublient qui tient quoi chez eux, il me semble que quoiqu'ils fassent ou disent, ça reste toujours un peu penché. Et ces multiples occasions partout de mettre le couvert autour d'Epicure. Qu’il ne dise pas : je n’y connais rien. Qu’il ait beaucoup lu, qu'il ait aimé s’écouter de manière outrancière à l’âge des sources vives entre les rives instruites, qu’il se soit perdu dans les yeux des filles en voulant les harponner à l’une ou l’autre de ces disciplines pleine de charme quand elles sont récitées sur le bout des doigts avec de belles arguties en queue de discours. Qu’il en ait fait une pierre d’achoppement sur la trajectoire de quelques adversaires afin de forcer l’admiration, bref, que c’eut été de la belle étoffe à offrir, une bonne chaire pour l’esprit, une parole attisante. Que ça le fit trembler ; un homme qui pleurant un jour sous la foudre de Duino scintilla de grandeur sous les éclairs des Elégies est un homme qui fut intensément. Qu’il dise je n’aime pas la poésie et la philosophie et ne se corrige pas en reculant d’un pas pour en faire un de plus (je n’aime plus la poésie et la philosophie) : je n'ai que faire de son savant jadis. Qu’il coupe l’herbe en riant à toutes les abstractions sur pieds et à vers, les bibliophiles spécialisés dans les alexandrins, les pomponneux du phénomène. Qu’il relise ce qu’il lut avec tant d’émotion et n’y voie que du papier, que des idées, des images aussi plates que mes seins d’adolescente. Qu’il me dise qu’il n’aime pas les poètes, mais que je comprenne que cela fut différent un jour. Qu’il tente dans un élan de nostalgie : Madame, Madame, on croit toujours les beaux savoirs nécessaires. Leur réputation est si solidement bâtie qu’à les dire, rien ne doute en nous que vous tremblerez encore, quel que soit votre âge, à l'écoute d’une belle envolée extraite d’une encyclopédie inédite. et qu'enfin il soit là : mais aujourd’hui le lac brûle, c’est bien une chose impossible, mais pourtant le lac brûle et j’ai besoin de vous.

L a nuit v a g u e m e n t par Persone_sz

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L a nuit v a g u e m e n t Ce soir la lune est là ronde et blanche je connais sa face cachée elle me la montrée On ne me voit plus le jour Je m'invente des rêves d'amour J'ai rejoins l'Alice de Lewis Au pays des merveilles sans vice Loin des morues panées J'vais au marché des belles pensées Loin des bimbos décérébrées J'préfère ma réalité Dans son ciel étoilé que la terre est bleue dans son écran noir J’aime cette vision lunaire d’une terre binaire et son humanité sans nuance La lune est amie je connais sa face cachée elle me la montrée dans son absolue obscurité Habité d'un souffle nouveau La vague aura roulé mes os Je ne me suis pas fait prier Et la nuit j'revis en apnée http://www.youtube.com/watch?v=qAfmdtS7QHo M .

Aux ponts de la lune par Persone_sz

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Aux Ponts de la lune Mon ami Pierrot mon pauvre Pierrot Voit cette lune qui t'imposte dans l'noir Devant tous elle te bêle un chant faux Devant tous elle écrit son désespoir Mon pauvr' Pierrot voit les Ponts de la lune Ils sont bouchés noirs de moutons pressés En troupeau ils bêlent et suivent la lune Qui se répand piteusement baissée Mon pauvr' Pierrot voit cette lune qui ment Evite les Ponts d'la lune suis ton chemin Laisse les moutons bêler aveuglément Ils ne sont pas humains ce sont des nains Mon pauvre Pierrot my poor angel heart Let down moon now it's a colours morning Let this sad moon she's crappy she's so hard And in the blue sky the sun is shining AVERTISSEMENT : Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées est volontaire et assumée de même Le contexte irréel est revendiqué http://www.youtube.com/watch?v=Tk-OJjIbdIo M .

Les angles mornes par Peponide

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Me suis cognée ce matin à l’angle du buffet. Pas faute de savoir où il est... Il n'a pas bougé depuis des années. Il est si lourd ! L’avais-je oublié l’espace d’un souffle ? J’aurais dû me méfier. Impact : 8h45 8h46, c’est oublié ! M’en vais faire la courte échelle à mes toutes premières idées... Ce sera une douce journée. - Faire le point sur le stock. - Démarrer un cycle long. - Commander le manque en chrono-différé. - Aller chez l’horloger. - Arroser le verger. - Acheter un, non deux briquets. - Récupérer le manque à gagner. - Photographier le sourire des enfants l’espace d’une hésitation. - Descendre le paquet. - Déplier la nappe carrée et les chaises* dépareillées. Les agencer. - Rincer les fraises rouge-baiser et les verres à pieds. Les disposer. - Entrouvrir le portillon de bois. - Attendre les invités. - Les enfants seront assis sur des tabourets**. De préférence. Les enfants ont ri, les assiettes aussi, le jardin était joli. Et le torchon est en train de sécher à son rythme sur l'arête de la longue poignée du four... (surtout ne le dérangez pas). C'est juste pratique, c'est tout. Cherchez pas midi à quatorze heures... Le lendemain matin. Me suis cognée à l’angle de la table de chevet. Pas réveillée. Impact : 6h14 6h16, c’est compliqué. Il faut redémarrer. J’ai oublié d’éteindre mes pensées vaporeuses et d'étendre mes effets enchevêtrés. - Redémarrer un cycle court Sur la pile, traînent encore deux, non trois casseroles qui s'entremêleront encore jusqu'à ce soir. Les bienheureuses. Elles adorent ça. C'est pas tous les jours. Et les chaises dans tout ça ?  Elles sont pliées en deux, elles aussi. Dans l'abri de jardin. Et moi je m'assois dessus. De temps en temps. Elles adorent ça. C'est pas tous les jours. * Chaise : nom féminin  (la chaise, pluriel : les chaises) Prononc. et Orth. : [ʃ ε:z] siège à dossier et généralement sans bras.  - Haut lieu stratégique, bien choisir son assise en fonction de son environnement direct et indirect. - D’ordinaire statique, elle vous confine dans une seule et même position. Elle vous assigne un jeu de rôle. Drôle ? Ça dépend... - Musicale, elle vous enchante. Vous souriez ? Ça dépend... - Eviter les angles mornes, choisir la chaise qui ouvre les perspectives. Et la conserver. Ne pas se lever. Ou demander la permission à la maîtresse de maison. ** Tabouret : siège sans dossier et sans bras, enfin un siège dans son plus simple appareil. Sans prise de tête.

L'art du rendez-vous par Muneera

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Je réponds A tous ces on(s) Qui m'envoient leur bon De réservation ! Allons, allons, Un peu de sérieux voyons Juste une p'tit brouillon Avant composition. Et une relecture, mettons, Pour la configuration Car toute infraction Aux règles de conjugaison Me brouille la vision ! Non mais bon, Un peu de compassion ! (Evitez les complications Avant toute consommation!) Allez Gaston ! C'est l'abandon Addiction, séduction... Transpiration ! Rien que du bidon ! With my pince à vélo ! Non, Ce n'est pas une chanson ! Consternation ! Hé les tontons, Chez les Bretons : Messages en doublon Et radiation ! Laisse béton ! T'as ferré le mauvais poisson, Mais bon ! Sinon, Dédicace de bon ton : « Je vous ai apporté des bonbons » ! Nouvelle accréditation... C'est selon ! Ma liberté de ton ? Mise en boîte ! boîte de ton au naturel... On tourne en rond... Tournez manèges ! Des questions ? Pin poooooon ! « Gaston, 'y a le téléphon qui son » Mais c'est pas un i-phon C'est con ! Et tous au balcon ! Cette leçon Vaut bien un comm Sans doutes... ;-)

MALTE par Minos36

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Bientôt le festival de Sète ( cf COM d'Hélène 21)... mais je ne pourrai pas être présent ... alors pour rendre hommage à la Méditerranée j' offre aux lecteurs de PCC ce poème MALTe Malte, île tombée dans la mer originelle Qui bagne et consacre des rives opposées, Terre de soleil, dionysiaque et vitale, J’ai rencontrée une de tes filles. J’ai embrassé ses mains couleur terre de Sienne Elles étaient celles de Penélope la patiente Ou celle d’Hélène, noble cause de guerre Pour parfaire expansion et puissance. Elle avait les yeux noirs d’une berbère, Esclave enchaînée sur une galère chrétienne Dans des croisades de haine Qui firent rouge de sang les flots bleus. Elle avait le corps d’une fille de Sion Travesti par deux mille ans d’absence, Modelé par des siècles de mésalliance Où le désir du retour créa le mensonge. Elle avait la voix mélodieuse d’une vesuvienne, Les yeux de braise de l’Andalouse, La fierté de la Calabraise Et l’accent de la chanson provençale. Je lui ai parlé de toi, Méditerranée, De toi, Malte, berceau perdu. Je lui ai dit les mots de mon Exil, Oh Malte perdue ! Oh terre d’amour ! ce poème :

Barcelone, le retour par Sablaise1

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Depuis près d’un demi-siècle je n’avais pas revu Barcelone où je pensais ne plus avoir d’attache, mais une belle rencontre m’y attendait. Tout avait commencé il y a huit ans au décès de mon père, j’avais reçu un appel d’une inconnue qui disait être ma cousine germaine et vouloir me présenter ses condoléances. Je pensais tout connaître de la nombreuse famille paternelle, mais j'ignorais l’existence d’une branche de la famille dont on ne parlait jamais en raison de brouilles anciennes. D’emblée nous avons sympathisé cette cousine inattendue et moi, nous découvrant de nombreux points communs à commencer par le goût de l’écriture. Elle écrit des nouvelles en catalan dont certaines ont été primées et se dépense bénévolement sans compter pour défendre la culture catalane. Nous avons pris l’habitude d’échanger très régulièrement via internet mais tardé à nous rencontrer car j’avais perdu l’envie de voyager pendant mes dernières années de travail. Enfin, en ce printemps 2013, j’ai décidé d’aller faire sa connaissance et retrouver en même temps une ville où je n’avais pas séjourné depuis l’adolescence et où je m’attendais à ne rien reconnaître. Je me trompais, Barcelone s’est modernisée mais le centre ville a gardé son caractère et son charme. La plupart des immeubles anciens sont là, avec leurs balcons en fer forgé fleuris côté rue et leurs cours intérieures bruyantes où sèche le linge.Tous les espaces de verdure sont conservés. Le front de mer et les ramblas sont animés comme autrefois et contrairement à ce qui se passe ici, il subsiste une multitude de petits commerces de quartier. Les horaires et les habitudes alimentaires sont ceux de mon enfance. Les changements les plus flagrants sont humains. La double oppression du franquisme et de la religion levée, on se mêle à une foule cosmopolite et souvent joyeuse malgré la crise. On ressent partout la fierté retrouvée de la Catalogne longtemps réprimée par le fascisme dont témoignent les nombreux drapeaux catalans accrochés aux balcons. La crise est omniprésente jusque dans les restaurants qui proposent à bas prix des « menus de crise ». Il m’a suffi de parler avec ma cousine et sa petite famille pour réaliser sa gravité. Ma cousine vit d’une petite retraite de veuve de 800 euros mensuels et l’Etat vient de lui supprimer le treizième mois qu’elle percevait depuis toujours et de la rendre imposable sur le revenu par un abaissement des seuils, elle se demande comment elle va pouvoir vivre désormais. Sa fille infographiste est au chômage depuis deux ans bien qu’elle accepte n’importe quel emploi. Son gendre informaticien travaille mais dit que son salaire d’il y a dix ans il n’y pense plus « ni en sueño », même en rêve. Autrement, j’ai pris le plus grand plaisir à jouer les touristes, d’autant qu’il faisait un temps superbe et qu’il n’y avait pas trop de monde encore. J’ai adoré prendre le téléphérique et découvrir toute la ville du haut du parc de Montjuic, visiter les œuvres de Gaudi, flâner sur les ramblas et dans le barri gotic, m’extasier devant les magnifiques étals du marché de la Boqueria et prendre du poids en troquant mon régime ascétique habituel pour des tapas frites et crèmes catalanes. Dans la journée je faisais mes balades toute seule car ma cousine est plus âgée et en mauvaise santé, mais en fin d’après-midi je venais la rejoindre et restais avec elle jusque tard dans la soirée. Nous avions tant de choses à nous raconter, deux vies entières, et nous nous découvrions chaque jour plus proches. La séparation a été douloureuse pour toutes les deux, j’ai promis de revenir sans trop tarder et en attendant nous allons reprendre nos échanges par mail et par téléphone. Au retour j’ai trouvé mes Sables d’Olonne bien gris et bien froids. Pour ne pas cafarder, je me suis plongée dans les photos prises là-bas et les ai triées par thème. Avis aux abonnés, je vais mettre plusieurs séries sur Barcelone dans ma galerie photos PCC !

Si règne par RedIsNotDead

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Si la bouche léchée Par une langue impatiente Je me donne en pâture Au loup, la belle complainte ! Me mangeras tu, (Je te dis vous) Toute crue ? Oui, Dis moi, Me boufferas-tu ? Si la peau orpheline Ecorchée, loin de Nos Ombres J’y crois encore Me toucheras tu (Je te dis vous) Un peu ? Oui, Dis-moi Me boiras-tu ?

Quand Lilou rime avec ballote.. par Picky est revenue

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Devant chez elle, Lilou assise sur son paillasson détrempé par les pluies de ces derniers jours, avait sorti une cigarette qu'elle fumait en pleurant.. Après une heure de transport, à essayer d'évacuer toute la tristesse qui l'étouffait depuis quelques temps, elle venait de découvrir qu'elle avait oublié ses clés au bureau.. Pas question d'aller squatter chez qui que ce soit... pour déverser son mal être et son chagrin. Lilou dans ces moments là, n'aspirait qu'à la solitude. Elle a pourtant les reins solides la gaillarde, et une capacité à encaisser qui la surprend parfois elle-même.. mais à ce moment précis, tous les maux accumulés devenaient trop lourds. Ma pauvre fille se dit-elle... ce n'est pas en chialant bêtement que tu vas trouver une solution. Elle entendait les enfants des voisins jouer dans le jardin et ne voulait pas se montrer dans cet état. Finalement dans un sursaut de lucidité, elle est allée déranger un voisin, et chercher la grande échelle de la copro pour essayer de rentrer par la fenêtre de la salle de bains. Perchée à plusieurs mètres du sol, elle a fait basculer la fenêtre qu'elle a bousillé au passage avec la crainte qu'elle ne s'éclate ne tenant plus que par un gond sur trois. Les gosses voyant la scène s'écriaient "Attention Lilou ! on tient à toi, ne va pas tomber !" Il y a toujours un petit bonheur à partager... Voilà, Lilou est chez elle, elle n'a plus de fenêtre dans sa salle de bain... mais des petits voisins qui lui ont redonné le sourire.

Tous ego par Annaconte

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Vous prendrez bien une petite tranche de vie ? Nature ou épicée ? Hésitation. Côte de boeuf épaisse, genre kakou ou bien kéké je- me- la-pète, ("si toutefois on peut se le permettre" ) petite chiffonnade de jambon à la salade je- suis- malade, , ou simple tronche de cake pour les ronchons, difficile de trancher. Ou bien peut-être préfèrerez-vous un triple Moi (moimoimoi) ? Genre tranche napolitaine avec grains de raisin, colère et bonnes raisons....avec au milieu une bonne couche d'Ego bien concentré. Dans la tranche de vie, c'est le narrateur en pleine conscience qui dit Je. Ou bien il convoque un héros, ou se tend un miroir, ou dégaine un double et sa schizophrénie ! Acteur ou spectateur. Il suffit de bien choisir. Tissage métis. Entrelacs d'histoires ou palimpsestes, palimp-textes, zestes, incestes, bris, débris, vols, emprunts ou viols de textes, mots couverts, mots ouverts, mots bleus ou verts, maux d'amour, de rage, d'orage....voilà la trame. Des mots tordus. Et du fil à retordre. Derrière le Je du narrateur, pourtant... et plus vaste encore, voici pointer le Moi. Moi. Moi. Caché en secret dessous. Dans le brouillard et l'ombre. Lourd de son fatras de rêves et de mémoire, de songes, de fantômes et de sable. De choses oubliées, enfouies, perdues....endormies -croit-on- tout au fond. Et que l'on tait. Qui s'échappent et filent d'entre les doigts. Et dont on ne sait plus rien. Ou pas grand chose. Du dessous de la mer, de son silence, et des insondables abysses de Soi. Soi. Soi. http://www.dailymotion.com/video/xtug1c_le-moi-et-le-je-jane-birkin_music#.UcPrIZwQcR0 http://youtu.be/Xe8QjHpYE1E Double Jeu de Christophe Willem

Festival de poésie à Sète par Elena21

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Un petit texte que j'avais écrit au retour du festival "Voix vives de Méditerranée en Méditerranée" 2012, auquel nous avons participé quelques amis de PCC et moi, l'an dernier. Cette année encore, j'ai inscrit l'événement dans ma page et, pour mon grand plaisir, vous revenez ! Le festival a lieu du 19 au 27 juillet 2013 dans le vieux Sète. J'y serai à partir du mardi jusqu'au dimanche, hébergée en centre ville près de la Place du Pouffre où se situent les points de rencontre et les stands des éditeurs du festival. Voici le texte : " ............................Bientôt le soleil, Imaginez une toile blanche tendue à l’horizontale, fixée par des liens entre deux arbres d’un côté, et la façade d’une vielle maison de village de l’autre. Vous êtes arrivé jusque-là. Vous avez gravi une petite rue en pente grossièrement pavée. Vous avez aimé traverser la vieille ville. Il fait frais à cette heure matinale et vous vous surprenez à craindre le soleil de midi. Vous êtes installé sous cet auvent léger, dans une chaise longue. Devant vous une petite estrade, un homme y règle un micro. Vous l’observez. Dans un moment ici, un poète chilien viendra lire ses poèmes. C’est lui que vous avez choisi d’écouter ce matin. Un peu plus loin, un texte inscrit sur une grande banderole ondule entre deux maisons. De votre place, vous pouvez lire : « J’irai encore dans des endroits cachés qui m’ont appartenu.. » (1) Voix Vives de la Méditerranée. Voix venues du soleil. Voix parfois chaudes, parfois terriblement écorchées, brûlantes de l’actualité de leur pays. « Qu’une larme fleurisse dans la larme qui suit, mais les mains sont fermées … » (2) La voile claque légèrement au-dessus de votre tête. Fermez les yeux un instant. La mer n’est pas loin. Vous rêvez déjà du voilier qui demain s’éloignera un temps vers le large. Avec vous et d’autres, pour écouter les mots dits par le poète syrien qui montera à bord. « Qui pourchasse mes papillons légers et lointains range la mer dans ses yeux .. » (3 ) Il fait doux ce matin. Bientôt le soleil inondera la ville et vous chercherez encore ces endroits aérés, abrités, émouvants. « On le sait pour qu’un son résonne, il faut du silence et de l’espace tout autour.. » (4) (1) Eduardo Chirinos - Chili (2) Saleh Diab - Syrie (3) Myriam Montoya - Colombie (4) Olivier Adam – France ....................................." Voilà ! j'espère ainsi vous donner envie de vous inscrire nombreux à cette manifestation originale* qui l'an dernier nous a donnés de très bons moments !!! [* voir la rubrique "mes événements" dans ma page, ainsi que la vidéo ...]

Les angles mornes par Peponide

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Me suis cognée ce matin à l’angle du buffet. Pas faute de savoir où il est... Il n'a pas bougé depuis des années. Il est si lourd ! L’avais-je oublié l’espace d’un souffle ? J’aurais dû me méfier. Impact : 8h45 8h46, c’est oublié ! M’en vais faire la courte échelle à mes toutes premières idées... Ce sera une douce journée. - Faire le point sur le stock. - Démarrer un cycle long. - Commander le manque en chrono-différé. - Aller chez l’horloger. - Arroser le verger. - Acheter un, non deux briquets. - Récupérer le manque à gagner. - Photographier le sourire des enfants l’espace d’une hésitation. - Descendre le paquet. - Déplier la nappe carrée et les chaises* dépareillées. Les agencer. - Rincer les fraises rouge-baiser et les verres à pieds. Les disposer. - Entrouvrir le portillon de bois. - Attendre les invités. - Les enfants seront assis sur des tabourets**. De préférence. Les enfants ont ri, les assiettes aussi, le jardin était joli. Et le torchon est en train de sécher à son rythme sur l'arête de la longue poignée du four... (surtout ne le dérangez pas). C'est juste pratique, c'est tout. Cherchez pas midi à quatorze heures... Le lendemain matin. Me suis cognée à l’angle de la table de chevet. Pas réveillée. Impact : 6h14 6h16, c’est compliqué. Il faut redémarrer. J’ai oublié d’éteindre mes pensées vaporeuses et d'étendre mes effets enchevêtrés. - Redémarrer un cycle court Sur la pile, traînent encore deux, non trois casseroles qui s'entremêleront encore jusqu'à ce soir. Les bienheureuses. Elles adorent ça. C'est pas tous les jours. Et les chaises dans tout ça ?  Elles sont pliées en deux, elles aussi. Dans l'abri de jardin. Et moi je m'assois dessus. De temps en temps. Elles adorent ça. C'est pas tous les jours. * Chaise : nom féminin  (la chaise, pluriel : les chaises) Prononc. et Orth. : [ʃ ε:z] siège à dossier et généralement sans bras.  - Haut lieu stratégique, bien choisir son assise en fonction de son environnement direct et indirect. - D’ordinaire statique, elle vous confine dans une seule et même position. Elle vous assigne un jeu de rôle. Drôle ? Ça dépend... - Musicale, elle vous enchante. Vous souriez ? Ça dépend... - Eviter les angles mornes, choisir la chaise qui ouvre les perspectives. Et la conserver. Ne pas se lever. Ou demander la permission à la maîtresse de maison. ** Tabouret : siège sans dossier et sans bras, enfin un siège dans son plus simple appareil. Sans prise de tête.

Spam mon amour par PoinG

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Parfois, quand tu habites seule, quand il n’y a plus pour te distraire que les ronrons des machines, le bruit du chat qui se gratte, la mélodie du passage des voitures qui le dispute au chant des oiseaux, parfois quand les habitants de ton silence deviennent transparents à ton oreille, vient un autre silence, plus profond et indifférent. Un vrai silence si intense que tu te demandes si ce n’est pas ça la mort. Un peu plus et tu serais presque prête à tirer le couvercle comme on tire sa révérence. Comme on ne croit plus à rien, ni au loto, ni à la valeur d’une âme, ni au coït de l’escargot. Parfois dans ces moments-là résonne le clink comme celui d’un revolver d’enfant, un jouet te réveille et la voix de Dark Vador éreintée souffle : « Tu as reçu un message ». Et tu ne regrettes pas d’avoir passé une matinée à programmer ce gadget qui te fait rire aux éclats même s’il annonce la réception d’un spam.

l'Ennui ou... par JANUS72

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" The Very Englishman " Soit la vie rêvée de Paul Raymond, qui termina celle-ci à la tête de la plus grosse fortune de Grande-Bretagne.... Mais alors quelle histoire ! Finir le plus riche du cimetière en ayant vendu de la sous-merde, la plus grande partie de son existence ! Biopic tout ce qu'il y a de plus conventionnel, long et souvent glauque. Aucune imagination dans la mise en boîte, la narration et ce fameux glamour pourtant revendiqué. Un acteur (Steve Coogan) qui a certainement souffert en passant plus de temps chez son coiffeur que sur le plateau de tournage. Sinon des seins, des fesses, du champagne et de la coke par wagon (mot d'origine anglaise) largement saupoudrés de mauvais goût, de voyeurisme.... de "Beaufisme" ( ça se dit ? ) Bref, une Daube de plus que j'ai déjà pour ainsi dire oublié mais qui vous barbouille tout de même les quelques heures de la digestion :-( Passez vite votre chemin.

une sorte de chant des partisans par Tzigane50

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En ce 23/06, je salue ce grand homme resté droit dans ses bottes quelque soit la situation lisez plutôt : Paris, le 23/06/1870 M. le Ministre C’est chez mon ami Jules Dupré à l’Isle-Adam que j’ai appris l’insertion au journal officiel d’un décret qui me nomme chevalier de la légion d’honneur. Ce décret que mes opinions bien connues sur les récompenses artistiques et sur les titres nobiliaires auraient dues m’épargner, a été rendu sans mon consentement et c’est vous M. le Ministre qui avait cru devoir en prendre l’initiative. Ne craignez pas que je méconnaisse les sentiments qui vous ont guidés. Arrivant au ministère des beaux-arts après une administration funeste qui semble s’être donné la tâche de tuer l’art dans notre pays et qui y serait parvenu par corruption ou par violence, s’il ne s’était trouvé ça et là des hommes d’honneur pour lui faire échec. Vous avez signalé votre avènement par une mesure qui fit contraste avec votre prédecesseur. Ces procédés vous honorent, M. le Ministre, mais permettez-moi de vous dire qu’ils ne pouvaient rien changer ni à mon attitude, ni à mes déterminations. Mes opinions de citoyen s’opposent à ce que j’accepte une distinction qui relève essentiellement de l’ordre monarchique. Cette décoration de la légion d’honneur que vous avez stipulée en mon absence pour moi, mes principes la repoussent : en aucun cas, en aucun temps, par aucune raison, je ne l’eusse acceptée, bien moins le ferai-je aujourd’hui que des trahisons se multiplient de toutes parts et que la conscience s’attriste de tant de palinodies intéressées. L’honneur n’est ni dans un titre, ni dans un ruban, il est dans les actes et dans le mobile des actes. Le respect de soi-même et de ses idées en constitue la majeure part. Je m’honore en restant fidèle aux principes de toute ma vie. Si je les désertais, je quitterais l’honneur pour en prendre le signe. Mon sentiment d’artiste ne s’oppose pas moins à ce que j’accepte une récompense qui m’est octroyée par l’Etat : l’état est incompétent en matière d’art. Quand il entreprend de récompenser, il usurpe sur le goût, son intervention est toute démoralisante, funeste à l’artiste qu’elle abuse sur sa propre valeur, funeste à l’art qu’elle enferme dans des convenances officielles et qu’elle condamne à la plus stérile médiocrité. La sagesse pour lui serait de s’abstenir : le jour où il nous aura laissés libres, il aura rempli vis-à-vis de nous ses devoirs. Souffrez donc M. le Ministre que je décline l’honneur que vous avez cru me faire. J’ai 50 ans et j’ai toujours vécu en homme libre, laissez-moi terminer mon existence libre. Quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi « celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune Académie, à aucune institution, surtout à aucun régime, si ce n’est le régime de la liberté. Veuillez agréer M. le Ministre l’expression de mes sentiments que je viens de vous faire connaître, ma considération la plus distinguée Courbet

Les marées du temps par Fragonarde

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Les châteaux d'illusion s'égrènent au fil du temps sous les marées d'ecchymoses Et les vagues à larmes brouillant le cap d'espérance rejettent sur l'étal l'écume des vers A l'heure des jusants l'entame érodé des souvenirs reflue dans les embruns décillés Rappés par les flows les coquillages en berne dénoncent le bruit de l'amer Mais les effluves de vie en vagues irisées ondinent de nouveau vers les sables émouvants Les marées du temps cartographient ainsi à destin les courants de nos mers intérieures

Une vie derrière. par Barioline

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Elle est sur son balcon occupée à arroser son laurier-thym. Elle est tellement petite qu'elle n'a presque pas besoin de se baisser. Elle est ma tantine préférée. J'aime bien parler avec elle. Enfin j'aimais bien. Depuis qu'elle perd la tête ça peut encore le faire, mais il faut de la patience, il faut la mettre sur les rails, après, quand elle est sur les rails ça va. Paraît que c'est une question d'entrainement. C'est pour ça que je viens la voir souvent, enfin souvent façon de parler, en fait je viens deux fois par semaine. Minimum. Tantine fais attention, tu arroses autant tes pieds que tes fleurs. Tu as raison ma chérie, de toute façon j'ai fini, tu viens sur le balcon ou tu préfères rentrer? Je suis déjà écroulée dans son grand fauteuil, trop grand et trop mou, il y a trop de meubles dans sa chambre, trop de tableaux, trop de bibelots, trop de tout, ça me fait de la peine parce que c'est tout ce qui lui reste, tout ce qu'elle a pu garder, c'est tout ce qui lui parle de sa vie d'avant, de sa vraie vie. Elle rentre, elle ferme la baie. Qu'est-ce que tu bois, jus d'orange, jus de pomme ou alors je te fais un petit café. Pose-toi un moment ma tantine, elle ne tient pas en place, elle ne sait pas rester sans rien faire, comment elle doit se rétrignoler dans cette chambre, dis tantine, tu n'as pas l'impression de te rétrignoler dans cette chambre du matin au soir et du soir au matin? Mais pas du tout, j'ai plein de choses à faire, j'ai un pull en route pour Rémi et en même temps je reprends une petite jupe pour Amélie, c'est déjà une jupe ras-du-cul mais il faut la reprendre, moi je fais ce qu'on me demande, je pose pas de question, mais entre nous cette façon de tout montrer, les jambes, les cuisses, la taille, le ventre, souvent on voit le string qui dépasse, tu trouves ça bien toi? de mon temps, bon je sais de mon temps tu n'as même pas idée de comment c'était, tu as raison ma tantine chérie et puis dans notre famille tout le monde s'habille correctement, c'est déjà pas mal ... Tu veux que je te fasse un petit café, ou alors je te sers un jus d'orange ou un jus de pomme... Non reste tranquille un moment,d'abord j'ai pas soif et puis je voulais te demander,comment tu le trouves Marc, dis-moi ce que tu penses de lui, tu le sais ce que je pense de lui,tu as juste envie que je te le redise,elle rigole la coquine,oui Marc est un garçon bien élevé,c'est un garçon sérieux, un garçon tout à fait charmant,ma tantine chérie tu sais bien que tout à fait charmant ça veut strictement rien dire,qu'est-ce que tu veux que je te dise,le principal c'est que tu sois heureuse ... Tu veux que je te fasse un petit café ? ou alors je te sers un jus d'orange ou un jus de pomme ... Oui mais c'est un artiste et ça c'est plutôt pas trop bien non? comment ça c'est un artiste, mais tu sais bien tantine, il est musicien, musicien ? Marc ? Pourquoi tu dis ça, Marc il fait une école d'ingénieurs, il aura un diplôme, une situation, c'est un garçon sérieux et tout à fait charmant ... Je te fais un petit café, ou alors je te sers un jus d'orange ou un jus de pomme, qu'est-ce que tu préfères? Tantine c'est pas Marc qui veut être ingénieur, c'est mon copain d'avant, Fred, tu te souviens bien de Fred, tu l'aimais bien, c'est vrai tu as encore changé de copain, je m'y perds moi dans vos copains d'avant,vos copains de maintenant, je m'embrouille,tu sais je commence à perdre la tête ... Tu prendras bien un petit café, ou alors je te sers un jus d'orange ou un jus de pomme. J'ai pris un jus de pomme. Je me demande pourquoi. Je déteste le jus de pomme, je déteste le jus d'orange et du café, j'en bois jamais.
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