Oh ! Toi être qui rebondit au bord des nues
Que fais-tu sur cet asphalte de papier
De ce désert ta forme survenue
Oh ! Toi tellement inconnue que je crois
Jeune marionnette par des doigts agités
Encore lavoir inventée mais cest toi
Qui redessines ma vie à volonté
Oh ! Toi être de brume chaude et de pain
Que tu partages fol avec les oiseaux
Scotchés noir pochoir dans le bitume à létroit
Les clochards et les rats passés la porte enfin
De la citadelle enchantée ou le château
Nest rien que le secret du dessinateur
Sur le désert-parking de ses cartons en tas
Oh ! Toi être de feuilles et de poussière
Ricoche à chaque image ton rire moqueur
Comment as-tu fait pour monter dans ce train où
Je tai rencontré Tu nexistes qua travers
Mes mots qui sautent les tourniquets des gares
Dans les escalators sassoient sur les genoux
Des personnages fatigués de leurs histoires
Et parmi les calques jetés sur le trottoir
Oh ! Toi être de mirage A leau du pinceau
Se mêlent tes désirs dhabiter un empire
Se frottent les couleurs de tes oripeaux
A bord de mes bulles nacelles tu te tires
De la citadelle ou lencre a le dernier mot
Oh ! Tu enjambes comme on sort dune marelle
Le trait noir qui te cerne ainsi quun faire-part
Nous dormons ensemble dans des nids dhirondelles
Oh ! Toi être qui jaillit là hors de la ville
Dont je ne connaissais rien encore ou si peu
Petite créature bien plus grande que
Les héros les vainqueurs les sauveurs et les dieux
Tu traverses le hall de la gare hostile
Et viens changer ma vie dun tourbillon de feu
En posant sur ma peau le froissement fragile
De ta peau tatouée par mes mots à musique
Oh ! Toi être qui prend de mes mains la plume
Le papier lencrier la règle le pinceau
Et les jettes très loin sur des trottoirs décume
Tu es la dernière dont jai écrit lhistoire
Tu chevauches sans peur des destriers de paille
Plus légers quune feuille et perdant la mémoire
Pour venir me rejoindre Oh ! mon amante canaille
Toi et moi déchirant tous les livres des gares
Pour venir me vêtir de tes bulles silences
Toi et moi effaçant des tableaux noirs denfance
Les mots de craie si lourds quils ont tué lhistoire
Oh ! Amie donne-moi rien quune seule chance !
Toi par BARDAMU
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Le bonheur des toilettes par Petite fourmi
Le bonheur des toilettes peut être minuscule. Indifférent, aseptisé, froid comme une vibration dhygiéniste. Lorsque je veux mieux connaître, discrètement, en silence, des maîtres de maison peut-être nouveaux amis jinvente alors un besoin pressant de me soulager. Et alors se passent bien des choses.
Pour moi, cest très facile, jai eu une grand- mère et sa maison dété. Jai eu des grands cousins et leur diktat daînés, qui trouvait son acmé lorsquil fallait prendre son tour pour aller au petit coin. Prendre son tour au petit coin, me direz-vous, comme chez le boucher ou le boulanger ? Je ne comprends pas ! Alors voilà
Alors voilà, dans les toilettes de ma grand-mère, il y avait, balancée par terre, une pile de magazines. Des magazines pour tout le monde, me direz-vous. Et bien non, et cest lOs. Mon grand aîné de cousin, à lépoque tracassé par son adolescence, à tout le moins il nous en offrait lapparence, lisait « Play Boy »en cachette. Ah oui, mais au petit coin ! Javais beau tambouriner à la porte éperdue, rien ny faisait. Si Benoît y était, une seule solution : filer droit au jardin derrière la haie de troènes. Quand il pleut, cest malin ! Ma grand-mère ne la jamais su. Je ne me souviens pas en avoir tiré un quelconque enrichissement sexuel précoce, ô, petite pomme rêveuse. Mais je suis sûre de faire encore hurler de rire tous ces cousins germains-là, si jévoque ces souvenirs, quoiquà présent grands-parents, tout comme moi grand-tante.
Je ne me souviens pas de leurs toilettes à eux, mes grands cousins.
Mais la rénovation de mon petit appartement me laisse libre de me souvenir. Jai donc tapissé mes toilettes
de livres. Comme à lancienne. Tout en haut, les livres de voyages, inatteignables. Sur létagère du milieu, ma modeste collection GALLIMARD, dont je peux atteindre les volumes juste en faisant des pointes. Là, mon petit mètre soixante triomphe
je nutilise pas lescabeau. À la droite du tuyau de descente, des petits livres pour passer un bon moment. Pour ceux qui, tout comme moi, doutent invariablement de leur culture, quelques petits livres pour tester rapidement ce que lon veut, de la Construction Européenne à La Culture Générale sur le vingtième siècle, Questions à Choix Multiples comme cela sappelle. Un SNOOPY en anglais également et »The old man and the sea » pour les anglophones de passages, Zola en traduction alternée pour mes germanophones. Voilà, cest tout nouveau dans ma vie, je doute fort que quiconque sy arrête, sauf moi-même à men souvenir et à le proposer. Je regrette juste cette chasse deau de ma grand-mère, robinetterie de nos années soixante, qui mobligeait à monter sur la lunette mouillée par mes uvres denfant, qui faisait un bruit denclenchement, une cadence métronomique, avant le grand déversement de leau.
La maison de ma grand-mère était peuplée de bibelots anciens, et de tous ces meubles chinois qui nous rappelaient, à nous les mômes, létonnant passé cambodgien de cette aïeule-là. Meubles dépoque aussi, rarement restaurés, comme une accoutumance à un délabrement stylé. On sen fichait tous. Les chaises rouges de la salle-à-manger, elles par contre, nous préoccupaient. Pour mériter de sy asseoir, il fallait avoir obtenu son baccalauréat. Il me semble me souvenir quil y avait même une graduation selon les mentions obtenues, ou leur absence totale. Je ne me souviens pas mêtre assise par terre adulte, ouf ! Alors voilà
Alors voilà, depuis ce temps-là, à Paris, je ménage les volumes, si je le pouvais il ny aurait aucun meuble chez moi. Il ny a donc pas de chaises, et surtout pas des rouges, chaises dont le dossier charpenté encombre mon visuel de petit peintre, mais des tabourets que je glisse sous la table. Quy puis-je ? À la maison, je suis une femme de volumes. Par contrebalancement. Très peu de tableaux, en souvenir de tous ces murs familiaux encombrés jusquà loutrance des toiles impressionnistes de mon arrière-grand-père Agénor, atelier de Fantin-Latour quand même. Décore-t-on joliment sa maison par réactivité ? Tout cela est nouveau, on verra. Stéphane un jour me dit spontanément, sans aucune demande de ma part : - « Ne tinquiète pas, Anne, un homme sy sent très bien chez toi, il sy retrouve, il sy love ! ». Éberluée, je ne pipai mot. En vérité, je ne métais jamais inquiétée de ce genre de détail
jusquà cet ami photographe qui, sagissant du papier de la salle deau, répliqua naturellement lui aussi : « Tu regrettes ce quadrillage turquoise et rose pastel léger quil ny avait plus en stock ? Pitié, ça fait nana ! « Mes amis sont ma richesse, je les écoute. Après cette première réaction légitime de ma part, que je ne nommerai pas car vous lavez située, je découvre avec stupeur que mon appartement
Alors voilà
Je nai pas de souvenirs denfance, très peu, jai des souvenirs dambiance, ceux-là tapissent mes murs.
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BLABLAVEU par Sissistronnelle
Une absence ordipistolaire...longue, combien lon-ongue !...
Mais je sais que tu sais que mes pensées pensaient souvent à toi(
).
Pourtant, ces derniers mois le flux de mes mots avait tari, des mots aussi lourds que des pierres qui ne peuvent courir sur le courant de leau. J'ai réussi à en débarrasser ma vie et par la même occasion à en débarrasser le quartier!
Grâce à ce projet d'exposition, je me sens à nouveau prête à retourner dans le monde. Et auprès de toi ma Petite Chose! La situation était vraiment devenue invivable! Petite Chose comme un mot tendre, une douceur qui apporte à la fois joie et réconfort;
Ce seront en fait des expos (nous en avions discuté te souviens-tu ?) disséminés sur des lieux publics, lieux privés, là où on ne les attend pas, là on nattend rien dailleurs, là où il reste de la place pour être surpris dérangé dérouté tout autant que ravi émerveillé. Mais désormais, je nai plus à les souffrir et je respiiire, je viiis! Cela a demandé beaucoup de patience mais il ne reste plus que quelques détails pour finaliser, héhé!!!
Tu te tiendras prête à prendre ton sac de vagabonde dès que je tappellerai pour le vernissage?
Il est encore tôt ce matin et lair nen finit pas de semplir du chant des oiseaux.
En réalité, ça a été assez facile et ma stratégie était au point.
Je guette larrivée de ce petit couple de mésanges bleues qui a fait lhonneur à mon jardin de le choisir pour leurs ébats amoureux. Jespère que le vieux nichoir fera leur affaire quand ils auront terminé avec leurs parades nuptiales. Amusant leur petit manège où le mâle dresse les plumes de sa tête en forme de huppe et la belle répond par un bruissement dailes. On na donc rien inventé nous les femmes, quand nous froufroutons de la jupe parce quun regard coquin caresse nos jambes!!! Jai fait la caressante car oui, je suis parvenue à dépasser ma haine, mon aversion, pour aller jusquaux caresses!
Le matin est encore le moment que je préfère quand la vie séveille et sétire avec langueur. La tombée de la nuit aussi, avec son lent retour au calme, ses lumières qui changent et se voilent, ses bruits qui sétouffent
Je nai pas perdu mes habitudes et passent toujours ces moments dans le jardin, seule la plupart du temps, veuillez sil vous plait ne pas me déranger ( Folke la bien intégré!). Dabord, je les attirais par une bonne gamelle de pâtée (le prix que ça finit par coûter ces trucs-là, les propriétaires danimaux domestiques sont-ils donc tous des Bettancourt?).
A propos de Folke, suite à ses dernières expériences, il a décidé de sorienter vers lhorticulture. Jespère que cet intérêt soudain pour la nature et les plantes ne vient pas de son goût pour le cannabis
Tant que la culture et la commercialisation en seront interdites il ne pourra en faire son métier!!!
Chaque jour ils sapprochaient un peu plus de moi et je les flattais dune voix douce, doucereuse, pendant queux, avides, engloutissaient la mangeaille.
Lavant-saison est magnifique ici et bien-entendu, nous avons repris le chemin de la côte. Hier, avec Ola de passage dans le coin, nous sommes allés à la plage; elle avait tellement hâte de prendre son premier bain de mer! Comme on pouvait sy attendre, Magnus et Karl nous ont suivis (
lestés plutôt!). Alors, je tendais la main pour quils me sentent et quils viennent se frotter à elle (leur laisser lillusion quils sont maîtres de la situation!). Quelle embrouille pour trouver un coin de sable où poser les serviettes, quand lun cherchait la proximité des femmes à seins nus pendant que lautre décrétait ne pouvoir se baigner que sous le regard dun surveillant
femme! Après les avoir habitués à mes caresses, tchac, je plaquais une main ferme sur leur dos et clac, de lautre je leur tordais le cou !
Ils devraient adresser conjointement une demande à la mairie pour quil ny ait que des femmes-sauveteur
les seins nus!
Arianna a ré-ouvert des ateliers de danse. Bruit sec dos cassés
Elle a concocté une expression bien à elle faite de danse moderne, tai-chi, qi-gong et de sa nouvelle passion, la plongée sous-marine! Cétait si facile! Je mets un point dexclamation car cest bien elle que de jeter 2 radis 3 clous et un bout de ficelle dans la marmite pour fricoter la meilleure soupe. Leurs yeux se fixaient sur moi comme pour minterroger puis se figeaient dans un éclat vitreux.
Voilà les petites nouvelles du temps! Je les tous eus, les uns après les autres, les autres avant les uns, tous! Jespère que ces mots te trouveront toujours aussi énergique là bas dans tes belles montagnes. Bon débarras!
Depuis des affichettes fleurissent sur les murs, perdu chat-ceci-machin, chat-cela-truc, prière de. Je tembrasse avec affection. Oui, priez priez!
A très bientôt de te lire. Et que mon âme repose en paix.
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la petite catholique rebelle par Dilha
La petite catholique rebelle
Au début de son enseignement catholique, une petite rebelle dans sa septième année a subi ce quelle pensait être une injustice.
Depuis quelques temps cet enfant voulait savoir ce quon expliquait au catéchisme de son village. De plus, il y avait une estrade dans ces lieux, prévue pour faire du théâtre cela lintriguait tout autant!
Chaque jeudi, le curé de la paroisse réunissait les gamins en âge, dans une salle annexée au presbytère. Là, il leur enseignait les bases de la religion catholique.
Notre petite rebelle était tombée dedans par inadvertance parce que née dans une famille catholique non pratiquante. Elle avait sans doute reçu leau bénite sur son front encore tout bébé et sucé le sel qui soi-disant purifie la bouche, et le reste
elle avait dû crier pendant ce rite inconfortable mais un bébé ne peut échapper au passage obligé pour faire partie de ce quil ne peut encore choisir .
Depuis quelque temps, elle avait repéré un fauteuil rouge à laspect confortable dans la salle de catéchisme. Cette assise, près du prêtre, était réservée à une fille du bourg dont les parents étaient commerçants, donc riches apparemment. Lautre avait réfléchi là-dessus et ne comprenait pas pourquoi elle devait sasseoir systématiquement sur les bancs de bois rudes avec ses camarades de même infortune. Cette petite venait de la campagne, issue dune famille agricole. Cela signifiait à cette époque que cétaient des pauvres. Sans doute aussi que ses parents ne donnaient pas beaucoup au curé pour le denier du culte. Les paysans, dans ce temps là étaient considérés comme citoyens de seconde zone car la plupart étaient illettrés.
Lheure de la leçon arrivant, pour une fois, notre rebelle était en tête de file, ayant une idée derrière la tête. Elle fonça tout droit sur le fauteuil rouge pour au moins sentir ce que cela fait de sasseoir sur du moelleux. Aussitôt le prélat se précipita sur elle pour la déloger de là, lair furieux Mais, la petite résista, se débâtit tant quelle pouvait. Cela devenait violent même. Le prêtre tirait sur les bras de la gamine mais sans succès car celle ci était nerveuse. Il la menaça de tous les maux de lenfer alors que spontanément, elle lui rétorqua »merde »
Cétait avant VaticanII où Dieu punissait alors quaprès, il était amour
et pardonnait !
Lecclésiastique très vexé, sans doute imbu de son pouvoir aussi, convoqua les parents pour obtenir une excuse. Cest la mère qui vint saffranchir de cette mission honteuse, avec la rebelle, faisant profil bas. .Il fallait demander pardon au curé, cétait le prix à payer ! Cela a duré des heures et lenfant ne cédait pas. Elle pensait à Dieu, jetant un regard furtif dans les nues, certaine que Lui la comprenait !
La nuit venue, le prêtre menaça de jeter la petite dans la douve qui entourait le presbytère, si elle ne demandait pas pardon;ses eaux noires étaient là, tout près. ..Là, la situation devenait sérieuse, que faire ? Prise de peur mais, persuadée dêtre victime dune injustice, elle murmura un vague pardon, ne pensant pas un mot de ce qui pourtant a satisfait lego du curé ?!
Plus tard, une fois adolescente, elle rencontra à nouveau le problème dinjustice dans léglise.
Un banc entier bien rembourré de coussins, était vide au trois quart de la messe. Puisque il ny avait personne, notre ancienne rebelle sy installa. Mais au dernier tiers de loffice, la famille noble débarqua et délogea lintruse, avec des regards inquisiteurs
Décidément, cette être pur avait bien du mal à réaliser que nous ne sommes pas égaux même dans la maison du Père.
Il y a eu beaucoup déglises dont les places étaient réservées, dans la France profonde, par des familles nobles qui « graissaient la patte » du clergé et profitaient ainsi découter les prêches assis confortablement.
Les religions, et tout ce quelles comportent, la rebelle en fit un cheval de bataille une fois adulte, elle apprit quil existait dautres systèmes de croyance appelés religions. Elle découvrit lIslam entre autres, il ny a pas bien longtemps grâce à des collègues qui pratiquaient le Ramadan ? Ah, faire le jeune pendant un mois et puis cinq prières obligatoires par jour ,quand même?
Cest dommage de navoir pas su plus tôt car lislam, le bouddhisme
etc. existent depuis bien longtemps, il ny a pas que le peuple élu.
Ne sommes nous pas tous des enfants de Dieu, quil aimerait pareillement quelque soient nos forces et nos faiblesses?
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Quand le verbe se fait chair par Fragonarde
Quand le verbe
se fait chair
en complément
d'objet du désir...
Quand les mots
se font gestes,
et les sujets
se conjuguent présent...
Alors la grammaire
de ces accords décline
une chanson douce
et le tarab nous emporte...
Quand le verbe
se fait chair
en complément
d'objet du désir...
12/01/14
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Turgescence nucléaire par Jules Félix
Tout le monde le sait (ou devrait le savoir : en voilà une formule, quelle est agaçante !), le soleil est une énorme usine à combustion nucléaire. Et sans système de refroidissement.
Avec une différence de taille par rapport à Fukushima, Tchernobyl ou même Creys-Malville : lusine ne fonctionne pas par fission nucléaire (on casse latome duranium) mais par fusion nucléaire, cest-à-dire grosso modo quon fusionne deux noyaux dhydrogène pour en faire de lhélium (mais ça peut se faire aussi avec des atomes plus lourds pour de plus grosses étoiles, avec du carbone et même du fer).
Au réveil, jai la chance de pouvoir admirer les levers du soleil
quand celui-ci se lève au bon moment, et quand le ciel est daccord. Cétait le cas il y a presque trois ans, le mardi 29 mars 2011 où jai pu observer un magnifique lever du soleil à sept heures cinquante-quatre.
Lautre chance, cest que si le ciel était découvert, il était néanmoins rempli dune petite brume opaque qui empêchait léblouissement de lastre roi. Jai donc réalisé quelques clichés vite faits bien faits du soleil et cest quelques minutes plus tard que jai découvert un petit détail, en haut de la boule de feu.
Javais pris en photo des protubérances solaires ! Je naurais jamais cherché à en prendre car je me serais dit que cela aurait été impossible, sans télescope, sans appareil adapté et surtout, sans éclipse totale du soleil. Pourtant, ce sont bien des protubérances solaires que lon peut observer sur mes photos, qui ont été prises à la même minute, ce qui donne une idée de la rapidité du phénomène.
Lever du soleil :
http://minilien.fr/a0ktsz
Ces protubérances sont impressionnantes en vitesse mais aussi en taille. Le diamètre moyen du soleil est de 1,4 million de kilomètres. La longueur de lune des protubérances photographiées fait environ cent cinquante mille kilomètres. Pour faire la comparaison, cela correspond à peu près à onze fois le diamètre de notre bonne vieille Terre ! Cinq cents fois le trajet Paris-Nancy.
Ces flammèches sont assez froides, seulement une dizaine de milliers de degrés Celsius. Un plasma composé dhydrogène et de lhélium formé par fusion dhydrogène. Lhélium a dailleurs eu son nom par référence au soleil (helios en grec).
Ce sont des éruption solaires qui peuvent envoyer jusquà la Terre des particules (on appelle cela le vent solaire), ce qui occasionne de jolis effets lumineux aux pôles magnétiques terrestres, appelés aurores boréales (et australes).
Aurores boréales :
http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=M&id=101815
Car les particules solaires (issues du plasma) sont encore ionisées et ionisent du coup les particules de latmosphère terrestre après avoir suivi les lignes du champ magnétique terrestre. Le flux des particules évacuées par le soleil est important puisque cela correspond à un débit dun million de tonne de mélange dhydrogène et dhélium par seconde et la vitesse des particules est denviron cinq cents kilomètres par seconde.
Je nai jamais eu loccasion dadmirer des aurores boréales (ni australes) qui dhabitude se nichent sur des latitudes entre 65° et 75° (nord ou sud), principalement en Laponie, en Alaska, au Groenland et au nord du Canada (et en Antarctique). Pourtant, parfois, elles "descendent" très bas, et en novembre 2003, certains ont pu en observer
à Belfort !
Et puisquune observation ne suffit pas, je mets également ici quelques photos de la pleine lune qui sest levée le soir du samedi 19 mars 2011 sur la plaine picarde (la dernière pleine lune a eu lieu ce jeudi 16 janvier 2014, jour de pluie à Paris). Un événement qui paraît classique mais en fait, pas aussi habituel que prévu.
Quand elle se lève, le diamètre de la lune est très gros. Vous lavez sûrement déjà remarqué. Et quand elle monte dans le ciel, elle rapetisse. En fait, ce nest quune illusion optique : à lhorizon, la lune est proche déléments dimensionnels palpables comme des maisons, des immeubles etc. et paraît gigantesque mais quand elle sen éloigne, il ny a plus ces éléments de comparaison et perdue dans limmensité du ciel, elle paraît toute petite.
Un bon moyen de rompre cette illusion, cest dobserver le lever de la lune (ou son coucher) en mettant sa tête entre les deux jambes, à lenvers : le cerveau est alors désorienté et ne peut analyser par comparaison (attention cependant de ne pas perdre léquilibre, et évitez cet exercice à proximité dun hôpital psychiatrique).
Néanmoins, ce samedi-là, cétait un peu différent : la lune était réellement plus grosse ! Et même après son lever, même quand elle est montée dans les cieux. Car ce jour-là (la veille de léquinoxe du printemps), la lune navait jamais été aussi près de la Terre depuis dix-neuf ans.
Lever de la lune :
http://minilien.fr/a0ktt0
« On se donne du soleil dans la nuit,
On est comme des enfants éblouis,
On se donne, on se donne
»
http://www.youtube.com/watch?v=Kl-ZyoQFk7c
Liens
Lever du soleil :
http://minilien.fr/a0ktsz
Lever de la lune :
http://minilien.fr/a0ktt0
On se donne, on se donne :
http://www.youtube.com/watch?v=Kl-ZyoQFk7c
Aurores boréales :
http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=M&id=101815
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Pas si solitaire que cela par Annaconte
Il est l'heure. Je suis prêt. Je jette un dernier coup d'oeil dans le miroir et j'éteins le néon. J'ai eu le temps de voir surgir dans le reflet, une ombre. Mais je fais comme si de rien n'était. Je ne vais pas me laisser impressionner.
Dehors les arbres scintillent de perles de pluie. Un souffle de vent et les voilà qui gouttent en petites constellations sur la route. Au loin, la fumée de la briqueterie s'estompe en se dispersant. On dirait un ogre qui ricane en s'évanouissant dans le ciel tendu au-dessus des maisons.
Par la fenêtre, je vérifie que tout aille bien. La voie est libre. Je peux sortir.
Sur le seuil, un oeil énorme bouche le passage. Je m'en doutais. Tous les jours c'est pareil. Je suis bien obligé de le contourner prudemment. Il me regarde d'un air torve. Il suit chacun de mes gestes. Je n'ose pas trop bouger. J'attends. Je profite d' un instant d'inattention de sa part pour déguerpir en courant.
Je n'ai pas fait trois pas dans l'avenue, que je sens une autre présence dans mon dos. On se connaît. J' ai l'habitude.
Cela fait des semaines qu' il me cherche. Je ne sais pas ce qu'il me veut. Il marche derrière moi, au même rythme, il accélère si je cours, il ralentit si je m'arrête. Il disparait quand je me retourne pour lui faire face. Il profite des platanes pour se cacher. Les matins ensoleillés je distingue son ombre maligne sur les pavés. Il croit que je ne le remarque pas.
Ce matin, il est vrai, je ne vois rien. La bruine grise efface tout. Il n'y a plus trace de lui. Cependant je sais qu'il est là. Qu' il colle à mes basques. La façon dont il lorgne vers moi en avançant. Il traîne avec lui des chaussures crottées. Il y a de la boue grasse sur ses talons.
Je le sais car une fois j'ai fait le chemin en sens inverse exprès. Je comptais le surprendre.
Ce jour là, il tirait justement derrière lui aidé d'une ficelle, un pan entier de montagne. Celle de mon paysage familier. De mon village. Une montagne quand même bien connue de tous ici. Normalement impressionnante. Qui n'a pas pour habitude de bouger seule. Comme ça. Au contraire c' est une montagne plutôt tranquille. Eh bien, ce matin là, je vous le jure, il s'était débrouillé pour la tracter jusque devant la maison, en la faisant glisser, jusqu'à la décoller de sa base pour la faire crapahuter jusque dans le jardin ! où elle s'est littéralement affaissée sur elle-même, tremblotante et molle, comme un tas de gelée anglaise, avant de se liquéfier sur la pelouse en un torrent de glaise brune.
Depuis je suis sur mes gardes. Je me méfie. Je ne sors jamais sans quelques munitions et mon couteau suisse, histoire de lui fichtre la peur de sa vie s'il s'en prenait à moi.
Il a certainement à mon égard un plan mauvais. Je ne sais pas ce qu'il mijote.
Dans le ciel, un corbeau tourne au-dessus de ma tête. Il rêve sans doute de s'en prendre à mes cheveux, ou à mes yeux peut-être. Je commence à avoir peur. Ils sont plusieurs à présent à tournoyer en criant. Je remonte mon col. Un coup de vent et sous la bourrasque, la montagne emportée dans l'élan, soudain s'échoue contre la barrière, dans un grand fracas de navire brisé. Il faut que je m'écarte, vite, si je ne veux pas être englouti avec elle.
L' Autre, qui me suit, ne me lâche pas. Il insiste. Il tient bon. Il est accompagné maintenant d'un dragon excité qui crache dans mon dos des éclairs de feu et de l'écume brûlante. Je n'en peux plus. Je voudrais protester. J' entreprends de courir.
C' était sans compter sur cette muraille qui soudain se dresse devant moi et arrête ma course. Et une pluie convulsive ruisselle dans mes yeux. Tant pis, puisqu' il le faut, - car j'avais tout prévu -je sors une grenade. Je dégoupille et la lance en direction du gueux qui me course.
C 'est la dévastation. Mes doigts dégoulinent du sang vermeil du fruit sorti de ma poche.
L' Autre couché en travers d'une allée palpite encore un instant, bouche ouverte.
Je suis sûr qu'il fait semblant.
Dans le ciel, juste au-dessus de ma tête, les nuages enflés se regroupent, comme une armée d'encre noire.
( Abi , Rousseau était-il vraiment parano ? )
"c'est bien grâce aux fantômes que Rousseau imagine autour de lui que son oeuvre peut esquisser les ombres de notre présent".
http://tecfa.unige.ch/proj/rousseau/opinion.htm
ou plus lisible là
http://www.memo.fr/article.asp?ID=JJR_PUB_004
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Je marchais dans ma ville par BARDAMU
Je marchais dans ma ville
Les yeux jusant sur l'inutile
Curs ferraille pneus
Mains grises ventre creux
Tabac poudres et beu
Des puits d'enfance
Où descendent des nains
Aux carnavals des prudences
Ils tendent des zobs trop, fins
À des anges à gros culs
Qui dédaignent les perchoirs
Trouve-moi ce que nous ne cherchons plus
Ma fée d'hivers aux yeux noirs
Et aux astres coquins croquants la seine
Des amicales du vide se mettant en bouteille?
Du soleil à Epinay sur seine ?
Trouve-moi ce que nous ne cherchons plus
Le miaou des PMU pour chats pelés jusquaux z oreilles
Ici le phone est cellulaire et dévore les zinprudents
Qui misent tout sur les miaulements
Les oiseaux les fascinent mais ici sa surveillent
Le vol(e) a une gueule datmosphère
Et le flic est un potamochère
Pas de violence ici enfoui sous des tapis lourds
Mais des cités ouvrières avec de hautes collines creuses et remplies de poussières.
Je suis de cette poussière avec quelques mots pour jardiner..
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Sensuality par Sysy Lovisa
Tout en elle est suggestif, doux, gratifiant, parfois excessif. Elle prend son temps, ralentit, suit ses instincts et goûte la sensualité d'Edoné au quotidien. L'attachement aux plaisirs des sens est son unique religion.
Elle aime chatouiller du bout du nez les pétales de lys. Le duvet nasidoux, tremblant sous les à-coups parfumés de la fleur, anesthésie son âme de picotements nerveux. Tout n'est que frisson.
Elle aime aussi, accroupie sur les draps moelleux, s'enrouler moulée dans les tissus de soie brillante. Veloutes, miroir, onctuosité, douceur, finesse, velours... Tout n'est que soupçon.
Elle aime la richesse du lait gourmand qui glisse sur sa peau. Ses chairs sous le palper-rouler de ses doigts agiles livrent généreusement toute leur grâce pulpe. Tout n'est que tâtons.
Mais ce qu'elle aim' par dessus tout, c'est tremper ses doigts fins dans le chocolat fondu. Il coule le long de sa gorge quand elle fond sa main dégoulinante à sa bouche offerte. C'est bon, divin, moelleux, noir, puissant et crémeux. Tout n'est que passion.
Miss Sysy voue toute sa vie au Royaume des Sens, entre profondeur, suggestion, richesse, séduction, douceur, somptuosité et soie.
Sysy loves Sensuality...
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Qui est diable qui est ange par BARDAMU
Dans le ciel c'est la querelle
Tout nus on les voit les anges
Qui miment les hirondelles
Les rossignols les mésanges
Maladroits et ridicules
Hors de leur décor étrange
Battent des bras et reculent
Trop lourd on les voit les anges
Et les diables pêle-mêle
Durant des siècles s'amusent
Tels les a peints Michel Ange
Rien du tout qui les dérange
Ange diables ils abusent
Tant de regards ils engrangent
De ferventes étincelles
Et des promesses sans ruse
D'admiration éternelle
Qui est diable qui est ange
Nous on s'en moque pardi
Ça fait un sacré mélange
Sous nos plumes mais tant pis
Dans la rue c'est la querelle
De cette ville indocile
Les petit piafs qui s'appellent
Car la vie c'est pas facile
Pour partager la poussière
L'eau des fontaines si belles
Voient venir tout nus les anges
Et les diables pêle-mêle
Sortir la tête des pierres
De la voûte où l'ombre mange
Leur corps pris dans le calcin
Mais il n'y a rien à faire
Car les diables et les anges
Sont partis un beau matin
Pour se battre garnements
A l'aube de leurs chapelles
Aux murs redevenus blancs
Qui est diable et qui est ange
Toi et moi qui s'en soucie
Car tous les deux on s'arrange
Avec les draps de nos lits
Dans les cours c'est la querelle
Entre les piafs et les anges
C'est le printemps qui les appelle
Les moineaux joyeux compères
Ça fait un sacré mélange
Une troupe tout entière
Pour chanter sous les fenêtres
Et pour jeter leurs costumes
Dans les fleuves des gouttières
Mettre de nouvelles plumes
Se vautrer sacré bien-être
Sous les rayons infidèles
Roses ardents et orange
Pas de diables et pas d'anges
Qui tiennent crient les moineaux
Retournez voir Michel Ange
La cour c'est notre château
Qui est diable qui est ange
Nous choisissons toi et moi
Cet incroyable chalenge
D'être les deux à la fois
Dans l'île c'est la querelle
Tout nus on les voit les anges
Et les diables pêle-mêle
Ça fait un sacré mélange
On leur a ôté leurs ailes
Passé des bleus ouvriers
Ahuris ils s'interpellent
Qui leur a fait l'imposture
Au lieu de se chamailler
Comme les piafs de la ville
Insouciants et barbouillés
De fabriquer des voitures
Pourquoi ont-ils donc quitté
Cette fresque où rien ne change
Figés pour l'éternité
Par l'il vert de Michel Ange
En postures immobiles
Dans un ciel préfabriqué
Diables et anges fossiles
Chacun son tour de trimer
Leurs crient les oiseaux de l'île
Qui est diable qui est ange
On s'en moque tous deux
Car sous les voutes étranges
Orange et verte des cieux
Ou nos deux corps se mélangent
Être oiseaux c'est beaucoup mieux.
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POEME EN EQUINOXE par Minos36
Il vint enfin le jour où le calendrier universel
Mit un signe dégalité, comme léquinoxe,
Entre les années passées en ma patrie
Et celles vécues en terre étrangère.
Une question se mit à me tourmenter :
A quantité égale, que devenait la qualité ?
La quantité ne suffisait pas à combler
Les galeries par lexil creusées dans mon esprit.
En ce matin du 4 octobre 1987,
Le soleil dautomne caressait la ville,
Sur la Place Doyen Gosse jattendais
Lénième train pour le pays de lillusion.
Jétais au comble de la mortelle lutte
Que la première langue livrait à la deuxième :
Les mots me trompaient et me ridiculisaient,
Parfois ils mobligeaient à suspendre la course.
Je savais déjà que le monde condamnait
Lamour que je portais à la poésie.
Ceux qui comptaient les jours de mon absence,
Bêtes aux aguets, attendaient mon retour,
Jentendais leur respiration animale
Avant quils me jettent à la figure
Tous mes vers semi-clandestins
Sortis de dessous mon manteau.
Le pain de lamitié nétait pas cuit,
Ils naimaient pas mes vers.
Rien ne pouvait se partager,
Sinon mon amertume et leur indifférence.
Longtemps jai rêvé que mon corps
Soit livré par les courants de la Mort
Sur les plages ioniennes, bercé
Par léternel monologue de la mer.
Ma chair corrompue finira ses jours
Derrière les parapets européens,
Barbelés dressés contre mes mots,
Haine pour mes livres semi-avortés.
Quand viendra le juste crépuscule,
Jirai minstaller à lombre de mon figuier,
Tout près de ma vigne aussi étrangère,
Brûler mes cahiers, mes écrits semi-clandestins,
Et tous les mots qui mont trahi :
Que tout soit cendre et dans les cendres
Mes cendres trouveront enfin la communion
Des poètes morts avec les vivants.
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Bonjour, j'appelle pour l'annonce... par Tambretambre
Cet après midi ma psy a tout résumé en une phrase :
"Vous avez un profil atypique..."
Au moment où elle m'a dit ça, elle s'est transformée en agent immobilier qui faisait me visiter.
Et alors que j'allais la voir pour éclairer mes sous-entendus à moi, elle m'en jetais une pleine brouette à la gueule !
Début de la saynète :
Diagnostique Psymmobilier du "Profil atypique..." :
_ Alors nous y voilà : c'est à dire un peu mal foutu, dans un état pas terrible, néanmoins beau potentiel.
Pas super bien situé, mais dans un quartier en pleine mutation.
De toutes façons l'entrée est protégée par une grille ET un digicode alors on est tranquille !
L'esprit en escalier n'est pas très pratique à emprunter, surtout avec des encombrants, mais ça n'arrive pas tous les jours n'est ce pas...
C'est lumineux, sauf quand il fait gris bien sur...
D'ailleurs, l'eau chaude est solaire, alors quand il fait gris trop longtemps bah... On va à la piscine !
C'est très bien insonorisé par contre !
Grande cuisine, belle hauteur sous plafond ( même s'il est à refaire )...
La salle de bain et la chambre communiquent, vous pourrez faire une très agréable suite parentale.
En revanche pour le moment l'atelier donne dans le salon qui donne dans le vide, mais vous êtes jeunes, vous allez imaginer quelque chose de bien !
D'une manière générale, la structure est bonne, les caves mériteraient d'être un peu mieux ventilées...
Mais une fois la toiture révisée et l'électricité remise à la terre, mais je vous assure : un palace !!!
Alors ?
Qu'est ce qu'on fait ?
Vous le prenez ?
Vous savez "l'atypique" c'est ce qu'on fait de mieux en ce moment vu qu'on a pas de profil " coup de coeur " !
... ( Silence )
_ Euh... Je vais réfléchir...
Fin
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Un vingt huit janvier ...... par THEO1890
Un vingt huit janvier.....
Dehors lhiver enveloppait de son châle pesant
Le village blotti, maisons recroquevillées sur elles-mêmes,
Tels des humains engoncés dans leur manteau usant
Dimages de braves soldats livrés à eux-mêmes.
Dans la demeure, le jour perçait, un jour de janvier
Différent des autres, un jour de félicité sans détour,
Instants de sérénité embrassant laube tant enviée
Et moi du baiser gracieux, à lui je disais mon amour !
La neige au dehors avait saupoudré de ses fins cristaux,
Les arbres du verger, les allées et les hangars des animaux,
Lépais linceul de silence lentement au jour souvrait,
Des feux à la volée sallumaient, le café se réchauffait
Mon aïeul me parlait, me conseillait, menlaçait de son savoir,
Jétais, enfant habité du secret, le remerciant pour son avoir,
Maîtriser et les langues et lâtre, et lhumain, et lhistoire,
De son cur, il me donna lunique trésor du jour notoire.
Aujourdhui encore, à linstar de ce brouillard incertain,
Mon regard se perd dans le limbe argenté des conifères,
Quand vers lau- delà mon âme ivre de lumière et de chant
Sentremêle, elle revoit ce jour de rêve loin de léphémère..
Le_ Colombier_2014_01_28
Images d'une enfance lorraine, blottie dans ce village s'égrenant par ces ruelles disjointes, discontinues, aux approches de voies romaines, aux approches de la langue francique, de traces carolingiennes subtiles, en cette journée symbolique du départ vers l'au- delà de cet Empereur aux multiples images, ce personnage... sur les routes, les traces duquel mon esprit s'enracine, se fourvoie avec le temps, et comme une symbolique pour moi, jour de ma naissance.....
Mais aussi, ce jour où tout me berçait, mon aïeul, dont le geste m'est ancré, comme à l'homme qu'on adoube car il est des nôtres, en partageant avec les autres, les mêmes valeurs, je n'étais qu'un enfant, qu'en ce jour du 28 janvier, en particulier ce jour-là, je devais encore, après un lever matinal, parcourir quelques cinq kilomètres dans la neige - à l'époque elle nous gratifiait de maintes libertés où l'espièglerie n'avait jamais lieu d'être ni de pouvoir... pour rejoindre les bancs de l'Ecole élémentaire... là où mon esprit se nourrissait de savoirs jamais éteints...
Plus tard, un certain 28 janvier aussi, mon père, lui s'en allait subitement , terrassé non pas par le poids des ans, mais d'un seul coup, à jamais sans avoir pu dire au - revoir, il s'en est allé rejoindre les siens, là - bas vers ces lieux où les cendres sont encore autant de souvenirs empreints d'une force exquise et de pouvoir intense.
Son départ était à l'image de sa vie, belle, droite, dure, intense, vraie, juste, sans acrimonie envers quiconque,
C'était un 28 janvier......
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un épicurien? par Ondine73
Ah, les copains d'abord...vraie tranches de vie qui traitent tout en pudeur l'essence même de l'Amitié, tout à mots couverts, véritables messages subliminaux pour qui sait lire les grains de sable au creux des oreilles? Une chanson et un commentaire...les mots ne suffisent pas toujours pour dire la force de ce morceau d'anthologie...(eh oui faut au moins 400 caractères!!!) Pour qui sait déchiffrer le talent de Georges, yahoo!!!! loriotes qui s'en dédit, la lumière peut illuminer davantage cette chanson... et qui sait? un (épi)curieux peut toujours y arriver? Un rêve...
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The have-nots par Helena75
La nuit est glaciale, obscure, sans étoiles. Elle est si immense quelle déborde de la fenêtre.
Du couloir vide, un rai de lumière blême. Je regarde la pendule pendue haut au mur. Tic tac, le temps passe, il ségrène rapidement : déjà 6h30. Dun geste brusque, je rejette lunique couverture posée sur mon corps douloureux. Je suis déjà habillé ou plutôt je ne me suis pas déhabillé.
Cette nuit, jai dormi à peu près, sans coups, sans à-coups et sans cris.
Il fait bon. Des odeurs de café frais et de pain grillé me chatouillent les narines.
Dans peu de temps, après avoir pris un petit déjeuner, ils vont me pousser doucement par-dessus bord, comme hier, comme avant-hier, comme tous les jours. Ils nen ont pas vraiment envie mais ils ne peuvent pas faire autrement. Je les comprends. Certains même, les plus gentils, me sourient.
7h. Je bascule par-dessus le garde-corps (cest vrai, à quoi bon conserver ce corps informe, anonyme, inhumain ?). Le choc avec la surface de la mer est brutal. Comme le cocktail explosif des cachets multicolores à lHP. Comme une claque en pleine figure. Jai mal partout. Leau est glacée. Je tremble de froid, je suis gelé. Jai la tête sous leau. La gorge me brûle. Jai la sensation détouffer. Je remonte lentement. Je tousse, je crache, je vomis. Je nage en eaux troubles, entre deux eaux. Pour combien de temps encore ? Jen ai marre davaler des serpents.
Ce soir je dormirai à labri de piliers bétonnés de grisaille. La nuit tombera glaciale, obscure, sans étoiles. Mordante. Mais léclat du jour me semblera moins tranchant.
http://www.premiere.fr/Bandes-annonces/Video/Au-Bord-du-Monde-Extrait-VF
http://next.liberation.fr/cinema/2014/01/28/dialoguez-avec-le-realisateur-de-au-bord-du-monde_976020
Et pour ceux et celles qui s'intéressent à Bartleby, cette page :
http://www.laviedesidees.fr/Bartleby-le-prefere-des.html
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Le sable de la ville par Sulyvan
Le sable de la ville
Je nageais sans bruit dans le flot,
« La vague aura roulé mes os ». *
L'éclair est vif dans l'orage.
La ville semblable au marécage.
Tombe l'éclair noir à contre-jour
d'une révolte de l'Amour.
Ce vent qui sur les âmes passe
à l'aurore ou au soir agace.
Des rues noires au gris du béton...
L'urbain insignifiant piéton.
L'humain, blême, fade et incolore.
Vague à l'âme miroir et décor.
Flottant de rivage en rivage,
des tristes tropiques sans visage,
aux latitudes occidentales,
personne dans la foule intervalle.
Ils vivent comme des automates.
Ils passent sans rêve tels des primates.
Ils fuient leur temps dans leur sablier.
Ils font un chèque pour les humiliés.
« La Terre est ronde, et ils s'agrippent, au-delà... C'est le vide ». **
" Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être. "
(Max Stirner)
http://www.youtube.com/watch?v=mum8n31e6jc
sulyvan
Le 26 Décembre 2013
*Alphonse de Lamartine « Méditations Poétiques »
Méditation vingt-sixième « Adieu à la Poésie »
( Edition Originale 1823 )
** Gérard Manset « Comme un lego »
.
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Les cheminées du paradis. par Christensem
Blottis sous les arches de la place des Héros, nous sommes quelques uns sur cette terrasse à survivre au froid de l'hiver.
Un minuscule carré de soleil serti entre deux piliers de granit aux allures de cerbères nous sert d'alibi pour paresser au milieu des cafés chauds.
Juste en face, roulant sur l'arrête des toits, le soleil joue à cache-cache au milieu des cheminées.
A ma droite, une demoiselle tente d'échapper à la fraicheur de ses éclipses en basculant régulièrement son siège en arrière.... Tout contre moi.
Le reste du temps, le yeux fermés, elle se balance mollement au rythme de musiques invisibles.
D'humeur galante je tenterais bien de l'aborder, lui sortir quelques mots d'esprit, exciter sa curiosité et laisser mon charme naturel opérer. Mais la probabilité qu'une paire d'oreillettes puisse filtrer mes boniments, me dissuade dans cette tentative.
Peur du ridicule.
Je me contente donc de surveiller la valse des cheminées pour grappiller les quelques miettes d'intimité qu'elle m'offre à chaque fois qu'elle m'effleure.
Pendant les pauses je me contente de crayonner sur un carnet à élastique. Des oiseaux. Des nuées d'oiseaux. Une manière originale de combler le vide, un peu morose et excitant, qui me sépare de mes rencontres.
Je la sens frissonner entre ses écouteurs. L'inclinaison de sa chaise devient vertigineuse.
A petites narines gouter le vent dans ses cheveux.
En sourdine me rassasier au caramel de ses parfums.
Me consumer à cette lente montée du désir.
Et je la vois remuer les lèvres comme pour bénir le retour de l'astre avant de s'éloigner de moi.
Une fois de plus.
De table en table. un clochard qui réclame sa part de survie. Imiter ma voisine et fermer les yeux sur la misère du monde. Au travers des paupières ne voir que la vie en rose.
Le manant en profite lâchement pour me rafler mes Camel.
Je me résigne et patiente en gobant les dernières volutes de ma cigarette... Derniers traits d'union entre moi et la civilisation. Après je ne répond plus de rien... Je retourne à l'état sauvage.
Mais pas question de lâcher la place pour le tabac d'en face.
Une nouvelle cheminée se profile à l'horizon. J'en oublie mes angoisses.
Le vol des pigeons se fait plus lent au dessus de la place. J'enroule mon bonheur renaissant dans les rayures de son pull. Sur le trottoir mouillé, les pas délavés d'un marchand de rêve s'évaporent déjà en grésillant.
J'entre sans bruit dans une nouvelle ère.
Emmitouflé dans mon délire je sens les frémissements de la planète qui vibre sous le pavé.
Je la sens basculer inexorablement sous mes pieds. S'accrocher à mon fauteuil. Ne rien tenter.
Huit milliards de terriens partent à la renverse dans ce tour de manège intersidéral.
Et tout ça, rien que pour moi ! Juste pour qu'une ridicule cheminée vienne au secours de mon destin....
L'inclinaison de son siège est diabolique. La conclusion est imminente.
Elle va me tomber dans les bras. Comme une offrande.
Une faveur de l'astre flamboyant. Légitime renvoi d'ascenseur après des siècles à rançonner les Incas.
Emportés par le vent du soir quelques mèches me taquinent la joue. Des lianes qui tordent le cou à ma pudeur. Je m'immole dans ce brasier inattendu.
Remonter jusqu'aux racines, jusqu'à son délicieux balancement et planter mes crocs dans son épaule...
Et puis... plus rien.
Les yeux clos je tends le cou vers ce vent du nord bien-aimé. Butine quelques flonflons de musique à la française....
J'ouvre les yeux, juste pour la voir s'engouffrer dans l'Audi de son mari.
Ah son mari.
Perdus dans le gris bleu du ciel quelques oiseaux luttent, prisonniers d'un filet invisible et moi je me recroqueville au milieu de cette terrasse immense.
Le va et vient des derniers passants. Un couple qui se presse. Des rires qui s'envolent. Du bonheur sur papier glacé. Des images à mettre en pièces à coup de dents.
Je règle et disparaît dans une bourrasque. Sans un mot. Sans une virgule.
Me retrancher dans ma tanière. Me connecter au miroir aux alouettes. Aux créatures belles comme l'ennui.
Ce soir elle s'appellera Marylou.
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Sur seine par BARDAMU
Ils sont sur des vélos déglingués
Aux allures de vieux chevaux
Multicolore et embringués
Au ramassage des caniveaux
Orpailleur de poubelles
Et aux culs des giro
De policeman antique
La vie est cathodique
Et qu'il brise au marteau
Tzigane zarbi ou romano
Les déflecteurs en poche
Aumône luminophore
Il vend le cuivre tout moche
Tzigane zarbi ou romano
À des marchands aux culs d'amphores
Et pas du tout marteau
La chevelure est noire et la vie réciproque
Nous vivons se dit il une formidable époque
Le courant d'air facile et le rat abondant
A Saint-Denis Nord de seine
Y à de drôles de sirènes
Qui vrillent les tympans
Ici ça sent les feux de camp
La merde et le ressentiment.
Ça expulse ou ça dort c'est selon l'opinion
Les enfants se baignent dans le fleuve en été
Léthé pour indigents
À deux pas il y a le stade de France
Formidable et indifférent ...
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Était-ce mieux "avant" ? par Jules Félix
Eh bien, voici un anniversaire qui ne passe pas inaperçu, le 4 février 2014. Dix ans que Facebook existe dans les esprits. Dix ans que le premier profil Facebook a été créé à Cambridge (dans le Masse-à-chaussettes, pas en Angleterre) et dix ans que son créateur, Mark Zuckerberg, qui à lépoque navait que dix-neuf ans, dirige ce réseau social mondial qui est devenu tentaculaire (tout comme Google). Aujourdhui, Zuckerberg possède près de vingt milliards de dollars et a été le plus jeune milliardaire du monde à lâge de vingt-trois ans (félicitation à lui).
Ce nest quà partir du 26 septembre 2006 que le site est accessible à tout le monde, enfin, presque, aux plus de treize ans, mais cela nempêche pas les enfants de sy inscrire, il suffit juste de changer de date de naissance.
Facebook en 2007 :
http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=63947
http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=65994
Soixante-dix-huit langues sont disponibles, dont le latin, ou encore, le français, qui est arrivé sur les écrans le 10 mars 2008. Il y a actuellement vingt-huit millions dutilisateurs en France.
La barre du milliard dutilisateurs dans le monde a été franchie le 4 octobre 2012. Aujourdhui (plutôt, au 29 janvier 2014), il y a un milliard deux cent trente millions dutilisateurs, sur un total de deux milliards et demi dinternautes que compte le monde. Bref, un taux de 50%. Seulement soixante-sept millions de comptes seraient des fakes.
À comparer avec Twitter (deux cent trente-deux millions), Linkedln (deux cent cinquante-neuf millions) et Viadeo (cinquante-cinq millions), ainsi que QQ (huit cent seize millions : le premier réseau social chinois). Neuf cent quarante-cinq millions ont utilisé Facebook en décembre 2013 avec leur smartphone.
En août 2008, lensemble des utilisateurs ne représentait que cent millions personne, ce qui fait, daprès mes calculs, quen décembre 2016, ça dépassera
les dix milliards dutilisateurs réguliers, dont (forcément) au moins trois milliards de fakes.
Facebook a fait presque huit milliards de dollars de chiffre daffaire en 2013 (essentiellement grâce à la publicité) et au dernier trimestre 2013, cela correspondait à deux dollars quatorze par utilisateur. Il y avait au 31 décembre 2013 près de onze milliards et demi de dollars de trésorerie. Le site emploie près de quatre mille salariés dans onze bureaux américains et dix-huit bureaux à létranger (dont un à Paris) et dégagera un bénéfice probablement supérieur au milliard de dollars pour lannée 2013.
Facebook a déposé aux États-Unis mille trois cent vingt brevets dont sept cent soixante-quatorze déjà enregistrés et à létranger, deux cent quatre-vingt-dix dont quatre-vingt-seize déjà enregistrés, et est en train de racheter six cent cinquante brevets AOL à Microsoft.
En outre, cela fait cinq cents téraoctets (To) supplémentaires à stocker chaque jour. En août 2012, la mémoire de Facebook contenait cent pétaoctets (Po), soit cent mille téraoctets.
Bref, ce site est devenu une véritable institution, celle de lhistoire personnelle de tout le monde, plus ou moins ouverte au reste de la planète. Il ne restera plus quà assurer le service après-vie, en mettant une croix près du nom et en plaçant le profil dans une sorte de cimetière virtuel géant lorsque lheure sera venue.
En juin 2013, une grave faille de sécurité des données privées a fait découvrir que ses propres contacts pouvaient devenir les pires ennemis dans le domaine de la vie privée. Ainsi, lorsquun utilisateur charge son carnet dadresses, chacune de ces adresses reste indépendamment du profil du propriétaire de ces coordonnées. Si bien que des données privées peuvent être fournies au site contre la volonté des premiers concernés à cause de la négligence damis ou de relations (email, téléphone, adresse postale etc.).
Tout est expliqué ici :
http://packetstormsecurity.com/news/view/22713/Facebook-Where-Your-Friends-Are-Your-Worst-Enemies.hml
Certains ont certainement déjà dû recevoir une demande pour sinscrire sur le site (du reste, dautres réseaux sociaux font de même). Tout est fait comme si cétait un message personnel mûrement réfléchi de lexpéditeur, alors quil nen est rien, lexpéditeur ne sachant même pas quil a envoyé de tels messages.
Mais les intrusions dans la vie privée sont bien plus nombreuses quon pourrait limaginer.
Ainsi, rien que le bouton (débile car puéril à mon sens) "Jaime" présent depuis février 2009 sur de nombreux sites Internet (en particulier les grands médias) permet à Facebook de connaître le comportement dinternautes qui ne sont pas forcément inscrits sur le site.
Cette intrusion est telle que le Land du Schleswig-Holstein avait imposé le 20 août 2011 à tous les sites Internet hébergés dans la région de retirer ce bouton, considérant quil était contraire aux lois sur la protection des données privées (par exemple, le fait quuntel ait lu tel article à telles date et heure).
En tout dans le monde, il y a eu mille cent trente milliards de "Jaime" en quatre ans, et le rythme est de plus de quatre milliards et demi de "Jaime" par jour ! En France, chaque utilisateur a environ cent soixante-dix-sept amis, et presque deux milliards de "Jaime" sont cliqués chaque mois.
La Commission nationale de linformatique et des libertés qui, depuis 1978 en France, surveille avec attention tous les risques dempiètement sur les libertés privées, a juste encouragé les utilisateurs à faire gaffe (notamment à propos de la géolocalisation couplée à lutilisation dun smartphone, possible en France depuis le 30 septembre 2010) : « Dans la mesure où vous pouvez indiquer votre position à tout moment, le premier risque est de dévoiler trop dinformations sur vous. Par exemple, publier sa localisation au cours de la journée peut conduire à dévoiler aux cambrioleurs potentiels vos horaires de présence ainsi que votre adresse. Il faut garder à lesprit que lorsque vous ajoutez un nouveau lieu, celui-ci sera accessible à lensemble des membres de Facebook et quil sera compliqué de le supprimer. Il faut donc éviter dy faire figurer des informations personnelles » (cest un avis rendu le 20 octobre 2010).
Malgré cette grave et angoissante mainmise dune entreprise privée (américaine) sur des informations très personnelles, il y a toujours un nombre croissant pour venir sy agglutiner, avec un réel potentiel de développement en Asie (en Inde entre autres), hors la Chine pour qui cest presque interdit (seulement quatre cent mille utilisateurs en 2011) et qui a ses propres réseaux sociaux comme QQ, créé en 1999, QZone, créé en 2005, ou encore Sina Weibo, le Twitter chinois, considéré comme la seule source dinformation sociale et culturelle des Chinois, créé en 2010 (réseaux qui peuvent, eux aussi, aider à organiser des manifestations ou des grèves illégales, voir mon com sur Foxconn).
Foxconn :
http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=109147
Certes, à côté des inconvénients, il y a un grand avantage, celui de la facilité de pouvoir échanger des nouvelles à tout son petit environnement social parfois éclaté dans le monde, sans nécessité déchanger des messages personnels à chaque ami. Et pourtant, je trouve justement que les relations bilatérales sont les plus constructives et les plus savoureuses.
Pour finir, une information capitale.
Selon les plus perspicaces des archéologues, le site pointscommuns serait plus vieux que facebook : des pages profils auraient été découvertes datant de lautomne 2003.
Étonnant, non ?!
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Sois le plus souvent silencieux, ne dis que ce qui est nécessaire et en peu de mots (Epictète) par Abicyclette
Je rêve dun mot, un seul, qui pourrait tout dompter parce quil dirait tout de cet instant, parce quil le contiendrait intégralement : ce calme illusoire, ce goût dans la bouche et cette anxiété aux entrailles, ces doutes à vibrations sourdes, ce gris doù goutte à goutte une vie réglée qui pourtant ne mène - où ? - personne nest là pour le dire, ni parent, ni ami, ni thérapeute, alors je rêve dun mot, dun seul, qui suffirait à désigner parfaitement cet instant, ne serait-ce que pour larrimer au réel (comme cest peu demander !), et pourtant je nai jamais été capable de circonscrire à un simple point lécheveau incompréhensible, les dislocations filamenteuses qui suintent autour de mon centre (ce centre que je mapproprie et dont je me demande s'il n'est pas factice) le calme illusoire, le goût dans la bouche et lanxiété aux entrailles, jessaye au moins de chercher le mot, fixant peu à peu tous ces trucs, ces machins, ce bric-à-brac de moi-même, constituant par là une phrase éclose du mot rêvé comme un ver sortant dune pomme quil prétendrait ensuite incorporer entièrement - ce pourquoi la phrase sallonge sans mesure, une logorrhée tortillant sous mes doigts, je ne peux plus me résoudre à y mettre un terme - alors je continue à écrire pour ne pas abdiquer en cours de route, pour ne pas rester une fois encore dans la camisole de cette hébétude qui suit les renoncements, et cest ainsi que la phrase ne cesse plus de tourner autour du mot rêvé, ce simple mot quil suffirait déructer une bonne fois pour savoir quau moins, en cet instant jai conquis ma fixité, je poursuis en laissant choir sur la page tous les autres mots - les mots vains, les mots sans poids, les mots stériles - qui viennent la grossir sans arrêt, mais qui ne gonflent quune phrase se perdant en chemin, des flocons tombent sur sa pente enneigée, on ne distingue plus ni le pourquoi ni le comment, on ny retrouve plus rien du rêve qui la fait naître, et pourtant ça doit faire des décennies que je le cherche, des décennies à le sentir si central mais si inabordable jai cru parfois en devenir marteau - cest pourquoi jai commencé il y a peu à tenter de le cerner par lécrit, et voilà une nouvelle tentative, bien quà chaque fois je me sois fourvoyé dans des culs-de-sac, des dilutions, des artifices, des tangentes, et pire : des lieux communs, et aussi quelles autres stupidités dont je nai même pas conscience !, et plus encore maintenant où je suis entraîné dans cette phrase comme dans une déclivité de plus en plus raide, dévalant vers quelque chose de terrible, une avalanche dinanités qui emporteront tout, ma raison la première, alors que langoisse insinue plus que jamais ce goût dans ma bouche, cette anxiété dans mes tripes, cette peur sur ma nuque, et le « que puis-je faire à présent ? », oui que reste-t-il à faire quand tout contrôle est perdu, pas un muscle ne bouge mais la sueur perle partout, cest langoisse qui me prend en son entière possession, oui que faire si ce nest y mettre un point et même trois, pour tenter den finir sans en finir, en quémander la suspension...
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