Dans lantre de ma ville, au beau milieu de lile
En plein dans le grésil des mannequins sans fil
À têtes de cartons ont une idée géniale
Ils viennent douvrir un centre commercial
Sous ses plafonds bidon et entrepeurnerial
La vendeuse est joviale La carte bleue péniale
Il na rien à espérer dans ce ciel marron
Lodeur à un destin et on vidange les rayons
Ici même la musique a un air de coupable
Elle sacem ou pas aux rythmes des comptables
Les vigiles vous scannent et ont toujours les crocs
Ils sont chelou barrés et se prêtent 1 cerveau
Quils laissent le soir aux frais fumer dans lentrepôt !
Avant de souffler un à un les néons du repos
Les comptables comptent et recomptent les lingots
Les caissières z'elles leurs découverts et leurs agios
Ici il ny a que la peine qui passe facile
Les portiques qui bip
Lamour et puis le reste docile
Se planquent sous les zips
Centre commercial par BARDAMU
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Chez ouam par BARDAMU
En bas de chez ouam
Y'a un bordel mais très peux de dames
En bas de chez ouam
Y'a d'la capuches mais monogame
En bas de chez ouam
Sans fafs ça visite Amsterdam
En bas de chez ouam
Sans tafs y'a des infâmes
En bas de chez ouam
Y'a d'la boulettes pour le quidam
En bas de chez ouam
Y'a du poulets à la webcam
En bas de chez ouam
Ça porte des guns ça porte des lames
En bas de chez ouam
Le bien le mal y sont bigames
En bas de chez ouam
Ils ont les crocs sans l'amalgame
En bas de chez ouam..
Y'a d'la zermi sur toute la game
En bas de chez ouam
Cest le neuf trois cest pas Paname
Ça crame souvent sur le macadam
En bas de chez ouam
Il y a des curs il y a des âmes
Qui espèrent des jours nouveaux
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Flavescence dorée par Jules Félix
Nétant ni un amateur ni un consommateur de vin, je ne suis pas porté à défendre les viticulteurs et encore moins les négociants de vins, dautant plus je peux mesurer les effets ravageurs de lalcoolisme. Pourtant, il y en a un que jaimerais défendre parce quil est victime dune sorte de logique bureaucratique implacable.
En effet, Emmanuel Giboulot, viticulteur de cinquante-deux ans, se retrouve dans le box des accusés au tribunal correctionnel de Dijon ce lundi 24 février 2014 après-midi. Lenjeu nest pas mince pour lui puisquil risque six mois de prison et trente mille euros damende.
Ce quon lui reproche ?
De ne pas avoir pulvériser des pesticides sur ses vignes près de Beaune, en Bourgogne. Sa production correspond à peu près à trente-huit mille bouteilles par an de treize vins différents.
Larrêté préfectoral numéro 322 du 7 juin 2013 avait rendu obligatoire cette pulvérisation par prévention contre la flavescence dorée, une maladie grave et contagieuse de la vigne. Et ce viticulteur avait refusé de faire ce traitement préventif car il la considérait inutile. Il a reçu déjà plus de quatre cent mille signatures de soutien par une pétition et trente-cinq mille soutiens sur facebook.
Pourquoi ce traitement préventif est inutile mais pire, dangereux ? Parce que le viticulteur avait combattu cette maladie par dautres armes, plus compatibles avec le respect de lenvironnement. La pratique du bio dans la maison familiale date de quarante-cinq ans. Cela fait trente ans que le viticulteur pratique lui-même cette forme de viticulture.
Il considère que lobligation de traitement massif nétait pas justifié en Côte dOr car on ny a détecté que trois cas liés à des greffes sans foyer de contagion.
Emmanuel Giboulot reste raisonnable et nest pas un jusquau-boutiste : « Moi, je ne suis pas casse-cou. Si demain, on a un foyer qui explose près de chez nous, daccord. Mais il faut que ça se justifie ». Il refuse même dattaquer ses collègues qui pulvérisent massivement des pesticides : « Je nai jamais eu une attitude de frondeur vis-à-vis de mes collègues. Cest par une prise de conscience individuelle que les choses peuvent évoluer, et en aucun cas tel leader qui va donner la direction. Il ne sagit pas de stigmatiser les uns ou les autres ».
Pour lui, il y a dautres possibilités pour éviter la flavescence dorée : « Lidée, cest de mettre en uvre un ensemble de choses pour éviter que la maladie ne se développe. (
) Par exemple, on laisse les contours [des vignes] enherbés, on ne les tond plus. Ce sont des idées qui sont véhiculées par la biodynamie, où on parle souvent de rythmes, daller au bout dun cycle. On dit notamment que cest important quil y ait des fleurs dans lenvironnement ».
En effet, les prédateurs des parasites mangent du pollen autour des vignes. Autant donc les attirer pour éliminer les scaphoideus titanus (cicadelles de la vigne), des insectes vecteurs qui transportent la méchante bactérie phytoplasmique responsable de la flavescence dorée.
Pour Emmanuel Giboulot, les insecticides ne sont pas efficaces et peuvent être particulièrement dangereux à lhomme : « Jai des témoignages de gens à Sauternes qui traitent quatre fois par an et ils ont toujours de la flavescence, toujours de la cicadelle. Et limpact sur lenvironnement et la santé ? Il y a des couples qui narrivent pas à avoir denfant. Les médecins disent : "Changez de région si vous voulez avoir des enfants" ».
Il sinterroge aussi sur le pouvoir du ministre de lAgriculture, Stéphane Le Foll, prêt à favoriser lagroécologie : « On a un ministre qui a une vision courageuse sur lagriculture, mais derrière, rien nest mis en place sérieusement. Les services dÉtat, ladministration, restent campés sur leurs positions. (
) Ou on considère que le ministre est fourbe et sait très bien ce qui se passe derrière, ou effectivement, il narrive pas à faire passer le message ». Jai une petite idée personnelle sur lhypothèse à privilégier !
Le problème dun traitement chimique massif, cest quon casse les équilibres biologiques : on tue la cicadelle mais comme cest aussi un prédateur dacariens, les vignerons sont obligés de faire deux autres traitements insecticides pour éliminer les acariens. De plus, linsecticide le moins polluant détruit les abeilles.
Après avoir demandé devant deux cents personnes ce quon risquait de ne pas faire le traitement, le viticulteur a été contrôlé le 30 juillet 2013. Il a été convoqué au commissariat de Beaune le 5 octobre 2013, puis chez le substitut du procureur de Dijon le 12 novembre 2013. Son procès commence le lundi 24 février 2014 à treize heures trente.
(Source : Nouvel Obs).
Larrêté préfectoral du 7 juin 2013 :
http://minilien.fr/a0o0uu
La convocation :
http://www.bastamag.net/IMP/png/edeefede_51200x1.png
La lutte bio :
http://minilien.fr/a0o0uv
Une thèse remarquable sur linsecte suceur :
http://www.theses.fr/2010BOR21771/abes
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Apprivoisement.... par THEO1890
Apprivoisement
.
Que de conciliabules liés, déliés de par le temps fleuri,
Que d'élans de ton coeur vers ces doux rêves
Enchevêtrés dans ce labyrinthe de vie endormi,
Et dont l'âme ne souffre ni de répit ni de trêve..
Mes mains aux tiennes unies, par ce firmament
Qui nous apostrophe et nous ensorcelle,
Qu'il est divin ce sourire à l'orée de ce serment
Plein d'extase dans ta démarche de jouvencelle
Le passé saigne encore de mille meurtrissures ,
Ses traces se disséminent comme ces pétales
Dans le cours du ruisseau où ta commissure
Aux lèvres se détache, sur ton regard s'étale...
Comme autant d'envies par ce matin estival
Ton corps se libère et s'éprend de fous désirs
Ensevelis, cachés, couvés , tel un festival
Tu en fais un langoureux artifice de plaisir....
La nature nous enlace, nos corps épris
Notre paradis dont l'antre est fécond ,
S'enhardit de ces cris d'enfants non appris
Auxquels l'étreinte du temps nous répond...
Le_Colombier_2014_02_14
Ecritures, écritures comme celles du jardin des caresses où l'esprit transporté dans les rêves cueille les fleurs aux pétales enchanteresses...
Douceurs d'une vie, où parler n'est point salutaire, où les simagrées d'autrui sont d'absurdes émanations incantatoires, en mal de racines....
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Empreintes d'une Muse... par THEO1890
Empreintes d'une Muse,
Des rivières de sentiments mêlés,
Aux désirs des corps enlacés,
Font chavirer lêtre et la raison
Vers cette quête dautres horizons.
Lâme est aux strophes enfantines,
Elle se joue de la diatribe autoritaire
Prise dans lélan des lèvres mutines,
Elle sémoustille de rêves salutaires,
De baisers tels des vertiges subtils,
Aux doux calices et aux folles passions,
Où lexaltation du moi encore juvénile,
Nous emporte vers le sublime de lémotion.
Transe du jour où le murmure
Des mots se devine, dans les curs
Sinscrit en espérance dune épure,
A laube dun ciel aux accents de bonheur.
Paris_Rue_Mademoiselle_2014_02_14
Ecrit et publié en ce jour de la Saint Valentin !!!!
Que les serments soient vérité, que les mots ne soient exempts de folles passions, que les conciliabules soient saveurs exquises , que les parfums soient de jasmins, de roses , de pervenches, de tulipes, de renoncules, de bleuets, disséminés dans l'alcôve où le souffle des phrases soient attendris par le timbre délicat de ta voix...
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La chanson des égarés par BARDAMU
Les égarés croisés sont faits comment ?
En blés en herbe à tous les vents
Sans tuteurs, cest merveilles
Poussent dru comme des champignons
De la bêtise jusquaux oreilles
En sérions-nous les compagnons ?
Souvent tordus souvent cabots
Et aimant faire le beau
Se regardant... ils bandent
Cest bien en eux quils sont heureux
Ils broutent dans leurs champs herbeux
Mais jamais pour Fernande..
Sassoupissant et se carrant
Les pieds dans leurs foins odorants
Hochant leurs têtes
Ils fientes et l'odeur sans pareille
Poursuivant sa besogne leurs ouvrent le sommeil
Lennui s'inquiète
Pressés de saluer le bel avril
Au sein doux sous le grésil
Ils effeuillent des feuilles maigres
Mais sachant leurs curs d'hivers
Toutes les filles regardent de travers
Leurs pommes aigres....
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En quête d'amour... par Lilianeandree200
J'ai assisté hier à la pièce de théâtre "Norma Jean" adaptée par John Arnold du roman "Blonde" écrit par Joyce Carol Oates.
John Arnold définit sa pièce comme un conte moderne qui n'est pas de fée loin de là... Les partitions de chaque acteur étant le reflet d'un caractère, d'une pensée d'un désir, d'une thématique, se déclinant à travers plusieurs rôles.
Sur scène, évoluent cinq actrices, sept acteurs et le metteur en scène qui se trouve dans le public et qui intervient également au cours de la pièce. Ce qui lui confère un caractère tout à fait novateur inattendu. Le jeu des comédiens est rapide, léger, enlevé, extrêmement physique. Les tableaux, les décors, les costumes, les sons, la musique, tout est rythmé, orchestré, les situations s'enchaînent à merveille.
Le fond de la pièce est tragique avec cependant beaucoup de situations cocasses qui font sourire ou même rire parfois.
On découvre Blonde à travers quatre âges de sa vie ; à 6 ans tiraillée entre sa mère et sa grand'mère, à la recherche de son père et cherchant son identité.
L'état de santé de la mère nécessitant le placement de la petite Norma Jean, elle vit quelques années dans un orphelinat puis dans une famille d'accueil qui, de peur qu'elle ne se retrouve enceinte, la marie à dix-sept ans.
Le jeune mari la photographie dans leur intimité et fait prendre conscience à la jeune épousée de son corps harmonieux convoité par d'autres hommes...
Puis après un premier divorce, elle pose nue pour des calendriers pour la modique somme de cinquante dollars.
Enfin, jeune actrice, puis star, statut qui la conduira à sa chute après différents mariages ou liaisons notamment avec Di Maggio, A. Miller, les frères Kennedy, Zanuck.
"Le combat acharné qu'elle a dû livrer dès ses premières années, sa survie d'abord, puis sa vie à laquelle elle cherchait à donner un sens à travers l'amour, son désir éperdu d'être mère, la fatalité ou le destin lui interdisant l'accès à une vie simple pour la conduire dans la cage de la gloire, et la réduire au statut peu enviable d'icône sexuelle et finalement la mort comme échappée ultime"
Elle a été formatée par des hommes pour le regard des hommes, pas seulement... Au cours de sa descente aux enfers, on réalise à quel point elle a été utilisée pour servir les fantasmes des hommes et enrichir les producteurs.
Je suis sortie, complètement bouleversée, après trois heures de spectacle intense, dur, violent, dérangeant, qui interpelle, car il engage une réflexion pour des êtres vulnérables que nous sommes quant à cette quête d'amour qui nous mène parfois sur des chemins tortueux.
Certaines situations nous ramènent à notre propre questionnement et montrent bien ce que les femmes sont capables de faire, d'accepter, d'endurer, même, au nom de l'amour, sans parler toutefois de célébrité, de dépendance à l'alcool ou à la drogue...
Me vient soudain une interrogation : si Norma Jean -Marilyn Monroe- avait été mère, aurait-elle été réconciliée avec la vie ?
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SI TELLE FUT LA VIE ( suite et fin) par Minos36
A laube qui souriait à peine
Une pêche volée sans malice.
La journée sannonçait
Nonchalante et chaleureuse.
Si telle fut la vie
Le suc amer de lexil
Dans les vastes villes
Aux toits rouges.
Sous les ailes fermées de la nuit
Les femmes aux longues jambes,
Aux cuisses si blanches !
Mon corps chavirait
Et je damnais mon âme.
Si telle fut la vie
.
Le dialogue avec les astres,
Les caresses de la Voie Lactée.
Une étoile obstinée
A indiquer le Sud.
Il avait navigué
De Crète à Chypre
Par une nuit d'été magique :
Il avait bu le silence de la mer
Et écouté les mots des étoiles.
Si telle fut la vie
Ces femmes en noir,
Regard baissé,
Gestes lents
Comme berceuses anciennes.
Si telle fut la vie
Cette terre
De jeunesse marine,
Une île sans port.
Si telle fut la vie
Ces retours nocturnes,
Ni rencontre, ni fête.
Les tombes obscures
Dévorées par loubli.
Si telle fut la vie
Si telle fut la vie
.
Que tombent toutes les étoiles,
Quelles soient larmes de diamant
Des hommes sans cur
Refusant de pleurer
Sur leurs crimes séculaires.
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Je suis par BARDAMU
Je suis un voilier aux voiles rouges
Sang je suis un voilier sans équipage
Je suis un voilier sans capitaine
Sans gloire de mes virées lointaines et
Sans cargaison de Louis dor et dalcools
Brulants Je suis un voilier sans trophées
Sans Tanagra dargile sacré
Volées dans les temples sans idoles
Je suis un voilier aux voiles rouges
Sang Guidé par le vol au gré des iles
De cent cormorans noirs et lustrés
Comme la perle de bronze à loreille
Du marin mort qui memporte gracile
Et fier à travers les criques sauvages
Où les nuits de lune japparais
Soudain rougeoyant de mes voilures
Et comme un drapeau ivre sans
Pays sans idoles sans capitaine
Sans sacrifices sans trésors je vais
Enfoncer ma coque noire dans
Le ventre bleu doux profond de lile
Déchirer sa toison goémons de baisers
Fougueux je suis un voilier aux voiles
Rouge sang je porte parure
Sur moi et comme cent cormorans
Navigant de front de lune
Pendue tel un jonc dor à loreille
De tous les marins morts Je suis une
Escouade de voiliers rouges et
Noirs Venant dormir contre son corps
Offrant à nos chants de volupté
La douce révolte et la liberté
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Invasion et raison par Jules Félix
Atmosphère de nudité sans contrainte qui règne dans ces lieux : « Cest lété toute lannée et la vie sans slip. Cette vie comprend la mer et la plage. On entend toujours la musique. Là, cest la fête chaque jour. Le vent souffle et on peut faire du surf, se dorer au soleil ou bien danser dans la mer. Lessentiel, cest quici, on peut ne rien faire si on le souhaite ou faire tout ce quon désire. Ce monde inventé est peuplé non pas par de tristes vieux mais par de joyeux fainéants bronzés qui ne veulent pas dire adieu à lenfance. »
Sur la plage de Popivka, à trente kilomètres dEupatoria, tous les ans en juillet et août, près de cent cinquante mille touristes, des fêtards surtout russes, la jeunesse dorée de Russie, dansent comme des fous autour de centaines de disc jockey russes ou étrangers, sur une dizaine de pistes de danse, les femmes les seins à lair, voire le derrière à lair..
http://minilien.fr/a0o16u
Ces images de fiesta risquent lété prochain de nêtre quun lointain souvenir et vont peut-être laisser place à une séquence un peu plus militaire. Popivka se trouve sur la côté occidentale de la Crimée.
Deux millions dhabitants, vingt-six mille kilomètres carré. Petite presquîle de rien du tout faisant le lien entre la Mer dAzov et la Mer Noire. Lieu de villégiature pour lancienne nomenklatura. Le tourisme représente près dun tiers de léconomie avec trois millions de touristes par an. La région autonome est russe mais formellement ukrainienne.
Des troupes russes se sont mobilisées en Russie mais aussi à Sébastopol et à Simféropol, occupant les aéroports des deux villes de Crimée. Le risque est donc bien un conflit armé entre lUkraine maïdanienne et la Russie.
Arsen Avakov, le ministre ukrainien de lIntérieur, a violemment protesté le matin du vendredi 28 février 2014 : « Je considère que ce qui sest passé est une invasion armée et une occupation en violation des accords et des règlements internationaux ».
Alors, en lisant cette phrase un peu belliqueuse, je me suis dit, ce vendredi matin, quil y avait pourtant une logique à la sécession de la Crimée. La Crimée na jamais était vraiment ukrainienne. Elle a juste été cédée pour convenance personnelle à lUkraine en 1954 à une époque où ces États (Ukraine, Russie) nétaient que de grandes provinces de lUnion soviétique. Aujourdhui, il y a 60% de Russes, 25% dUkrainiens et 12% de Tatars. La quasi-totalité de la population parle le russe.
Vu les intérêts stratégiques de la Russie, cela paraît assez évident que Poutine ne lâchera jamais la Crimée. La Russie a déjà encouragé la sécession de lOssétie du Nord (en Géorgie) et de lAbkhazie (aussi en Géorgie) avec une occupation militaire russe de longue durée.
Mais la différence avec la Crimée, cest que lOssétie du Nord ne compte que soixante-dix mille habitants dont seulement moins de 30% de Géorgiens, et lAbkahzie deux cent quinze mille habitants dont seulement 20% de Géorgiens.
La Crimée est bien plus importante aux yeux de la Russie. LUkraine avait déjà accordé un statut de république autonome pour éviter des revendications russes trop poussées mais il serait illusoire de croire que la Crimée nest pas russe.
En clair, les pays de lUnion européenne seraient bien inspirés de prendre acte de la composition démographique de la Crimée et daccepter la sécession inéluctable de la Crimée avant quil ny ait un futur bain de sang, au même titre que lindépendance du Kosovo (incluse dans la Serbie) ou même celle du Sud-Soudan (chrétien) par rapport au nord (musulman). Ou même lindépendance de la Slovaquie et (au début de la guerre de lex-Yougoslavie), lindépendance de la Slovénie.
Il serait même intelligent que les dirigeants européens réussissent à convaincre les nouveaux dirigeants ukrainiens (pro-européens) de céder la Crimée en échange dune reconnaissance de leur gouvernement par Moscou qui semble pour linstant soutenir Ianoukovitch qui se proclame toujours Président de lUkraine.
Cela pourrait même engager une situation favorable pour que soit réglé un autre problème qui ennuient autant les Russes, que les Ukrainiens et les Roumains (donc lUnion européenne).
Une autre enclave a effectivement fait sécession en été 1992 un peu plus près de lEurope, sans lappui ni le soutien de la Russie, la Transnistrie, sur la bande orientale de la Moldavie. La Moldavie était une ancienne république de lUnion soviétique devenue indépendante et qui est localisée entre la Roumanie et lUkraine.
Officiellement, cet État fantoche se fait appeler "République moldave du Dniestr" et arbore sur son drapeau rouge et vert la faucille et le marteau (des nostalgiques). Elle compte cinq cent cinquante-cinq mille habitants dont à peu près un tiers de Russes, un tiers de Moldaves et un tiers dUkrainiens, plus quelques Polonais dans le nord.
Un référendum en Transnistrie a demandé le 17 septembre 2006 le rattachement à la Russie avec 97% des votants. Des partis moldaves souhaitent au contraire une union avec la Roumanie. Le 11 avril 2008 à Tighina (la capitale de la Transnistrie) a eu lieu une rencontre au sommet entre les deux Présidents, tous les deux communistes, Vladimir Voronine (de la Moldavie) et Igor Smirnov (de la Transnistrie), mais les discussions nont pas abouti.
Bref, tout ce quil y a entre la Roumanie/Pologne et la Russie repose sur des braises encore très chaudes de lincertitude historique.
Après lex-Yougoslavie, lex-Union soviétique vingt après ?
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A toi par Cypou
A toi
Ce soir les larmes de mon cur pleurent.
Avant quelle ne séchappe vers toi sur un nid de satin
jai envie de te faire une confidence.
Je la connais bien et au son de sa voix avant quelle ne me lécrive
jai compris quelle taimait.
Les mots de tendresse à ton égard ne sont pas trompeurs
quand ils sortent de la bouche dune femme belle comme une enfant.
Jamais elle na menti ; jamais nous nous sommes menti.
Neuf mois cest court ; la St Gabin na pas attendu la St Valentin
pour vous réunir, prémices a une belle histoire damour vrai
comme elle aime ; comme nous aimons.
Les histoires damour ne finissent mal que quand nous pensons
que lautre nous appartient et ne lui donnons pas la liberté.
Le fait que tu comprennes notre relation me laisse à penser
que les qualificatifs élogieux a ton encontre reflètent une profonde réalité.
Comme moi seul lamour passion a fait vibrer son cur
jusqu'à ce jour
.et depuis toujours.
Elle a la sensibilité des femmes pures
comme leau des torrents tournoyant telle une danseuse de flamenco.
Le cristal de ses yeux te parlera qui du soleil ou de la pluie
mais toujours de la pureté de lamour.
Rose blanche à tes pieds elle saura te faire vibrer
même si le ciel est gris je te lassure.
Nhumecte que le bord de ses lèvres et garde toi bien de plus
à moins que les gouttes de pluie
ne soient celles dun orage ou éclairs dans la nuit
seraient, pour vous deux, étincelles pour la vie.
Ce doux mot que jemployais pour la qualifier rime en elle.
Elle pense que les amants comme toi il ny en a pas ribambelle
Alors
prends bien soin delle.
Cypou le 25/02/2014
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Gitans par VANY04
Gitans
Qu'en t'es parti Gitan
Tu as laissé seulement
Une voiture en morceaux
T'as pris des chaises de bambou
Ta guitare de rien du tout
T'as mis le vent sous ta peau
T'as caressé les oiseaux
T'as caressé les oiseaux.....
T'as mis des pierres sur le feu
Les femmes aux longs cheveux
ont tout lavé dans les seaux
Séché le linge sur des buissons
Sur les paniers de roseaux
Et caressé les oiseaux, et caressé les oiseaux......
où allait-tu ?
A part les flaques de boue
Et quelques traces de roues
Tu n'as rien voulu laisser
T'as mis ta fierté gitane
Aux rideaux des caravanes
Comme des drapeaux pliés
T'as caressé les oiseaux, caressé les oiseaux
Ou allais-tu ?
J'ai peur des lumières des villes
Des grandes maisons immobiles
Des jardins bâtis tout autour
J'ai peur qu'on emmène d'office
Au bout du fusil des milices
Les enfants de notre amour
Ils traitent nos filles de voleuses
Du fond de leurs maisons peureuses
Pleines de chiens de combat
Ils attachent leurs volailles
Ils surveillent leurs ferrailles
On ne se ressemble pas....
Y'a un panneau depuis
Stationnement interdit
Comme s'il y avait eu la peste
T'as plus qu'à chercher ailleurs
Des gens qui auront moins peur
En espérant qu'il en reste
Et caresser les oiseaux !
Paroles et musique de Francis Cabrel
Extrait de l'album "Photos de Voyages"
http://www.youtube.com/watch?v=bds-rtMRgYI
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Gyro bleu par BARDAMU
Les gyro blancs les gyro bleus
Éclairent le noir de nos yeux
Les gyro blancs les gyro bleus
Déboulent quand y'a pas le feu !
Les gyro blancs les gyro bleus
Z' inondent nos banlieues
Trois petits tours et cest pas mieux..
Les gyro blancs les gyro bleus
Comme les étoiles ont fait un vu
Ça vire au noir, mais pas aux cieux !
Les gyro noirs les gyro bleus
Ça vous bavures tout un milieu...
Ça agit mal et ça pense peu
Les gyro nazes les giro bleus
Cest des poètes, mais en graveleux
Ça vous flash ball surtout les gueux
Les gyro morts les gyro bleus
Ça rigole bien c'est giboyeux..
Cest plein sans fafs dans nos banlieues
Les gyro blancs les gyro bleus
Faut pas s'y fier c'est pas des bleus
Trois petits tours et tous crayeux
Les gyro blancs les gyro bleus
Ils retournent aux pieux les croustilleux...
...........Trois petits tours
.. Et cest pas mieux.
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Pour ne pas revenir par BARDAMU
Doù venez-vous mes souveraines, vous avez des vêtements de couleurs volés des tissus de noce des arcs en ciel en fête. Dans les trépidations de ma vie carabossé mon cur donné, jeté aux fées, jévite les chemins déjà frayés un cur un peu dégrafé. Jai avalé jai avalés des kilomètres des kilomètres de papiers, des soupes lourdes confectionnées par des faiseurs détoiles, mauvais soupiers .
Oui doù que vous veniez vous aurez des fontaines et des billes dargents déshabillant vos mains. Des chevaux déposant la lenteur à vos pieds.
Des arbres enfin porteurs de bonnes nouvelles des lampes endiablés des traines dhirondelles.
Des grands ballons aux haillons légers. Nulle trace de vos pieds sur les sentiers austères les tours dun noir linceul, vous évite les pieds sur terre.
Sur les sommets faits pour des fous des lacs solitaires et les champs roux .
Car doù que vous veniez vous aurez des palais de brume suspendus à des bambous dansant.
Des chrysalides de corail où renaitront les matins maitres des équipages. Navires au large de lourd tapis carmin que jamais locéan ne recouvrira de goémons. Des vendanges dilots tout incandescents ou vous saurez sirènes
Pour ne pas revenir.
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Brûler de l'intérieur par Reinette88
La mécanique du cur est si forte qu'elle en abîme les rouages du corps.
J'ai souvenir de danses du corps qui se sont épuisées par le renoncement face au dysfonctionnement.
J'ai vu le regard d'hommes déçus, frustrés mais silencieux, ravalant leur honte ou souvent leur totale incompréhension « mais pourquoi cela ne marche pas, j'ai tellement envie de toi ?».
Avec tendresse et persévérance je m'attardais à chaque endroits de sursauts pour nourrir le plus minime plaisir, cherchant peut être à effacer la rancur d'un échec de jouissance avéré. Ce qui me sautait aux yeux c'était cette tristesse profonde, cette retenue d'homme avec la peur évidente de n'être plus, de ne plus savoir. La violence, parfois avec laquelle l'homme pouvait se battre pour libérer ce volcan me surprenait, et en même temps je la ressentais jusque dans mon âme.
Ces hommes me donnent envie de pleurer, me donne envie d'être une fée...
Ce soir j'ai eu cette douce impression d'avoir des ailes et de guider cet homme vers mon envol.
Rien en lui ne laissait percevoir sa blessure intérieure.
Encore un, qui l'amour éteint,
les enfants arrachés,
pris en otage par un matriarcat abusif,
se découvre en homme anéanti.
D'apparence solide,
dans le désir de liberté sexuelle,
de moments sans contrainte
et pourtant tellement en souffrance, au fond.
Ces papas en retrait qu'on a mis sur le bas côté,
les considérant si peu,
considérant tellement la souffrance de la mère,
comme si au poids de l'amour du parent il y avait une différence.
Et ce soir, tout ça me saute aux yeux.
La mécanique du cur abîme les rouages du corps,
le cerveau abuse de sa toute puissance pour déglinguer une érection, une sensation, une émotion...
Il me regarde et à peine mes lèvres posées sur sa bouche il m'empoigne et me possède de ses baisers. Je ne peux que me laisser glisser, ses mains ferment ma liberté comme un désir absolu que je sois totale, que je sois à lui. Alors que son excitation me comble, je l'imagine comme une voiture en furie, il est prêt à défoncer des portes presque ouvertes et moi obligée de calmer un moteur qui déraille. Ses doigts s'acharnent et jouent les remplaçants, j'ai mal. Un arrêt, un café.
Il est là le torse bombé, face à la cafetière, en se disant encore une fois sans doute « je dois y arriver, cette fois ». Je le regarde debout à moitié débraillé, il crane, rien ne semble transparaître mais les épaules basses, le regard ailleurs, je devine son mal être.
Puis l'homme affronte,
au diable le café,
intenses sont nos regards,
mes gestes arrogants, provocants
réveillent nos sens.
Nous nous offrons l'un à l'autre,
violemment, il s'écroule sur moi,
sa voix s'éraille
et de sa bouche à mon oreille il avoue avoir depuis longtemps perdu sa libération...
Ce soir je suis une fée et il me dit « merci », nos corps se sont acceptés, il est satisfait mais encore tellement surpris qu'il ne sait être heureux. Jusque dans son sommeil il se glissera en moi, nous jouirons encore quelquefois...que les hommes sont fragiles et les femmes redoutables, cet homme m'a donné envie d'être douce.
Ah si j'étais une vraie fée je vous en dirai des choses...
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Elle dit que... par La Loba
Endormi sur elle, tu étais en train de rêver. Tu viens de t'éveiller sous ses caresses. Elle te demande à quoi tu rêvais. Tu ne sais plus. Elle s'agrippe à toi, toute entière. Elle dit qu'elle est bien, là, comme cela, serrée contre toi. Elle dit que c'est bon. Elle dit que jamais elle n'a été aussi bien. Que jamais cela n'est arrivé....Qu' elle n' a jamais ressenti aussi fort et si précisément cette impression de vague en elle. Elle dit qu' elle a été comme emportée. Qu'elle a été aspirée. Qu'elle s'est noyée. Que c'était bien. Cette sensation de disparaître totalement. Et en même temps d' exister, bien sûr. Ses mots dilatés coulent dans ton oreille tendue, et tu recueilles presque religieusement son souffle rauque : elle cherche à reprendre sa respiration, on dirait qu'elle suffoque. Elle dit qu'elle a envie de te dire. Elle dit qu'elle veut que tu comprennes. Ce que cela fait d'être une femme entre tes bras, entre tes cuisses. Elle dit qu' elle aime te savoir plongé en elle. Loin. Elle dit que c'est important. Qu ' elle a envie d'être comblée. Tournée, retournée. Labourée. Inondée. Remplie. Elle accumule les mots. Elle continue de dire qu'elle veut te sentir là. C'est important pour elle. Elle veut que tu le saches. Elle dit qu'elle est bien. Qu'elle est comme en apesanteur. Elle flotte. Elle lévite. Elle ne tient qu'à un fil et à tes bras qui l'encerclent. Sinon elle pourrait s'élever dans les airs et filer, filer jusqu'aux étoiles. Heureusement que tu la retiens, entre tes bras. Elle dit qu'elle est heureuse que tu la serres. Si fort. Elle respire ton cou. Elle dit qu'elle aime ton odeur, ta sueur, ta peau. Elle le redit : qu'elle aime ta peau. Elle lèche un peu ton oreille et dit que tu es salé. Comme la mer. Elle te dit qu' elle a failli mourir. Dans ce plaisir. Que ce plaisir c'est à toi qu'elle le doit. Elle te dit presque merci. Elle ferme les yeux et tu la regardes. On dirait qu'elle dort. Mais elle dit que non elle ne dort pas. Qu'elle ne doit pas dormir. Elle dit qu'elle veut profiter de toi. De ton odeur, de ta peau, de tout toi. Ne pas s'endormir. Surtout. Elle veut rester éveillée. Et rester comme cela. Vous deux. Imbriqués l'un dans l'autre. Mélangés. Elle te dit ne de pas bouger. Surtout. De rester là, qu'elle te sente encore. Qu' elle puisse te garder contre elle encore un peu. Elle dit qu'elle a peur de te perdre. Que tu la laisses. Tu dis que non. Que tu ne l'abandonneras jamais. Elle te demande de lui embrasser les paupières. Et tu embrasses ses paupières. Elle te demande de caresser le bout de ses seins. Tu dis que sa peau est douce. Elle dit qu'elle a besoin de toi. Qu'elle te veut. Elle te demande si tu le sais. Si tu la crois. Si tu en es sûr. Si tu comprends à quel point. Tu lui dis que oui. Elle dit que la vague revient, qu'elle a envie, là, tout de suite. Que cela monte en elle, dans son ventre. Elle te réclame. Elle bouge ses reins. Tu la sens s'avancer. Lascive. Elle ondule et se tortille. Elle s'ouvre. Et toi tu la regardes. Elle te dit, en criant cette fois, elle te dit que c'est bien elle cette femme, nue, impudique, qui s'offre, là, et qui t'appelle...Elle veut que tu la prennes. Que tu la possèdes. Tout de suite. Elle se rapproche. Elle mange ta bouche. Fiévreuse, elle t'embrasse goulûment. Elle a envie de sombrer. De tomber, de tomber, tomber. Elle veut que tu sombres avec elle.
C'était un peu, une tentative...
.... A la manière de........ Gao Xingjian Prix Nobel de Littérature
La Montagne de l' Ame (Editions de l'Aube 1995)
http://www.dailymotion.com/video/xkk4g0_mika-elle-me-dit-clip-officiel_music
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Nos déduits par Fragonarde
Un peu acrestée
mon baut ribaud,
par ce de vous lire,
j'estoies farfouillée.
Sans vergonde vous voliez
me mignonner, me lutiner
vous m'ennortiez à m'escambiller
à beluter bacheleureusement.
Gaudie de vos frisques parlements
à me donoyer ainsi je bubajalloies
je fantasie adonc, destourbée, j'ardroies.
Je me languis de nos déduits,
pour vous mes badiguoinces.
Votre musarde alangourie
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L'étrange pianiste de la gare de l'Est par Abicyclette
Sans presque remarquer la proximité du piano, dont elle jouait hier vers 8h30, jattendais la mise à quai de mon train, les yeux alternativement baissés sur les pages d « Austerlitz », le fascinant roman de W.G. Sebald, et levés en direction des non moins fascinants nouveaux panneaux daffichage électroniques.
Très en avance sur lhoraire, lui tournant le dos de trois-quarts, je métais adossé à lun des piliers soutenant la large voûte de verre, tandis quelle enfonçait, sur un rythme rébarbatif, les accords monotones dune quelconque chanson de variété, ainsi que nimporte quel quidam ayant suivi un entrainement minimal aurait pu le faire.
Mais, à la différence des habituels braillards qui témoignent de lintensité de leurs épanchements en bucheronnant livoire, elle faisait cela très doucement.
Les sons se diluaient instantanément dans le grand hall, si bien quà deux mètres on ny pensait déjà plus.
Dailleurs personne ne se souciait delle et pour ma part je ne lui ai prêté que très peu dattention, étonné seulement de ces longs gants de laine noire dont elle navait pas jugé utile de se déshabiller.
Le soir, à mon retour, pas moins de 11 heures plus tard, une fois libéré du flot banlieusard filtré par les portails automatiques, japerçus à nouveau les longs gants noirs qui flottaient à la surface des touches, et, scansion imperturbable, ces mêmes accords rébarbatifs - ou peut-être en était-ce dautres ? - sévaporant doucement, toujours à la limite de leffacement, fondus dans la nébuleuse des bruits du monde enveloppant les gens pressés.
Comme jen étais, je neus encore quun vague regard pour sa silhouette.
Labsurde motricité citadine empêchant la curiosité de vivre davantage quune éphémère mavait poussé sur le chemin qui, chaque jour, menfonce littéralement sous terre, mais pourtant je ne pus stopper durant le trajet du métro lidée un peu désagréable - et stupide- que linamovible pianiste ne révélait quune farce ratée ne voulant pas finir, une comédie sans objet faute de spectateurs, une ornementation postiche frauduleusement vissée sur une banquette, à la manière du joueur déchec de Maelzel, le fameux automate décrit dans la nouvelle dEdgar Poe.
Alors, le lendemain, qui est ce matin même, une étrange impatience teintée dappréhension me fait monter lescalator puis obliquer vers les voies - pour vérifier ! et, après le vif pincement au cur que na pas manqué de produire la surprise espérée, je suis maintenant en train de la noter sur mon carnet :
« -Un manteau de laine vert foncé à gros carrés noirs boutonné jusquau col, massive enveloppe dun corps tout à la fois rigide et affaissé »
« - Un grand sac à main en plastique rose, passé en bandoulière, presque transparent (où, une seconde, jessaye absurdement de distinguer sil contient des partitions) »
« - Un béret de laine chiné, posé de biais sur le haut du crâne, couvrant la pointe dune oreille anormalement développée, une oreille à la M. Spoke»
« - Dissociée des tissus, comme aux jointures dun patchwork, la peau dun visage sans âge, au teint indéfinissable, grisâtre et cireux, les traits inexpressifs, aussi fastidieux que la musique, le nez long comme une larme de chandelle »
« - Un regard trouble, chassieux qui semble figé sur le mouvement des gants (par concentration ? hébétude ?) les fameux gants de laine trop longs, aplatis aux extrémités - ce pourquoi les doigts semblent flotter au dessus de linstrument, et la sensation pénible que leurs dernières phalanges furent impitoyablement écrabouillées lors dun accident affreux»
« - Dédaignée, elle ne se soucie ni des gens, ni du temps»
« Questions : Depuis quand moisit-elle ici ? Lavais-je auparavant négligée ? Est-ce un rituel quelle accomplit ? Y a-t-il un asile daliénés à proximité ? La maniaque qui sinstalle ainsi dans un va-et vient permanent y cherche-t-elle, paradoxalement, sa fixité ?»
Mais je délaisse bientôt mon crayon, peu à peu engourdi, fondant à présent dans ces insipides accords, lesquels se déroulent, imperturbables, comme se déroulent, imperturbables, sauf en cas de grève ou de conditions climatiques inadaptées, la litanie des départ et des arrivées rythmant ce lieu depuis des lustres 9h01 Meaux, 9h25 Strasbourg, 9h50 Francfort, 12h42 Metz, 13h30 Château-Thierry, 14h07 Stuttgart, 18h50 Reims, 19h13 Munich, 20h02 Provins, 22h10 Verdun
- avec son cortège de routines, de joies, de fatigues, de chagrins, despoirs, de retrouvailles, de mouchoirs agités et de larmes de crocodile, ainsi quen dautres temps les départs au front, les adieux provisoires ou définitifs, et, aux heures les plus noires, pour notre plus grande douleur et notre plus grande honte, ces déportations vers lest des juifs raflés par Vichy, enfants, parents, familles entières je flotte dans ces accords qui se dissolvent doucement et inexorablement comme nous finirons tous par nous dissoudre doucement et inexorablement dans le temps et les mémoires.
La folle aux phalanges écrasées ânonne un refrain populaire dans le brouhaha dune gare, plus que jamais le monde semble impossible à comprendre, aussi faut-il modestement me contenter de lhabiter.
A côté de linstrument, une borne SNCF placée pour loccasion indique : « Aimez-vous lopération pianos en gares ? Si oui, dites-nous pourquoi. »
Ce que je fais.
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Tu me manques ! par JANUS72
P'tit taureau de Toulouse,
Dix ans déjà d'absence.
Me laissant à mon blues,
Le beau verbe en carence.
Il reste tes comptines,
Coups de gueule et de poings,
Cette gouaille, ta bobine,
Oeil vif, sourire en coin.
Toi là-haut, tu fais l'beau,
Pour toujours en partance,
Pieds rythmant le tempo,
Jeux de mots, tout balance.
Magicien de la rime,
Jazz, Bossa ou Afrique
Transportés jusqu'aux cimes,
Comme Colomb l'Amérique.
Je n'ai pas ta plume d'ange,
Toute ta sagacité !
Et le Montblanc exsangue,
Je te fais rigoler.
Toi l'intellectruelle,
Artisan en beaux mots,
Chansongs de Tautavel.....
Monsieur Claude Nougaro.
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Regain de jeunesse... par THEO1890
Regain de jeunesse,
Comme jadis au temps de ma verdure,
Ce soir, je fais le mur,
Je quitte tout ce qui me reste,
Je fuis ce monde comme la peste.
Et, loin de tous ces regards,
Loin de tes yeux noyés de brouillard,
Je vois ce soir, Madeleine
Couchée près de ma Seine.
Penser à ce passé, à ce bonheur,
Notre bonheur gravé dans la langueur,
Je me souviens cétait un samedi,
Les rues étaient pleines de vie,
Et les artères de notre village
Etaient gonflées de paroles sages.
Oui, jétais avec ce vieux Martin,
Tu te souviens, il faisait les lignes de la main.
Jétais près de lui, presquindifférent,
Soudain comme un coup de vent
Tu effeuillas mes yeux de ton regard,
Je me souviens, tes yeux noyés de brouillard.
Un chat noir à mes pieds ronronnait
..
Notre amour, déjà nous enchaînait
Un amour violent, plein dorage
Un amour de gosse sauvage
.
Et le soir, jétais près du pont,
Jétais, sans le vouloir, un vagabond
Laissant loin de ma vie
Mes rêves et ma fantaisie,
Hélas, ce temps jadis est lointain
Lorsquheureux , tu as pris ma main,
Tendrement , tu las embrassée
..
Paris_1974_10_28
Ecrit sur les berges de la Seine, près du Pont Mirabeau
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