Toujours dans la ligne de ce que j'avais écrit sur la recherche identitaire familiale, voici un petit article de Cyril Hofstein que j'ai envie de vous faire partager ....
Fasciné par l'oeuvre de Hergé, le psychanalyste Serge Tisseron a fini par découvrir le secret de la famille du grand dessinateur belge à partir de la seule étude des albums de Tintin.
Une analyse confirmée depuis grâce à la publication par Thierry Smolderen et Pierre Sterckx d'archives et de documents jusque là inconnus dans Hergé, portrait biographique.
Selon Serge Tisseron, qui a écrit notamment Tintin et le secret d'Hergé, un mystère lie l'ensemble des aventures du reporter: celui de la souffrance d'un garçon non reconnu par son géniteur, un homme illustre. " Cette histoire dans l'histoire, explique Serge Tisseron, Hergé l'entrecroise avec celles de ses personnages. En effet, Alexis Rémi, le père d'Hergé, est né de père inconnu. De plus, il avait un frère jumeau Léon. Les études et les vêtements des deux enfants, élevés dans une famille modeste, ont cependant été financés par une mystérieuse aristocrate vivant dans un château..." Dans ce contexte, la Castafiore représentait ainsi, à la fois la comtesse et la propre grand mère d'Hergé, Marie Dewigne, les deux gardiennes du secret. Les Dupond incarneraient Alexis et Léon, son père et son oncle. Tintin, Tournesol et Haddock symboliseraient les trois aspects de la personnalité d'Hergé. Confrontés au secret familial, comme un enfant fragile et aventureux, Tintin s'efforce seul de trouver la clé de toutes les énigmes, Haddock flanche et sombre dans l'alcool; Tournesol se replie sur lui même dans la surdité et la solitude de son travail. Un seul personnage en trois dimensions, façonné par le silence assourdissant d'un non dit familial.
Intéressant non?
Ciel mes racines.... par Warikaduna
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Un rêve de rêve par Sulyvan
Un rêve de rêve
Je te vis une fois
une seule fois !
C'était un minuit
de vendanges tardives...
Hors du plein orbe de la lune
qui comme ton âme
s'élevant
traçait un chemin rapide
au haut du ciel
tombait de soie voile de lumière
quiétude et élan
calme de sommeil...
Mille roses
s'élevaient dans un jardin enchanté
où nul vent n'osait bouger
si ce n'est
sur la pointe des pieds
L'odorante âme de ces roses
en retour
rendaient de la lumière d'Amour
sur ce par terre
apaisé
par toi et par la poésie de ta présence
tout de noir habillée sur un lit d'oiseau-du-paradis
Sous les étoiles
voute unie électrifiée
les jours
ne sont que rêves...
L'espoir s'enfuit dans les nuits !
Ce que l'on voit
ce qui paraît
n'est qu'un rêve dans un rêve.
Je reste sur la rumeur
de ce rivage
dans ce flot tourmenté
à la main des grains de sable d'Or
je rêve
ton corps calme
ouvert au souffle de mon âme
mon cur enivré
ta poésie
me prend sous les étoiles
la rosée du ciel
s'élève en respiration douce
au-dessus de l'océan saphir
de notre Monde rouge
nos corps en un
malgré le nuage de l'orage
tu existes dans l'air rose
tu inspires ma joie turquoise
comme dans un rêve de rêve
éveillé
http://www.youtube.com/watch?v=fC_OgQnf7Qs
http://www.youtube.com/watch?v=s-jGrVV44KI
http://www.youtube.com/watch?v=lB3CPDNeHdY
sulyvan
Le 23 Juin 2014
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🐙 🐙 🐙 🐙 🐙 (POULPES) par Rosa_Bonheur
Bonjour Martinam
aujourd'hui je publie un commentaire pour toi seule sur ton mail.
Depuis que la Fantaisie avait quitté Cholon (grenier alimentaire de Saïgon) la ville traînait en longueur entre les rizières et les plantations, il n'y avait guère que le bazar qui était animé par le commerce local.
La Fantaisie était un petit magasin à la vitrine respirant la joie de vivre, pleine de fleurs, mimosas asiatiques, lilas précieux aux longues et douces pétales blanches.
Au milieu, il y avait un simple menu écrit sur un parchemin qui déclinait des prestations d'humour avec un tarif en Dong.
A l'époque le Dong n'avait pas dévalué comme maintenant , alors un simple blague était à 3 Dongs.
Ou Piastre Indochinoise; ( Piastre de commerce)qui était la monnaie utilisée dans l'Indochine française. (c'est moi qui le rajoute)
La gérante, Martinam, en avait écrit des centaines sur des rouleaux de papier de riz, en les calligraphiant à l'encre noire des poulpes que les pécheurs ramenaient par dizaines de kilo tous les matins au marché.
Ce matin , Martinam , décida d'aller renouveler son stock d'encre, elle sortit du magasin en abaissant la pancarte, « fermé pour cause de poulpe », puis elle prit sa bicyclette, pour aller au marché.
Hélas en arrivant , elle vit un attroupement , avec des pancartes brandies par une foule surexcitée.
« Halte au massacre des poulpes »
Le cur battant elle s'approcha, et demanda à un vieux chinois au sourire édenté ce qu'il se passait.
« Les céphalopodes sont interdits sur le territoire désormais, pour cause de trafic illicite de ventouse »
« Que voulez-vous dire Dc Ming ? » Elle venait de reconnaître son interlocuteur qui était client chez elle de temps à autre.
« Les ventouses séchées sont aphrodisiaques et depuis que l'on a découvert cela, les hommes en font une consommation démesurée, au point que la production nationale dans les usines a accusé une baisse considérable, moins 20 %, les maternités ne désemplissent pas, on manque de tout , du lait, de protéines, les bébés grossissent, dévorent tout, ils s'entassent dans les poussettes par 5, la multiplication des poussettes crée des embouteillages monstrueux entre Cholon et Saïgon, bloquant les passages à niveau »
« Non !! Incroyable »
« Et si Madame Martinam, et les acheteurs de poulpe, ou de toute partie de cet animal sont mis à l'amende, et dans bien de cas mis en prison »
« Oh mon Dieu c'est Pagode ! Je vais devoir fermer mon magasin par manque de matières premières »
Martinam , rentra en catastrophe , baissa le rideau et fit son maigre bagage, et juste avant d'éteindre la télé, elle vit un reportage sur la chaîne française internationale.
« Ici Jean Michel Calamar, qui vous parle en direct de la dune du Pilat, ou la plage vient d'être envahie par des centaines de milliers de céphalopodes ; les scientifiques expliquent qu'à cause du réchauffement climatique et du fait que tous les gouvernements asiatiques ont interdit sa consommation et sa pêche, la surpopulation des animaux les a obligés à émigrer , ils sont passés par bancs entiers par le canal de Suez en provoquant son ensablement et l'arrêt des voies navigables. Ils ont traversé la méditerranée, contourné l'Espagne et le Portugal pour converger ici , au pied du Pilat, où pouvez-voir que les flots bouillonnent sous l'afflux de ces animaux »
« Jean Michel estce que les autorités ont pris des décisions pour lutter contre cette invasion ? »
« En effet, devant la catastrophe écologique et touristique, et il faut bien le dire économique, puisqu'à l'heure ou je vous parle, le prix du litre d'encre s'est effondrée de plus 90 %, les autorités françaises ont décrété qu'il fallait relancer la consommation d'encre pour tenter de faire remonter les cours et font appel à tous les spécialistes mondiaux de l'écriture à la plume de Calamar »
Martinam n'en cru pas ses oreilles..
Et c'est ainsi qu'un mois après , elle planta son panneau « La Fente-Asia » dans une baraque en bord de mer dans le bassin d'Arcachon, elle avait un peu changé le nom pour faire plus d'accroche.
Pendant que Cholon s'enfonçait dans la déprime ayant perdu le sens de l'humour, la joie de vivre revint au grand galop dans la région Atantique et on voyait souvent Martina entourée de ses potes en train de plonger dans les vagues de l'océan en rigolant, dès que l'ambiance baissait un peu , Martina sortait une bonne blague asiatique, sa dernière qui avait un gros succès était :
Quelle est la différence entre un Mandarin et une Mandarine » ? Les Mandarins tirent la tronche depuis que je suis partie et les Mandarines s'en tapent une tranche.
Son commerce devenant florissant , Martinam se dit qu'elle devrait chercher un compagnon pour l'aider à organiser la diffusion de ses blagues, elle sinscrit sur un site de rencontre « poulpe-commun.com » et c'est là qu'elle prit contact avec un internaute au pseudo bizarre « peche-au-logis » à qui elle raconta son histoire de manière brève.
Comme il n'y avait pas beaucoup de choses dans ce qu'elle lui avait raconté, il décida de recoller les morceaux et de lui soumettre le roman de sa vie revu et revisité.
Évidemment , elle ne fut pas d'accord, mais elle était tombé sur un petit gars né à Marrakech, ville rose à la porte du désert où sur la place principale, la place Djema El Fna, les conteurs Berbères , accroupis et entourés de la foule, racontent des histoires depuis la nuit des temps.
Qu'est-ce qu'un conte ? C'est une histoire qui unit des images entre elles.
Les photographes connaissent bien cela, une situation, un contraste et une lumière donne une image qui raconte une histoire en un seul cliché.
Les peintres qui font du collage aussi, en rassemblant des objets entre eux et y tissant un lien invisible qui fait naître l'idée d'un autre conte.
Voilà je te l'offre ce commentaire , et je te prie de croire que j'ai souvent ri en l'écrivant.
Amitiés
G
Effectivement je suis très touchée de cette adorable attention, cher G, j'ai bien ri (riz aussi) Que j'ai choisi l'option de le partager avec la communauté PCC.
Cette annonce de ma page (revue et corrigée) est tellement plus jolie et poétique :)
THANKS, Thanks et Bisousxxxxxx
Ma mère a beaucoup ri, également, elle t'a trouvé "épatant" G
Déclarée en mairie de Saïgon- Cholon (Viêt-Nam; le 13 mai 1955
Je devais m'appeler Ingeborg...en premier prénom...Ouchhh, je l'ai échappé belle !
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le chien par Pivert
Cela fait des années qu'un chien loup traîne dans le quartier. Il est vieux, perclus de rhumatismes, presque aveugle. Il passe et repasse jour après jour. Sans bruit. Indifférent. Solitaire.
Hier, en traversant le faubourg, une voiture l'a percuté. Le chien n'a pas crié. Il s'est couché et puis il est mort. Le type de la voiture est descendu, l'a saisi dans ses bras, et remonté en voiture et ils ont disparu. Fin de l'histoire.
Le chien ne viendra plus...
Nos luttes partent en fumée.
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Essaouira par A-lundi
le temps est à la neige,
le souffle lent,
assis sur ses talons,
il ne pense à rien,
regarde le ciel blanc,
comme un trait noir un
tracé de fusain,
lesprit vidé peu à
peu se peuple
dentre sa tendre
enfance et lici
demain, une voix
tracée doublis, de
mesures, une substance
étonnante parcourt
sa moelle épinière ;
le temps est à lété,
le souffle court,
étendu sur lherbe
ses yeux noirs pris dans le
ciel bleu, il dévisage
les quadrilles des avions
partant pour les orients
et les fumets des villes,
des vies oui, des vies ! quil dit,
et cest toute une chanson
qui danse en lui, un trait chaud
nourri, un ton de sanguine
aux confins des terres arganes
un charisme sur ses lèvres
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ORANGE! par Vraiedevraie69
« Demain, c'est dimanche. Toute la journée c'est dimanche. »
Aujourd'hui je reprends la phrase de George à Martha ( Qui a peur de Virginia Woolf » , pièce de théâtre d'Edward Albee, Acte III) :
« Aujourd'hui, c'est dimanche. Toute la journée c'est dimanche »
Qu'importent les jours, les nuits, les heures tourmentées, passés à se déchirer, se maudire , traquer et se reprocher ces infâmes impuissances, ces défaillances indignes de mon être qui se dérobe au sublime.
« - Infâme !
- Non, une femme ! » répond mon âme, rappelée à l' exclusivement féminin.
L'importance de la légèreté, du mouvement vif et rapide surprend devant la glace un sourire diablotin. Je tends mes mains aux longs ongles ovales et pâles.
Un short rose épouse mes hanches et mon ventre.
Un caraco en mousseline rouge sang étoffe en mille vaguelettes de plis mon buste à jamais adolescent.
Indomptables, mes courts cheveux bouclent et rebouclent de la frange à l'occiput.
Voilà mon portrait devant le miroir.
Allonger d'un trait noir l'angle des yeux.
Ombrer en estompant les paupières.
Illuminer l'arc des sourcils d'un voile pastel.
Dessiner les lèvres comme deux parenthèses qui s'étirent à volonté.
Rougir la bouche qui soudain s'anime comme un cur battant.
Sourire, enfin sourire à ce double qui me sourit, m'amuse tous les matins et chantonne :
« C'est exclusivement féminin ».
Aujourd'hui c'est dimanche. Dimanche, toute la journée.
Dimanche dans toute son immensité.
Dimanche dans toute son intensité.
Dimanche, blanc de ciel d'orage sans le moindre souffle.
Dimanche blanc, vaste comme une feuille blanche.
Et j'inscris du pinceau deux traits épais, l'un rouge, l'autre orange.
L'un, rouge sang qui gicle en toute impudence.
L'autre, acide comme un feu de braise sous la langue.
J'étale le métal en fusion sur mes ongles
Je laque, je lisse l'incendie strident avec application
Dix doigts resplendissent à la lumière de ma lampe, s'irisent insensés et s'élancent.
Ma chair se fond et s'enchante, s'épand dans l'air chaud de ce dimanche.
- Dis ?
- Oui...
- C'est dimanche ?
- Oui, toute la journée.
"Exclusivement féminin":
http://www.youtube.com/watch?v=1QhDtTp95zQ
"Qui a peur de Virginia Woolf?":
http://www.youtube.com/watch?v=nInE5TITzE8
"Une femme est une femme":
http://www.youtube.com/watch?v=fiQuBvA5D2s
Ultra-Orange et Emmanuelle :
http://www.youtube.com/watch?v=1t5JEn-TkH0
V.V .
vernie ORANGE
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one par Petit_pont
First time we meet, first time we love
indeed a star shined o'er us
your memories in nite and guests
angels do feel much confidence
In such awareness of living
let us see the last of such a departure
of a so strange piece of culture
shining toward a day present
we've lost our abondant Innocent
we've seen many crowd of strangers
to themselves, and this angers
we suffer so as hosted griefs
I do not hate, but do not tell
the one is graduated from hell
and one is you, the one to tell
what here are we the ones to dwell
To Lisa
Essai de traduction mesurée :
UN
Première rencontre, premier amour
vraiment une étoile a brillé sur nous
tes mémoires en nuit et, invités
les anges éprouvent plus de confiance
En un tel soucis de vivre
voyons le dernier d'un départ
d'une si étrange partie de culture
brillant vers un jour présent
nous avons perdu notre riche Innoçent
vu de nombreuses foules d'étrangers
à eux-mêmes, et ces colères
nous les souffrons telles des chagrins hébergés
je ne hais point, mais je ne dis
que l'un est diplômé de l'enfer
et on est vous, seul à dire
ce qu'ici nous sommes ceux qui demeurent
A Lisa
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Le monopole de la tristesse par Fragonarde
Parce que tu crois être seule à être triste ? Mais ma pauvre fille, tu n'as pas le monopole de la tristesse. Chacun fait comme il peut, avec ce qu'il trimbale comme valises ... et ça saméliore pas en vieillissant.
Que veux tu que je te dise ?
On en est tous là à apprendre à faire avec parce que, de toutes façons, sinon ça se fait sans toi. Alors tu peux bien rester un temps sur le trottoir mais au final tu devras courir encore plus vite pour rejoindre les autres dans cette course effrénée dont l'arrivée se rapproche inexorablement, même si aucun n'en sortira gagnant.
Simplement l'envie quand même de rester dans la course le plus longtemps possible et puis sans trop manger de ronds de carotte si possible. On nous a foutu ça en tête, un droit au bonheur, qu'on ne peut s'empêcher de désirer voire réclamer si on n'a pas son du. Pourtant rien ne dit qu'on y a droit, c'est un peu la loterie ou alors le destin, et t'auras beau l'appeler comme tu veux ça change rien à rien.
Souvent d'ailleurs tu t'en rends compte quand il est passé, parce que franchement quand tu le vis t'as autre chose à faire que l'analyser, tu t'y complais et c'est bien mieux comme cela.
Après...ben après ça dure pas c'est sur, enfin pas souvent et là tu te remets à ramer et à douter. Ça s'appelle vivre ma fille ! Avec ses fluctuations qui virent souvent vers le bas mais quand même chacun peut extraire quelques pics de paradis.
Parfois on se dit que ça vaut tous les caniveaux, parfois non, qu'il aurait mieux fallu ne pas risquer, s'enterrer avant l'heure pour pas souffrir. Rester à l'abri de s'exposer même si c'est sur qu'à l'ombre le paysage sera plus terne. C'est un choix antinomique et incompréhensible pour celui qui fait le choix opposé.
Ça veut pas dire que celui qui se protège déguste pas à sa manière, de sa peur à oser, de sa paralysie, des droits qu'il s'impose, qui l'emprisonne et l'englue dans ses désirs refoulés.
Allez va, va t'asseoir quelques minutes sur le rebord du trottoir mais traîne pas trop, ça serait con, ta vie t'attend, laisse là pas filer.
http://www.youtube.com/watch?v=cbVVesaQ96Y
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* par Valaam
Tante Gertrude,
j'ai bien reçu ta carte et ton étoile veuve . Puisque ça fait six ans que tu uses de ton étoilage unique, et que je ne suis plus le seul à en bénéficier, je te suggère un nouveau loisir : la corbeille .
Dedans, tu mettras mes pauvres textos bâclés, ceux des autres, des liens vers la détestation ultime dont tu es familière, et aussi le soucis de ruiner la vie des autres en ton esprit caducq .
De même, merci des rumeurs à étiquettes sur mon dos, ici et ailleurs, puisque j'ai du changer de téléphone pour que tu ne me narres plus tes exploits parisiens .
Eh, oui, on s'en fout de tout ça ! N'étant ici que pour l'échange comme beaucoup, tu auras confondu sans doute ce mot avec un autre en isme, et tes isthmes ne nous regardent pas ... ni de loin, ni de près .
Sinon, je te donne des nouvelles de mon chat : il va bien, et il a une vie heureuse de chat des villes, je le mène en panier à la campagne ou en bord de lac, là où je vais pour faire mes randonnées avec lui . Ulysse est un excellent marcheur, c'est un chat charmant, attentionné, fidèle en amitié, et surtout très propre et honnête . Et, sache bien qu'il ne court pas les souris ni les chattes des autres , puisque les croquettes lui suffisent .
Ma chère et lointaine, adieu . Je doute que le tien ressemble à l'hypothèse de travail qui orthocentre ma vie .
N'oublie pas ton rôle, ici personne ne le jouera aussi mal que toi .
Lulu
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La chute dans pire par Jules Félix
Quand on va à Verdun, on se rend compte
à quel point cest un vrai dégât des os.
Un archiduc tombe sous les balles.
Et son innocente duchesse aussi.
Ils sont sept à vouloir lui trouer la peau.
Un peu maladroits, très jeunes, inexpérimentés.
Le premier est à la fenêtre et cherche à viser sur la voiture.
Langle de tir nest pas optimal.
Pour ne pas tout gâcher, il renonce.
Le deuxième ne fait rien,
car il a peur de toucher la duchesse.
Le troisième envoie un bâton de dynamite sur le convoi.
Limbécile nattend pas huit secondes.
Larchiduc réussit à le rebalancer hors datteinte.
Quelques blessés mais pas la cible.
Ce troisième prit son comprimé de cyanure.
Et se jette dans la rivière pour se noyer.
La profondeur na que dix centimètres.
Il est récupéré par la police.
Il vomit le mauvais poison, mauvaise adresse.
Tout est fichu.
La foule est là, lalerte donnée.
Le quatrième part dans une boutique.
Il achète un truc à grignoter.
Et là, juste devant lui, la voiture arrive.
Mieux, elle sarrête.
Il tire. Il tire.
La duchesse tombe.
Larchiduc tombe.
Le monde tombe.
Albert Camus avait raison décrire sa pièce "Les Justes".
Jouée la première fois le 15 décembre 1949, soit trente-cinq ans après les faits.
Trente-cinq. Comme si aujourdhui, on parlait de la révolution iranienne.
1979. Cest court, cest récent.
Camus parlait de lattentat contre le grand-duc Serge le 17 février 1905.
Mais cela aurait pu faire sens neuf ans plus tard.
Camus faisait intervenir un terroriste qui ne voulait pas tuer des innocents.
Il voulait tuer le grand-duc mais pas les deux enfants dans la calèche.
Du coup, il na pas pu jeter la bombe.
La première fois.
« Lhonneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches ».
« On commence par vouloir la justice et on finit par organiser la police ».
« Quand cette pluie de sang aura séché sur la Terre,
Toi et moi serons mêlés depuis longtemps à la poussière ».
Quand on va à Verdun, on se rend compte
à quel point cest un vrai dégât des os.
NB : Ce 28 juin 2014, c'est le premier anniversaire martien de la présence du rover Curiosity sur le sol martien, après un an de révolution martienne (soit six cent quatre-vingt-sept jours terriens).
Chute dans pire :
http://minilien.fr/a0of8h
Os court :
http://minilien.fr/a0ofb5
Dégât des os :
http://minilien.fr/a0ofe4
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vers par Valaam
Comme il est doux l'été d'avoir eu des manières
si tantinettes allées
au sein des foules pas tristes, et toutes tant devers
avec son âme artiste
de contempler avec
un certain dévouement, et les filles et les mères
et les si galands mecs
se la jouer par mystère et même tout en dedans
les vertus et les heures de nos jeux florentins
auront bien à nos âges
un charme délusif, mais pourtant un matin
nous seront bientôt sages
déposant à des pieds
ayant connu la route, et les ans et le prix
de ces âges à lier
de belles larmes en deux vies
21h25, 26.06.14.
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Les Aveux de la chair par Jules Félix
Comme je vous le disais il y a quelques jours (le jour de lété), aujourdhui, cest le cinquième anniversaire de la disparition de Michael Jackson. Ce fut une grande perte que la planète a subitement éprouvée. Il avait cinquante-sept ans. Il fut hospitalisé début juin et séteignit le vingt-cinq dune "maladie opportuniste liée au sida". Les mystères concernant sa disparition aboutirent à la création de la première association de lutte contre le sida (Aides) et son ami Hervé Guibert évoqua par la suite cette maladie et cette mort dans le livre "À lami qui ne ma pas sauvé la vie".
Je reviens très succinctement sur sa vie. Né à Poitiers dun père chirurgien quil détestait, Michael suivit une scolarité contrastée : au collège, nul en mathématiques, il était excellent en histoire, en français, en latin et en grec. Refusant de sengager dans des études de médecine comme son père laurait voulu, Michael a finalement opté pour la philosophie et fut perçu, solitaire, par ses camarades étudiants comme un « provincial mal fagoté » et un « garçon sauvage, énigmatique, fermé sur lui-même ».
Lecteur de Stendhal, Balzac et Gide, il fut reçu à Normale Sup après la guerre à la seconde tentative. Ses rapports aux autres sont conflictuels : « Il se dispute avec tout le monde, il se fâche, il déploie tous azimuts une formidable agressivité qui sajoute à une tendance assez marquée pour la mégalomanie. Michael aime à mettre en scène le génie dont il se sait porteur. Si bien que, très vite, il est presque unanimement détesté. Il passe pour être à moitié fou » a expliqué son biographe et ami en 2011.
Très dépressif, Michael nhésita pas à se lacérer la poitrine avec une lame de rasoir ou à poursuivre un camarade en tenant un poignard à la main. Après une tentative de suicide, il fut brièvement soigné à Sainte-Anne avant de reprendre ses cours, toujours très honteux de son homosexualité : « Très vite, ça sest transformé en une espèce de menace psychiatrique : si tu nes pas comme tout le monde, cest que tu es anormal, si tu es anormal, cest que tu es malade » lâcha-t-il un jour.
Très travailleur, Michael senfila tous les philosophes pour préparer son agrégation quil ne réussit brillamment quà la seconde tentative aussi : Platon, Kant, Bergson, Nietzsche, Marx, Bachelard, Freud, Heidegger, Merleau-Ponty, et aussi quelques auteurs : Faulkner, Kafka, Genet
Comme tous les normaliens de cette époque, il adhéra au parti communiste quil quitta trois ans plus tard après avoir découvert les goulags et la réalité du stalinisme.
Une fois en poche licence de philosophie à la Sorbonne, licence de psychologie et agrégation de philosophie, Michael commença sa carrière à Normale Sup pour enseigner la psychologie. Diplômé de psychologie pathologique, il fut aussi psychologue stagiaire à Sainte-Anne, et fit de la psychologie expérimentale à la prison de Fresnes.
Après son premier bouquin "Maladie mentale et personnalité", il séloigna de lenseignement, passa quatre années en Suède grâce à Georges Dumézil, puis un an en Pologne pour fonder le Centre de civilisation française, et retourna ensuite en France. Il fit par la suite beaucoup de voyage, aux États-Unis, au Japon et aussi en Iran où il fut séduit par la révolution islamique (il a soutenu Khomeiny).
À trente-cinq ans, il défendit sa thèse de doctorat intitulée : "Folie et déraison : histoire de la folie à lâge classique". Il publia beaucoup duvres philosophiques ou épistémologiques, continua à enseigner à Tunis puis fut élu au prestigieux Collège de France à lâge de quarante-trois ans pour présenter des cours de gouvernabilité, ou de biopolitique alors quil avait entrepris de rédiger une très complète "Histoire de la sexualité" dont seulement trois des quatre tomes ont été publiés (le dernier, "Les Aveux de la chair", étant toujours en attente dédition).
Dans "Le Sujet et le Pouvoir", il précisa une partie de sa pensée : « Le problème à la fois politique, éthique, social et philosophique qui se pose à nous aujourdhui nest pas dessayer de libérer lindividu de lÉtat et de ses institutions, mais de nous libérer, nous, de lÉtat et du type dindividualisation qui sy rattache. Il nous faut promouvoir de nouvelles formes de subjectivité ».
Dans "Le Triomphe social du plaisir sexuel", il évoqua lhomosexualité : « Il nest pas suffisant de tolérer à lintérieur dun mode de vie plus général la possibilité de faire lamour avec quelquun du même sexe. (
) Il ne sagis pas seulement dintégrer cette petite pratique bizarroïde qui consiste à faire lamour avec quelquun du même sexe dans des champs culturels préexistants ; il sagit de créer des formes culturelles ».
Dans "Pour une morale de linconfort", il suggéra : « La renonciation à la forme vide dune révolution universelle doit, sous peine dimmobilisation totale, saccompagner dun arrachement au conservatisme. Et cela avec dautant plus durgence que cette société est menacée dans son existence même par ce conservatisme, cest-à-dire par linertie inhérente à son développement ».
Oups ! Du haut de son pendule, son frère Jean-Pierre vient de me signaler que je me suis un peu trompé avec le prénom. Il lavait francisé et en fait, se prénommait Michel. Et il était parti il y a tout juste trente ans, pas cinq. Jespère que ces deux petites imprécisions nauront pas nui à la présentation de cette célèbre personnalité (auteur en science humaines le plus cité dans le monde en 2007 devant Pierre Bourdieu et Jacques Derrida).
(Cette rubrique a été sponsorisée par le professeur Burp, chef du service R.A.B. au Centre hospitalier Sainte-Anne de Paris).
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Le coup de poker de Jean-Louis Borloo par Vladimirgorski
Peu de gens sont au courant de l'anecdote. Pour régler un litige au sein du Modem, la force centriste dirigé d'une poigne inflexible par François Bayrou, Jean-Louis Borloo eut l'idée de faire appel a batman, le superhéro américain. La rencontre eut lieu dans une chambre du Ritz à Manhathan, une chambre coquette mais toute simple, avec un grand lit XXL, une table de nuit avec des mignonettes de Suze et de Cinzano, et une vieille bible posé dessus. Jean-Louis Borloo était intimidé. Les aventures de batman avaient bercé son enfance, et réveillé des vocations. A 7 ans il hésitait entre devenir un superhéro américain ou tenir un bar PMU. Les deux hommes se sérrèrent la main de façon virile. Borloo déboucha la petite bouteille de Cinzano, mais batman déclina, car il devait rentrer en batmobile.
- C'est le bordel au Modem, Batman, commença Borloo. Je souhaiterai que vous interveniez discrètement afin d'y mettre bon ordre.
- Pas de probleme. Vous connaissez mes tarifs.
- Vous êtes un des superhéro les plus cher. Et nous sommes un petit parti.
- Je comprend. Mais j'ai un standing a préserver, expliqua l'homme chauve-souris.
- Et si je paye en liquide? De la main à la patte?
Batman bondit sur ses deux pieds.
- J'ai eut récemment des problême avec le Fisc, à cause d'un investissement dans la pierre à Gotham city fit-il. Depuis je suis dans le collimateur. Ils ont prétexté que Gotham city n'existait pas, et je n'ai donc pu bénéficier de la réduction d'impôts à laquelle je pensais avoir droit.
- Je vois, lacha Borloo, dubitatif. Vous voyez, en France, on a pas de superhéros. Ceux qui s'en raprochent le plus, c'est les Daft Punk. Mais j'ose pas demander.
Derrière la baie vitrée, les premières lumières s'allumèrent en haut des tours de Manhatan. Borloo eut soudain le mal du pays. Valenciennes, et sa place d'Armes, ses odeurs de frites et de moules, et ses marins qui pissent sur les femmes infidèles. Il devinait l'impatience de l'homme chauve-souris. Ils perdaient leur temps tous les deux.
Il raccompagna l'homme chauve-souris jusqu'à la porte, bredouillant des excuses. Il se sentis triste et inutile.
-Essayez le discount, lui conseilla batman. On trouve des superhéros à des prix abordables. Ce ne sont certes pas les plus compétents, mais vous pouvez tomber sur une affaire.
Borloo secoua la tête, dépité. Non, le Modem devrait s'en sortir sans intervention extérieure. Et il aurait l'air de quoi, s'il rentrait en France avec Caméléon Man ou l'homme hérisson ?
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Coming out coming home par Lomdacoté
Après des années sans être venu, je repasse ici comme on revient dans une cour de récréation de son enfance.
J'y ressens une forme d'émotion assez particulière,
j'y croise quelques visages de cette époque qui n'ont pas vieilli contrairement au mien,
des situations personnelles qui nont pas changé à l'inverse de la mienne,
tous ces mêmes espoirs et ces mêmes postures qui nont pas subi la patine du temps.
Je me souviens que cest ici qua commencé ma libération,
lexposé public et impudique de ma culpabilité de vouloir réorienter ma vie,
celle dun homme « fidèle castré » qui a ici appris à écrire certes pour séduire mais aussi pour s'exprimer, quelques débats de fond sur lessence, et pour les sens des ébats profonds.
Je mesure que ce site a permis un virage essentiel dans ma vie,
il ma permis de mouvrir, de découvrir laltérité, l'expression sans fard de ma vérité, de rencontrer des personnes formidables et quelques-unes inoubliables,
il m'a permis de vivre à retardement, comme une bombe, cette adolescence que je navais pas eu et qui ma tant manqué.
Sil ne ma rien permis davoir de plus il ma permis beaucoup plus, de devenir peu à peu moi-même,et enfin dêtre, dêtre rien de plus que moi,
ce fut essentiel alors que dans ma nuit d'avant cétait sans ciel.
Lomdacoté
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Un chien par Aubordduruisseau
Avant, il y a longtemps je vivais sur un autre continent. Cétait pas terrible la vie.
Je traînais, je faisais les poubelles parce que personne me filait à bouffer.
Et puis il y a eu ces blancs qui sont venus pour construire un hôtel, ils vivaient dans un camp et jai tout de suite senti que leurs poubelles avaient rien à voir avec les autres. Les gardiens me lançaient des pierres alors je venais la nuit pour les éparpiller et pouvoir choisir à mon aise.
Un jour il y a un homme blanc qui sest approché de moi, il me parlait, mappelais Kiki ou Toutou en souriant alors je me suis laissé caresser en remuant la queue. Il ma fait signe de le suivre et je lai suivi.
Super le camp ! Une vingtaine de villa, du gazon, des fleurs, personne pour me lancer des cailloux : merveilleux.
Je venais de trouver ma vocation, maintenant je serai chien de blanc !
Les hommes partaient le matin pour ne rentrer que le soir, je faisais le tour des maisons où il y avait des femmes, une caresse par ci, un os de poulet par là. Le bonheur. Y avait bien quelques cuisiniers à essayer de me mettre un coup de pompe dans le train mais bon ils le faisaient en cachette et pas très souvent.
Le soir jattendais les hommes au portail, javais alors tellement de caresses qu'il marrivait davoir des crampes à la queue à force de leur montrer que je les aimais, dés fois ils me faisaient monter à larrière de leurs pick up et jadorais ça, faire le tour du camp.
Une chose me mettais mal à laise cétait que certains essayaient de mapproprier, moi jaimais tout le monde alors je méchappais pour mieux revenir le lendemain après avoir salué tout mes amis.
Petit à petit y en a qui sont partis jusquà ce quun beau jour il en reste plus que deux.
Celui qui sappelait Michel il ma dit :
Toi le berger de talus demain je temmène au docteur et après on iras à Chateauroux.
Cest comme ça que je me suis retrouvé dans ma première cage et mon premier avion, jaimais mieux les tours de camp en pick up. Une nuit, une nuit entière à trembler de trouille dans le noir.
Et puis une porte s est ouverte et le jour est revenu puis un homme inconnu avec un gilet orange sest emparé de ma cage. Jai grogné et il a répondu :
- Ta gueule le clébard !
Après tout un tas de tapis roulants jai aperçu Michel à travers les barreaux, il a ouvert la cage et voilà comment je me suis échappé.
Tout le monde me courrait après dans laéroport, javais trop les jetons pour me laisser attraper, une porte et jai foncé, des avions, du bruit, des hommes et des femmes là aussi en jaune qui se moquaient de moi. De lherbe, du gazon, des lapins. Je me suis calmé et fait quatre fois le tour et croqué deux lapins avant de trouver un trou dans la clôture.
Si javais su ce qui mattendait je me serai jamais enfui.
Des routes et des voitures partout, rien à bouffer, le froid et la pluie. Terrible !
Le compas me disait que je venais du sud, jai donc pris cette direction en me disant que de toute façon je reconnaîtrais lOgooué à ses trains de bois flottés.
Jai marché longtemps, je me nourrissais de drôles de petits porcs épics écrasés, deux fois seulement je réussis à me glisser dans un poulailler,un véritable festival gastronomique !
Un jour à moitié mort de faim je me suis retrouvé dans la cour dune maison, trop épuisé, trop malheureux pour avoir peur. Une dame blonde est sortie, blonde comme les blés, elle à dit :
- Quest ce tu fais là toi ?
Même pas répondu, je me suis couché dans lherbe. Elle ma porté à boire et elle à regardé mes pattes toutes couvertes de plaies et de sang séchés. Un chat est venu me voir.
- Moi cest Mimine et toi ?
- Moi c'est Bergerdetalus.
- Tas un drôle de nom.
- Toi aussi.
Je me suis endormi et cest Mimine qui ma réveillé en me léchant la truffe.
La dame ma donné à manger et ma lavé les pattes.
Ca fait trois mois que je suis chez elle, je suis un chien heureux, elle memmène promener quand elle revient du travail, elle a pas de pick up mais le soir jaime bien rester à ses pieds quand elle navigue sur pcc.
Au fond je sais bien quun jour je reprendrai la route pour retourner chez moi.
Je passerai par Tanger, elle a un copain là bas, Langueursanimales elle lappelle, un drôle de nom lui aussi !
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L'amour fou par Genese
Dans le cinéma, taimes de préférence lunderground, le difficile, laustère, linvisible. En gros, les films qui ne marchent pas, que personne ne va voir. Par-dessus tout, les films que tout le monde trouve ennuyeux. Ce nest pas une posture. Tes comme ça. Pas pour faire le beau, ou le différent, en société. Non, plutôt parce que tu as le gout de la lenteur. Et la lenteur, aujourdhui, cest le luxe. Et tu as le gout du luxe.
Cest comme ça que tu te mets à regarder tous les Rivette. Par pur élan nihiliste et aussi parce que, pour Godard, dans lhistoire du cinéma, il reste Rivette, en gros. Et comme Godard est pour toi un provocateur incompris, tu fonces.
Alors, tu cherches « Lamour fou ». De Jacques Rivette donc. Un film en noir et blanc, dune durée hors-normes de 4h12 et qui raconte lhistoire dun metteur en scène qui monte Andromaque de Racine au théâtre. Les répétitions (lessentiel du film) sont filmées par une équipe de télévision, qui interroge le metteur en scène. Lequel vit une histoire damour intense et compliquée en parallèle, sinon le film ne sappellerait pas comme ça, on est daccord.
Tu trouves la seule version (quasi) intégrale sur Youtube, un peu limite techniquement mais cest ça ou rien. Grand écran, fauteuil, et tu cliques. Comme prévu, lennui promet dêtre ta compagne dun long moment. Mais tu restes.
Parce que Jean-Pierre Kalfon (magistral) te dis de rester. Comme Bulle Ogier. Et puis parce que le film te happe, tempêche de partir. Tu es scotché des heures devant ton écran, et son intensité finit par te bouleverser. Les heures passes, te brûlent les yeux. Quand le film se termine, tu les fermes. Et tu écoutes le silence.
Parce que le silence qui suit est encore de Rivette. Et tu te dis, putain quel film !
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Lamour fou, film maudit, et néanmoins culte ailleurs quen France (notamment aux Etats-Unis) , se mérite. Présenté à la cinémathèque en avant-première fin 1968, et sorti dans une seule salle parisienne début 1969, il doit son existence au producteur de la nouvelle vague Georges de Beauregard, dans un grand élan masochiste (financièrement parlant) Ajoutons à la carrière de film maudit qui entoure lamour fou, que la seule copie de la version originale longue a faillit brûler en 1973 dans lincendie des studios de Joinville. Il y eut une version coute de 2 heures, disparue à jamais, sans aucune trace aujourdhui de pellicule.
Jamais édité en VHS ou DVD, il est passé une seule fois à la télévision, en 1991 (cest cet enregistrement, manifestement sur VHS privée, qui est sur Youtube)
Le film :
http://www.youtube.com/watch?v=6qYXF0W4Zgs
Une présentation (très drôle) de la carrière de lamour fou, par ARTE
http://www.arte.tv/fr/vous-avez-vu-l-amour-fou-de-rivette/3482046,CmC=7849298.html
Une analyse poussée du film (en anglais)
http://sensesofcinema.com/2011/feature-articles/lamour-fou-a-revolution-in-realism-reflexivity-and-oneiric-reverie/
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Des vertus de la littérature par Lbambou
Jallais souvent aux Urgences à cette époque.
Et je ne my faisais pas.
Peut-on jamais shabituer à la souffrance dun être cher et tenir à distance notre peur de le perdre.
Cette fin daprès midi, cétait encore une fois paniquée et désolée que je suivais lambulance du SAMU vers cette clinique rurale.
Les heures ségrenaient lentement et rien ne me fut épargné.
Du vieux monsieur vomissant avec fracas jusquà cet autre, aviné, éclopé, ensanglanté qui vociférait.
Cerise sur le gâteau, gisaient sur la table de la salle dattente Madame Figaro, lArgus de lautomobile ou un truc comme ça, et un vieux Paris Match tout froissé et maculé, amputé de sa une. Pas de quoi distraire le temps, ni tromper langoisse.
Enfin jétais rentrée, ma chère malade sécurisée et laissée entre les meilleures mains.
Vidée, lessivée, triste mais triste, je me sers le verre consolateur.
Et soudain ma nuit est encore plus noire !
Une pâle lumière est crachée par le réverbère juste sous la fenêtre de la cuisine.
Ce nest pas une panne de secteur, suis seule concernée. Où sont les bougies ? Sous-sol, tableau électrique, disjoncteur général, rien à signaler, elle est où la facture EDF ? lueur de la bougie (vacillante), téléphone portable, pour consulter votre compte taper 6 : vos règlements sont à jour.
Je suis la plus malheureuse du monde ! Ca narrive quà moi ! Mais pourquoi jen bave à ce point ? Quest-ce que jai fait au bon dieu ? ou à ses saints ? Mais bon dieu, cest vraiment pas le moment
. Je suis la plus malheureuse du monde !
Dormir est la seule chose mais elle ne pourra point. Plus de murs à sa maison, elle est du Haut Pays, elle est Marie. Marie M. qui séclaire à la bougie, une femme de caractère.
Pour un peu, si javais eu une pétoire, jaurais tiré des salves de joie. Je crois bien que sur cette réjouissante idée, je mendormis
et demain fut un autre jour.
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Jean Giono - Caractères (de minuscules biographies)
"--- Marie habite la maison ''bourgeoise''. Elle a des stucs XVIIIe au-dessus de ses portes et de ses plafonds. Du boudoir de sa mère (une pièce qui a beaucoup servi à bouder), elle voit la lampe de Six. C'est tout. Elle, elle s'éclaire à la bougie. ... "
Je vous invite à cette lecture, ou relecture. Marie M. , ce soir là, m'a accompagnée et bien aidée.
Commentaire déjà publié. J'étais L. en ce temps là :-)
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Délit par Fragonarde
Tourner autour
à fuir la peur
sachant déjà
de l'insomnie
mes nuits chargés
de ton absence
A contourner
de nos plaisirs
ce naufragé
mémoire de peaux
nos corps à cur
tes chants gravés
Je me détourne
je le maudis
de n'avoir su
te retenir
de ton odeur
il n'a plus trace
Mais j'y retourne
et je m'y jette
à court bouillons
recroquevillée
en bandoulière
lit ravagé
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Under the skin par Christa23
Film non identifié
Pas bavarde lalien, on nest pas chez mars attaque, pas de men in blacks à lhorizon dans ce film dont certains plans pourraient être sortie du cerveau de Bill Viola .
Après une entrée en matière assez étrange sur un son sidéral, son qui fera office de bande musical , nous nous retrouvons au volant dune camionnette en compagnie de Scarlett Johnson, parrainé sur les bas-côté par motard, puis deux , aucune conversation entre eux .
Sur sa route dans une indifférence total, elle fait , grâce à son physique, des victimes, puis elle pousse les investigations plus loin, mais en vain elle reste pour nous un mystére, nous restons, malgré une certaine curiosité de sa part, nous les humains, pour elle un mystère, sans une once humanité aucune clef possible .
Scarlett Johnson est très bien et cest bizarre quils prennent cette actrice ultra féminine dans ses
formes pour incarner un alien et dans un autre film « her » sa voix sensuelle et enfantine serve de support à un programme informatique .
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Nos berceaux par Parapine
Nos berceaux
Un soir d'hiver tes doigts s'en vont
Puiser l'été comme on pêche
Épuisés des flocons
Dans un seau de papillons
Des écrevisses sous les pierres
Du silence que tes paupières
Soulèvent il est de plomb
Blanc léger La peau des pèches
Tombées dans les vergers
A reculons tu repêches
Le pas des femmes sur la brèche
Couverture d'eau des berceaux
Qu'un trait de fard comme un sceau
Signe au-dessus de tes sourcils
Si le temps s'arrêtait ici
Quand le seau remonte du puit
Chargé d'un hiver d'or qui fond
Et qu'entre tes cuisses je lèches
Des ruisseaux de laine fraîche
Toujours nous vivrons sur la brèche
Comme des acteurs débutants
Tu peins mes cheveux en blond
C'est vrai l'été c'est ma saison
Billes de ciel mes yeux t'empêchent
De jouer aux dés la nuit
Couché comme un soldat mourant
Dans la tranchée du firmament
Tu es ma chouette d'organdi
Ma voleuse Mon manteau ou sèchent
Épuisés des flocons
Déguisé en papillons
A chacun de nos soir de dèche
Tu offres un repas neigeant
Dans des coupes de vif argent
Nous ne mangeons que le printemps
Un soir d'hiver tes doigts s'en vont
Pêcher l'été au fond d'un seau
Ou son nus tous les papillons
Il est vêtu de beaux haillons
Nous sommes rieurs et forcément bouffons
Dans les vergers tombent les pèches
Dedans ses chauds berceaux nous dormirons.
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