Et voici que rosent les roses
et que pluie la pluie
et le gazon gazonne
Etonnement heureux de la splendeur des choses
du vent, du soleil, et du ciel quand il tonne
J'en ai passé pourtant des orages, des rages,
de vains espoirs, des nuits dures d'ivoire,
perles de larmes au bord des cils, bien loin des dieux
et des poignards au fond des yeux
Cent fois ce fut la fin du monde
Cent fois je crus mourir
cent fois à te maudire..
mais je ne mourrais pas
L'aurore me trouvait le matin pantelante,
rassemblant mes morceaux
rallumait la lumière, silencieuse,
attentive, et me baisait le front
et me laissait dormir
Aujourd'hui, mes pensées arabesques
s'enroulent dans des jardins de colline
autour de tes poignets autour de tes chevilles
et te font des colliers au parfum de vanille
Te souvient-il de nous ?
Sais-tu que je n'ai plus de larmes,
c'est nue et poudrée que l' aurore à présent,
désoeuvrée et morose
traîne son grand manteau froissé
au travers de la chambre
des plis d'étoiles tirés sur ses paupières
elle hante mes lèvres de poussière et de neige
Qu'es-tu donc devenu ?
Dans les paumes de mes mains
Il y a l'empreinte de ta joue
Je me souviens de tout
Me glisser dans ton ombre
Y dormir
Y mourir s'il fallait
mais tu ne le sais pas
mais tu ne m'entends pas
Jamais plus à l'aube
ne nous dirons-nous bonjour
Jamais plus la nuit
ne dormirons-nous ensemble
côte à côte
Jamais plus
dormir à tes genoux
Je me souviens de tout
Mais toi
Te souvient-il encore de nous ?
Mais voici qu' à nouveau
rosent les roses
et que pluie la pluie
et le gazon gazonne
Etonnement heureux de la splendeur des choses
du vent, du soleil, et du ciel quand il tonne
Ame te souvient-il de Verlaine chanté par Ferré
http://youtu.be/BXrEliB0lZY
Cent fois l' aurore par Annaconte
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Extraits d'un roman de Magnana par Minos36
Voici quelques passages de « Il neige à Turin » que mon ex collègue, professeur ditalien au lycée, traduisit pour moi.
« Où quil se trouvât, quoi quil fasse, même ses cours à lUniversité, le rendait étranger à tous et à tout, le faisait malheureux. Ecrasé par laffrontement entre ces deux mondes opposés, il sétait retrouvé sans âme, avec une mémoire blessée, brûlée, condamné à se mouvoir dans des rues inconnues, comme se meut, dans un couloir poussiéreux dun hôpital psychiatrique, un schizophrène .
Il lui arrivait souvent, se trouvant dans ce misérable état de schizophrénie, de se laisser prendre par le désir de sallonger sur le trottoir, afin que les passants, en le piétinant, le fassent adhérer au sol. Seule manière, ainsi croyait-il dans ces accès de folie, de sidentifier à cette culture citadine jusque là inconnue.
Personne ne voulait connaître ses rêves, ses espoirs. Et surtout personne voulait savoir quoi que ce fût de son passé.
Devant ces refus catégoriques, il en arrivait à la conclusion que, ceux comme lui, il pensait bien sûr à ces millions dhommes du Sud émigrés, nétaient que des traîtres. Des Judas ! Des reniés !
Depuis un siècle pérégrins dune terre étrangère à une autre ! Mendiants de pain. De travail. De dignité ou à la recherche dautres nourritures spirituelles pour ceux qui se voulaient créateurs comme lui. Mendiants dunité nationale. Dordre. De lois. De droits. Et depuis un siècle, bateaux, trains, se remplissaient de ces mendiants et traîtres. Traversés les océans, passées les frontières, ils étaient déchargés sur les quais ou dans les gares, comme main duvre de troisième catégorie dont tout le monde pouvait en profiter.
Au moment de quitter leur terre il y avait eu ceux qui avaient pleuré. Il y avait eu ceux qui avaient crié des mots obscènes chargés de haine-amour. Les uns comme les autres étaient condamnés à devenir des traîtres.
A larrivée tous auraient reçu, en guise de salaire, une fausse image deux-mêmes. Le pain quils mangeraient, largent quils recevraient, ne seraient que le prix de leur trahison.
Les pires de cette race de mendiants étaient ceux qui appartenaient à lespèce de Nino : autrement dit ceux qui avaient pleuré par amour, et craché sur leur terre par raison.
Pour eux ni pain, ni argent, mais linfâme condamnation à ne pas trouver jamais la paix dans leur recherche errante. Ils auraient toujours traîné avec eux la nostalgie, chargée sur les épaules comme un fardeau insupportable. Un énorme poids qui les aurait écrasés comme la pierre du moulin écrase les olives. Lourde comme une châppe de plomb. Jamais leur nostalgie naurait pu racheter la double faute : pleurer et cracher sur la terre mère.
Quil était long cet hiver piémontais pour Nino ! Ses journées, ses soirées, ses dimanches vides de tout sens !
Quoi quil fît, quoi quil pensât, tout le ramenait aux origines de sa trahison, aux origines des ses larmes et de ses crachats !
La musique quil écoutait, les livres quil lisait, les femmes qui incendiaient son corps dans la rue, tout le plaçait dans cette situation dabandon. Tout lui apparaissait comme fonction, cause et effet de ce quil avait été et non pas de ce quil aurait voulu être.
Que faire ? Eventrer une de ces femmes qui incendiaient son corps et avec les entrailles se faire une corde pour se pendre. Passer autour de son cou les entrailles encore chaudes ! Mourir à ce contact de viscères, humides, chaudes, grasses ! Qui pourrait dire quelles sensations aurait-t-il prouvées ? »
Mon collègue avait été subjugué par beaucoup dautres extraits, même sil sempressait de me dire
-Il aurait mérité dêtre traduit et publié en France, mais personne veut de cette littérature par les temps de consensus mou qui est le nôtre en ces temps-ci-
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Sénégal par Pechnologie
Il était temps de passer à autre chose.
Dans la maison aux arêtes coupantes, posée sur le jardin clos, il se sent comme opprimé par les événements.
Il se fait un sauté d'agneau à la poêle , avec quelques patates douces en buvant un apéritif anisé.
Cela fait quinze jours qu'il n'a plus de nouvelles.
C'est décidé, il part, qu'elle fasse ce qu'elle veut, il ne va pas lui courir après comme un petit chien.
Il laisse en plan sa maison, son entreprise, sa situation.
Hier il a acheté 50,000 $ Us au marché noir, ça fait une belle liasse qu'il a mis dans une poche en cuir qui pend autour de son cou. Des billets de 500.
Il a vendu sa bagnole à bout de course pour s'acheter un quatre quatre d'occase, mais encore potable, il va devoir traverser le désert du coté de Zagora, tenter de rejoindre la nationale 50 vers Tindouf coté Algérie pour rejoindre Nouakchott en Mauritanie s'il arrive jusqu'à là , il aura fait le plus dur pour rejoindre le Sénégal.
Le sauté grésille dans la poêle et devient odorant, il verse les amandes et les pruneaux secs avec un verre d'eau, rectifie le sel et le poivre. Il met un assiette sur la table et son verre fétiche qu'il remplit à raz bord d'un vin rouge de Meknès.
« A table ! » ça lui fait du bien de parler haut et fort dans ce silence qui dure depuis des semaines.
Il s'installe sur le siège et tend la main vers le verre, à ce moment la sonnette sonne.
« Et merde on peut jamais être tranquille » il sourit puisqu'il vient de se dire qu'il était trop seul dans la minute d'avant.
Débout , le couloir, la porte, il ouvre.
« G je ne peux pas te laisser partir seul , je viens avec toi »
Elle se précipite dans ses bras et pleure sur son épaule.
Il lui caresse tendrement les cheveux en passant ses doigts dans leur épaisseur de lin.
« C'est quoi ce truc sur ta poitrine qui fait une bosse »
« 50,000 $ »
« Salaud tu m'avais dit que tu étais fauché ! »
« Je sais maintenant que tu m'aimes pour moi et pas mon pognon.... »
Elle lève le regard , allumé, vers lui et lui fait sentir son désir.
« Ca te dit un tajine d'agneau aux pruneaux ? »
« J'ai une faim de loup »
A peine sont - ils assis que ça sonne à nouveau à la porte !
«Zut » dit-il je reviens.
La porte s'ouvre et elle entend « mince Rosa, viens rentre Orange est là, on commençait notre repas »
« C'est vrai que tu pars au Sénégal, tu m'emmènes ? »
Il n'a pas le temps de dire un mot et Orange passe la tête « Bien sûr Chérie , on va pas rater ça , il a 50,000 $ »
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un regard acéré par Vladimirgorski
Ce film que j'ai vu il y'a quelques mois en faisant la vaisselle est un clin d'oeil formidable adressé sans complaisance à nos amis SDF, bourlingueurs du bitume, personnages complexes avec un coeur gros comme ça et un foie plus gros encore. On se prend d'affection pour ces clochards magnifiques, amateurs de Villageoise et de coup tordu. Timsit campe un chef de clan dur mais juste, un rôle sur mesure pour cet alcoolique notoire a la gouaille aiguisé comme un Laguiole. Vincent Lindon quant à lui, apporte une touche émotionnelle qui permet de mieux faire passer la pilule, et Zabou son accent chantant et ses formes de jeune femme. Une bonne comédie sociale donc, sans chichi et qui ne se prend pas le melon.
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pas de chichis par Vladimirgorski
Ce film que j'ai vu hier en faisant la cuisine est un clin d'oeil formidable adressé sans complaisance à nos amis SDF, bourlingueurs du bitume, personnages complexes avec un coeur gros comme ça et un foie plus gros encore. On se prend d'affection pour ces clochards magnifiques, amateurs de Villageoise et de coup tordu. Borhinger campe un chef de clan dur mais juste, un rôle sur mesure pour cet alcoolique notoire a la gouaille aiguisé comme un opinel. Jugnot, quant à lui, apporte une touche émotionnelle qui permet de mieux faire passer la pilule, et Tiki Olgado son accent chantant du sud ouest. Une bonne comédie sociale donc, sans chichi et qui ne se prend pas le melon.
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L'été est à par Passeraile
L'été est là
Je jardine
Au fond de mon âme
Une lame de fond
Me fait verser des larmes
Et fait dans la mare des ronds
L'été est là
Je jardine
J'irai à Paname
Je n'y ferai qu'un bond
Dans les rues j'y promènerai mon âme
Même si je tourne en rond
L'été est là
Je jardine
Je pense à mon ancien bonheur
Je pense à mon fils, mon garçon
Alors je fonds comme un glaçon
Et souvent le soir je pleure
L'été est là
Je jardine
Souvent j'ai perdu courage
Vie de désespoir sans solutions
Je n'avais que la mort en partage
J'étais inerte, sans passions
L'été est là
Je jardine
Certes je continuerai
A lutter à sourire
Dans l'adversité me conterai
De hausser les épaules et de rire
L'été est là
Je jardine
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De l'humour, encore de l'humour, toujours de l'humour par Passeraile
"Les inconditionnels du sérieux n'ont jamais cessé de me demander : pourquoi racontez-vous toujours des histoires contre vous-même Romain Gary?" Mais il ne s'agît pas seulement de moi, il s'agît de notre "je" à tous. De notre pauvre petit royaume du Je si comique, avec sa salle du trône et ses enceintes fortifiées"
"L'humour, cette façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer le réel au moment où il va vous tomber dessus"
"L'humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l'homme sur ce qui lui arrive"
Romain Gary
L'absence d'humour est rédhibitoire. Ceux qui n'en ont pas ne le savent pas, évidemment.Ils marcheront toujours en regardant droit devant eux, sans jamais lever le nez, sans jamais s'arrêter sur leur étroit chemin. Les beaufs ne savent pas non plus qu'ils le sont.. Un jour que je marchais avec une amie âgée de 57 ans, qui avait des kystes tellement gros qu'on aurait dit une femme enceinte, un de ces gueux vint lui demander finement : "c'est pour quand?" Il était content d'épater sa bande, sa bande de beaufs. Ils sont comme ça, ils se croient comiques.
Un des maîtres de l'humour fut incontestablement Winston Churchill. Il n'avait pas beaucoup d'estime pour le Major Atlee. Voici ce qu'il en dit un jour : " un taxi vide est entré à Buckingham, et le Major Atlee en est sorti." Méchant, certes,mais si drôle!
L'humour, c'est souvent l'auto-dérision, la prise de distance qui fait que l'âme s'élève.
Humour, je ne peux vivre sans toi, alors que je peux vivre sans amour.
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Les êtres heureux sont ils humains par Sulyvan
Les êtres heureux sont ils humains
Evacuons immédiatement
le poncif imbécile
' des imbéciles heureux '
ils ne sont qu une frange des êtres heureux
Heureusement
ils sont décoratifs
Les heureux qui s aiment
ne voient plus le bleu
que dans les yeux de l autre
les heureux qui s aiment
ne regarde plus le bleu de la Terre dans son écran noir
Mais ce n est vraiment pas la question
n en parlons plus
Les heureux heureux de leur statut
de leur statut
qui renvoie au Monde
un sourire supérieurement niais
un sourire méprisant
Méprisant la condition
la condition de tous les humains non heureux
de tous les humains qui meurent de faim
de tous les humains sacrifiés sur l autel de la médiocrité
Tes tam tams résonnaient déjà
Africa...
Et ton continent si riche en matières premières
vivait calme et fier
avant l'invasion pâle des colons et des missionnaires
Quel est ce pays
Quelle est cette démocratie
Et cette urbanité qui organise le vide
au gré des vents dominants
Je me souviens en 1970 au bout du Cap de Bonne-Espérance
la ville Le Cap et au nord sur l'Océan Indien Durban
En 1970 je n'avais pas quinze ans
et
l'urbanité sans en nuance Blanc et Noir
alors que La Réunion était déjà arc-en-ciel depuis depuis
Pourquoi doit-il si souvent changer et toujours la même loi...
Civilisés contre sauvages
Croyants contre infidèles
' jadis et naguère se sont fait la guerre '
et aujourd'hui encore le chaos pour plus de pouvoir
Une civilisation n'existe-t-elle pas avant d'exporter ce qu'elle prétend être
n'est-ce pas assez bien
si c'est bien on y passe
si c'est pas bien on peut passer si on veut
Darwin a dit : ' struggle for life ' concernant la survie des espèces
Moi je dis : ' c est comme ça ' concernant l attitude des êtres heureux
je marche seulement
je marche en adaptant mon tempo au temps qui passe
l autre il fait ce qu il veut il fait ce qu il peut
je marche au présent
ce n est pas ma faute si les autres ne suivent pas
Les humains viennent d un autre Monde
ou bien peut être que c est chez eux
et qu ils ont oublier
va savoir
Le Monde est fou
( je marche
et faut pas
m empêcher de respirer
sinon c est le strudel for the paradise
).
' En un temps lointain
qu on nomme naguère
qu on nomme jadis
où l homme était sur terre
parmi les délices
sans colère
sans colère
sans colère
sans colère
jadis et naguère se sont fait la guerre
en ce temps là l homme était guerrier
la femme était mère
rien ne subsiste
que poussière
que poussière
que poussière
le Monde est fou
le Monde est fou
nous le boirons jusqu au bout
nous le boirons jusqu au bout
le Monde est fou
ce n est rien moins qu un caillou
qu un caillou
un caillou que tu mettras à ton cou
dans l au delà
l au de l où '
/
Au nom d une cause abrutie
une cause qui ne les concerne pas
savez la cause des êtres heureux
qui veulent conserver le pouvoir
qui veulent conserver le bonheur
Qui veulent conserver leurs avoirs
Qui veulent plus de ce caillou
Ô Africa
toujours tu es colonisée
aujourd'hui c'est au monde de la finance que tu appartiens
Ô Africa
tes joyaux sont ta perte
ton avenir est programmé à Londres Paris New-York et Tokyo
Les flux boursiers sont trop puissants ô Africa
Ô Africa
retrouve tes racines de guerrière et retourne au combat
Apprend à déjouer leurs prévisions
fausse les pistes
procède par abus de confiance en légitime défense
Cette vision existe sous toutes les latitudes
dans tous les fuseaux horaires
ils tiennent à ce bonheur
le pouvoir de rester heureux
c est leur pouvoir universel
Cette attitude c est l horreur
Ici le Monde devient unique
comme la pensée
Ici le Monde est uniformisé
comme une armée
Ici le Monde est rond
comme un galet usé
Ils répandent le malheur
et
les humains ne peuvent être heureux
les humains ne sont pas chez eux
Dans ce Monde
dans leur Monde
les humains
n ont pas leur place
Ils ne sont pas du club
Ils gardent leur sourire pour bientôt
ils gardent leur sourire pour un ailleurs d ici.
' Le Monde est mon partage et celui du Démon ' *
' Jadis et naguère ' Gérard Manset
* Dylan Thomas
http://www.youtube.com/watch?v=VbyKJ3xm1Sg
http://www.youtube.com/watch?v=2og-j6f_enw
http://www.youtube.com/watch?v=bSob1dKKN6o
sulyvan
Le 20 Juillet 2014
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Après trois ans par Annaconte
Ayant entrouvert ce matin la Boîte de Pandore
Je reçus en plein coeur une vague affolée
Qui submergea vivement ma plage abandonnée
La constellant d'éclats de nacre et d'or
Rien n' a changé. J'ai tout revu : le petit port
Serré dans la calanque et ses bateaux de papier blanc
Le vent dans les pins et toujours le même chant
Et la mer ses soupirs de bleu volé au ciel
Les îles au loin comme avant scintillent, comme avant
Les grands voiliers glissent en rêvant
Chaque mouette qui crie dans l' azur me connait
Même j' ai retrouvé blottie la véranda
Un peu rouillée au bout de notre allée
Tremblante et jaunie sous les fleurs du mimosa.
avec le soutien -d'Outre-Tombe- de
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
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Amours réelles, Lala suite par Cafca-ciri
Lala tomba sur le quai.
Dés que le rapide sarrêta la porte de la voiture 7 souvrit pour laisser passer la jeune femme tenue par deux contrôleurs. Quand elle fut sur la dernière marche métallique ils la lâchèrent en lui donnant une dernière poussée pour éviter davoir à laccompagner jusquen bas. La contrevenante fut trahie par ses mules éculées, trébucha et sétala sur le sol noir et dur en se tordant la cheville.
Elle se redressait à peine quand ils lui balancèrent ses bagages, un vieux sac de sport et un cabas de supermarché qui répandit des vêtements colorés en atterrissant.
"Estimez vous heureuse quon nait pas le temps de vous amener à la police, madame !" Lança la cheftaine de train.
"merci beaucoup !" rétorqua Lala assise, "Chlouha".
Le train se referma sur les passagers et employés de la compagnie, et repartit vers la capitale.
Georges était stupéfait par la scène. Normalement ce train ne sarrêtait pas dans sa gare, normalement cétait lheure de la pause chocolatée.
Il ne bougea pas pendant que la jeune femme ramassait ses affaires sur le quai, mais quand elle boita vers les portes du hall, il se dépêcha de lui ouvrir puis de lui en tenir un battant. Lala poussa son cabas du genou devant elle, se mit de coté pour passer à son tour en traînant son sac derrière elle.
"Merci monsieur" dit-elle du ton renfrogné de la colère contenue presque dignement. Elle alla sassoir sur le siège que Georges occupait linstant davant, et plaça ses sacs devant elle comme une barricade. Elle prit sa cheville à deux mains pour la masser. Ce faisant elle scrutait ses affaires avec lair dy chercher quelque chose. Elle finit par relever la tète et voyant Georges debout devant elle :
"pardon monsieur, as-tu des kleenex ? sil vous plaît."
Elle parlait avec un accent liquide, roulant, et était légèrement plus grande que Georges, amaigrie, vêtue dune chemise de bûcheron à carreaux bleu sur un débardeur fushia et dun jean moulant, peu reluisant. Chez elle la vitalité dominait la féminité dont ses longs cheveux attachés en queue, blonds, abymés par lexposition au soleil, étaient le seul indice évident.
Georges répondit en sortant de sa poche de blouson un paquet neuf de mouchoirs quil lui tendit en se penchant par dessus les sacs.
"merci" chantonna presque Lala, puis elle en sortit un du paquet, cracha dedans et essuya une légère écorchure quelle avait au dos de la main.
Georges observa que le passage du mouchoir éclaircissait sa peau et pensa à la remarque quaurait fait Maman : "le savon sennuie tout seul dans la baignoire".
Lala sétait laissée aller en arrière contre le dossier et la jambe tendue devant elle, faisait tourner son pied. Une légère grimace lui échappa quelle transforma presque en un petit sourire amer en relevant un coin de sa bouche.
Savisant que Georges la fixait, elle tendit les mouchoirs. Pour les récupérer Georges dut cette fois contourner la petite barrière des sacs. Après être resté là un moment à observer Lala qui fouillait maintenant dans ses affaires, il finit par sassoir.
"Pourquoi tu me regarder, là ? Merci jai dit, rendu les mouchoirs, ça va, non ?!" gronda-t-elle alors quil la fixait. Georges fixait toujours tout, parce quil avait besoin de temps pour bien voir les choses.
Lala entreprit alors de fouiller son cabas, puis les poches de son sac de sport. Elle râlait toute seule dans une langue chantante que Georges ne connaissait pas, non quil en connut beaucoup par ailleurs. Cela finit par être comique, du moins aux yeux de Georges qui eût un soupir de rire.
Lala le regarda, le fixa à son tour, puis finit par hausser les épaules.
"Hoo, moi men foutre de toi".
Elle abandonna ses recherches en faisant une moue désabusée. Elle prit une position nonchalante le dos bien appuyé sur le siège et les pieds posés sur ses sacs. Puis elle regarda lentement tout autour delle. Lorsquelle croisa à nouveau le regard de Georges il laissa éclater son sourire didiot.
"vous encore là ?" mais le ton nétait plus agressif, plutôt celui dont on accueille un chien quémandeur auquel on finit par shabituer, avec une petite nuance de respect pour sa persévérance.
"Vous savoir, rien possible avec moi." dit-elle avec son sourire en coin, et presque sans accent, en fronçant des sourcils puérils "je sais me défendre, moi dangereuse", puis ses traits tombèrent dans une moue terrible à voir, comme un orteil gelé et noirci.
Georges nen eut pas lair inquiet. Pour Lala, il avait lair dun bienheureux arpentant des chemins nouveaux, sans craindre un réel danger, dont il na pas idée quil existe, dun innocent. Georges navait pas beaucoup dexpression de manière générale et son savoir-vivre avait la solidité de la persévérance imbécile. Mais, comme disait Maman, il était « idiot mais pas un con ».
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layette bleue et rose lavende par Passeraile
A l'époque des mariages gay
Mariages tout bleus
Mariages tout roses
De quelque couleur que l'on naisse
Toujours il faut que l'on s'abaisse
A des clichés, sous ce harnais,
Ce trousse-queue
D'un rituel odieux
Sur ce site tant aimé
Nous en sommes encore
C'est-y pas malheureux
A ces couleurs délavées
A la layette bleue ou rose
Et ça, j'en ai eu ma dose!
Donc sans rougir, oui j'ose
Dire A mort le bleu le rose, A mort!
Si seulement c'était drôle!
Mais la fadeur de ces couleurs
Heurte mes yeux
fait pleurer mon khôl
Cela m'est odieux
Vite, un coup de gnôle!
Moi, ça me donne de l'urticaire
Et je ne peux pas me taire
Je dis qu'on n'est pas des nonnes
Non plus que des bonbonnes
Allez passe-moi la salière..
Cavalier, cavalière!
A nous la guerre des 2 Roses!
On n'est pas chez Molière
On n'est ni vieux beaux ni rombières
Faisons donc une halte, une pause.
Rose rouge de Lancastre!
Rose blanche des Yorks!
Voulez-vous que l'on vous castre?
Levez les yeux vers les astres
Ou allez voir... les Orques!
Choisissez d'autres couleurs!
Et faites mon bonheur..
Bleu, jaune, rouge
Couleurs primaires
Violet, orange et vert
Couleurs complémentaires
Gold, orange, canari
Voilà que je revis!
Bleu de Prusse
Bleu d'outremer
Bleu cobalt
Bleu de Bresse!
Voilà, j'ai mis mon âme à nu
Car je n'en pouvais plus
Merci de m'avoir comprise
J'en suis toute z'émue
Alors, laissez-moi vous faire LA BISE!
:-* :-*
23/07/14
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Départ imminent par LeTempsDesOranges
Oh! Rosa super que tu sois là !
J'étais partie quelques jours à Marseille pour accueillir un vieux pote à sa sortie des Baumettes. Pas très malin sur son dernier coup, mais il a toujours quelques "fraises" à vendre à bon prix.
Sa réputation de renard n'est plus à faire et on peut toujours compter sur lui quand on a besoin de quelques chose, même de cash.
- Nous allions manger, joins -toi à nous et après on ira faire un tour dans le quartier il faut que je te parle...
- Pec chéri ta bidoche était délicieuse, même si je n'aime pas le sucré-salé, mais tu es un
amour..
sois mignon de faire la vaisselle, j'ai un ongle cassé et je dois parler à Rosa..
Pec compte ses biftons et n'a rien entendu...
- Dis donc Rosa je crois que ce Pecno a fait affaire avec ce débrouillard de Bob à Marseille et
j'ai pas du tout envie qu'il comprenne que je l'ai su avant hier quand j'ai négocié 400 une
kalash pour mon frère qui commence à avoir de sérieux ennuis avec les gars de la cité
voisine..
Lorsque que je suis rentrée il a tellement cru que je l'avais abandonné qu'il m'a prise dans ses
bras comme un perdu.. on pourrait en profiter pour le suivre au Sénégal pour teuffer un peu..
- Quel abruti ce mec, tu sais en faire ce que tu en veux toi, ok ça marche !
- Deux nanas plutôt qu'une il ne dira pas non et puis on calmera ses ardeurs à tour de rôle !
- Je te laisse lui annoncer la bonne nouvelle, je vais préparer mon sac et je vous rejoins
demain..
Plus tard dans la soirée..
Pec se laisse caresser le torse bombé par Orange, qui pense déjà au sable blond où elle se fera sirène loin de cette agitation parisienne.
Soudain le téléphone sonne ..
- Orange c'est Bob, je suis emmerdé il faut absolument que tu me rendes service avant que je
ne reparte à l'ombre... dis donc, ton connard de mec m'a refilé des pierres synthétiques et
j'ai bien peur qu'il disparaisse dans la nature avec le fric, il faut absolument que tu récupères
le pognon, les billets sont faux......
- Allo Rosa....
./....
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deux anges par Il est midi
La deux fois née dormait dans un rêve de neige
un songe qui fut triste mais eût raison de vivre
un peu de la paresse et du penser que piège
sur son siège d'attente une femme sans suivre
pour un peu son malheur d'avoir perdu un être
comme autrefois d'aucune eussent perdu l'amour
en ses cheveux de songe elle peignait en elle
des rêves avortés à renaître un beau jour
nous étions face à face et tu ne pleuras pas
les laures de l'attente dussent être passagères
noir ainsi qu'un fantôme je quittai ton effroi
né en dedans de toi de toi qui eus ces vers
à ronger dans la glace les cauchemars virides
que nous eûmes un peu tous entre deux corridors
l'un attendant son tour au grand bal des atrides
et l'autre un peu sa grâce avant de vivre une mort
mais qu'importe le lent temps de la cour et du coeur
sur un petit jardin je me suis promené
vêtu de noir ainsi que tes pensers moqueurs
en ta présence à toi qui ne fut profanée
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Conte d'été par Cypou
Conte dun 7 juillet
Quand il lacheta elle lui ressemblait.
Comme a chaque fois quil la rencontrait,
ELLE* avait un visage joyeux, charmeur du rose carmin du bord de ses lèvres
qui ne tardait pas à fondre entre eux.
Peut être est ce dailleurs pour ne point la rendre jalouse
quelle sétiola avant quil ne lui offre
ou alors avait elle déjà décidé de fermer les yeux
pour ne pas voir ce si bel amour impossible.
Aujourdhui il pleut.
Nul doute quelle nattend que cela.
Dailleurs la semaine dernière il a cru la voir lui faire un clin dil,
en bonne place a lentrée de ce nid douillé
qui avait bercé cet amour passionné.
Il nétait pas très sûr de lavoir reconnu ;
ELLE* lui avait même dit peut être pour se disculper
ou ne pas lui faire de la peine
quelle navait pas passé lhiver
mais les nénuphars lui ont dit, quen charmante compagnie,
ELLE* ne sarrêtait guère pour larroser.
Ils lui firent même comprendre quils préféraient être à leur place
depuis quavait été refaite létanchéité du bassin.
Pour interprète ; ils avaient pris une grenouille ;
elle voulu lui parler mais pour point quELLE* ne la prenne pour traitre,
elle décida de disparaitre quand elle laperçu sapprocher de lui.
Tout en conversant il la vit lorgner entre deux pétales rose flamboyant.
Ne refusant point les délices de ce café livrant un subtil parfum damant perdu,
prés du poêle fermant les yeux,
il senquérit de ne point repartir sans tromper la vigilance de la maitresse
.des lieux
tellement troublé il était de lattitude de ce gallinacé bien peu loquace.
Alors, en faisant le tour de la voiture, repassant devant le bassin,
la grenouille lattendait et lui fit une confidence.
Elle lui dit que même si la rose ne refleurissait
les nénuphars la remplaceraient
et veilleraient a ce que lamour en cette maison règne en paix.
Nul doute que cétait le cas
ELLE* était tellement radieuse
autant que belle était cette rose au doux nom de
Laetitia Casta
ELLE* : belle et radieuse comme toujours parcequ
..amoureuse.
Cypou le 20/07/2014
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Quatre chiffres par Larscene
Quatre chiffres
Quatre chiffres comme sésame, une porte ouverte sur la vérité.
Quatre chiffres pour apaiser mes doutes et mes craintes.
Tout commença en 2001, c'était beau, très beau même, notre naïveté d'ado portait à elle seule notre histoire déjà compliquée.
Des années de bonheur, quelques heureux événements, une confiance aveugle, des erreurs de parcours........et là, la confiance d'ordinaire aveugle commence à recouvrer la vue, à s'effriter, devenir méfiante
Ces quatre chiffres, il me les faut ! Pas pour avoir raison mais pour me prouver que j'ai tort.
Les mois passent, les années aussi du coup, la confiance muée en paranoïa, les bonnes nuits de sommeil ont laissé place aux fringales nocturnes interminables.
Puis un jour, touché par la grâce, une combinaison apparaît, les verrous sautent les uns après les autres...... voilà mon sésame, paranoïa transformée en vérité, je me rends compte après coup qu'il est trop tard. Bienheureux sont les ignorants.
Quatre chiffres qui devaient me libérer sont aujourd'hui un fardeau
La curiosité est un vilain défaut
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Ni Dieu ni Maître par Pechnologie
Il y a deux mondes.
Celui des lunaires et celui des solaires.
Le monde lunaire , est réglé sur le cycle de la lune, 28 jours.
Le monde solaire, est réglé sur les saisons.
Chaque monde vie sa vie, les lunaires calés sur le cycle des femmes (28 jours) , les solaires sur le cycle des hommes (la reproduction du cycle de la nature).
Les lunaires écrivent de gauche à droite , les solaires de droite à gauche.
Les lunaires pensent, les solaires font.
Puis les deux se sont mélangés, les solaires se sont mis à penser à ce qu'ils font, les lunaires à faire ce qu'ils pensaient.
Dans son ouvrage majeur "Sarmacande", Amin Maalouf , lunaire, explique bien la tentation du savoir face au pouvoir dont son héros Omar Khayyam est l'objet ballotté par les siens, c'est à dire la culture lunaire. Le philosophe est ,dont Ibn Rush alias Averroes, l'homme à abattre parce que la pensée écarte de Dieu.
De l'autre coté , Michel Houellebecq, solaire, faiseur de monde explique linanité de construire des mondes qui ne sont que des représentations et des reproductions d'un Être initial qui par clonage successif construit son univers. La pensée tourne alors en boucle et l'idée de Dieu en est absente. Le philosophe est l'homme à abattre puisqu'il n'apporte pas la réponse.
Entre les deux, les philosophes de la connaissance, essayent d'apporter une réponse « biologique » à notre incapacité à vivre entre les deux mondes qui se cherchent sans se trouver. Notre capacité à le percevoir est liée à nos sens qui en limitent la manière de penser.
Chez les lunaires, Dieu pense le monde à notre place, et nous pensons Dieu en lui permettant de nous penser.
Chez les solaires, Dieu n'existe pas, seul l'homme est capable de penser sa condition et ne peut que la reproduire.
Après il existe des variantes, comme le Bouddhisme ou Dieu est la somme de nos expériences que nous réitérons sans fin, mais il admet que l'on peut progresser en renaissant vers le nirvana qui nous détache du monde.
En attendant il faut bosser pour gagner sa pitance dans ce bas monde, alors les femmes , lunaires par nature (28 jours=un cycle), rappellent aux hommes qui ont permis à luvre de leur chair de faire naître l'enfant qui prolongera la réflexion, qu'il faut revenir sur terre pour y faire pousser l'aliment dont tous se régaleront.
Les hommes se partageront entre lunaires , solaires, philosophes, contemplatifs parce que c'est leur destin d'homme de justifier leur existence après qu'ils aient procréé grâce au ventre des femmes.
Et ils la justifieront d'autant mieux qu'ils voudront lutter contre ceux qui ne pensent pas comme eux.
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Amours réelles, Lala par Cafca-ciri
Georges était assis à sa meilleure place quand il vit Lala : en face de la porte "arrivée", la plus éloignée pour voir les voyageurs plus longtemps pendant quils traversaient le hall, ou marchaient sur le quai, par les baies vitrées qui le séparaient du hall.
Cela faisait bientôt 3h quil était là et il allait se lever pour aller au buffet prendre son chocolat de 9h15, comme il faisait toujours après lheure de pointe. Maman lui recommandait toujours de bien répartir ses efforts et ses repas dans la journée. Comme elle lavait toujours bien guidée à travers les difficultés de son existence, quil lui reconnaissait une bienveillance sans faille, il sefforçait de bien respecter les règles de vie quelle lui avait transmises.
Chaque jour quil venait à la gare, cest à dire tous depuis quelques semaines, il se déplaçait du hall au buffet pour prendre un chocolat chaud. Pendant ce temps là il ninterrompait pas tout à fait son guet car à ces moment là aucun train ne sarrêtait, il ny avait pas foule, il pouvait observer les rares passagers depuis une table prés de la grande vitre qui séparait létablissement de la gare. Il sy installait pour un long moment pendant lequel il buvait de petites gorgées brûlantes et sucrées. Parfois il parvenait à parler avec le barman, quand celui-ci était disponible, il létait souvent, et de bonne humeur, cétait plus rare.
Ils navaient pas de grandes discussions, mais de ces petits échanges banals et réconfortants quon échange entre quasi inconnu.
"alors ça va aujourdhui ?" engageait le barman, ou si cétait Georges "il ny a pas beaucoup de monde." Georges faisait ses journées en fonction du monde, de ses chances plus ou moins grandes quarrive la femme de sa vie. Bien sur il nen parlait pas directement avec ses interlocuteurs car Maman lui avait appris, délicatement, que si elle-même le comprenait assez bien, il pouvait ne pas en être de même avec les autres gens. Il valait donc mieux être prudent, de manière générale quand on parlait avec eux du fond de sa pensée.
Néanmoins ses préoccupations ressortaient systématiquement dans sa conversation car Georges ne pouvait pas penser à deux choses. Simplement il ne parlait pas de lessentiel, il tournait autour, il parlait de ce que tout le monde pouvait voir. En cela il ne différait pas beaucoup de la majorité des gens, mais il ne le savait pas.
Georges aurait bien voulu pouvoir discuter avec dautres aussi bien quil le faisait avec Maman, surtout ces derniers temps. Mais il avait appris bien des années plus tôt que ce nétait pas possible, quil devait observer une certaine réserve en parlant avec les gens. Cela aurait fini par des désagréments quil ne souhaitait plus revivre, dautant moins maintenant.
Et pourtant cest là quil en aurait eu le plus besoin se disait-il parfois.
Le barman, connaisseur de lâme humaine par lusure de 25ans de torchon sur les comptoirs, plus que par tempérament, voyait bien quun jour ou lautre il aurait les confidences de ce client un peu étrange. Il attendait ce fait inéluctable avec une moins grande lassitude quavec les autres clients habituels, et même avec curiosité. Cest ce qui le poussait certains jours à questionner cordialement Georges. Comme ça il avait appris que Georges admirait sa mère qui lavait doté dun grand savoir-vivre très utile, ce dont le barman était témoin. Il savait que cette grande et bonne dame, telle quil limaginait, approuvait le comportement de Georges. Il en était rassuré dailleurs. Mais il ne savait pas ce que faisait réellement Georges en venant tous les jours à la gare.
Et ça lintriguait. Pas au point tout de même de déroger à sa discrétion toute professionnelle. Il attendait, avec les autres familiers de la gare, avec qui cet homme moyen, mince et légèrement vouté sous sa calvitie dominante, bavardait à loccasion au sujet du personnage Georges.
Prochain mini chapitre "Amours réelles, Lala suite" , trés vite.
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Le désespoir d'Armandd Favelli par Passeraile
Jai dit bonjour à tout hasard. Il avait le regard vague de celui qui nattend rien, un regard intérieur, aveugle. Ca disait clairement : quon me laisse tranquille, jai donné, jen ai ma claque du voisinage. Foutez-moi la paix avec vos gueules de bien vouloir faire. La mienne est de travers ? Ca me regarde. Bon. Moi je men foutais pas mal, jétais juste venu pour ma jambe. Est-ce quon racontait lhistoire de sa jambe au premier venu ? Pour ça, on avait encore lhonneur intact. De quelle guibole il aurait fallu parler dabord, voilà qui méritait réflexion. A bien réfléchir, jaurais peut-être choisi la fausse, elle naurait fait la révérence à personne celle-là, insensible et comme il faut, le flegme britannique si je puis dire
On aurait fait passer un camion dessus, elle naurait rien senti, cétait lavantage. Quant à lautre, elle était morte et enterrée depuis des lustres, cétait de lhistoire ancienne. Cétait dailleurs intéressant de constater quà raconter la même histoire trop souvent, ça perdait son sens, ce nétait plus que des mots, la répétition vous vidait lâme. On devenait un mauvais acteur qui vous massacrait le texte. Ce quil fallait, cétait changer les paroles, quitte à changer dhistoire. Depuis le temps, je métais lassé de ce rôle, javais envie de me bander le bras droit et de laisser flotter la manche gauche de ma veste, pour ne plus ennuyer personne avec mes membres inférieurs. Et si daventure quelquun sétait risqué à me demander comment je faisais pour manger, jaurais dit de lair le plus sérieux du monde : mais je ne mange pas, moi, comment voulez-vous ! Jaurais accepté quon maide à monter dans le bus, je me serais appuyé de tout mon poids contre mes voisins avec des airs dexcuse, et bien sûr je naurais jamais sur moi le moindre titre de transport : a-t-on jamais vu un contrôleur fouiller un invalide ?
Il nétait pas dit que je ne ferais pas cela un jour. En attendant, je décidai dépargner à lhomme qui partageait la salle dattente avec moi tout commentaire sur ma troisième jambe, celle qui supportait vaillamment lédifice, ne se plaignait jamais, et pour laquelle javais rendez-vous chez ce médecin que je navais jamais vu.
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SOLITUDE A TURIN ( de Magnana) par Minos36
Voici quelques passages de « Il neige à Turin » que mon ex collègue, professeur ditalien au lycée, traduisit pour moi.
« Où quil se trouvât, quoi quil fasse, même ses cours à lUniversité, le rendait étranger à tous et à tout, le faisait malheureux. Ecrasé par laffrontement entre ces deux mondes opposés, il sétait retrouvé sans âme, avec une mémoire blessée, brûlée, condamné à se mouvoir dans des rues inconnues, comme se meut, dans un couloir poussiéreux dun hôpital psychiatrique, un schizophrène .
Il lui arrivait souvent, se trouvant dans ce misérable état de schizophrénie, de se laisser prendre par le désir de sallonger sur le trottoir, afin que les passants, en le piétinant, le fassent adhérer au sol. Seule manière, ainsi croyait-il dans ces accès de folie, de sidentifier à cette culture citadine jusque là inconnue.
Personne ne voulait connaître ses rêves, ses espoirs. Et surtout personne voulait savoir quoi que ce fût de son passé.
Devant ces refus catégoriques, il en arrivait à la conclusion que, ceux comme lui, il pensait bien sûr à ces millions dhommes du Sud émigrés, nétaient que des traîtres. Des Judas ! Des reniés !
Depuis un siècle pérégrins dune terre étrangère à une autre ! Mendiants de pain. De travail. De dignité ou à la recherche dautres nourritures spirituelles pour ceux qui se voulaient créateurs comme lui. Mendiants dunité nationale, dordre, de lois de droits. Et depuis un siècle, bateaux, trains, se remplissaient de ces mendiants et traîtres. Traversés les océans, passées les frontières, ils étaient déchargés sur les quais ou dans les gares, comme main duvre de troisième catégorie dont tout le monde pouvait en profiter.
Au moment de quitter leur terre il y avait eu ceux qui avaient pleuré. Il y avait eu ceux qui avaient crié des mots obscènes chargés de haine-amour. Les uns comme les autres étaient condamnés à devenir des traîtres.
A larrivée tous auraient reçu, en guise de salaire, une fausse image deux-mêmes. Le pain quils mangeraient, largent quils recevraient, ne seraient que le prix de leur trahison.
Les pires de cette race de mendiants étaient ceux qui appartenaient à lespèce de Nino : autrement dit ceux qui avaient pleuré par amour, et craché sur leur terre par raison.
Pour eux ni pain, ni argent, mais linfâme condamnation à ne pas trouver jamais la paix dans leur recherche errante. Ils auraient toujours traîné avec eux la nostalgie, chargée sur les épaules comme un fardeau insupportable. Un énorme poids qui les aurait écrasés comme la pierre du moulin écrase les olives. Lourde comme une châppe de plomb. Jamais leur nostalgie naurait pu racheter la double faute : pleurer et cracher sur la terre mère.
Quil était long cet hiver piémontais pour Nino ! Ses journées, ses soirées, ses dimanches vides de tout sens !
Quoi quil fît, quoi quil pensât, tout le ramenait aux origines de sa trahison, aux origines des ses larmes et de ses crachats !
La musique quil écoutait, les livres quil lisait, les femmes qui incendiaient son corps dans la rue, tout le plaçait dans cette situation dabandon. Tout lui apparaissait comme fonction, cause et effet de ce quil avait été et non pas de ce quil aurait voulu être.
Que faire ? Eventrer une de ces femmes qui incendiaient son corps et avec les entrailles se faire une corde pour se pendre. Passer autour de son cou les entrailles encore chaudes ! Mourir à ce contact de viscères, humides, chaudes, grasses ! Quelles sensations aurait-on prouvées ? »
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Reggae pour les mollets par Jeepee
Votre petit dernier vous donne du souci ?
Il finit le collège et change de relations sociales, de centres d'intérêt aussi ?
Dorénavant il est rasta ; il vient à peine de découvrir Bob Marley et Peter tosh qu'il est déjà dans le trip "vie cool, tranquille, vêtements aux trois couleurs et cigarette roulée au bec"... et le séant collé à la glue dans l'angle du canapé, son Ghetto-Blaster comme repose pieds...
Fini l'équipe de basket, les ballades à vélo ! Quand il se lève, c'est pour esquisser deux pas de Reggae en pantoufles (les vôtres d'ailleurs)... avant de retomber en arrière dans son recoin de fauteuil.
C'est amusant un temps mais vite pénible pour un parent responsable.
Pas de panique ! Vous POUVEZ récupérer votre canapé !
Bluffez-le en sortant un bon vieux CD de Jungle Beat !
Même les rastas ont pris conscience qu'il leur fallait accélérer le "Beat" de temps en temps (Beat : vitesse du tempo musical, battements par minute)... histoire de se dégourdir les jambes.
Et les junglist y ont remédié à coups de synthés, boîtes à rythmes et samplers.
La Jungle est un style de musique léger et festif, certes, mais malin... Il est basé sur une ligne rythmique classique du Reggae, ou de la Dub, et agrémenté électroniquement de "doubles croches", voire de triples ! La musique peut donc se danser sur deux rythmes, un lent plutôt classique, l'autre très "sportif".
Ce style apparu il y a plus d'une dizaine d'années dans un quartier de Kingston appelé "Jungle" (Jamaïque) a, je trouve, redonné un second souffle au reggae. Il lui a permis surtout de réinvestir les boîtes de nuit européennes devenues "electro" et a contribué à créer le lien avec le rapp américain.
Vous pouvez danser avec votre fils maintenant et le voir transpirer à grosses gouttes... dans vos pantoufles... mais pas sur le canapé !
Jungle beat (drum and bass)
General Levy
http://www.youtube.com/watch?v=yIX97-8O4ao
http://www.youtube.com/watch?v=OZjWX3vI6lg
http://www.youtube.com/watch?v=8facJWyY_m8
Duke
http://www.youtube.com/watch?v=QSG1kwl-O70
Bounty Killer, Dawn Penn
http://www.youtube.com/watch?v=46sQel8fslg
Demon Boyz
http://www.youtube.com/watch?v=TbuUInARmXU
Leviticus
http://www.youtube.com/watch?v=9XtDgEjZPTE
Triple X & Bassman
http://www.youtube.com/watch?v=zBc-e-sEBBk
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