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la folie des scrupules (2) par Passeraile

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Cette invitation chez un de mes collègues me mettait en réalité fort mal à l’aise et j’avais déjà considéré la possibilité de ne pas m’y rendre, mais il y avait en moi quelque chose d’absurdement loyal qui m’empêchait littéralement de proférer le moindre mensonge, aussi pieux fut-il, car j’avais toujours peur de blesser quelqu’un, comme si ce quelqu’un eut été un autre moi-même .Il y avait probablement là une forme de lâcheté, à moins que ce ne fut tout simplement une sensibilité maladive, ce qui somme toute revenait au même. C’était comme le grain de sable qui enraye une machine, ou le petit caillou dans la chaussure. Ces scrupules ne me faisaient pas honneur car j’attendais toujours d’autrui qu’il agisse selon ces principes, ce qui se produisait rarement, et me jetait souvent dans des états de colères larvées qui étaient généralement suivies de crises d’humilité abjecte. Si par malheur j’apercevais chez moi une de ces erreurs de discernement, je me perdais dans des excuses les plus absurdes et j’étais parfaitement capable alors de me jeter dans les bras de mon pire ennemi au lieu de lui cracher à la figure, ce qui eut été encore la solution la plus appropriée. J’en étais malheureusement incapable et je dois avouer que je ne faisais jamais le moindre progrès, je faisais chaque jour table rase de toute expérience. Je ne comprenais pas ce qui ce qui avait donné naissance à ce manque essentiel, mais le fait était là. Je continuerais à laisser brûler des casseroles tandis qu’un ami m’entretenait au téléphone, plutôt que de lui laisser croire un instant qu’il m’avait dérangé. Il m’était également impossible de laisser sonner plus de deux ou trois fois, car j’avais trop peur de manquer le moindre appel, tellement l’idée que l’on puisse s’intéresser à moi m’étonnait encore. En conséquence de quoi je passais le plus clair de mon temps à remercier ou à m’excuser, et le pire étant bien l’atroce sentiment de ridicule qui me tenaillait. Je partis donc et retrouvai bientôt l’ambiance mi-figue mi-raisin de la petite bande qui se retrouvait à intervalles réguliers chez l’un ou l’autre de mes compagnons de travail. C’était de braves gens qui s’en seraient voulu de faire du mal à quiconque, mais leurs sujets de conversation n’allaient jamais au-delà du sport, que bien entendu j’exécrais tellement on nous en avait rabattu les oreilles et qui n’était devenu ni plus moins qu’une vaste entreprise qui brassait des sommes fabuleuses et dont le moindre employé faisait figure de star, et puis les derniers potins politiques dont ils parlaient avec un sentiment de telle importance qu’on aurait pu croire qu’ils maîtrisaient tous les aléas, avec leurs « moi ce que le pense… » ou des « vous voulez que je vous dise… ? » bien sentis et destinés à attirer l’attention de tous sur quelque chose de capital, dont seul le présent interlocuteur avait la prescience. Mais ce qui déchaînait les passions et donnait lieu à de véritables morceaux de bravoure, c’était bien sûr Bourdon et Cie, dont ils faisaient leurs choux gras avec une véhémence qui semblait rajouter du piment à la conversation et le ton montait alors de façon extraordinaire. C’était des envolées lyriques, des diatribes, des indignations si vertueuses que l’on croyait vraiment alors qu’untel allait vraiment casser la gueule du contremaître qui ne l’aurait pas volé depuis le temps qu’il lui cherchait des crosses, il allait voir de quel bois il se chauffait, cet idiot. Lequel bois réchauffait leur cœur à chaque rencontre et brûlait avec la même chaleur la fois suivante. Tout cela ne mangeait pas de pain et ne les empêchait nullement de faire leur travail le plus honnêtement du monde. Je me gardai bien de mentionner mon prochain départ et rentrai chez moi les oreilles bourdonnantes et l’esprit vide. Je passai le reste de la soirée à ranger mes affaires et à faire le vide dans cet appartement que j’allai quitter sous peu.

Vin par Rolando68

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Calice de la vie Ton vin est bien amer Ton raisin s'est nourri Des labeurs de la terre Et quand parfois l'ivresse Empourpre mon visage Il naît une tendresse Pour ce divin breuvage Sur tes lèvres Amour le vin devient nectar Sur tes lèvres Amour Je me meurs de le boire Ivresse éphémère Au matin envolée Si le vin est amer Buvons-le pour.. Rêver!

L'Homme du camping par Vladimirgorski

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Et puis le regard, bleu acier, qui scillait rarement. L'homme intriguait. Il promenait sa silhouette voutée dans les allées du camping. Je le croisais quelque fois à la supérette. Un jour, il avait même participer à un concours de boules. Je me souviens sa crinière grise, aux mêches folles, et toujours son regard, les yeux couleur d'acier, aux reflets de métal fondu. Il parlait rarement. Il avait loué un mobilhome, dans l'allée baptisé "Figueras". En terrasse, il buvait du porto, en marmonnant des insultes. Quand nous passions devant son emplacement, j'étais terrorisé. Je demandais à mon père: "C'est qui, le monsieur?". Le paternel blémissait. Il essayait de dissimuler ses mains, qui tremblaient. "Personne" disait-il. "Hâte le pas, s'il te plait".

Sultana Tabet par Warikaduna

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Elle est très belle, elle a vingt deux ans et elle est veuve. Le poète la rencontre alors qu'il étudie ( 1898/1901) à l'université de Beyrout et en tombe éperdument amoureux. Elle est la soeur d'un de ses amis. Sa beauté le hante, il la dessine au fusain....il reste ce portrait d'elle, visage de madone, les yeux baissés à la fois fragile et forte, "modeste" comme on disait autrefois, dans son attitude. Il lui écrit avec passion, mais ses réponses décevantes ne sont que des notes formelles et sans chaleur. Elle meurt de façon soudaine et inexpliquée. Quelques temps plus tard, une de ses amies remet à Gibran quelques souvenirs et un paquet de dix sept lettres qu'elle n'avait jamais envoyé....elle a emporté le secret de cet Amour dans sa tombe. Il ne reste rien sauf ce dessin .... J'aime l'idée romantique de ce lien renoué par delà la mort.... De mots d'amour qui traversent le vivant...et restituent la présence de l'être aimé.

Comment ne pas trouver ou retrouver de travail par Fragonarde

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Voici en quelques conseils, comment ne pas trouver ou retrouver de travail Tout d'abord, je vous recommande deux périodes bénies pour cet état de grâce. La première, c'est de suite au sortir de vos études - quelque soient leurs durées - alors que vous n'aurez aucune expérience à proposer pour des postes qui bien évidemment en nécessitent tous. Vous aurez des chances alors de pouvoir profiter quelques années de cette situation-là. Et même en supposant que vous n'êtes pas contre les embauches en CIE, CAE, tremplin, d'avenir, d'accompagnement ou autres résumés de ce type, que vous n'opposerez pas de veto à un CDD de durée qui se rapproche de l'intermittence, à temps partiel annualisé, il n'est pas dit que vous ne pourrez pas profitez de long mois de vacances du fait de n'avoir pas au préalable exercé le même emploi proposé. Vous pouvez sinon en profiter, et encore plus pleinement, si vous avez dépassé la quarantaine. Vous êtes ainsi devenu senior un jour sans vous en rendre compte, celui où vous vous êtes retrouvé sans travail. Le moment est idéal, c'est même presque parfait car alors on estimera que vous être trop vieux pour vous impliquer pleinement. Que vous avez acquis trop de certitudes pour pouvoir vous adapter à un nouvel emploi. Les dieux sont avec vous, sachez le, pour que ce temps là s'éternise parfois même jusqu'à votre retraite. Si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour ne pas trouver de travail, sachez que vous les multipliez si vous êtes une femme. Eh oui la femme n'est pas un homme comme les autres. Son faire valoir diminue au fil des ans. Et il est plus gratifiant d'avoir à son bras ou en tant que collaboratrice ou employée, une jeune femme n'ayant encore aucune ride venant gâcher son visage. Quoique je ferai remarquer qu'un femme de plus de trente ans mais n'ayant pas encore d'enfant a des chances d'avoir quelques années devant elle avant qu'on lui propose un job. Si vous rajoutez aux marques du temps, le fait que vous n'ayez pas gardé la taille de guêpe de vos vingt ans, cela sera encore mieux pour les faire fuir. Allez, cerise sur le gâteau, si vous avez encore des enfants non autonomes, vous multipliez les points bonus au maximum pour ne jamais vous voir proposer un emploi. Et le joker serait qu'en plus votre nom soit plutôt de consonance étrangère. Si néanmoins, par malchance, votre candidature vole au dessus des obstacles pour se poser dans les mains d'un recruteur qui vous reçoit, se posera très vite la question de votre adéquation au poste. Soyez inquiète si vous êtes un clone correspondant à 1500 % au salarié parti, c'est ce que souhaitent les employeurs. Si vous n'avez pas travaillé dans le même secteur, dans une entreprise proche qui soit concurrente, au même poste, avec le même type d'organisation, le même niveau de chiffre d'affaires, le même nombre de personnes à encadrer, les mêmes logiciels utilisés, le même serveur téléphonique, la même culture d’entreprise, vous devriez avoir des chances pour repartir sans avoir été retenue pour un deuxième rendez vous. Vous êtes l'exception qui contredit tous mes propos et avez été sélectionnée pour un deuxième et dernier entretien ? La question capitale qui va se poser ensuite est celle de la rémunération. L'employeur estime que cela sera une joie pour vous d'intégrer sa grande entreprise, que c'est un cadeau qu'il vous fait. Alors si vous considérez les choses d'un autre œil, il suffit de dire la rémunération que vous souhaitez. Bien sur si vous demandez une augmentation de 10 % par rapport à votre dernier poste où vous n'aviez pas été augmenté depuis 5 ans vu la crise, vous voilà rassurée vous resterez bien à côté du marché de travail. Si vous ne souhaitez pas vous embêter à calculer combien cela fait 10 % de plus, je vous rassure cela ne changera rien si vous demandez un salaire à l'identique. Cela permettra à l'employeur de constater que vous ne vous mettez pas à sa place et ne tenez pas compte des difficultés économiques qu'il rencontre vu le coût de la masse salariale. Je vous rassure vous n'aurez aucun problème pour ne pas retravailler si vous ne baissez pas de 30 à 40 pour cent votre niveau de rémunération. Voilà donc ces quelques conseils. je ne doute guère qu'il y en ait certainement d'autres que vous ne manquerez pas de souligner dans vos commentaires.

Rem' birthday par LeTempsDesOranges

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Je l'ai rencontré à Marseille, entre 2 trains, 4 pastagas et un 1 semi-bourride infâme sur la Canebière. Il fallait bien ça pour nos retrouvailles réelles après 2 ans de virtuel et un bouquin sorti tout droit de ses mains, la veille ,à la FNAC.. On a parlé, ri, beaucoup ri, parce qu'il est drôle et grâve et en fait drôlement grâve! Le genre de mec que tu ne rencontres qu'une fois dans ta vie, sorti tout droit d'une histoire de barges ou d'un roman pagnolesque. En fait sa vie se situe à mi-chemin entre la Durance et le fin fond de l'Afrique, une main dans la terre et l'autre sur le gun! D'un côté dans la caillasse de la garrigue et l'autre tendue vers des enfants réfugiés de guerre! Vous n'y comprenez rien? C'est "normal" c'est juste sa vie d'homme libre, parfois terrien parfois aérien! Il est mon Ami depuis 6 ans, on ne se voit plus mais on se croise parfois après de longs mois de silence... et puis un jour le son de sa voix- de- cigale -sur- le -retour et c'est comme si on s'était quittés hier. Il me fait toujours autant rire avec ses anecdotes, sa vie qui ne peut ressembler à nulle autre, et ses projets de vie sans zone de conflit et germant de mille plantations et de floraisons à venir. Aujourd'hui c'est son anniversaire, et s'il ne s'est pas encore torché comme un chien de guerre, c'est qu'il est sans doute au bistrot du patelin pour arroser son gosier de jaja du coin. l'Homme est discret, alors je vais juste lui souhaiter ici un Joyeux Anniversaire, avec plein de gros bisous et toute mon affection. A toi..;-) c.

Arabesques d'ébène par Mouettes

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Cette nuit-là, inexplicablement, sa chambre était peuplée des monstres et chimères des cauchemars de son enfance. Réveillé en sursaut, le souffle court, moite de sueur froide, il sentait son cœur battre à ses tempes. Ses paupières gardaient tous les corbeaux, les châteaux en ruines, les orages, toutes les encres de Hugo et de Druillet. Il choisit de quitter cet intérieur de gargouilles hurlantes. et partir faire un tour. Il enfila juste un manteau sur son pyjama. L’air de cette nuit d’août l’apaiserait. Le long mur, la grille, le trou dans la grille. Il connaissait le passage secret depuis toujours, comme tous les ados du quartier. La lune pleine et claire lui traçait un chemin d’argent au travers de tous ces noirs. Les premières allées, larges, riches. Les arbres soignés, taillés, civilisés, encore. Les allées plus petites, aux pavés bancals, plus resserrées. Comme oubliées. Débordant de buissons, sauvages, anarchiques, déjà. Sous le tilleul, le lierre grignotait doucement les panneaux « Allée Nord – Section 12 -Concessions… ». Musset, Bashung, Daumier, Morrison, Visconti. Ses mythes engloutis dans les ombres et les pierres. Réconfortants ? C’est ce matin là qu’il rédigea ses premières pages : Mémoires d’Outretombe II Petit jeu de 10 mots proposés par Lbambou le 25 juillet : ombre – concession – mythe – section – rédigea – argent – intérieur – partir – court – peupler A vos plumes !

Frayer dans le ruisseau par Occupationdusol

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Gut faisait le pied de grue face à la porte des Urgences de l’hôpital Américain. Chaque fois qu’un nouveau malade arrivait, ensanglanté ou d’une pâleur à frémir, voire brancardé, son érythème se manifestait, aussi préféra-t-il se tenir debout à distance raisonnable des contagions et émotions fortes. Et puis les cents pas permettaient de cogiter et de maintenir la connexion avec son téléphone. Il ne s’expliquait pas pourquoi Keiko ne répondait plus à ses appels. Il avait d’autres soucis plus importants outre qu’il n’en pouvait plus de se gratter. Il revint vers l’infirmière d’accueil pour se plaindre de l’attente. Avant d’atteindre le comptoir il fut bousculé par un brancard arrivant au pas de charge, une scène comme on en voit dans les séries américaines, seuls les uniformes des pompiers rétrogradaient l’ambiance à un feuilleton de chaîne nationale. Un grand gaillard allongé appelait sa mère comme un enfant, son visage semblait un masque cireux modelé de douleur. Gut eut juste le temps d’apercevoir deux taches rouges à la place des mains. Il se figea et fit demi-tour, lui était en capacité de se gratter, d’héler un taxi et une fois confortablement assis, il repensa à ce que Keiko lui avait dit mille fois sans qu’il l’écoute : « Arrête la cortisone, remonte à la source au lieu de te t’anesthésier la mémoire. Ta peau transpire quelque chose d’enfoui. » Les saumons remontent à la source pour se reproduire et mourir sur leurs œufs. Les nouveaux nés se nourrissent de cadavre. Est-ce ainsi qu’ils acquièrent la mémoire ? Les saumons apprennent-ils quelque chose de leur ascendance en se nourrissant de leur chair putride ? Mangent-ils leurs gênes ? Les saumons ont-ils de l’érythème ? Comme par synchronicité, le téléphone s’éclaira, « Maman » clignotait sur l’écran. Il l’avait complètement oubliée, elle devait poireauter à la gare. « Maman, je suis à l’hôpital là, prends un taxi, on se retrouve à la maison. Je te rappelle. » Il ne lui laissa pas le temps de répondre et indiqua une autre destination au chauffeur. Ce n’était pas le moment, elle lui filait des boutons et il avait bien assez avec son urticaire. Sa mère habitait un gros bourg, dans la demeure familiale et se portait comme une jeune fille de 70 ans. Très investie, elle vagabondait à la poursuite de sa passion, l’architecture. Madame Salami venait à Paris pour assister à un colloque à la Cité de l’architecture. Elle faisait partie de ces femmes qui n’en ont jamais fini avec la vie, ne renoncent jamais sauf impérieuse obligation et semblent se lever chaque matin comme si un nouvel avenir les attendait derrière les persiennes. Le goût de l’architecture lui était revenu après qu’elle eut consacré une vie à sa famille. Avant son mariage, elle avait intégré l’École des beaux-arts dans la perspective de concourir au Prix de Rome. Mais elle gagna un autre lot et sa première grossesse lui fit troquer mines graphites et rapporteurs pour une ceinture de fleurs d’oranger finie par un gentil bouquet de mariée. Ses ambitions refleurirent quelques dizaines d’années plus tard comme un bon vin au nez puissant avec des notes torréfiées après des décennies de garde. Simonette Salami referma son sac et tira sa valise à roulettes jusqu’à l’arrêt des bus. Ce n’était pas la première fois qu’un de ses enfants l’oubliait, elle y accordait peu d’importance, ils étaient tous si occupés. Cela faisait longtemps qu’elle avait appris à se débrouiller sans assistance, elle brandit son parapluie et le bus marqua l’arrêt.

Le volcan par Cypou

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Le volcan De sa gueule ouverte il crache ses mots. S’accrochant à mon oreille ils évitent la verte clairière. Refuge de paix une biche s’y attarde. Saura t’elle s’en extraire avant d’être encerclée ? Nuages de poussières s’amoncelant, poussières de maux tels ceux de ta bouche éructés étouffant tout espoir de fuite. Pas l’ombre d’une concession quand l’intérieur gronde….. Partir ou mourir. Mythe de l’oiseau aux ailes sectionnées comme pour lui redonner force de s’envoler par-dessus ce brasier sans en bruler le bout. Brasier toujours incandescent comme le fut celui de ton antre. Antre de la terre, entre nous. Entre vous pour peupler ce monde qui court. Qui court pour s’évader, vapeurs toxiques de l’argent, vapeurs toxiques de l’intolérance. Incompréhension des mots… Pour que plus jamais mots ne deviennent maux, que s’éclaircisse le ciel ; avant que la biche suffocante ne se laisse emporter par l’oiseau. « Les mots ne sont jamais définitifs Tout est relatif. Quand tout devient impératif alors humain…devient compréhensif » Saga des mots pour …..une évasion ; c’est ainsi qu’elle redigea son testament. Cypou le 27/juillet/2014 En écho a l’invitation au jeu de lbambou……

La veste du père par Fragonarde

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Des mois que je reculais l'échéance. L'automne avait passé et puis l'hiver, je me décidais enfin au printemps. Je n'y étais pas retourné depuis le mois d'août. Il avait attendu la fin de l'été pour partir comme il avait vécu, simplement. La veille, il avait dit à Mariette, qui venait chaque jour, qu'il se sentait un peu fatigué, rien de bien grave. Comme à son habitude, bien avant huit heures, il était déjà habillé. Il ne lui restait plus que le temps à passer. Sa vie, peu à peu, s'était réduit dans l'espace. Il avait cédé ses terres au jeune voisin mais il avait pu rester dans la maison où il était né. Il avait un temps continué son potager et élevé ses poules et puis, un jour, il n'avait plus su. Sa démarche vacillante s'était ralentie jusqu'à nécessiter un déambulateur. Il détestait cela. Alors il s'était organisé pour que sa vie continue autour de lui. Le voisin lui avait descendu son lit pour le mettre près du poêle à bois dans la cuisine devenue pièce principale. Il se levait toujours aux aurores et, dès son lever, mettait quelques bûches pour réchauffer la pièce. Puis il mettait de l'eau dans un grand broc qu'il déposait sur le poêle. Ensuite, il versait l'eau dans une bassine posée dans l'évier. Jamais il n'avait pu envisager de déjeuner pas propre. Cela ne se faisait pas. Même tout seul, il se devait de garder apparence. Le rasage fini, il prenait un gant de toilette pour poursuivre. Quand ils avaient installé la salle de bain, sa femme et ses deux fils en étaient ravis. Lui n'avait pas changé ses habitudes. Après il s'habillait avec sa tenue de la semaine et il enfilait une blouse courte pour ne pas salir sa tenue. Il maugréait toujours en vidant l'eau de la bassine dans l'évier. Il n'aimait pas gaspiller l'eau. Il aurait préféré qu'elle serve à arroser ses plants de légumes mais il n'était plus capable de porter la bassine remplie, ni même de s'occuper d'un potager. Il se servait enfin de l'eau restante dans le broc pour se préparer son café, respectant scrupuleusement le dosage café-chicorée dont il avait le secret. Puis il prenait un quignon de pain, et, avec son couteau, préparait des dés de fromage qu'il mangeait avec. La table débarrassée, l'heure de son émission quotidienne approchait. Il ne s'était jamais fait à la télé. Il était resté en ça fidèle à son poste de radio, qu'il avait, toute sa vie, transporté avec lui dans les champs. Il allumait la radio, cela l'occupait une bonne heure tous les jours de la semaine. Il l'éteignait sitôt son émission achevée. Pendant un long moment, il restait assis là, pensif. Il se souvenait de l'agitation permanente que la maison avait connue pendant deux décennies. Il revoyait ses deux fils, enfants, puis adolescents. Il n'avait jamais compris comment ses enfants pouvaient être autant disparates. L'un attaché à la terre et puis moi, la tête dans les nuages et aussi très bon élève. De bourse en bourse, j'avais continué jusqu'à devenir astrophysicien. J'étais passé dans un autre monde. Le chemin semblait tout tracé pour la succession de la ferme. Mais non. Maintenant, il ne pouvait plus, hélas, aller tous les jours au cimetière honorer de sa présence quotidienne leurs tombes. Le benjamin n'avait jamais repris la ferme. A vingt ans, la mort l'avait rattrapé au tournant qu'un chauffard avait sous-estimé. Sa femme et lui avaient tenu, noyant dans le travail l'indicible de leur peine. Sa femme était repartie le rejoindre il y a dix ans. Depuis, il attendait de les retrouver, là où était sa place. Il se demandait, parfois, s'il n'avait pas été oublié. Souvent vers onze heures trente, Mariette le trouvait debout près de la porte d'entrée, la guettant, sur le qui vive, craignant qu'elle ne soit en retard. Cela faisait trois ans maintenant que, tous les midis, elle lui apportait le repas de la municipalité. Elle essayait toujours de passer un peu plus de temps avec lui, sachant que je vivais au loin, à l'étranger. C'est sur sa chaise qu'elle l'avait trouvé. Il s'était endormi pendant sa sieste pour ne plus se réveiller. Il avait un sourire aux lèvres, m'a-t-elle dit, quand j'arrivais deux jours après, juste pour la cérémonie. Je n'avais pu venir plus vite et ne pouvait m'attarder plus d'un jour. Depuis ce jour, l'automne avait passé et puis l'hiver. J'avais rempli d'obligations mon planning pour retarder mon retour. Enfin, à la fin du printemps, je me décidais. J'étais passé chez Mariette pour qu'elle me remette les clefs. J'ouvris la maison et rentrais dans la cuisine. Sur la droite, accrochée au porte-manteau, pendait la veste du père. Elle était telle qu'il l'avait posée pour la dernière fois. Elle avait conservé la forme de sa silhouette. C'est seulement à cet instant que je pus enfin pleurer son départ.

10 mots pour jouer / Rêverie par Lbambou

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Lors d'un retour sur PCC, comme j'en connaissais assez bien les us et coutumes, sans humilité aucune, j'invitais à jouer... j'avais oublié que lorsque l'on n'est pas connu OU reconnu, on est quelques fois snobé... ce fut un flop ! Je retente ! Période estivale aidant, qui veut jouer avec moi ? Ombre – concession – mythe – section- rédigea – argent – intérieur – partir – court - peupler Rêverie Hier, j’ai vu Carolyn Carlson. Elle dansait dans ma tête. Pile à la section de l’ A2 et du périphérique, endroit infiniment dangereux où, pour regagner ma banlieusarde campagne, je dois souvent couper une file ininterrompue de camions qui se dirigent via Paris, vers le Nord Ouest. Elle dansait Inanna, pièce qu’elle avait écrite pour sept danseuses, inspirée par la figure de cette déesse de l’amour et de la guerre, un des mythes fondateurs sumériens. Mais c’était bien elle que je voyais, sa blondeur diaphane et ses gestes déliés. Je m’abîmais dans cette contemplation lorsque d’un entrechat d’esprit ou d’un saut de biche si vous préférez, je fus ramenée au bout de mon chemin, chez ma chère amie, Caroline. Caroline c’est Inanna aussi, une femme moderne, protectrice et courageuse, fragile mais intrépide, indépendante et sans concession. En cette fin de journée qui annonçait une nuit glacée, j’aspirais à gagner au plus vite son théâtral intérieur (sa maison est une poésie, une symphonie de notes douces et drôles jamais discordantes, les voiles d’argent suspendus à ses fenêtres laissent entrapercevoir le clair de la lune… mon ami Pierrot). Elle allait avoir cuisiné l’ombre comme nulle autre, d’une cuisson si précise qu’on se damnerait à coup sûr et le champagne rosé (notre péché mignon, au diable l’orthodoxie gastronomique !) ajouterait à ces plaisirs mêlés des sens et de l’esprit. La nuit était avancée, le poisson avait été parfait, chair nacrée et moelleuse à souhait, dans ma poche un billet doux glissé (un petit poème qu’elle rédigea subrepticement entre la poire et le fromage, ou plutôt devrais-je dire entre le sorbet et les mignardises), il était temps de partir. Le chemin était court, familier et je me laissais volontiers aller à peupler ma rêverie. Derrière mes paupières mi closes, Carolyn et Caroline dansaient…

Mamour par Pechnologie

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Sur le promontoire qui plonge dans la mer, je regarde dans l’obscurité les étoiles entre les pins et leurs reflets scintillants sur l’eau calmée à cette heure. Le bruit résiduel des vagues qui se posent sur le sable où se heurtent doucement aux rochers escarpés, atteint ma solitude et la renforce. Que faire, que dire sans elle. Son absence creuse mon épaule d’un volume qui manque à ma structure, paralyse mes mains désormais inutiles, vide ma poitrine de ses chants d’oiseau, ôte ma force en me laissant inachevé. Debout devant l’onde attirante, je songe à m’y laisser choir, peut-être que le bruit de mon corps claquant la surface qui m’engloutira lui viendra comme un signal qui la ramènera à moi. Peut-être m’attend-t-elle là sous l’étendue liquide pour mieux me reprendre. Comme un mirage entre deux eaux, je discerne sa forme, corps fin et lumineux qui ondule et serpente, ses yeux tel un fanal qui montre la voie à mon bateau désormais sans cap. Me retiens le souvenir qui passe en boucle dans mon esprit, à chaque fois le même, à chaque fois nécessaire, prenant le parcours que ma nostalgie aime qu’il emprunte. Elle y sème sa douceur et ses mots de velours, qui s’estompent doucement jusqu’à ce qu’une nouvelle boucle les fasse revivre à nouveau. Je ne suis plus que pur esprit qui l’appelle à mon secours. Je sais qu’au matin, les yeux noyés de larmes, le soleil m’apportera un nouvel espoir de retour

LA Méthode par Annaconte

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Pour le visage, il y a pour la peau du visage le lait démaquillant onctueux appliqué par légers massages sur le visage et le cou, l' excès sera enlevé avec une éponge ou du coton, il y a la lotion tonique et apaisante qui sera appliquée pour terminer le démaquillage. Ensuite il y a le gommage doux et désincrustant pour nettoyer les cellules mortes. Il éclaircira le teint, favorisera la pénétration des produits actifs, adoucira la peau, oxygènera les tissus. Si la peau n'est pas trop fragile le gommage pourra être plus appuyé, il faut que la pression exercée soit bonne. Ni trop, ni pas assez. Vient la pulvérisation à la vapeur, les yeux protégés par du coton, la pulvérisation -relaxante- sera pour assouplir, et son effet émollient ouvrira les pores et préparera la peau à recevoir les principes actifs. - Un moment douloureux : l’épreuve du retrait des points noirs sous la lampe, qui s’effectue « manuellement »à l’aide de mouchoirs. Il faut absolument éviter l'usage du tire-comédon qui peut créer de véritables dommages à la peau. Il y a la lotion lotion astringente, bactéricide. Purifiante. Pour aseptiser la peau. - Une seconde épreuve : l' épilation des sourcils. Puis c'est le soin qui traite en profondeur, avec application d’ampoules de sérum huileux ou aqueux revitalisant, tonifiant. Il y a ensuite le masque dont le temps de pose est au minimum d’une dizaine de minutes.On peut baisser la lumière et mettre de la musique douce.....Le masque sera adapté aux différents types de peau : Terreux, à l'argile, si la peau est normale à grasse pour préserver son équilibre. Si la peau est sèche, déshydratée, le masque sera hydratant, nourrissant, protecteur. Si la peau sénescente est dévitalisée, le masque anti-rides, réhydratera, lissera, stimulera les cellules, tonifiera, raffermira. Si la peau est grasse acnéique, le soin doit être un simple nettoyage de peau, pas de manipulations exagérées, pas de gommage, un produit léger, pour éliminer les toxines, décongestionner, purifier, normaliser, cicatriser, calmer, désincruster, oxygéner, régulariser l’excès de sébum, resserrer les pores, affiner le grain de peau. - Après rinçage du masque, le modelage permet de décontracter les muscles du visage et de redessiner l’ovale et les traits du visage par certaines pressions techniques spécifiques - - modelage, effleurages, pincements jacquet, anti-rides, foulages, lissages, traitements orbiculaires des yeux, pressions des veines, effleurages des lymphatique, vibrations, effleurage final. Un second masque peut ensuite être appliqué (dans le cas d’un soin du visage complet), en accord avec la nature de peau. Il peut s’agir d’un masque hydratant, d’un masque chauffant au collagène ou encore d’un masque coup d’éclat. Le temps de pose est variable.En règle générale, et contrairement au masque nettoyant (le plus souvent à base d’argile), ces masques ne sèchent pas. Pour une remise en beauté, une pulvérisation fraîche décongestionante, enfin l’application d’une d’une ampoule coup d’éclat puis d' une crème de jour adaptée à votre type de peau termine ce soin. On peut se maquiller léger : application de correcteur, léger fond de teint, de sorte que vous ne soyez pas traumatisée de sortir complètement nue démaquillée. Le tarif d’un soin du visage en Institut est en moyenne de 65 euros. Si je suis à jour :( Pour ma part ce sera salle de bains, merci de ne pas déranger, huiles essentielles et vapeur d'eau ! ah, j'oubliais ! "Pour les pieds...il y a pour les ongles des pieds, l'huile cuticule qui sèche détache les cuticules de l'autour des ongles des doigts des pieds, et pour les ongles des doigts de pied eux-mêmes, il y a de la crème.........." * * Christophe Tarkos dans Ecrits Poétiques 2008 chez POL L'écriture serrée et compacte c'est fait exprès ....pour décourager

Un chat un chat et quelques petites choses par Sophonisba Tanga

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Allons, appelons un chat un chat et appelons du même coup les choses par leur nom. Facile à dire : voyons voir ... Pour le chat c'est très simple, il suffit dès le départ de donner un nom au chat ensuite et normalement, quand on l'appelle par son nom le chat vient. En tout cas, il doit venir. Ou bien il arrive qu'il ne vienne pas. On aura donc appelé le chat pour rien. Le nom qu'on lui aura donné n'aura servi à rien ni à personne. Alors à quoi bon appeler un chat par son nom. Comme on nous le conseille, appelons un chat, " un chat". Cela devrait suffire. On peut aussi l'appeler Minou, merci non pas de gauloiserie ce n'est pas le lieu !- mais en ce cas, il faut s'attendre à voir arriver tous les chats du quartier qui portent, ou plutôt qui ne portent pas un véritable nom. Pour les choses c'est plus complexe. Il y a plusieurs facettes aux choses. D'abord les choses faites de matière brute, agrégat, atome, cellule, composée, décomposée, désintégrée, solide, gazeuse, liquide, fluide, épaisse, inerte, vivante, légère ou lourde, crue ou cuite, naturelle ou artificielle, j'en passe, donner un nom à chacune c'est fait, faut juste les apprendre ces noms pour les ressortir au bon moment. Et le cas échéant, pour les appeler. Mais ces choses là, elles sont souvent "empêchées", c'est justement leur nature, et ne pouvant agir, en tant que sujet, les choses en question ne viendront pas d'elles-mêmes. De l'autre côté il y a les choses moins tangibles. Elles ne sont pas toujours matérialisées. Mais lorsqu'elles surviennent, elles sont parfaitement capables de se concrétiser et d' agir en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire ! C'est la force des choses ! d'aucuns diront du Destin....quel nom leur donner en ce cas ? Car ces choses précisément, ont un sens. En général. Elles arrivent, même quand on ne les attend pas, qu' on ne les appelle pas, parfois même elles se répètent. Et pas forcément sous le même nom. Ce qui complique tout. Oui les choses ont un sens et pour elles c'est une évidence. Cela l'est moins pour nous autres. Alors faut communiquer avec elles, interagir. Faut les comprendre. Il y a des choses comme ça qui vous tombent dessus et là vous tombez de haut. Et une fois que les choses sont là, eh bien faut apprendre à vivre avec. Et à se débrouiller avec. Car si elles sont là, c'est qu'elles ne peuvent pas faire autrement : elles ne peuvent pas ne pas être là, c'est incontournable. Faut se les farcir. C 'est tout ou rien quoi ! Il y a des nuances dans ces choses là. Il y a les choses qui fluctuent, qui changent, qui vont, qui viennent. On peut parler d'événements. Parfois c'est une aubaine, une chance, une bonne étoile, un coup de bol, une bonne occase, un coup de veine, que du bonheur quoi ! Mais soyons honnêtes, ce n'est pas toujours le cas ! En général, l'événement est fâcheux. Ce peut être au mieux un incident, , au pire un accident . Au mieux un contretemps, au pire un coup du sort, une calamité, un drame, une catastrophe. C'est toujours sinistre de toutes façons. Autant vous prévenir. Sans compter que parfois vous subirez une suite d'événements. Une suite, il ne s'agit pas forcément de coïncidences ou de hasards fortuits, non non, une belle suite ! avec des hauts des bas, des anicroches, des coups durs, des coups bas, des impondérables, ( c'est le mot savant pour dire), des caprices de Fortune (c'est l'expression poétique pour parler des emmerdes), bref, quelques petites choses infernales à mettre dans les annales de vos plus sublimes odyssées ! On peut aussi glisser dans des sortes de chroniques toutes ses tribulations, et ses vicissitudes, on verra vite que l'on n'y est pas si seul ! Les grecs qui étaient des sages consultaient les Augures pour se prémunir contre les aléas et la perversité des dieux.. Est-ce bien utile décidément de savoir à l'avance. C'est un truc à se gâcher l'existence. Laissons venir. Et on ne vous le répètera jamais assez, mektoub, inch allah ! et à la grâce de dieu !! Pour conclure, si comme on nous le recommande, nous pouvons appeler un chat un chat, surtout n' appelons pas les choses par leur nom, cela pourrait les faire advenir. Et prenons l'air vague et détaché de celui qui n'a rien vu arriver...:(

au désert, aux montagnes, à l'océan, les plaines vives par -eidos

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Ne rien dire, être. Passant sous les fenêtres des rues parfumées d’orangers , avec en mémoire les sons des menteries les images mimées du bonheur en grand b, n’avoir en ses mains rien qu’une paume à faire, une paume à lire en parchemins dédiés, avoir entre ses doigts un mince filet de mots trempés dans le bleu nuitamment acquis, entre ses doigts rien que l’air brassé rouge d’une plaine après la bataille, passer en silence sur le plancher de la vie aux murs de carton mais garder aux yeux les paysages complices jamais salués en aucune manière les bonnes manières, n’avoir que sa tête pour savoir, n’attendre ni quoi ou quidam, n’avoir que sa bouche pour avaler le temps qu’il fait le temps qu’il dit, que ses pieds pour fuir le pire pour joindre les meilleurs en d’autres heures qu’en des leurres de bas heurs, que vouloir dire ?, ne faire que passer , la peau muette au soleil au trajet du ciel, marcher d’avoir beaucoup tu en dira plus long.

J'ai rendez-vous avec vous par Lbambou

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J’aime ces rendez-vous hebdomadaires avec vous, vous quatre, réunis pour ce longtemps de l’éternité, dans le lointain pays de l’oubli. Instants de grâce ! j’arrose les kalanchoés, arrache au Dipladéna, une ou deux fleurs séchées. A quarante ans, c'est étrange, j’ai commencé à aimer les cimetières. j’ai pris plaisir à en parcourir les allées. Ici et là… un ex voto, une émouvante épithaphe, un bouquet de fleurs en plastique aux couleurs fanées, un rosier sauvage et des résédas, on croit au ciel ou on n’y croit pas. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec vous. Papa, j’ai gardé tous tes livres. J’avais 12 ou 13 ans je crois, et Faulkner, Steinbeck et Hemmigway, mes premières lectures de grande, ont été les auteurs fondateurs de mon goût pour la littérature. Maman, qu’est-ce que tu m’as cassé les pieds, qu’est-ce qu’on a pu se confronter, s’affronter… se détester et s’aimer tout autant. Tes valeurs sont enracinées dans le cœur et l’esprit de ta fille, et de la fille de ta fille, et de la fille de la fille de ta fille… repose en paix. Papy, Oh Papy… ta tendresse, ton amour, ton indulgence… Oh Papy ! Mamy, toi c’est le cinéma que tu m’a appris à aimer… et les salons de thé  . Aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec vous et je vous ai parlé, beaucoup. Raconté mon quotidien menu, mes rêves et mon inavouable. Dans un rai de lumière, j’ai vu danser la poussière et j’ai senti le silence vibrer. Mamy, en petite photo, comme dans un médaillon, sans rire, tu m’as fait un clin d’œil ? La pluie à grosses gouttes m’a chassée, aucune larme ne s’y est mêlée. J’aime ces rendez-vous avec vous.

Chercheurs d'or par Cypou

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Chercheurs d’or. Depuis longtemps je m’émerveille de voir couler a leurs pieds foulée cette eau de vie ou je t’ai déposé. Ne me manquait plus que le tamis que je voulais a ta candeur et dont tu as bien pris soin de m’éloigner. Désormais je sais qu’il attend sur le bord du ruisseau. C’est toi qui l’as méticuleusement choisi alors je ne me fais pas de souci quant au choix de la maille. Pas question de t’en rendre prisonnière. Je te veux libre de danser aux arabesques du courant de la vie, libre de le faire tournoyer autour de ta gracieuse taille. Si par hasard, comme le cerceau, il retombe a tes pieds, ne t’inquiète pas qu’il trempe dans cette eau que pour toi j’ai fait bénite. Ne te soucies point de la météo. Samedi sera pour toi le jour le plus beau quand, de tamis, dans ta robe de mariée, tu vas te dévoiler a moi ……ma pépite. Cypou le 28 /juillet /2014

Reggae pour les mollets par Jeepee

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Votre petit dernier vous donne du souci ? Il finit le collège et change de relations sociales, de centres d'intérêt aussi ? Dorénavant il est rasta ; il vient à peine de découvrir Bob Marley et Peter tosh qu'il est déjà dans le trip "vie cool, tranquille, vêtements aux trois couleurs et cigarette roulée au bec"... et le séant collé à la glue dans l'angle du canapé, son Ghetto-Blaster comme repose pieds... Fini l'équipe de basket, les ballades à vélo ! Quand il se lève, c'est pour esquisser deux pas de Reggae en pantoufles (les vôtres d'ailleurs)... avant de retomber en arrière dans son recoin de fauteuil. C'est amusant un temps mais vite pénible pour un parent responsable. Pas de panique ! Vous POUVEZ récupérer votre canapé ! Bluffez-le en sortant un bon vieux CD de Jungle Beat ! Même les rastas ont pris conscience qu'il leur fallait accélérer le "Beat" de temps en temps (Beat : vitesse du tempo musical, battements par minute)... histoire de se dégourdir les jambes. Et les junglist y ont remédié à coups de synthés, boîtes à rythmes et samplers. La Jungle est un style de musique léger et festif, certes, mais malin... Il est basé sur une ligne rythmique classique du Reggae, ou de la Dub, et agrémenté électroniquement de "doubles croches", voire de triples ! La musique peut donc se danser sur deux rythmes, un lent plutôt classique, l'autre très "sportif". Ce style apparu il y a plus d'une dizaine d'années dans un quartier de Kingston appelé "Jungle" (Jamaïque) a, je trouve, redonné un second souffle au reggae. Il lui a permis surtout de réinvestir les boîtes de nuit européennes devenues "electro" et a contribué à créer le lien avec le rapp américain. Vous pouvez danser avec votre fils maintenant et le voir transpirer à grosses gouttes... dans vos pantoufles... mais pas sur le canapé ! Jungle beat (drum and bass) General Levy http://www.youtube.com/watch?v=yIX97-8O4ao http://www.youtube.com/watch?v=OZjWX3vI6lg http://www.youtube.com/watch?v=8facJWyY_m8 Duke http://www.youtube.com/watch?v=QSG1kwl-O70 Bounty Killer, Dawn Penn http://www.youtube.com/watch?v=46sQel8fslg Demon Boyz http://www.youtube.com/watch?v=TbuUInARmXU Leviticus http://www.youtube.com/watch?v=9XtDgEjZPTE Triple X & Bassman http://www.youtube.com/watch?v=zBc-e-sEBBk

Walpurgis par Lbambou

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Durant les 2 siècles avant l’empire, les humains étaient devenus fous. Leurs dieux, idoles désacralisées, les avaient abandonnés à leur mauvais sort et les laissaient s’enfoncer dans les abîmes creusés par leurs plus bas instincts. On n’avait jamais vu autant de massacreurs ! Face à la démence qui s’était emparée d’eux et les conduisait inexorablement vers leur anéantissement, les grandes instances internationales avaient instauré un gouvernement mondial. La misère, ainsi, fut éradiquée par le plus sage d’entre les sages couronné empereur du monde, les ressources naturelles équitablement partagées et un REGAIN de bonheur justement distribué. Cet âge d’or, était-il une ruse du malin ? ne dura pas. Il avait fallu, pour organiser cet eldorado et faire coexister les peuples dissemblables, user de manières très autoritaires. Les révoltes ne tardèrent pas à gronder, à enfler, à se propager du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Le 30 mai de l’an 1 APRES L’EMPIRE, ce fut le chaos. C’est la nuit de ce jour là que tout commença, dans la province de Jujuy en Argentine, à l’entour de l’horloge solaire érigée sur le TROPIQUE DU CAPRICORNE. On aperçut d’abord 4 cavaliers, silhouettes macabres et menaçantes qui avançaient lentement sur les collines autour d’Humahuaca. Quand ils prirent le galop, la lune se voila, les éléments se déchainèrent. ‘’Que se passe-t-il ? J’y comprends rien, y’avait une ville et y’a plus rien y’a plus rien qu’un désert De gravats de poussière... Qu’un silence à hurler ‘’ au lieu des joyeuses mélodies du CHANT DE LA MISSION (c’était le nom de la chorale de la ville, douze petites filles accompagnées AU PIANO par le Révérend père Caldéron Barras). Puis je les vis… des légions de démons emmenées par leurs princes, suivies de cohortes de SORCIERES dansant dans les décombres, foulant du pied flammèches et fumerolles qui s’échappaient de la terre crevée. Elles lançaient au ciel les DALHIAS NOIRS de leurs bouquets funestes et ils se dispersaient comme un envol de corbeaux, dans une nuit aussi profonde que les ténèbres. L’âme en peine, le désespoir chevillé au corps, je me disais alors qu’il était temps de SE RESOUDRE AUX ADIEUX à un monde perdu. Je tombai ! Un sursaut me tira de ma chute. Le cœur tachycardant, en sueur, il me fallut un temps pour rassembler mes esprit. ''L'accompagnatrice'' de Nina Berberova, UN ROMAN RUSSE, gisait à mes pieds et dans l’ombre, la télé crachotait une lumière pâle, tremblante.Son coupé, défilaient seulement les images d’une chaine d’information en continu… Chejaïya ! J’y comprends rien, y’avait une ville et y’a plus rien y’a plus rien qu’un désert De gravats de poussière. Guerre de bientôt cent ans. Il n’est plus déraisonnable de croire que L’ETERNITE N’EST PAS DE TROP pour espérer la paix, un jour, en cette région.

Le dernier Octobre par Minos36

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Octobre est là, statue de marbre, Dressant, sans pitié, l’amer bilan D’un triste anniversaire, Il m’offre, cadeau empoisonné, Le défi du futur et l’amertume du passé. En ces soirées d’octobre Je changerais ma lourde solitude Contre des ombres mortes Si elles voulaient rompre le silence. Mais les ombres mortes Ont avalé leurs mots Et, au lieu d’amour, Me crachent leur poison. Elles ont condamné mes mots A des carcasses d’émotion, En paroles de pierre étouffantes, En sang noir coagulé. Rien ne se produit En ces matins solitaires. Et en ces soirées de solitude Mes semelles obstinément battent Un trottoir de gens pressés Qui me ferment leur porte, Me laissant nu aux quatre vents. Ils refusent ma carte de visite, Je ne sais rien De Maldoror et Mallarmé Comment effacer cette date De mon funeste calendrier ? Elle ouvre les portes à l’hiver. Froides les cendres dans la cheminée. A nouveau me blesse Cette soirée d’octobre.
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