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Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
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peau de fleur fleur de peau par Magic one

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Les jolies fleurs racontent de belles histoires loin des vases des bouquets ou des pots au soleil du matin jusqu'au soir sous le vent près des ruisseaux ce qu'elles écrivent il faut bien le croire en sourire ou chanter au piano ou les garder dans un coin de la mémoire en attendant de revenir bientôt mon dieu ils m'ont manqué les mots j'étais dans un désert sans eau au lointain un écho puis silence radio fleur de peau les roses racontaient de belles histoires... ……………………… ……………………… ……………………… ………°………°…… …………….°……… …………..°………… ………°……………. …….)…………(…… ……(……)…….)….. ……(……)…….)….. ....(…..)…….)…... ……--...------….... ........-------…….. ………….--………. ………….=……….. ………….=…….)… ………….=..(….)… ………….=…..)….. …..(…..=………. …….(...=………. ………….=………. ………….-………. ………….-………. ………….)………. …………………… ……………………

à propos du genre 6 par Felinexa

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S'ensuit le lycée...et là mes parents se décidèrent à m'envoyer dans un lycée renommé de la ville, en cours de mixité, si bien que sur 36 élèves il y avait un garçon! J'étais déçue d'en arriver là car j'aimais bien mes camarades garçons, ceux qui nous faisaient rire, mais aussi les timides, qui n'osaient que la pression un peu plus forte de la main lors des cours de danse. Mais très vite j'appréciai la tranquilité, celle qui existe entre les filles quand les garçons ne sont pas là et nous devînmes un groupe de 5, toutes aînées de fratries et passionnées de politique, de philo et de littérature. En 1976 juste avant le soulèvement de Soweto, nous avons participé à une réunion internationale de l'Unesco dont le sujet était l'habitat en Afrique du Sud. Nous finançâmes le voyage en vendant des crêpes pendant la récré, et quelle fut notre émotion de faire un exposé en anglais devant des centaines de gens du monde entier sur les conditions misérables dans lesquelles vivait la population noire d'Afrique du Sud. Cette tranquilité ne signifie pas que tout allait pour le mieux et dans le meilleur des mondes. Une passion malheureuse pour l'une d'entre elles et qui dura jusqu'à la fac, 4 longues années me fit croire que j'étais homo, mais quel était mon choix dans cette école de filles où seuls deux profs de physique se partageaient les rêves les plus secrêts de plus 1100 filles? Quand je quittai la France pour d'autres horizons, je m'aperçus qu'il y avait pire encore, côté drague lorsque je passai 2 semaines en Sicile à 19 ans. Et en Skandinavie quelle ne fut pas ma surprise de pouvoir entrer dans une discothèque bondée, sans se faire peloter dans le noir, chose que je connus aussi en Angleterre. L'unique inconvénient était la différence de taille.....mais ces grands loups à l'allure sauvage étaient bien élevés et très timides et c'était aux femmes de prendre les devants...ce que je fis avec délicatesse et tendresse....

Hervé Cristiani par Felinexa

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Dans les étoiles noires..... 1975..... je suis parti voir comment tourne tourne tourne notre terre si belle.... http://www.youtube.com/watch?v=gz0H3mA-4Ls Des yeux qu'on n'oubliera jamais, un visage d'ange, des mimiques à faire fondre des statues de marbres....qui sourient dans la cour" Radio Bonheur http://www.youtube.com/watch?v=6IooW73IiXc Ses apparitions lors d'interviews faisaient sourire car son discours était très féminin, mais en scêne, un vrai soldat de la poésie... Y 'en a même qui l'ont vu voler... http://www.youtube.com/watch?v=eBuTHDRD9mA Il savait aussi la tristesse et sa chanson Antinoüs fait frissonner http://www.youtube.com/watch?v=kjcIGT4RWUU Mais heureusement il savait faire rire: Ya sa pichou http://www.youtube.com/watch?v=Sg21Mg5ttjQ et puis, il nous représentait l'histoire à sa manière: Attila le Hun http://www.youtube.com/watch?v=7SKzOazWX2E et puis il avait ses admirables "Coup de gueule" http://www.youtube.com/watch?v=6iGaSUIyp98 et puis cette petite menteuse pour laquelle il a su déployer tous ses dons d'amoureux...après avoir pleuré comme un bébé..... http://www.youtube.com/watch?v=WCAeNzc8kU4 je lui dis que j'l'aimais que j'l'aimais Comme un perroquet... et moi je m'suis fais belle..... Il est libre un max maintenant et depuis le 16 juillet.....

La Vague... m’a emporté (oui, je sais c’est facile)... par Luigi Manata

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Ce film m’avait totalement échappé à sa sortie en 2009 dans les cinémas français... Fort heureusement, Arte l’a diffusé hier soir et je suis resté scotché, au moins autant que la première fois, il y a très longtemps déjà, où j’ai découvert l’expérience de Milgram dans « I... comme Icare ». Je voudrais penser que le totalitarisme est devenu impossible dans les pays développés, que plus jamais une population ne recherchera cette jouissance de la puissance en contrepartie de la perte de la singularité ; mais voilà, il y a ce film... Bien évidemment, même s’il s'inspire d’une expérience réelle, c’est une fiction... Mais une fiction qui nous plonge dans des mécanismes tellement insidieux et bien exposés, qu’on ne peut pas ne pas penser que c’est tout à fait possible... que la bête immonde n’est pas morte... qu’elle sommeille en chacun de nous... et qu’elle ne demande qu’à ressurgir à la faveur des contextes qui la feront apparaître comme une « solution » possible... Le « Jeu de la mort » nous alerte sur le fait que les 62,5 % de gens qui appuyaient sur le bouton mortel en 1960 sont passés à plus de 80 % en 2009 !!!... « La Vague » nous démontre en s’emparant de nos esprits, en nous faisant rentrer dans la jouissance de la fusion groupale des acteurs, que rien n’a été réglé, que nous n’avons rien appris de l’histoire... ou plutôt que l’histoire n’a rien changé en nous... Un film à voir ou à revoir, si comme probablement chacun d’entre nous, vous pensez que vous êtes à l’abri de vous engager un jour sur ce type de chemin... Toute ressemblance avec la résurgence de mouvements extrémistes en France et en Europe est évidemment un hasard ; cependant à force d’illisibilité politique, de misères et d’épuisement social - les sondages le confirment - c’est un vrai boulevard qui s’ouvre pour une Marine Le Pen en 2017... Bon, faut que je vous laisse, j’ai des caches à construire...

Philosophie de vie Acte 4 par Pechnologie

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Gëorg : Barbie on te prend mais faut que tu bosses, c'est pas un avion de la croix rouge ici ! Bob : Oui mon pote , tu as raison, on a besoin d'une hôtesse de l'air dans ce zing, les passagères vont râler sinon ! Orange : Oui j'ai même pas eu droit à la mon plateau repas, avec les couverts en plastique et le film d'emballage sur la boite de carottes râpées dégueulasses que même les lapins n'en veulent pas ! Rosa : Gargantua disait «  Le grand Dieu fit les planètes et nous faisons les plats nets » Orange : il disait aussi «« Il n'y a qu'une antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse. » Barbie : c'est pas parce que j'ai tué Rick, que je pourrais pas me faire une gueuse alambiquée Bob : Va t'habiller en hôtesse, y a des fringues dans la soute Barbie se retire dans la carlingue Orange : Bob je le sens pas ce coup d'aller ramasser cette greluche en Aquitaine, qu'est-ce qu'elle a été pour toi pour que tu ailles la chercher ! Bob : « On n'est pas privé de ce dont on n'a pas besoin » comme disait mon prof de latin en citant Cicéron, et on se marrait en classe en disant Si c'est rond, c'est pas carré ! Orange : Bob à priori tu en as besoin, qu'est-ce qu'elle a de mieux que moi cette foldingue ? Bob : Ptet un certain charme que tu n'as pas, je veux dire au niveau des hanches, encore que  comme elle a perdu son popotin historique, c'est pas avec sa poitrine de première communiante que la sensualité pouvait renaître naturellement, c'est pas comme toi , rassure toi au niveau popotin tu assures toujours Orange : Ouf j'ai cru que tu devais intellectuel Gëorg : Che rabelle que zest moi l'indellectuel de la pande ! Rosa : Moi au niveau poitrinaire, depuis que j'ai lu la dame aux camélias je n'aime plus que les Armand, tu te rends compte un type qui tombe amoureux d'une poitrinaire Bob : faut pas confondre , elle avait pas de la poitrine , elle était poitrinaire et elle avait la tuberculose ta nana ! Rosa : Ah bon ? Moi je croyais que les poitrinaires c'est celles qui avaient la poitrine avantageuse comme moi Barbie surgit dans le cockpit, avec son uniforme bleu ciel, jupe courte qui dégages ses cuisses avantageuses avec un corsage blanc aux boutons tendus par les avantages de sa nature généreuse Barbie : Colette retenait l'orthographe à savoir «soutien-gorge» et pas «soutien-gëorg» mais pour moi peut-être qu'il faut inventer autre chose Bob : ça me rappelle en 62 quand on a attaqué un camp de rebelles au Mozambique à Cahora Bassa avec un pilote , un pote à moi , Karl Vom Scheidt, on avait une cargaison de bombe provenant des stocks de l'armée allemande, piquée dans une réserve de l'armée au Cameroun, les allemands au niveau des bombes , ils savaient y faire, mais ils avaient pas de mérite, quand tu vois la poitrine de leur femme. Gëorg : Arch, z'est bour za que les français ont à peine des grenades qui tiennent dans la paume de la main ! Barbie : Gëorg vient un peu voir chez moi, tu verras que on sait aussi faire dans le lourd ! Orange : je dirais pas ça , Barbie, Marilyn Yalom montre que le pauvre sein de la femme a appartenu successivement à l’enfant, à l’homme, à la famille, au politique, au psychanalyste, aux commerçants, au pornographe, au médecin, au chirurgien esthétique, avant que les féministes n’en reprennent le contrôle à la fin du siècle dernier.» Rosa : là je lâche prise Orange, je croyais qu'on était copine et je m'aperçois qu'en fait tu instrumentalises ton corps pour en faire un objet conceptuel Orange : Excuse moi Rosa, si je raconte ça, c'est que j'ai été soumise à des événements sociaux culturels graves très jeune, j'ai rencontré plein de types avant que l'un d'entre eux se décide à m'aimer pour ce que j'étais, juste avant de me rendre compte que je n'étais pas celle que je croyais être ! Barbie : En attendant est-ce que je peux vous servir quelque chose à boire ? Réaction unanime « Oui..... » Bob : Un pastis pour moi Gëorg : une bière pour moi Rosa : une liqueur de litchie pour moi Orange : Un Cognac avec des glaçons La tour de contrôle : Tango Zoulou, la piste 4 se libère , préparez vous à prendre votre tour Gëorg : Zoulou Tango, impossible de décoller pour l'instant c'est l'heure de l'apéro

émoi émoi par Repassera

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Enfin, pas tout à fait. C'est juste l'inspiration du moment. Et puis, ça ne change rien au bout du compte ou du conte. N'est-ce pas, Anna? N'est-ce pas, Rosa? Ma mère, pas de chance, ne voulait pas d'enfants, ou alors un ou deux. Mais voilà, my father wanted children, and lots of them...Alors nous fûmes les enfants Ogino. Parce qu'il faut encore y croire pour que ça marche. Et ça n'a pas marché DU TOUT! Ce fut la ribambelle, la foule, la multitude, la cohorte. Ô le lebensraum, la lutte pour l'affection, la lutte pour la survie! Je me suis laissé dire qu'à se plaindre toujours on vivait très longtemps. C'est là, je crois, le secret de la longévité de ma mère. "Ah, si tu savais la vie que j'ai eue..". Leitmotiv de mon enfance, couplé du complémentaire : "Allez porter un plateau à votre mère...". Combien de plateaux, combien de "bouillons-yaourts" pour une comateuse de la crise de foie! Il est curieux de penser que cette "Reine des abeilles" eut véritablement une vie difficile. Incapable de remédier à autre chose qu'aux problèmes de santé ( extraction de 48 dents de sagesse, une dizaine de coqueluches et de rougeoles, une vingtaine d'oreillons), elle vécut toute sa vie dans le déni (c'était trop lourd, que pouvait-elle faire d'autre?) et n'accéda jamais à l'affectif quand le besoin filial s'en fit tardivement et cruellement sentir. Ce fut une hécatombe, ou presque :) Étymologie: 100 bœufs, sacrifice rituel. Bon, j'exagère un tout petit peu mais il y a de ça. Je la comprends; il n'y a pas de coupables. Pas de remède non plus, héhé... La seule morale qu'on peut en tirer, c'est "ne faites pas de familles nombreuses!"." N'allez pas serrer la pince à De Gaulle lors d'une garden partie à l’Élisée en l'honneur du baby-boom!". Ça a coûté cher en termes de soins psychiatriques... Il y a bien sûr, de nombreux contre-exemples. Pas terrible d'être l'aîné, ou le second, ou encore le benjamin dans des fratries de 2 ou 3 enfants. Il n'y a pas de bonne place.. Mais une chose est sure, dans les grandes fratries il faut se tailler sa place à coups de serpe.. Je ne vois qu'une solution : la polygamie! Ma mère a 100 ans, ou presque, et je vais la voir fréquemment. Elle se plaint toujours autant, mais j'ai établi entre nous des rapports de sincérité tels qu'y a peu de choses que je ne lui ai pas dites. Pour en arriver là, il a fallu que j'en comprenne, des choses... Et notez ceci, car rien n'est simple : certains n'ont pas pardonné, et ils s'en sortent très bien... Alors, alors..?

Les mots par Cypou

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Les mots Ils s en balancent de ne vouloir rien dire pourtant ils vous parlent. Le vent les seme a la volee comme petales de roses sur des jeunes maries. Parfois plaques au sol par de gros souliers ou accolles a une flaque d eau pour mieux voguer ils vagabondent sans mot dire. Souvent en un echaffaudage ils tissent pour vous caliner un chandail ou dessinent les eclairs jusqu a penetrer dans vos entrailles Mots et gestes Mots d amour, mots de haine Gestes qui tuent, gestes qui laissent sans mots. Personne ne saura qui des mots ou des gestes t ont emporte dans ce cambriolage ignoble. Maux Maudits soient ils ! Le jour se leve Quelques gouttes d eau encore ondulent le miroir de mes souvenirs. Coins de ciel bleus, le soleil joue avec les nuages. Nuage: expression d un etat d ame. Ame deserte dans un ocean de sable. Tempete. Stop ! Un mot de trop? Qu il ne vous fasse fuir vous qui avez la chance de savoir lire. Le vent se leve et asseche la flaque de mes larmes. Les nuages se teintent de roseS, de roses et de bleus... Les portes automatiques s ouvrent sur l exterieur. Papa tient a son bras un couffin. Mot de la fin, j ai faim. Ne jamais les trahir pour qu a jamais reste l ame d un poete en chacun de nous. Cypou le 19/09/2014

Comme dans un songe, une nuit d'été par Lbambou

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C'est le lien d'une amie sur FB, relatif au don d'organe qui me donne envie de republier ce vieux com'... pour qu'on y pense. Le téléphone a sonné, un soir d'août 92. 5 mn auparavant il avait retenti chez mes parents, les surprenant en train de dîner en terrasse. C'était une belle soirée d'été. Ce coup de fil, depuis Pâques nous l'espérions mais nous le redoutions aussi. Ce soir là, mon amie et moi avions déjà un peu bu et beaucoup fumé. Nous étions seules, nos enfants étaient chez leurs papas et comme à chaque fois nous nous nous préparions à une de nos petites soirées ritualisées ; les pommes au four caramélisaient, gourmandes nous les napperions de crème fraiche bien fraîche. Nous allions libérer comme chaque fois notre colère contre ces hommes qui avaient gâché notre vie, mais très vite, comme un exutoire, sans ressasser plus que ça l'échec de notre vie personnelle, puis rapidement nous allions en rire, nous remettre aussi en question et puis, l'avenir était à nous ... Rire de tout et surtout pour rien. Le téléphone a sonné ! papa devait d'urgence rejoindre l'hôpital cardiologique. Le coeur d'une jeune femme de 38 ans, bordelaise - depuis je n'ai cessé de penser à elle, paix à son âme !, à sa famille aussi, avec reconnaissance et respect - allait arriver à Lyon pour lui offrir peut-être la chance de vivre que ne lui permettrait plus très longtemps son pauvre coeur tellement usé. Je me souviens que je tremblais tant qu'Habiba a du m'aider à me chausser et qu' elle m'avait promis d'attendre mon retour. Je me souviens que ce voyage nous séparant d'un avenir proche qui n'avait jamais été aussi incertain, nous l'avons fait, mes parents et moi dans le silence le plus profond. Et puis l'attente, la préparation. A minuit nous lui avons dit au revoir. Je ne me souviens plus très bien des heures passées ensuite, interminables, rapides ? je ne sais plus, le temps, cette nuit là, était étrange, impalpable, je l'ai passé comme dans un songe, sans doute un reste d'effluves résineuses m'a t-il beaucoup aidée à vivre ce moment hors du commun. Au petit matin, le chirurgien nous a annoncé que tout allait bien, nous devions nous reposer et nous pourrions voir mon père l'après midi. Nous avions convenu avec lui qu'il nous ferait un signe de la main pour nous dire qu'il ne souffrait pas. Il nous l'a fait et la sérénité sur son visage traduisait à elle seule son bonheur d'être sauvé. Il n'est facile à personne d'envisager sa propre mort, mais je crois que ça vaut la peine de penser au don d'organe, d'y réfléchir en tout cas, de décider en son âme et conscience bien sûr et selon ses convictions et surtout ne pas oublier de se munir de cette petite carte de donneur, promesse d'une vie à offrir. Condamné à brève échéance, après la greffe cardiaque il a vécu encore 18 ans. Papa avait coutume de dire qu'il faisait du rab. Il a eu l'immense bonheur de connaitre son arrière petite fille. Extraordinaire et inestimable cadeau des morts fait à la vie !

Tokarev Blues par Nadarc

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Sa vie n’était qu’un suicide progressif, ponctué de moments d’euphorie dus à l’effet des drogues. Entre deux phases dépressives monomaniaques elle organisait des concerts dans des lieux aussi improbables que les formations qu’elle y programmait. Se sachant atteinte du syndrome de Cobain, elle cherchait à se procurer un flingue pour mettre, une fois pour toute, fin à son existence. Rachid, un junkie lui fournissant occasionnellement de la coke, empocha les cinq cent euros qu’elle lui confia pour l’achat d’un Smith et Wesson. Elle l’attendit vainement dans l’arrière salle du « Café du Nord », une gargote où il ne faisait pas bon être une femme seule. Il n’y avait pas une heure qu’elle était là quand un homme, parlant un français stylisé avec un horrible accent de l’est, s’installa à la table voisine. Le visage du type avait beau être celui d’un tueur, elle lut dans ses yeux une mélancolie semblable à la sienne. Ce ne fut pas lui mais elle qui fit le premier pas vers l’autre. Deux heures plus tard ils s’allongèrent tête-bêche sur un matelas posé à même le sol et elle le suça pendant qu’il la léchait. Vladimir, c’était son nom, squattait seul les quatre étages de cet immeuble en attente de réfection. D’autres; romanos, clandestins, toxicos, clodos avaient essayé de s’y installer mais quelques coups d’un nerf de bœuf habilement manié leur avaient servi d’avis d’expulsion. En moins d’une semaine l’information « un dangereux psychopathe occupe l’immeuble du cinq de la rue Morgue avait fait le tour du quartier ». - Je n’en veux pas à ces caves » expliqua-t-il à Paloma après l’avoir passionnément baisée c’est simplement que j’aime la solitude, je l’aime tellement que je ne supporte pas qu’une présence la trouble. Maintenant que tu es là il va bien falloir qu’elle s’habitue à toi ma solitude. Dis-moi ma douce, qu’est-ce que tu foutais au « Café du Nord » tout à l’heure ? Tu avais plutôt l’air en colère avant que nous n’engagions la conversation. - J’étais effectivement hors de moi. - Puis-je savoir pourquoi ?. - Rachid, une lope qui m’approvisionne en coke, devait me livrer un Smith et Wesson et il m’a visiblement arnaqué. - Tu lui a avancé l’argent bien sur. - Oui, je n’avais pas de raison de ne pas lui faire confiance, il s’est toujours montré régulier. - Qu’est-ce que tu voulais faire d’une arme ? - Me guérir d’un chagrin d’amour. - Comment s’appelle celui à qui tu dois un tel état de souffrance ? - Ce n’est pas un mâle, c’est une femelle ; la vie. - Ah, toi aussi tu en as ta claque de cette salope. - Et pas qu’un peu mon chéri. - Elle m’en fait également bien baver la garce, veux-tu que nous jouions à Roméo et Juliette ? - Pourquoi pas. Se levant, Vladimir poussa une commode vétuste et sortit d’une cache, aménagée dans le mur, un paquet enveloppé dans un chiffon huilé. Après qu’il l’eut déballé, il assembla les éléments de ce qui était un Tokarev semi-automatique à huit coups. - Celui-là n’est pas un S et W » dit-il mais sa puissance de pénétration est équivalente, bien qu’il fasse moins de dégâts, à celle d’un 44 Magnum. On joue à pile ou face pour savoir si c’est toi ou moi qui part en premier ? Ils choisirent leur côté de la pièce et Paloma la lança en l’air. - Gagné, je fais le grand saut avant toi s’exclama-t-elle radieuse. - C’est mieux ainsi » rétorqua Vladimir « le recul est très fort et tu te serais sans doute déboité l’épaule. - Tu peux tirer au cœur ? » insista Paloma, je ne tiens pas à être défigurée. - Quelle coquette répliqua Vladimir hilare. Mettant son amante en joue, il pressa la détente et l’abattit net. - Une bonne chose de faite » murmura-t-il avant d’enfiler son trois quarts cuir et de quitter son domicile l’arme en poche. Voguant de bars en boites, il ne tarda pas à retrouver Rachid affalé devant l’entrée du night-club dont il s’était fait virer. - Tu connais Paloma ? dit-il en s’agenouillant près de l’épave. - Vaguement bredouilla l’autre. - C’est avec ses thunes que tu t’es payé la dope qui t’a foutu dans ce pitoyable état éructa Vladimir en ôtant le cran de sureté de son Tokarev. Quelques secondes plus tard la tête de Rachid explosait sous l’impact de la balle tirée à bout portant. Vladimir, en paix, regagna son squat. Paloma encore chaude reposait dans sa mare de sang. - Justice est rendue, ton honneur est sauf mon amour, je peux maintenant te rejoindre » chuchota-t-il en lui caressant les cheveux. BANG !!!

Maman donne-moi la force. par Lady Sysy

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Tu es la plus belle de toutes Je tiens à toi comme A mon propre sang Ses paroles illégitimes L'ont violemment engrossée Je ferme les yeux Et je le vois Le père de toutes mes illusions Elle ne se défend pas Nous sommes seuls Il la retient Et personne ne la voit pleurer Il y a de l'amour pour tout le monde Chuchote-t-il doucement à son oreille Il y a de l'amour pour tout le monde Sauf pour elle Il me fait signe Et je m'incline devant lui Et comme elle se défend de son souffle Il fornique son âme sur son lit d'enfant Elle jette son cordon humide en l'air Où est la mère qui illumine Aucune poitrine n'a pleuré De lait pour elle Aucun repli pour m'abriter Il la tire auprès de lui Alors qu'elle accouche Sa propre délivrance incestueuse Il y a de l'amour pour tout le monde Chuchote-t-il doucement à son oreille Il y a de l'amour pour tout le monde Sauf pour elle Elle ferme les yeux Se recroqueville Et mange le placenta Qu'il enfante en elle Où est la mère toute puissante J'ai juré cette nuit de la rendre malade La mère de toutes les désillusions De la noyer dans le fleuve, la tuer Pour désirer et jouir du foutre un jour Même si je dois mourir d'amour après Même si je dois me vider de mon sang Maman donne-moi la force.

ta flamme par Decorhomme

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Je sais que tu te reconnaîtras, si tu lis. Les mots qui viennent n'ont rien d'impudique. Ceux qui savent comprendront. Les autres, au pire, se demanderont qui tu es, ou ce qui m'arrive. Peu importe. Plus que le grain de ta peau, plus que ton regard qui me chavire jusqu'aux larmes, plus que tes rires ou tes émotions, plus que ton corps ou ton âme, c'est la flamme qui t'habite qui bouleverse mon existence. Le feu qui brûle en toi, qui ne s'éteint jamais, même quand la vie souffle en tempête dessus. Le fond du fond de toi, la flamme qu'alimente l'essence de ce que tu es. Tout le monde ne l'a pas, tu sais. Toi tu sais la protéger, aussi fragile soit-elle, parfois. Elle est là, au coeur de toi, lumineuse, douce et rayonnante. Elle te fait incroyablement tenir. Une leçon de vie. Cette flamme, je l'ai aperçue dès le début. Tu le sais. Bien plus qu'à travers ta peau, bien plus que dans tes yeux : à travers ta carapace. Comme ces braises encore vives que l'on devine sous la cendre. Cette flamme m'a toujours subjugué. Attiré par le feu, sûrement. Cette flamme, tu l'as partagée avec moi. Le coeur du coeur de toi. Ouvert rien qu'à moi, pourtant, sans retenue. Elle réchauffe mon coeur, elle le fait battre comme il n'a jamais battu : il ne savait pas faire, avant. Douce énergie, chaleur sereine, certitude établie qui m'habitent désormais, tous ces caps qu'on a passé ensemble. Je n'ai qu'un but, je n'ai qu'un sens à la vie : protéger cette flamme que tu as bien voulu partager avec moi. Empêcher le mauvais sort de l'éteindre, et laisser l'oxygène, dont tu as tant besoin, l'alimenter. Ta petite flamme intérieure un peu sauvage, ton âtre et ton être, cette lumière qui illumine ma vie. Elle ne me brûlera jamais, mais fera toujours briller mon regard. Unique, irremplaçable, inextinguible. A jamais.

Eleganto par Smart-herisson

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Eleganto Les Rita Mitsouko, on devrait plutôt dire maintenant la Rita Mitsouko après la disparition de Fred Chichin. Ce duo, inclassable et déjanté nous a souvent surpris comme ici avec Elaganto, une chanson toute en douceur qui contraste avec le rythme endiablé de beaucoup de leurs succès. Après des débuts très chauds voir rocambolesques, le duo a su se faire une place, certes inclassable, souvent dérangeante, mais bien engageante et endiablante. Eleganto est douce comme ce baisé suave sur le cou, un monde où tout est changé, même les couleurs sont plus parfumées... Et la vie continu, mue par la musique et l'émotion. Adios amigos ! http://minilien.fr/a0njmp http://minilien.fr/a0njms

Féminisme, souvenirs, souvenirs... par Luigi Manata

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En 1981 (à un an près), je participais à une séance d'un Théâtre de l'opprimé ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Augusto_Boal ), dans le quartier des Halles, organisé par un groupe d'activistes du MLF. Le thème de la soirée était, bien évidemment, de mettre en scène des situations d'oppression et de domination des femmes et de trouver les réponses adaptées aux contextes, pour abattre la tyrannie. Les garçons n'étaient pas tolérés dans ce genre de réunion... Sauf, si c'est leur compagne qui les y avait traînés, par les cheveux (oui, j’en avais encore à l’époque ;-) ) ou tenus en laisse, cela va sans dire... Par le plus grand des hasards, sur une salle d’environ 400 personnes, nous étions seulement 2 mecs : moi et un pote psy-bioénergéticien ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_bio%C3%A9nerg%C3%A9tique ), que j'avais retrouvé là, également par hasard. Les thèmes proposés se succèdent, avec plus ou moins de réussite pour apporter des solutions aux situations d'oppression. Puis arrive, une scène où une secrétaire se fait harceler par son patron pour qu'elle couche avec lui. Divers scénarios sont joués : appel aux syndicats, coup de genou dans les parties du chef, menaces de tout révéler à l'épouse, ... Alors, que je roupillais tranquillement sans rien demander à personne... Soudain, comme c'est permis et vivement conseillé par les règles du jeu pour aller au bout des conflits, mon pote psy se propose de renforcer la situation d'oppression. Et le voilà sur l'estrade, dans le rôle du chef, qui part dans une longue tirade, où il explique à la secrétaire, pourquoi et comment, en refusant de coucher, elle s'opprime elle-même... et s'exclut elle-même d'une vraie émancipation... Bafouillements inaudibles de la femme qui joue la secrétaire qui ne sait plus quoi dire... et qui, des yeux, appelle au secours la salle. Stupeur dans la salle... long silence... puis, bruissements légers... puis, grondement... Je ne me rappelle plus exactement le contenu des insultes qui ont commencé à fuser et à se déverser à grands flots (en plus, ça ne serait pas poli de les rapporter ici). Mais, je me rappelle très bien que mon pote et moi, nous sommes retrouvés, dos à dos au milieu de la salle, prêts à en découdre et à prendre des coups surtout ; encerclés par 380 furies vociférantes, dont les invectives ne laissaient aucun doute sur le fait qu’elles allaient se faire un collier de nos parties génitales... tandis que seule une petite minorité restait inactive muette de stupeur, sans doute encore en train de réfléchir à ce qui venait d'être dit sur la scène... Ce sont nos deux compagnes qui, sous les huées, ont ouvert la marche et fendu la foule pour que nous réussissions à sortir précipitamment de la salle, autrement que dans des sacs plastiques de l'Institut médico-légal... Je me suis longtemps demandé : quel tabou fondamental ce pote avait révélé et enfreint ; quel sacrilège impardonnable, il avait bien pu commettre, pour provoquer une telle réaction de haine et de violence directe sur ce que nous « représentions ». Et vous, vous avez trouvé ?... Un indice, visiblement, mon ami avait révélé un paradoxe pour des femmes « libérées » (mais aussi pour tous ceux qui rêvent de révolution)... tellement indicible qu'il a focalisé sur lui (et sur moi par ricochet), quelques siècles de haine refoulée... Allez, je vous laisse chercher... de toute façon, ça ne servirait pas à grand-chose que je vous apporte mon interprétation du « problème ».

"L' homme qui croquait les femmes" par Annaconte

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Elle à la mantille, fond rouge, c'est le 20 avril 1959, le rouge claque sur le noir Elle à l'écharpe noire ...plus tard ce sera un châle Elle assise, de profil, dans la villa La Californie à Cannes, année 1955, à côté d'une fenêtre inondée de soleil, géométrie pure Elle assise au châle vert, 28 mars 1960, la voici toute en courbes, dans un fauteuil violet et en robe violette, avec deux profils cette fois et ce regard si droit Elle assise près d'une fenêtre, parmi les toiles, dans l'atelier, le 11 juin 1956, la fenêtre est ouverte, sur le parc Elle assise au chapeau jaune et vert, le 6 janvier 1962, les couleurs explosent, jaune et vert, aussi du rouge et du bleu dans son corsage et ce chapeau immense Elle au châle noir, tiens je vous le disais bien, il enserre son visage pour en faire ressortir les traits, nous sommes le 11 octobre 1954 Elle au chapeau, début 1961, il la sculpte, il la peint, formes légères, élégantes, le profil en sens contraire (comment diable est-il possible ?) Elle au corsage à fleurs, une lithographie, elle est encore de profil, magnifique Elle au costume turc, il le lui a offert, pour célébrer leur maison au style mauresque, voyez les broderies sur son buste nu, c'est le 20 novembre 1955 Elle au mouchoir noir, son profil gauche, son regard, si pénétrant Elle au petit chat, février 1964, elle est assise, et regarde vers la gauche, dix ans déjà qu'ils sont ensemble Elle au ruban jaune, son profil découpé dans une tôle, fin 1962 Elle au ruban vert, la même mais avec deux profils Elle aux fleurs, comme Elle aux roses, c'est le même tableau Elle aux jambes repliées, dans le fauteuil à bascule, elle mesure qu'entre eux, une histoire commence, c'est le 5 octobre 1954 Elle aux mains croisées, juin 1954, elle est accroupie, son regard est celui d' un Sphinx, elle se détache sur un fond géométrique et rigoureux Elle aux "profils affrontés", et les genoux relevés, les deux profils encore, décalés cette fois, ils forment un autre visage, 1962 Elle aux roses, le 2 juin 1954, son long cou et son visage de profil sur fond bleu, c'est sa véritable entrée dans sa peinture Elle avec son chien, 1962, de profil dans son fauteuil, elle montre son visage de face, tandis que son bras gauche prend des allures d' entre-jambes, et même le museau du chien se transforme en tête de femme Elle bleue sur fond jaune, 3 avril 1960, toujours ses deux profils Elle couchée au chat, mars 1964, il y a déjà eu elle au petit chat Elle dans l'atelier, avril 1956, entre deux toiles, l'une commencée, l'autre encore vierge sur le chevalet ..elle et son fauteuil, c'est le début d'une expérience : variantes infinies, qu'il va imaginer, reproduire et simplifier jusqu'à l' idéogramme Elle assise dans un fauteuil , à Mougins désormais, dans le nouvel atelier où il la célèbre somptueusement, et il innove : les longs poils du chien afghan Kaboul "dégoulinent" en rythme et sous l'arbre, il y a comme une échappée... Elle dans un fauteuil avec son chien, qu'elle est en train de caresser, de décembre 1961 à fin janvier 1962, tous les jours, il travaille à cette toile , il donne au jardin une luxuriance qu'en vérité il n'a pas Elle de face, 1957, un étonnant portrait du temps de La Californie, avec justement cet air étonné qu'elle prenait devant la vie, elle était si jeune, son corsage est dans du papier cadeau découpé et fermé par le noeud du ruban doré du cadeau Elle de face aux deux profils, 3 avril 1960, cheveux rouges, cheveux verts, en buste, et son regard droit, regardez bien le visage, c'est difficile à voir, son côté gauche est formé par son profil droit rabattu. Double lecture donc, de face et de profil, et cela fonctionne. Elle de Vauvenargues, la voici près d' Aix en Provence, dans leur château près de la Sainte Victoire, le pays de Cézanne....C'est à l' Espagne qu'il songe, simple et ardente, sa peinture devient ample et vigoureuse, et elle, est la vraie Reine de cette Espagne là : ce sera une série de portraits, mantille rouge à points noirs, jupe verte, accroupie, profil gauche, fond noir, chair blanche. 1959. Le vert cède la place au rouge. Dans la fenêtre à droite, il signe d'un idéogramme le séjour à Vauvenargues. Elle dans le fauteuil. Puis retour du vert marié au noir. Elle étonnée. Elle en Espagnole à l'éventail, encre de Chine et gouache. Elle est de profil, l'air grave, en mantille rouge et tient un éventail. Un beau dessin du 2 octobre 1955. Elle en Lola de Valence, 4 octobre 1955. Invitée chez Manet, comme bientôt chez Velasquez. Elle en mariée. Son cadeau de mariage. De face, elle a les yeux grands ouverts. Elle étendue sur un divan bleu, nue, en morceaux.Pourtant on la reconnait, à ses jambes repliés et ses bras au-dessus de la tête, c'est bien elle. 20 avril 1960. Elle et la Tête de femme du Civic Art Center, 1962, elle dans son fauteuil, nue. Grands contrastes de gris-bleu, de bleu noir, de blanc. Les yeux sont rapprochés dans le même ovale. Le nez est sur un autre profil qui se prolonge jusqu'au sein. Les jambes et les fesses, tout le corps, intégrés au fauteuil. Elle et les fillettes, août 1960, elle est jeune, visiblement émue, sous son grand chapeau, une scène ordinaire qu'il revisitera souvent Elle et son chien afghan, mai 1959, c'est Kaboul, l' énorme chien : elle le tient dans ses bras qui fusionnent avec les formes de l'animal, elle porte un chapeau rond, et elle a deux profils Elle lisant : linogravure 1962. Gouges, canifs, manipulations et défis, le peintre graveur invente en creusant la matière Elle (Nu accroupi) Juin 1959. Monumentale, elle occupe presque tout le rectangle de la toile, chaque partie de son corps semble autonome, les seins, le ventre rond, le sexe, jusqu'aux mains disproportionnées, et bien sûr le visage aux profils multipliés sous la lourde chevelure noire. Elle nue assise, à la fois de face et de dos. Comme il peignit jadis Dora. Mais que de tendresse cette fois ! Le 2 janvier 1956. Elle nue au bras levés, le 15 février 1959. Toujours sous le feu du regard, qui peut faire le tour complet de son corps nu et assis, elle est vraiment une reine. Elle nue dans un fauteuil, 7 juin 1964. Visage de profil, corps de trois quarts. Bienveillance du peintre. Elle nue en deux parties, mai 1958. Le buste, et les deux visages affrontés , et sous le vide dessous, monumentaux, le ventre et les jambes. Du gris, un peu de blanc, presque pas de couleur. Elle, portrait au cadre jaune, 3 décembre 1957. Profil droit et amorce de l'autre profil. Un ruban vert dans les cheveux noirs comme la robe. Elle, portrait de face, mai 1963. Le vert de la robe se reflète sur le visage. On pense aux portraits du Fayoum. Elle, portrait de trois quarts à la robe rouge, avril 1965. Attendrie. Elle, portrait équestre, 1959. C'est la seule de toutes ses compagnes -même Françoise- qu'il invitera à chevaucher ainsi dans la peinture de Velasquez qu'il admire. Elle, profil gauche, 23 décembre 1957. Le peintre se fête lui-même ses Noëls ! Comme ses anniversaires .. Elle, profil gauche à l'oeil en amande, avril 1956. Presque sans couleur, juste la lumière dans le visage... Elle, projet pour un monument, pastel 1957. Il invente la sculpture-mât : un cylindre central, sur lequel sont accrochés les deux profils croisés perpendiculairement sur deux plans, profils purs et regard intense Elle se coiffant, février 1957, fascination du geste. Elle sous la lampe, avril 1962. Blanc de la lumière et noir de la chevelure. Elle sur un fauteuil à bascule, le 5 octobre 1954. De face, et accroupie, comme elle aime à s'asseoir. Un peu à la manière des " Femmes d' Alger".... Le 11, cinq jours plus tard, il la peindra de nouveau dans le même fauteuil à bascule avec son châle noir.....enserrant son visage Elle, tête, profil gauche, le 19 février 1960. Le peintre imagine ce jour là les profils découpés de 1962. Elle, ............ c'est Jacqueline. La seconde épouse et dernière compagne de Picasso. En même temps qu'elle entrera dans sa vie, elle entrera dans sa peinture. Séduit par son attitude de Sphinx, son long cou et sa fine taille, il ne cessera plus de la peindre. De l' explorer. De la célébrer. Jacqueline devient le pinceau et la palette. La toile aussi. Elle sera de toutes les aventures et de tous les rêves de Picasso. Elle sera aussi de son enfermement. Le vieux peintre ne sort plus. Ne reçoit plus. Il faut qu'il "se dépêche, se dépêche".....Qu' il peigne sans trêve. Il n'a plus beaucoup de temps. L' oeuvre est gigantesque, ambitieuse. La vie de Jacqueline réduite." Mais toutes les toiles ont son visage." Pourtant, Jacqueline, la plus illustre des modèles de Picasso, ne posera jamais. Ni avec son châle, ni en robe. Ni assise, ni couchée. Pas plus avec le chien qu' avec le chat. Elle se contente de vivre dans les grandes maisons de La Californie ou de Mougins. D'aller et de venir dans les allées de Vauvenargues. Remplissant l'atmosphère de paix et d'amour. Fidèle elle est toujours là. Pour lui. Qui lui dédie chacune de ses toiles. Femme de l'ombre décidément. Mise en lumière pour l'éternité. http://www.pablo-ruiz-picasso.net/theme-jacquelineroque.php

Embrasse-moi... par Lady Sysy

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Tu as attendu longtemps que son esprit vienne et te prenne par la main. Toutes ces véritables sensations éprouvées en toi et un peu mystiques, t'ont fait ressentir mille plaisirs inspirés par son fantôme inédit et mâle-saint. De ses mots tout noir, psalmodiés dans l'expression écrite de l'excessif, tu retiendras que tu as vibré au point de déchiqueter le voile opaque et stérile qui t'étouffait en silence. Tu restes immobile, prisonnière de l'obscurité, tu te penches vers l'humidité de ta nature intime qui comme toi, ne voit jamais la lumière. La voici qui tressaille lubriquement. Puis supplie. "kiss me, kiss me, kiss me... embrasse-moi sur mes lèvres humides..." Tu sais qu'en bougeant plus vite, ça ne sera plus qu'à portée de main, tu as l'esprit par le désir mouillé qui vire comme une secousse d'effroi. Tout sera plus rapide en vrai. Tu délires à présent, tu fantasmes cette belle illusion virile aux écrits sexués. Ton intimité humide se tord et tu la devines qui mord fermement sa langue, elle croit comme toi, qu'elle aime être léchée, pourtant son goût amer lui en coute, elle n'est embrassée que rarement. "kiss me, kiss me, kiss me... embrasse-moi sur mes lèvres humides... " Sa langue fantôme rampe maintenant rageusement sur les pourtours de ton tendre joyau, et frappe ta chatte sauvagement jusqu'à l'extase. Plusieurs fois. Violemment. Durement. Tu la griffes rageusement dans ton délire phantasmé de lui. Voilà qu'elle saigne horriblement sa glaire orgasmic. "kiss me, kiss me, kiss me... embrasse-moi sur mes lèvres humides... " Blessée et délivrée des ténèbres de ton imaginaire, tu te réfugies à l'extèrieur. Tu marches en silence, en regardant le danger des uns qui bavardent sans rite. Marcher encore et librement à travers les rues du bas, contourner tous ces coins abandonnés sans envie, et ne jamais tourner le pas. Tu désires partir. Reconstruire ta vie. Tu te poseras avec le soin qu'on convoite quand tout semble perdu mais que l'espoir subsiste. Ca veut dire quoi tout ça, ça veut dire quoi l'espoir ? Vous vous rencontrerez. Du moins une fois. Nus pour vous voir. Enfin, monter et descendre les étages, ce sera presque suicidaire, les lumières éblouissantes et les voitures qui s'emboitent, c'est fréquent au paysage ; du moins, c'est l'idée que tu as longtemps gardée de cette grande Ville. Là-bas, là-haut, sa confusion et ton illusion, toutes deux portées comme un masque de haine de soi, souffleront à ton esprit comment apprendre à aimer ces toutes nouvelles sensations. Là-bas, là-haut, confrontée à toi, à lui, avant l'exit union, il prétendra encore que ça devrait se faire, tu penseras toujours que ça pourrait être beau. "kiss me, kiss me, kiss me... embrasse-moi sur mes lèvres humides..."

La ligne Verte: des thrillers classiques aux thrillers modernes par Repassera

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« La ligne verte », roman-feuilleton à parution numérique de Stephen King, (jusqu’à ce que ce mode soit abandonné pour cause de piratage) renvoie à la production prospère de romans-feuilletons publiés par épisodes dans les grands journaux quotidiens à partir de 1836. Le 1er numéro de « La Presse, journal quotidien, politique, littéraire, agricole, industriel et commercial », parut le 1er juillet 1836. Le créateur de ce premier quotidien, Emile de Girardin, mit à l’honneur le roman-feuilleton, dont le succès fut immédiat. Le premier roman paru dans La Presse, « La Vieille Fille » de Balzac, fut un véritable tollé et fit du quotidien un succès immédiat. En Angleterre « Les Aventures de Robinson Crusoé », considéré comme le premier « roman » et publié en 1719, avait suscité un engouement général. Daniel Defoe, inventeur du roman- feuilleton, y relatait les affres physiques et psychologiques de son personnage. En France, au 19° siècle, le nouveau lectorat dû à l’alphabétisation des classes populaires et à la démocratisation de la culture fut un véritable raz-de-marée. En effet avant la Monarchie de Juillet, il fallait souscrire un abonnement pour accéder à la Presse. La diffusion du grand journal quotidien peu onéreux (du fait de la publication des feuilletons) entraina l’accès de tous à la presse. La publication par épisodes donnait aux écrivains des contraintes qui étaient plus ou moins bien tolérées (elles stimulaient Dickens et gênaient Balzac). Il fallait écrire vite et maintenir le lecteur en haleine, laisser le lecteur « cliff-hanging » (accroché à la falaise), créer des rebondissements, des coups de théâtre. 1844 : Le Comte de Monte-Cristo/ 1876 : L’assommoir On a là tous les éléments du « thriller » (qui donne un frisson). On considère généralement que « L’Odyssée » d’Homère est le prototype du thriller, ainsi que « les Mille et une Nuits ». illers politiques, policiers, fantastiques, paranoïaques, influencés par le genre de la tragédie (Hamlet), leurs victimes sont des assassins (Crime et Châtiment), des psychopathes (romans policiers) des tyrans (1984/ Fahrenheit 451), des victimes (La Métamorphose), des femmes menacées (Sade). Les problèmes posés sont généralement d’ordre moral quand ils ne sont pas manichéens. Qui peut prétendre que « Crime et Châtiment »(1866) ne remplit pas toutes les conditions d’un thriller, au même titre que le reste de l’œuvre de Dostoïevski ? Qui lirait encore « Le Rouge et le Noir »,ou « Madame Bovary », si ce n’était pour connaître la fin ? Qui attend une « happy end » en lisant ces livres ou « J’irai cracher sur vos tombes » (1946) ? A ce sujet, il est amusant de constater que Frédéric Dard, dans son réquisitoire pudibond, annonce celui du procureur au procès de Vernon-Sullivan : « Le bon public se passionne pour des histoires de nègres blancs et de femmes en chaleur…ces romans sont amusants, il en faut pour tous les goûts, aussi ne nous mêlons pas au chœur des vieilles filles outragées, nous nous contentons simplement d’affirmer qu’il est ridicule d’ameuter des ligues bien-pensantes pour ces fadaises. Chacun a le droit de s’exprimer librement, même lorsqu’il a un bidet à la place du cerveau. » On peut objecter qu’un thriller moderne n’a pas le calibre d’un classique. A voir… Il reflète son époque. Il a ses happy ends [Jane Eyre (1847) Rébecca (1938), ses récits de guerre et ses fins tragiques [La Mort est mon métier (1952)]…[Les Nus et les Morts (1948)]. Ainsi le roman policier renvoie à la violence sociale de notre époque qui voit surgir de multiples Jack L’éventreur. (voir le meurtre non élucidé de Ann Short (1947) « Le Dahlia Noir », repris par James Ellroy dans son roman éponyme (1987). Pour moi,presque tous les romans sont des thrillers, au ton plus ou moins élevé, et au style plus ou moins travaillé… Mais chacun a le droit de s’exprimer librement ! :D

Tout va bien mémé, ça baigne ! par Sophonisba Tanga

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Si grand mère revenait, elle serait sans pitié. Elle qui vivait dans une pièce unique chauffée par le poèle à bois, et seulement la journée, qui tricotait des pulls pour toute sa tribu, rognait sur tout, n'éclairait la lampe qu'une fois la nuit complètement venue, nous priait d'économiser l'eau et le savon, conservait des bouts de ficelle et de tissu au cas où... et triait dans le surplus des fruits jetés par la Coopérative locale plutôt que de les voir ainsi gaspillés. Si grand mère revenait elle serait surprise de voir le confort dans lequel je vis aujourd'hui. Elle pousserait des petits cris de stupéfaction en s' installant sur le canapé, évaluerait la température parfaite du salon, tâterait les radiateurs avec contentement, s'extasierait devant le double-vitrage de mes fenêtres étincelantes, et surtout surtout s'étonnerait devant le réfrigérateur à air ventilé et le téléviseur à écran plat, sans parler de ses réactions effrayées devant la vitesse et les dimensions excessives, ainsi que du prix prohibitif de ma toute dernière voiture. Ni surtout de sa sidération et de son incompréhension totale face à l'écran de l'ordinateur ! Elle serait sans pitié. Elle jugerait que tout ce luxe dont elle s'était passée elle toute sa vie était d'une indécence crasse, à l'heure où encore la moitié de la planète crève de faim ou migre à cause de la montée des eaux...Elle ne comprendrait pas que je sois si préoccupée à contempler mes ongles bijoux limés et vernis de frais -et à prix d'or- à "l' onglerie" du coin, elle qui lessivait ses draps de lin à la main dans l'eau glacée du lavoir ! Elle qui n'avait pas même connu les doigts de pieds en éventail sur la terrasse au soleil ni les longues heures passées au téléphone avec une amie, ne pourrait pas supporter mes jérémiades au moment difficile ô combien, de sortir les assiettes propres du lave-vaisselle pour les ranger dans leur placard ! Elle noterait avec interrogation que les chemises chez moi ne se repassent plus et que décidément l'on doit bien s'ennuyer dans une maison où on n'a plus rien à faire ! Et que cette fatigue chronique que je semblais devoir trainer depuis des années, n'avait pas lieu d'être à mon âge ! De son temps, la fatigue s'appelait paresse et c'était une tare honteuse. Sans pitié. C'est ainsi que serait grand mère si elle revenait. Elle me rappellerait rudement, que le confort et l'oisiveté sont mères de tous les vices, et qu'il me faudrait sans tarder réapprendre" les vraies valeurs". Et que je sorte de cette forme passive d'immobilisme et d'indifférence au malheur des autres, pour me lancer à corps perdu dans une lutte pour une meilleure répartition des biens et militer dans la rue s'il le fallait, pour une justice irréprochable ! Sans pitié, grand mère. C'est certain. Ce que grand mère ne pourrait pas savoir, devant tous ces " signes extérieurs de richesse", ce que grand mère ignorerait encore c'est que justement le monde est en train de changer, et que nous marchons désormais à reculons. Elle ne pourrait pas savoir que mes ongles américains ou nacrés seront mon luxe ultime : je vais devoir renoncer bientôt à mon abonnement à Internet, et cet hiver je ne ferai fonctionner qu'un radiateur sur deux, faute de pouvoir régler la facture d'électricité, ce que grand mère ne pourrait pas envisager c'est que je puisse laisser ma voiture au garage faute de pouvoir faire le plein d'essence..... Elle répliquerait sans nul doute qu' aller au boulot à pied après tout ne serait pas la mort ! bien au contraire, cela me ferait grand bien ! Ce que grand mère ne comprendrait pas c'est que je ne presse pas plus le pas pour aller au boulot ! Il est vrai qu'elle ne pourrait guère deviner à quelle heure exactement s' ouvrent les portes de Pôle Emploi... "En d'autres termes et pour reprendre la formulation du New York Times, une famille avec une voiture dans le garage, une télévision à écran plat et un ordinateur connecté à Internet peut être considérée comme une famille pauvre. La différence entre ce que consomment des ménages pauvres et des ménages de classe moyenne est de moins en moins importante en comparaison avec la différence entre ce qu'ils gagnent. Mais les premiers ont de plus en plus de difficultés à utiliser les biens qu'ils possèdent, et payer l'essence, un abonnement à Internet ou même l'électricité devient difficile." Enquête sur les Classes Moyennes Le Monde.fr du 24 septembre 2014

Amour Amitié par Felinexa

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Lors de sa disparition, il y a quelques semaines, on entendit à nouveau cette chanson, peut-être moins connue que "qui c'est celui-là" mais non moins émouvante, d'autant plus qu'il est assez rare qu'un homme se pose cette question. En général, il fonce ou il s'enfuit. Tout l'un ou tout l'autre. Mais comment cela se passe-t-il dans le sens inverse? Pas trop bien en général.... surtout si c'est Mösoö qui a dû laisser partir sa bien aimée. https://www.youtube.com/watch?v=LoDDk9ZQ7Kw Amour amitié je ne sais pas si par dépis ou par pitié je franchirai cet océan qui va de l'ami à l'amant Ce qu'elle demande est redoutable car parfois la bouche est capable faire frissonner et bien plus... elle se souvient par ailleurs du coup de couteau dans le coeur.... qui va de l'ami à l'amant....

"J'épilogue" par Smart-herisson

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Bizarre Comme c'est bon de le savoir, sans en être vraiment sûr, mais ce sentiment de quiétude me rassure. Nous voilà à nouveau sur un chemin tortueux, raide, fourré de nids de poules, mais il est clair ce chemin, même rassurant et d'une limpidité absolue s'impose tout en douceur. La réponse est là tout près à quelques encablures, palpable, malléable, tout près, si simple en fait... Musique maestro: http://minilien.fr/a0ohku Have fun !

Wacky Races …of the life par Jules Félix

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Les engins volants pleins de romantisme, de couleurs, même si c’était vu noir et blanc. Il y avait le fameux Satanas, tu adorais, Satanas, assez méchant dans son expression, le chef, avec son costume d’aviateur, toujours accompagné de son chien Diabolo. Et puis, évidemment, bien sûr, parce que tu n’étais pas asexué, il y avait cette chère Pénélope, Pénélope Joli-Cœur, la bombe du lot, celle qui gagnait souvent, maligne, belle, et tout et tout. Sans oublier le professeur Maboulette, le sergent Grosse-Pomme, le soldat Petit-Pois et Al Carbone. Tu te moquais encore de Casimir et de son gloubigoulba qui fête ce mardi son quarantième anniversaire. Oui, ce lundi matin, tu te rappelais ces Fous du volant qui était ton dessin animé préféré. Il passait sur le coup de seize heures ou seize heures trente le mercredi après-midi. Tu n’avais pas la télévision, alors tu allais chez eux. Pas pour cela, bien sûr. Le déjeuner était souvent sous l’œil du gros téléviseur, dans la salle à manger. Tu voyais des images de l’actualité dans ton dos. Pompidou en visite officielle par exemple. Lui souvent perdu dans ses larges feuilles du journal local, elle plutôt aux petits oignons dans la cuisine. Entrée de crudités du jardin, haricots verts du jardin, pommes de terre du jardin sautées à la poêle, une viande rouge poêlée (pas du jardin), et le dessert, souvent, un pot de Dany, en plastique, avec des petites rainures, un flan au chocolat, à la vanille ou au caramel. Qu’est devenu ton Dany ? Mais, ça existe encore, mais c’était différent. Parfois, sa fameuse tarte aux pommes, du jardin, là encore. Il avait son fauteuil rouge à gauche de l’entrée, elle n’avait rien, elle, pas de fauteuil mais sa mère avait celui de droite, noir avec un intérieur rouge. Chacun sa place. Toi, tu étais à côté d’elle et de ton frère, sur l’horrible canapé kaki. Il y avait aussi un chien, plein de poils beige crème dont l’odeur te rendait mille fois plus félinophile que canophile. La digestion se faisait naturellement au début de l’après-midi par l’épisode de Scoubidou. Sur la première chaîne, je crois. Sans lui, il était déjà parti dehors. Mais il ne s’agissait de rester avachis toute la journée. Une fois la prestation achevée, l’interrupteur était employé. Quand il faisait beau, tu profitais du grand jardin, tu cueillais les belles primevères jaunes, bleues ou roses qui poussaient comme de la mauvaise herbe, tu comptais les fourmis sur les dalles de la terrasse ou alors, vous vous inventiez des jeux longs, chevauchant un bâton, vous cachant, inventant mille choses dans votre trip aux paysages diversifiés. Ou encore, quand la saison était au rendez-vous, vous arrachiez les cerises du bel arbre, au milieu de la petite prairie, pas loin du poulailler dont les occupants étaient morts de leur belle mort, parce que tuer une poule, ce n'était déjà plus pensable à l'époque. Quand il fait moins beau, vous envahissiez la table du déjeuner. Recouverte d’une nappe en plastique transparent, vous organisiez de vastes embouteillages avec les voitures miniatures des années 1950 qui traînaient dans un vieux carton, au grenier, pas loin d’une collection de vieux albums de Tintin que vous relisiez avec plaisir. Ou alors, le propriétaire des dites automobiles passait vous voir et c’était carrément la fête, le Monopoly, dont vous raffoliez, notamment avec cette intrigante coutume de vouloir tricher en toute sincérité. Banquier, tu aimais faire. L’argent. Triturer les billets. Tu te faisais petit à petit aux aléas matérialistes d’une société de surconsommation qui s’amorçait à peine. Ou encore, elle jouait avec vous aux petits chevaux, au jeu de l’oie, au tarot qu’elle t’avait appris, ou encore, et tu adorais ce jeu, tu en étais champion même, au jeu des moulins. De temps en temps, tu t'amusais à ouvrir quelques livres qui traînaient dans le grand bahut de bois presque orange. Il y avait un atlas qui t'intriguait, qui indiquait les frontières ...de la Perse. Il datait d'avant guerre. Tu étais tout étonné de la rapide danse des frontières au fil du siècle. Et puis, elle faisait sa pâte, elle cuisait dans son moule, l’odeur flirtait avec vos narines, et c’étaient de délicieuses gaufres au sucre glace qui vous attendaient. Tu t’en mettais plein la bouche et les joues. C’était alors l’heure de Satanas et Diabolo. Et de la belle Pénélope dont tu ne connaissais le prénom que par cette série si agitée. C’était un package dans le programme sur la deuxième chaîne et il y avait aussi les Barbapapa qui se déformaient comme elles voulaient, la liberté ultime pour toi, et peut-être aussi Bip-Bip et le malheureux coyote. Tu as beau t’y attendre. C’est toujours violent.
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