Monsieur le Secrétaire vacataire aux affaires ultimes,
ainsi que Mademoiselle la Préposée aux réclamations subsdidiaires me l'a affirmé en commission orale, je vous fais parvenir au travers de la présente lettre une réclamation contre La Maison en l'affaire m'opposant à cette dernière, mes ayants-droits et moi-même.
Vous n'ignorez certes pas la gravité et le caractère quelque peu hasardeux qui a motivé la poursuite de ma personne sur l'élément associal Ossip Z. dit Le Stalker au travers de la Zone dite B 51 il-y-a plus de dix années terrestres maintenant.
Nous devons considérer avec le plus grand sérieux cette menace de déperdition de sens que traverse notre Maison ainsi que notre produit, la Vodka Label 51, toujours en production depuis 1986 comme nous le savons. Or c'est à la cause de cette déperdition de sens dans le sens strict du mot que je me suis attaqué en pistant ledit stalker Ossip Z. dans le lieu où il estimait avoir tout loisir de fuir notre légitime colère: la Zone B 51 ...
Le postulat de départ était simple et logique, rationel en un mot: partir de là où le Stalker agissait afin d'anticiper ses déplacements et ainsi contrer ses actes de sabotages contre nous. Vous savez que le théorème de Gourko est inapte à évaluer les facultés d'estimative de notre commun ennemi, étant donné certaines mutations ayant en lui été effectives depuis des années, à cause de ses séjours répétés dans le Zone.
Aussi ai-je été délibérément, sans état d'âme aucun, vers le coeur de la zone, sans même en réfèrer à nos services. C'est là, Monsieur le Secrétaire vacataire aux affaires ultimes ma seule et unique erreur procèdurière. ( Je vous signale en passant que mon logiciel typographe est cause de mutiples erreurs de transmissions ...)
Une fois introduit au coeur de la Zone, une lueur étrange a animé ma course aux basques du Stalker, et c'est ainsi que je compris l'ignoble vérité: il-y-avait plusieurs Stalker en un seul, permutant chacun son tour ses identités dans le cours de sa marche.
Ainsi ai-je compté juste entre sept et douze identités parallèles en trois années de filature entre Oulan Bathor et Paris en passant par la banlieue turinoise, Genf, Lausanne, Le Caire, Istanbul, Tyr, Malte et la Sardaigne, ce qui fait un long détour si l'on considère que j'ai fait aussi un détour par l'Ile de Bourbon et Madras, par Isphahan ensuite avant de revenir sur ses pas à Paris.
Vous l'aurez compris, Monsieur le Secrétaire vacataire, je suis devenu un familier dudit Stalker et ai peu à peu entendu quelque chose de cet associal dangereux et subversif!
Je dois hélas confesser à tout votre bureau des Affaires ouraniennes que, petit à petit, le Stalker rentrait en moi, jusqu'à provoquer le très regrétable et sérieux incident de la Zone 51 bis, sise à Paris.
En effet, alors que je pistais le fugitif, celui-ci est entré en possession de mes facultés psychiques et m'a obligé à consommer quinze litres de Vodka Label 51 en deux heures, ce qui provoqua une considérable geule de bois, au cours de laquelle j'ai pu être amené à dire quelque mal de La Maison, sans savoir que mon émetteur-récepteur de poche était allumé, ce qui je l'admets est très fâcheux.
Je vous prie donc, Monsieur le futur Secrétaire général, de bien vouloir m'admnistier et de reporter sur Ossip Z. alias Le Stalker l'ensemble de ces accusations hélas très fondées et de suspendre l'exécution de ma peine, savoir boire douze cent litres de Label 51 en six mois, ce qui me mènerai à une mort certaine en dépit de la haute qualité de notre excellente Vodka.
Régisseur Oleg Fedrovicth Lucianov
en douzième semaine de purge,
O.L.
Ps. Je tiens à votre disposition, Monsieur le futur Secrétaire général, les trente caisses de cent litres d'excellent bourbon déposés par mes soins en votre compte numéroté à Genf, sous le code cripté B51/ B52 OZ, à la condition du report définitif de ma peine...
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