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Vice sans faim par Jules Félix

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Pffff… Cela fait plusieurs jours et personne n’en a parlé à la télé. C’est croire que je ne compte que dans du beurre ! Pourtant, notre amour, c’est quand même un truc important. Même qu’il va bien falloir concrétiser un jour, genre faire fructifier la relation. Y a bien une mamie de cinquante-deux ans qui l’a fait, alors, pourquoi pas moi ? Je m’en souviens comme si c’était hier. Au début, nous étions comme deux chats. Doudou était là, l’œil un peu torve, la paupière humide de la solitude et de la dépression, juste en face de moi. C’est Jacques qui nous a fait rencontrer, en novembre. Il me faisait de l’œil. Cela nous a tout de suite plu. Je dis nous, parce qu’en fait de jeu à deux, c’est déjà un jeu à trois. Le petit compte beaucoup pour moi. Pour lui, il le fallait bien, déjà qu’il avait ses deux grands… On s’est dit : mariés pour la Saint-Valentin ! enfin, non, pour le voyage chez la reine d’Angleterre. Elle est encore vieille France, enfin, vieille Angleterre, je veux dire. Elle supporte pas le marivaudage informel. http://www.pointscommuns.com/carla-bruni-commentaire-musique-68081.html Au début, donc, ce fut merveilleux. Je me souviens encore de notre visite ensoleillée au milieu des pyramides. Aaaah, l’Égypte, comme c’était beau ! Il avait le petit sur le cou, comme c’était mignon ! Dommage qu’on ne peut plus y aller cette année. Avec Doudou, on avait décidé de faire comme Tonton. Moumou lui avait prêté une petite villa à Assouan pour Maza et lui. Nous, on aurait bien occupé le Winter Palace de Thèbes mais ils ont coupé l’aile moderne, les sagouins. Et puis, y avait aussi la visite éclair chez Mickey. C’était notre premier déplacement auprès des Ricains. Une sorte de mise au diapason. Désormais, le quinquennat sera sous l’auréole de la haute culture, du bon goût et des loisirs raffinés, me dis-je. Au début, comme j’ai été dénigrée ! Personne m’a crue au début, j’t’assure. Tout le monde disait que c’était du faux, que c’était un machin arrangé, un truc pour le sexe pour Doudou… remarque, c’est pas faux, mais heureusement, il est pas le seul sinon, j’m’ennuyerais à donf, et puis, un truc pour ma carrière. Sur ce point, z’ont pas eu tout à fait tort. Après tout, Tonton avait bien Hanin, non ? C’est sûr, j’avais un passif à solder. J’ai laissé un peu partout dans le monde des photos de moi à poils. Remarque, quand je vois le niveau qu’atteint mon pubis dans certaines ventes aux zenchères, je me dis que c’est normal que je me paie la France. Tu peux pas savoir comment il m’écoute, Doudou. Tiens, je lui ai fait réduire son addiction au chocolat. Je suis très fière de ça. Il se prenait deux boîtes par jour des Champs-Élysées. Les grosses boîtes, pas les petites. Bon, c’était mieux que des Marlboro, mais quand même. Et puis, je lui ai fait connaître le cinéma d’auteur américain. Il me dit pas, mais je crois qu’il pige que dalle à l’anglais. Qu’importe, ça nous fait des petites soirées en amoureux toutes tranquilles. L’autre jour, j’ai demandé à Doudou de me mettre sur un timbre, histoire de personnifier la République française, mais il a pas voulu, il a dit qu’il ne voulait pas étaler sa vie privée sur toutes les lettres de ses administrés. Pourtant, Moumou, avec Suzette, il lui a fait une station de métro et un grand boulevard qui mène à un aéroport. Je ne vais pas trop insister, sinon, je deviendrais p’t-être un porte-avion, et moi, la guerre, j’aime pas ça. Qui l’eut cru ? Tout le monde me disait que c’était des petites sauteries d’adolescente retardée. Ben quand même, mercredi, c’était notre troisième annif. Noces de frometon… euh… de froment. Cela a l’air de rien, mais avec Doudou, les choses dures… euh… les choses durent, j’veux dire. Je me dis, encore un quinquennat, et hop ! il change et il se prend une meuf de dix ans de moins que moi. Ou alors, y a le scénario à la Hillary : en 2017, c’est mon tour. Pourquoi pas ? Une femme, et qui connaît bien l’Élysée, ce serait mieux que la Ségo, quand même, non ? Oui, quand je te dis que les choses durent, c’est qu’elles durent. Tiens, regarde : Fifi, lui, bientôt quatre ans. Pourtant, on peut pas dire qu’il nous aime, mais Doudou n’ose pas changer. Il me dit que c’est le moins pire et je le crois bien, le bougre. Parce que les autres… J’te dis pas combien de temps il m’a fallu pour dégommer la Rachida et la Rama. Tu crois que j’aurais pas dû dire que je ne vote plus à gauche cette année ? Ben, tu vas pas me croire, mais j’ai encore jamais voté. Penses-tu ! Je viens juste d’avoir la nationalité française. Tu parles, à cause de Doudou, c’est vachement dur de l’avoir et heureusement que les sénateurs ont rejeté le projet de loi sur la déchéance de la nationalité, tu te rends compte, si je tirais sur un gendarme, il m’aurait renvoyé chez les Ritals en charter. Y en a qui disent que j’ai pas de voix, mais ils ont raison, j’ai jamais voté encore, j’te répète ! Qu’est-ce qu’il a de bien, Doudou ? pourquoi je l’aime ? Pas le pognon, déjà. C’est moi qui lui offre les Rolex. Tu penses bien qu’il n’a rien, lui, aucune fortune personnelle. Un vrai parvenu. Faut tout lui payer, je t’assure. L’est pas très malin, en épousant des mannequins, il aurait dû piquer dans la boîte. Pas le sexe non plus, tu penses bien. J’peux pas te raconter, mais… enfin… en fait… bon… heu… y a rien à raconter, pour tout dire… Et le pouvoir ? ça, c’est bandant le pouvoir, oui, c’est bandant. Tu peux pas savoir. Quand tu téléphones, tout le monde est au garde-à-vous. Le phallus en arrêt, prêt à entendre le moindre de tes caprices. Quand je parle, c’est comme si c’était Doudou qui parlait. Tout le monde s’exécute avec frouille. Enfin, avec trouille et avec frousse, j’veux dire. Y a que des couilles molles dans ces palais, j’t’assure. Mais comme c’est agréable d’être prise pour la reine de France. Et puis, quelle joie de voir aussi la reine mère… mais si ! tu sais bien, avec ses pièces jaunes, la Bernadette. Maintenant, elle a un problème. Chichi est de plus en plus absent. C’est triste. Quand je pense qu’il était dix fois plus agité que Doudou il y a à peine vingt ans encore. Du coup, je me dis, faudrait pas que ça arrive à nous, je le prendrais mal. Ch’uis pas une dame pipi comme elle. Oui, j’en veux à la presse. Oublier notre annif de mariage. Les vampires ! Alors qu’ils nous ont reproché de l’avoir fait tout seuls, en catimini, dans un salon de l’Élysée, en toute illégalité (ben oui, tu penses bien qu’on a pas publié les bans). Mais oui, c’était un événement majeur, notre annif. Déjà, à quelques jours de la Saint-Valentin, ça permet de se vanter et de tirer la langue à tous ces esseulés qui gueulent contre nous, les jaloux (oui, y a pas de petite joie), et puis surtout, faut arriver l’an prochain à la bataille avec la ferme image de couple uni et rangé. Pourquoi ? Ben tiens ! Si on a Domi contre nous, je t’assure que ça va être coton. Soixante-cinq contre trente-cinq, va falloir ramer sec ! Mais Domi, je le connais bien… même très bien… si si… pas mal… mais il assure pas question tempo. Trop rapide, la liste est trop longue et trop de rendez-vous… Oui… donc, tu vois le topo, au débat du second tour, Doudou qui lâche, uniquement s’il est à court de munitions, hein, c’est juste de la dissuasion, bref, Doudou qui lâche, là, comme ça : au moins, moi, ch’uis honnête avec mon épouse ! Paf ! et une pleine gifle sur le concurrent. Là, Domi pourra pas se relever. Car figure-toi bien que la ménagère de moins de cinquante ans, elle vote pas pour les infidèles. C’est comme ça. Comment ? Et si Marine était au débat ?… Tu rêves… ? Non ? Tu cauchemardes ?… M’enfin, mais avec qui débattrait-elle ? C’est malin, v’là que j’ai la jaunisse. Que va dire ma manucure ? Bon, je te laisse, faut que j’file. Tiens, je te file deux photos dédicacées. Et tu pourras toujours revenir ici. Je m’ennuuuuuie trop grave quand Doudou est pas làààà !!! http://minilien.fr/a0lnir http://minilien.fr/a0lnis

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