Javoue communopointistes, en débarquant parmi vous, surpris et même éberlué de me retrouver entouré dune telle bande dostrogohts cultivant ainsi le sens humain, je me suis posé la question de fond :
Mais fichtre ! ce qui les réunit est très singulier (plutôt que pluriel comme indiqué dabord en frontispice) !
Doù je suis je leur vois bien un point commun
. Mais quest-il donc ?.....Allons dun cur pur à la recherche du point commun comme on irait à la recherche du point G
Japproche
Jobserve
Ne serait-ce pas cette forme dironie dont nous parle Jankelevich quils partagent tous ?.... oui ! partageons, partageons !...
Mais attention ! Ne vous méprenez pas !! Non, ce nest pas cette ironie mordante, amère, sarcastique et vicieuse qui me déplait tout comme à vous
pas du tout
Cest celle que définit si subtilement Jankelevich
celle qui fait la connivence et la fraternité perdurable et, « plus que le secret à 2 qui est le secret des amants, une sorte de secret à plusieurs qui cimente les communautés ».
Lironie comme « art deffleurer » ne serait-ce pas ce qui permet de prendre du recul, voleter de texte à texte, picorer là et là, partager tel et tel mot, tel ou tel rire, et finalement « adopter une infinité de points de vue en échappant aux égocentrismes » ?
Ecoutons -le :
"La conscience ironique ne désire pas étreindre : elle préfère papillonner danecdotes en anecdotes, de plaisir en plaisir, et goûter de tout sans se poser nulle part, elle sait la préface de toutes les passions, mais la préface seulement car elle part toujours avant la fin.
Au lieu de se griser uniquement du même vin, (
) lironie préfère se composer une ivresse multicolore avec tous les alcools de la passion ; de chaque philtre elle boit une gorgée et elle est la première à samuser de ses propres ivresses.
Ce nest pas quelle soit moins folle que la conscience passionnée, mais sa folie est plus légère. Sa devise serait « peu de tout » et non pas « beaucoup dune seule chose ». Elle soppose donc à lesprit de géométrie qui déduit implacablement avec une espèce de fanatisme rectiligne
"
Oui c'est bien elle que nous caressons ; je la connais cette ironie semblable à lesprit de finesse, fonctionnant par allusions, qui sabstient de tout définir, de tout prouver, et qui apprend à fuir les traits trop appuyés.
Ecoutons-le encore :
« Contre les lourdes spécialisations du cur lironie affirme les droits dun amateurisme raffiné (...). Car lironie est souplesse c'est-à-dire extrême conscience.
Elle nous rend attentif au réel et nous immunise contre les étroitesses et les défigurations dun pathos intransigeant, contre lintolérance dun fanatisme exclusif.
(
) Quiconque est sourd à son chuchotement se condamne au dogmatisme stationnaire, à lengourdissement béat. »
L ironie libératrice de Jankelevich est donc pour nous qui savons la manier proche de lesprit damour et même de simplicité. Car il faut être direct et faire simplement les choses simples.
Alertes, vifs et généreux prenons toutefois garde à ne tomber dans les pièges : confusion, cynisme (je parle du terme au sens moderne), voire conformisme ou même ennui
Ainsi ce grand livre ma permit didentifier un trait important de ma personnalité ; et il me la nommé : « Ironie »: une certaine façon dexprimer la joie, lamour des choses et des autres.
Aussi quand nous en jouons entre nous je la connais, je la retrouve, toujours libre, dense mais légère, et, loin du vinaigre des sarcasmes, elle me permet doffrir « ce sans quoi lironie ne serait même plus ironique : un esprit innocent et un cur inspiré ».
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