Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

A la recherche du point commun par Abicyclette

$
0
0
J’avoue communopointistes, en débarquant parmi vous, surpris et même éberlué de me retrouver entouré d’une telle bande d’ostrogohts cultivant ainsi le sens humain, je me suis posé la question de fond : Mais fichtre ! ce qui les réunit est très singulier (plutôt que pluriel comme indiqué d’abord en frontispice) ! D’où je suis je leur vois bien un point commun…. Mais qu’est-il donc ?.....Allons d’un cœur pur à la recherche du point commun comme on irait à la recherche du point G… J’approche…J’observe… Ne serait-ce pas cette forme d’ironie dont nous parle Jankelevich qu’ils partagent tous ?.... oui ! partageons, partageons !... Mais attention ! Ne vous méprenez pas !! Non, ce n’est pas cette ironie mordante, amère, sarcastique et vicieuse qui me déplait tout comme à vous… pas du tout… C’est celle que définit si subtilement Jankelevich …celle qui fait la connivence et la fraternité perdurable et, « plus que le secret à 2 qui est le secret des amants, une sorte de secret à plusieurs qui cimente les communautés ». L’ironie comme « art d’effleurer » ne serait-ce pas ce qui permet de prendre du recul, voleter de texte à texte, picorer là et là, partager tel et tel mot, tel ou tel rire, et finalement « adopter une infinité de points de vue en échappant aux égocentrismes » ? Ecoutons -le : "La conscience ironique ne désire pas étreindre : elle préfère papillonner d’anecdotes en anecdotes, de plaisir en plaisir, et goûter de tout sans se poser nulle part, elle sait la préface de toutes les passions, mais la préface seulement car elle part toujours avant la fin. Au lieu de se griser uniquement du même vin, (…) l’ironie préfère se composer une ivresse multicolore avec tous les alcools de la passion ; de chaque philtre elle boit une gorgée et elle est la première à s’amuser de ses propres ivresses. Ce n’est pas qu’elle soit moins folle que la conscience passionnée, mais sa folie est plus légère. Sa devise serait « peu de tout » et non pas « beaucoup d’une seule chose ». Elle s’oppose donc à l’esprit de géométrie qui déduit implacablement avec une espèce de fanatisme rectiligne…" Oui c'est bien elle que nous caressons ; je la connais cette ironie semblable à l’esprit de finesse, fonctionnant par allusions, qui s’abstient de tout définir, de tout prouver, et qui apprend à fuir les traits trop appuyés. Ecoutons-le encore : « Contre les lourdes spécialisations du cœur l’ironie affirme les droits d’un amateurisme raffiné (...). Car l’ironie est souplesse c'est-à-dire extrême conscience. Elle nous rend attentif au réel et nous immunise contre les étroitesses et les défigurations d’un pathos intransigeant, contre l’intolérance d’un fanatisme exclusif. (…) Quiconque est sourd à son chuchotement se condamne au dogmatisme stationnaire, à l’engourdissement béat. » L’ ironie libératrice de Jankelevich est donc pour nous qui savons la manier proche de l’esprit d’amour et même de simplicité. Car il faut être direct et faire simplement les choses simples. Alertes, vifs et généreux prenons toutefois garde à ne tomber dans les pièges : confusion, cynisme (je parle du terme au sens moderne), voire conformisme ou même ennui… Ainsi ce grand livre m’a permit d’identifier un trait important de ma personnalité ; et il me l’a nommé : « Ironie »: une certaine façon d’exprimer la joie, l’amour des choses et des autres. Aussi quand nous en jouons entre nous je la connais, je la retrouve, toujours libre, dense mais légère, et, loin du vinaigre des sarcasmes, elle me permet d’offrir « ce sans quoi l’ironie ne serait même plus ironique : un esprit innocent et un cœur inspiré ».

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles