Pourquoi s'expatrier, pourquoi aller là-bas,
Pourquoi l'accompagner dans une vie au rabais,
Toutes ces illusions, tout ce temps passé
A rêver, fantasmer, étaler des idées,
Projeter des desseins louches et mystérieux.
Il eut presque fallu implanter une greffe,
Le lobotomiser, soigner son cerveau rongé.
Toujours à se cacher derrière sa moustache,
A dissimuler rêves et utopies.
Elle qui pensait qu'il s'était assagi,
Qu'il avait oublié les pyramides incas,
Mais il continuait, ce polichinelle,
A vouloir l'emmener, comme un autre lui-même,
Pour vivre dans des contrées dites précolombiennes.
Elle préfère encore métro boulot dodo,
Même si ses jours sont stéréotypés,
Elle ne l'aime plus elle en est convaincue.
Elle ne partira pas, elle lui fera la guerre,
Pour pouvoir rester seule elle fera des prouesses.
Elle va le laisser aller, envoûté, enchanté,
Vers ce nouveau futur entièrement tendu.
Elle de son côté va se remotiver,
Retrouver le fan club du chanteur Doublevé,
Recouvrer sa jeunesse, redevenir prolixe,
Boire et s'enivrer devant un raki grec,
Et seule et libérée enfin vivre sans aide.
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