Il y a encore Vingt ans, pile-poil, son Coeur battait tout doucement, claudiquant sur un tout dernier Tempo...
Un rythme lent, un rien effiloché, en bout de course, de souffle, les dernières mesures d'un coeur a qui on aura trop souvent demandé l'impossible: pulser un corps malade depuis des années pour avoir payé cash tous les excès possibles imaginables...
Miles DAVIS se meurt à 65 ans, tout près de la Ville des Anges, le voyage scintillant, parfois céleste de MILES va se poursuivre sous d'autres étoiles, en compagnie d'autres Stars du Jazz... Thelonious Monk - Bud Powell - Charlie Parker - Duke Ellington - Charles Mingus - John Coltrane ou Louis Armstrong.
Le Dimanche 29 Septembre 1991, j'apprends son décès en fin de W-end sur Bordeaux, le retour sera triste et gris, mon Ex-femme n'aura sans doute jamais compris que je perdais là ma première Idole, après mon Père, le bonhomme qui m'avait trempé tout môme dans le monde de Django-Grappelli, du Duke, du Count, de Miles et de Claude Nougaro.
J'ai toujours adoré Miles Davis, son Style, ses Harmonies, ses Notes Bleues ou Rouge Flamboyant, cet homme qui n'avait de cesse de répéter: " Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les plus belles ? " et surtout " La véritable musique est le silence car les notes ne font qu'encadrer des silences. "
Il faut entendre Michel Legrand raconter les sessions de l'Album que sa maison de disques lui paye, en Juin 1958 à New-York...
Cette porte qui s'ouvre avec le beau visage de Miles qui s'immisce dans le Studio...
Du Jazz façon M. Legrand ? ? ?
Ecouter puis envisager si l'on peut jouer avec ce Frenchy.
Car depuis la sortie de la seconde Guerre Mondiale, Miles Davis est une Pointure, la Star montante de la Trompette, jouant dans le quintet de Charlie Parker, en tant que remplaçant de Dizzy Gillespie...
Dés 1948 en collaboration avec Gil Evans, il décide de s'éloigner du Bebop pour une nouvelle forme de Jazz, le Cool Jazz.
La machine est partie sur la voie Royale avec des Albums de légende: Bags' Groove - MILES (1er enregistrement du Quintet avec John Coltrane) - Round About Midnight - Miles Ahead - Milestones - Porgy and Bess - Kind of Blue (1959!) et puis Sketches of Spain, E.S.P., Miles Smiles, Sorcerer, Nefertiti, Miles in the Sky, Les Filles de Kilimanjaro et enfin un nouveau virage musical que sera le Jazz fusion... avec "In a Silent Way" en 1969, année exotique avec cet album charnière, encore un...
Sur sa route il lance une foule de futurs monstres sacrés de Jazz comme Herbie Hancock, Wayne Shorter, Chick Corea, Tony Williams, Joe Zawinul, Dave Holland, Ron Carter . . . Puis bientôt John McLaughlin, Lenny White, Jack DeJohnette, Airto Moreira, Don Alias, Michael Henderson, Bennie Maupin, Al Foster, Billy Cobham, George Duke ou encore Keith Jarrett !
1970: c'est "Bitches Brew", suite logique de "In a Silent Way" mais ce "Brouet de Salopes" va tout atomiser, avec son Jazz Electrique ce mec est un vraiment un sacré fouteur de merde !
4 Morceaux, 3 de Miles et une compo de Wayne Shorter qui vont mettre le feu aux poudres.
Les Historiens du Jazz disent que rien ne sera plus comme avant . . .
Et puis se seront "Live-Evil" et "On the Corner", toujours aussi bien, aussi déjanté, ensorcelé et envoutant !
Ce Monsieur ouvre une véritable agence de voyage à chaque album (souvent double... Hips****).
Pour 25 francs, vous visitez l'Afrique, l'Amérique du Sud en faisant bien souvent un crochet par l'Asie... pour le Big Fun !
Et puis les Concerts, ces Albums Live: Black Beauty - Dark Magus - Agharta - Pangaea....
Mais on ne peut ingurgiter 4 paquets de clopes par jour et s'envoyer toutes sortes de trucs plus ou moins illicites dans le corps sans que ce dernier ne se dérègle, demande grâce tôt ou tard, et en 1975, Miles Davis doit quitter le devant de la scène pour motifs de santé.
Le Phénix renaît de ses cendres en 1981, résurrection avec un album plutôt funky et commercial: "The Man with the Horn"... mais les nouvelles stars sont déjà à ses côtés avec Marcus Miller - Mike Stern - Bill Evans suivi bientôt de John Scofield - Darryl Jones - Foley - Branford Marsalis - Omar Hakim - Bob Berg ou Kenny Garrett.
Sur scène, Miles s'éclipse, joue moins, souffle moins, juste quelques fulgurances, mais il dirige, "drive" sa Musique ou plutôt celle de Marcus Miller, impulse le groove, accélère ou ralentit sa belle machine composée de muzikos hors pair.
Car Miles DAVIS a toujours joué avec le Gratin du Jazz, la Classe c'est sans doute ça... être là au bon moment et avec les meilleurs.
Dix années avant de se retrouver à l'hôpital St John de Santa Monica, soit Huit albums Studio et Trois LIVE ! Des centaines de Concerts et un santé plus que chancelante.
Dans un documentaire passé le 22/09 sur "Toute l'Histoire": "Une Vie en Jazz-Miles DAVIS", Madame Gréco parlait de l'Homme qu'elle a aimé, ce charmeur, beau comme un Dieu, impétueux et génial à la fois, en quelques phrases simples, pleines de lumière, avec cinquante années de recul ;-)
"Don't call me a legend, call me Miles Davis."
Cet Homme me manque beaucoup mais reste toujours là, dans ma tête, mes oreilles...
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Ne Pas Rater Mercredi 28/09 sur France Ô:
à 2oh35 - Jazz à Vienne 2o11 "Tribute to Miles" avec Herbie Hancock, Wayne Shorter & Marcus Miller....
à 21h35 - "MILES Electric, a different Kind of Blue" (Festival d'Aout 7o sur l'Isle de Wight)
et enfin, cerise sur le gâteau,
à o1h15 - Miles DAVIS à MONTREUX (1973-91) et là, surtout rester jusqu'au dernier Concert du o8 juillet 1991, avec Quincy Jones, Wallace Roney, Kenny Garrett et deux Big Band (The Gil Evans Orchestra & The George Gruntz Concert Jazz Band)...
Miles y est toujours aussi Solaire !
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