POUR EN FINIR AVEC DS CRANE par Jules Elysard

L’histoire ne repasse pas les plats, mais la petite histoire repasse par les plateaux télé. C’est par la petite histoire, mais sous les projecteurs, que le directeur du FMI est sorti de la grande. Après avoir subi une sortie fracassante, sera-t-il un jour en mesure de faire un retour tout aussi fracassant dans les affaires du monde ? Il a d’abord fait un retour discret dans son pays avant de se permettre une sortie médiatique le 18 septembre. On disait avant sa diffusion qu’il s’agissait d’un plan de communication visant à réhabiliter l’animal politique. Et on dit depuis qu’il n’est pas paru sincère. Il aurait dû demander des leçons de théâtre à Christophe Barbier, cet esthète de la politique qui a des amis à droite et à gauche, et que les Le Pen font vomir. Comme Sarkozy, DSK est devenu clivant. Déjà avant les « révélations SARKO M’A TUER », étaient sorties les affaires « DSK M’A TOUCHER ». Mais il faut ici distinguer deux camps irréconciliables : - les « DSK m’a touchée » qui brandissent la cause des femmes ; - les « DSK m’a touché » qui n’ont pas hésité à évoquer une possible affaire Dreyfus. L’ancien directeur du FMI, lui, n’a pas écarté l’hypothèse d’un piège ou d’un complot dont il aurait été la victime Mais quand il a rejeté l’idée d’avoir été la victime d'un acte manqué (1) , il a eu un sourire qui n’a pas échappé aux analystes. Il n’est pas exclu que des « adversaires politiques » ou, plus vraisemblablement des « intérêts financiers » aient tiré profit de la mésaventure arrivée à Dominique, car il n’aura sans doute jamais été aussi « à gauche » que pendant son mandat au FMI. Mais s’il a été victime, il a surtout été victime de lui-même, et victime consentante jusqu’à un certain point : il ne pensait pas qu’une conduite inappropriée le conduirait derrière les barreaux. Simplement, il savait qu’il ne pourrait offrir à son Anne cette place de première dame de France, lui qui voulait rester l’homme de toutes les femmes, mais pour un instant seulement. L’interrogatoire musclé de Claire Chazal a fini sur l’économie. L’ex-futur président a déploré « un système financier tout à fait hors de contrôle ». (2) Un peu comme sa sexualité, en quelque sorte. Il devrait reprendre l’analyse de Jean François Lyotard sur L’ECONOMIE LIBIDINALE. Puis le 27 septembre, on a appris qu’il comptait utiliser son passeport diplomatique pour sortir définitivement de cette affaire. On ne peut pas lui reprocher d’avoir voulu sauver sa peau, mais pour ne pas payer de sa poche il semble prêt à tout. C’est vraiment par la petite porte qu’il est en train de sortir, le gros. (1) 16ème minute « Est-ce que vous n’avez pas fait un acte manqué ? Ces dérapages qui tout d’un coup font s’écrouler une carrière, font basculer la vie d’un homme, parce que peut être votre envie d’y aller n’était pas assez forte ? Non, je ne crois pas à cela. Je ne crois pas à cette thèse psychologisante. » (2) 18è minute « Il faut bien comprendre ce qui s’est passé. Qu’est-ce qui s’est passé ? Un système financier tout à fait hors de contrôle. »