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Try a litle tenderness par Misty44

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L’autre jour j’ai reçu un texto : « Slt sa va, je voulais te dire que tu baise b1. W. ». Waoh ! ça c’est du compliment ! me direz-vous. Ah bon ? moi ça m’a fait hurler de … désespoir. Bon, d’accord, c’est un peu exagéré, mais admettez que la formulation est un peu… rustre… Rustre :Synonymes : balourd, béotien, bête, brute, butor, croquant, fruste, goujat, grossier, mufle, primitif, rustaud, sauvage. Et puis … je vous raconterai le contexte, mais moi ce texto, il m’a laissée perplexe. J’avais beau retourner la phrase dans tout les sens, faire des anagrammes abracadabrants, il me manquait un p pour lire pardon ou un x pour excuse. La dernière fois que nous nous étions vus, c’était 2 mois et demi plus tôt. Nous avions passé la nuit à l’hôtel. Toujours très classe, il m’avait laissé le soin de réserver la chambre (avec promesse de partage). Une nuit agréable pour moi et très satisfaisante pour lui. Au petit matin, à son réveil, je lui avais dit doucement bonjour. Pas de réponse. J’avais réitéré. Il avait alors grogné : - Je ne vois pas pourquoi je te dirais bonjour, vu qu’on a passé la nuit ensemble. - Ben…parce que c’est gentil, c’est tout… - Oh la la, s’était-il esclaffé, ça ce sont des trucs qu’on dit quand on a 60 ans, pas quand on en a (…) ! - Quel… con ! avais-je répliqué, incrédule. Sur ce, je lui avais tourné le dos et je pensais que mes reniflements répétés allaient lui indiquer qu’il avait poussé le bouchon un peu loin. Que nenni. Il avait ajouté : - Tu ne vas pas pleurer parce que je ne t’ai pas dit bonjour, quand même ? J’étais allée prendre ma douche et chialer un bon coup. Quand je suis sortie de la salle de bains, il était parti. J’ai payé la chambre, tenté de l’appeler en vain. Je suis restée sans nouvelles pendant deux mois et demi jusqu’à ce texto. Vous comprenez mieux ? Quant à ma réaction à la lecture de celui-ci, attendez, attendez ! pas de confusion, c’est POUR LUI que j’étais désespérée ! Moi il y a longtemps que j’ai dépassé ce stade, désormais j’observe, j’encaisse, je collecte, j’empile, je compile, … (parfois aussi « je ventile et je disperse façon puzzle », excusez mes pulsions de Tata Flingueuse !) Je crois que j’aurais de quoi faire un mémoire. Un mémoire sur les handicapés de la parole, enfin sur les hommes qui ONT DES PROBLEMES POUR PARLER AUX FEMMES. Cet homme-là, je le connaissais depuis un an à peu près et dès le début je m’étais dit que c’était un sujet intéressant. A part « bonjour », « encore » et « au revoir », jamais un mot plus haut que l’autre. Pas d’appels intempestifs entre nos rencontres, le type discret à souhait, enfin… sauf quand il y avait urgence. Dans ces cas-là, il m’envoyait des messages. Ultra courts, les messages, visiblement il avait un peu de mal avec l’écrit aussi. Ah non, pardon… je me souviens qu’une fois il avait dépassé les 4 mots, lorsque je lui avais dit que je voulais rompre en raison de mon problème d’orgasme avec lui. Il m’avait répondu : « Ah mais moi ça ne me dérange pas que tu ne jouisses pas… ! » Déjà là, n’importe quelle femme aurait fui, moi je me suis sentie… comme investie d’une mission. Ouais… ! « Il faut sauver le soldat William ! », c’est comme ça qu’il s’appelait. Je m’étais mise alors à lui égrener avec patience et parcimonie quelques conseils, à lui inculquer quelques notions basiques de la psychologie féminine. Pour son anniversaire, il avait eu droit à la version en BD des « hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus »... les livres sans images il aimait pas trop. Et de temps en temps, mine de rien, je lui faisais écouter « Try a little tenderness » (mmm…Otis !) Au bout de quelques semaines de ce régime intensif, il m’avait semblé sentir un soupçon d’amélioration… un frémissement. Nous commencions à tenir de petites conversations. Si, si… ! Une fois même, de fil en aiguille (comme on dit…) nous étions allés jusqu’à quelques confidences sur nos enfances respectives qui n’étaient pas très rigolotes. Et puis, quand je lui lisais mes histoires, il aimait bien. … Tout ça… Mais là, patatras ! Avec ce texto, j’ai eu le sentiment qu’il avait rechuté et qu’il faudrait tout reprendre à zéro. Ca m’a beaucoup affectée… enfin pour LUI, ça va de soi. Et puis… bon, c’était trop de boulot, j’ai jeté l’éponge. Si je vous dis que je le plains sincèrement, vous me croyez ? ………Oh, she may be weary, and when she gets weary Try a little tenderness, yeah You’ll see, soft words, when they are spoken so gentle, That makes it easier, easier to bear, yeah………

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