Si tu vas chez les femmes et les hommes
n'emporte pas grand'chose
défie-toi de leurs morts, de leurs mots, leur grand art
tout ça qui naît pour dire tout cela qu'ils ignorent
pourvu qu'ils soient en nombre
tu sauras leur trésor
pauvre temps que ces mots qui ne disent plus rien,
pas même le rien de vivre en leur fier sacrifice
défie toutes les images et reste au dedans-tien
ne prie pas les idoles, reste seul en silence
loin des magies stupides et de leur bouches hurlantes
loin des cercles à rituels qui ignorent ce mot : vivre
loin des consommateurs des communions probantes
abandonne bien tout ça, et écoute en silence
la moisson de la terre unie au corps du ciel
avec pour te guider une loi de lumière
un fruit au dedans toi
une simple colère
ordonnant de ton vivre le quotidien très simple
Et tu n'auras pour ça que ce mot: connaissance
laissé au dedans toi comme un fruit très rieur
de cette science là qui naît d'une naissance
aujourd'hui à midi en ton heure qui paraît
foin des génuflexions et des dieux à relais
des images à prières qui ne disent plus rien
des livres saints jettés les uns contre les autres
des instructeurs du monde qui consumment nos âmes
défie-toi de ceux-là qui se disent religieux
dans une voie rituelle ou dans un corps laîque
ne te fie qu'à la science et au doute
loin d'eux
ne prend pas au sérieux les grands soirs trop lyriques
les bréviaires de tous vents et les sectes à messies
ne parle pas au nom des morts
va, toi, vers les vivants et marche dès ici
prends le large au dedans et enracine en toi
toi, voyageur, sois l'arbre qui se souvient de dire
cela seul qu'il sait pour l'avoir bien vécu
que chaque pas de toi sur la Terre soit porté
en la pleine lumière et son ombre et sa paix
sois heureux de ce que l'éternel a voulu
son désir et le tien
même désir est lieu
même va univers
dans la marche de l'heure
Ici et à présent
entre en toi ce seul livre
Et garde-toi de dire ce que tu sais de l'autre.
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