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Vieille peau ! par Ouilles

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... Ce n'est pas (encore) ce que j'entends dans le sillage de mon vélo, avec lequel j'entretiens des relations ancillaires soit dit en passant, et quoique j'aspire parfois à devenir aussi limpide qu'une Carmen Cru dans ma gestion des relations sociales, admettons que je n'ai pas atteint ce point de non retour, même si je m'en approche, parfois avec une délectation non dissimulée. Vieille peau parce que plus le temps passe, moins je me ressemble et plus j'ai la nette impression de me dévêtir peu à peu d'un habit trop bien taillé dans une côte de convenances, le plaire à tout le monde est étriqué et en fin de compte je le trouve aussi stérile qu'un pansement Urgo. Muer n'est pas une mince affaire, se délester du Qu'en dira-t-on et des tonnes d'a priori qu'on aura pris soin de te fourrer dans le crâne durant des décennies est aussi douloureux, riche en contorsions et jouissif que de s'épiler le minou à la pince. Cette mutation a un coût, non négligeable, je vous l'accorde, le prix à mettre n'est pas indiqué dans un devis, aucune garantie décennale ne vous sera proposée, mais en bout de course, je crois que l'investissement est rentable. Ce n'est pas toujours facile d'être honnête, franc du collier avec soi-même, c'est comme tout, cela demande une période d'apprentissage, apprendre à se comprendre (au sens étymologique : saisir avec comme un steak sur le grill) est probablement la chose la plus ardue qui soit, avec un peu de chance et beaucoup d'efforts, on a une opportunité d'y arriver avant notre dernière heure, loué sois-tu! Je n'ai pas vraiment aimé le bouquin de Pascal Quignard, Villa Amalia, personnage trop stéréotypé à mon goût, trop sérieux aussi, j'aime quand l'auteur arrive à prendre de la distance, mais il ne serait pas honnête de dire qu'il m'a déplu, alors que j'en dégage une phrase comme une règle de vie : "Il y a un plaisir non pas d'être seule mais d'être capable de l'être". Un roman pour une seule phrase, ce n'est pas si mal. Pascal Quignard dans ce roman raconte comment une femme finit par découvrir que la vie c'est avant tout s'aimer soi-même, les autres ne sont que des anecdotes qui ponctuent cette recherche de l'absolu, le moi parfait, aussi insignifiant qu'une goûte d'eau dans un tsunami au regard de l'histoire de cette planète, mais sans laquelle, la vie ne serait pas.

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