Une feuille dérable soulevée par le vent
La framboise timbrée et son nectar
Du bois bandé, soleil-sourire des antilles
Une galette de blé noir bigoudaine
Un feu dartifesse tiré à Lille, visible à Paris
Des yeux vastes comme la Russie
La petite voix de la camionneuse qui ma pris en stop lautre soir
Lami battant le briquet quand ma chandelle est morte
Le farfadet volubile et vibrillonnant
Une aile de papillon le matin brisant du cristal
Le grand cur du déconnant détonnant
Le drôle de jus de poire trop fermenté
Une tranche de sauciflard prise avec 2 doigts
La clémence de lorgane du Komintern
Le carnet dune tatie ne prenant pas de royalties
La main tendue dune si peu connue
Amis, doctes disciples dAlain, vos sourires ne font rien à la pluie mais beaucoup à lhomme.
« Voici une petite pluie ; vous êtes dans la rue, vous ouvrez votre parapluie ; cest assez.
A quoi bon dire « encore cette sale pluie ! » ; cela ne leur fait rien du tout aux gouttes deau, ni au nuage, ni au vent.
Pourquoi ne dites vous pas aussi bien : « Oh ! la bonne petite pluie ! »
Je vous entends, cela ne fera rien du tout aux gouttes deau ; cest vrai ;
mais cela vous sera bon à vous ; tout votre corps se secouera et véritablement séchauffera car tel est leffet du plus petit mouvement de joie ; et vous voilà comme il faut être pour recevoir la pluie sans prendre un rhume.
Et prenez aussi les hommes comme la pluie.
Cela nest pas facile, dites-vous.
Mais si ; cest bien plus facile que pour la pluie. Car votre sourire ne fait rien à la pluie mais il fait beaucoup aux hommes, et, simplement par imitation, il les rend déjà moins tristes et moins ennuyeux. »
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