Tu vas me quitter, mais tu ne sais comment me le dire. Il faudra bien que tu tu le fasses mais tu ne sais comment l'aborder. Tu voudrais que cela soit déjà fini puisque tu ne comptes nullement me revoir. Et cette confrontation te fatigue à l'avance.
Tu m'as quitté. Il va falloir que tu me l'avoues mais en attendant tu laisses passer le temps. Tu te dis que demain ce sera moins pénible et peut être aussi que cela ne sera plus nécessaire, j'aurai compris.
Tu es déjà ailleurs et ton silence pesant rejette toutes les paroles échangées. Ta page est tournée, la mienne en suspens, même s'il n'est pas question d'un retour vers un futur commun. Dans ce no man's land les nous se sont déliés dans des je solitaires.
Tu es parti sans adresse avec ce silence qui refuse d'affronter les risques de scènes, ce silence somme toute conventionnel pour une relation qui prônait le plaisir. Ainsi tu nous as renvoyé à une histoire de devoirs alors qu'il n'était question que de désirs.
Tu as fui en oubliant finalement de me dire que les serrures avaient été changées. Le temps ayant passé, les enchevêtrements de ton silence ont complexifié la possibilité de l'aveu.
Tu n'auras donc jamais su qu'avant même que tu aies franchi le seuil de la porte, je savais que nous ne reverrions plus, le plus blessant étant sans doute le fait que tu ne m'aies pas cru capable d'entendre ce que je savais avant toi.
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