C’est le chemin vers le monde meilleur qui est difficile par Zlyborg

Il y eut l’époque des châteaux. De ce temps là, pour montrer leur puissance au reste du monde, les puissants faisaient construire des châteaux. C’était long mais c’était beau et ça durait longtemps… Puis, il y eut la deuxième guerre mondiale, d’où sortirent deux géants. Ils allaient devoir trouver un moyen de se jauger à leur démesure. Le feu de la puissance atomique gela la situation. Ce fut la guerre froide. La technologie leur ouvrit la porte d’un terrain de jeu passionnant : la conquête de la lune. Ils finirent par la décrocher… pour rien. Fatigués de ces dépenses inutiles qui, profitant à trop de monde, n’enrichissaient personne, nos oligarchies s’orientèrent vers la guerre économique. C’est ainsi que s’ouvrit l’ère du tout financier. Pour faire de l’argent avec de l’argent, sans jamais créer de richesses pour les masses laborieuses ni pour les générations futures, il fallut sélectionner sévèrement les « happy few » qui eurent le privilège d’inventer le système suffisamment sophistiqué pour faire croire à ces mêmes masses qu’elles en bénéficiaient. Les jeux sont fait, rien ne va plus,… le vainqueur sera bientôt connu ! Cependant, pour le vénérer mieux vaut attendre que sa victoire soit avérée. Cela concernait les possédants. Pour les autres la vie continuait, un peu plus dure chaque jour. C’était l’époque du tout transport, l’industrie produisait des voitures de toutes sortes, des TGV et des avions. Pour toucher les dividendes, qui alimentaient l’oligarchie, il leur fallait trouver un moyen de faire tourner ces entreprises. C’est alors que se développa Internet qui permettait de faire voyager, mots, sons, photos et vidéos à la vitesse de la lumière. Les gens, croyant avoir découvert le don d’ubiquité, restaient derrière un clavier et un écran. Ils tombaient amoureux d’une jolie photo représentant l’élu(e) de leur cœur qui habitait à cinq ou six cents kilomètres... Ce qui faisait la fortune des entreprises ayant un lien avec les transports ou Internet. On aurait pu fabriquer de véritables machines de télé-transportation. Mais cela aurait ruiné l’oligarchie régnante. Alors on prenait soin d’apprendre les dangers d’une telle utopie. Un homme qui serait télé-transporté avec une mouche aurait son ADN mélangé à celui de la mouche… On oubliait de dire que, pour voyager plus facilement, les mots, les sons et les images étaient mélangés et tous retrouvaient sans problème leur aspect d’origine et leur destination. Cependant la résistance pointe son nez. Pendant que quelques scientifiques utopistes se penchent à nouveau sur la télé-transportation, d’autres organisent des fêtes entres voisins, où l’on peut niquer sa voisine pendant que son mari veille à ce que le fils du voisin ne nique pas sa fille… Ou inversement. Brave New World...