C'était toi et un pas un autre: la façon dont tu me serrais fort dans tes bras, ton rire quand on se promenait pieds nus dans la rivière, ton silence et ton regard brillant quand tu m'embrassais et te couchais sur moi, toutes les nuits. Tu calmais tes colères dès que je mettais ma main sur ton visage. Mon amour.
C'était lui et pas toi: sa façon inattendue de me regarder, sa grande maison et ses lits confortables, son calme un peu triste, la grande joie de la futilité et de la tranquillité, et son désir.
Comme si tu avais voulu jouer comme les enfants à qui perd gagne, quand tu avais compris qu'il me voulait. On se croit toujours un peu plus fort que la vie, surtout quand on a 20 ans.
Et non tu ne pensais pas que tu pourrais me perdre, même si tu me jetais dans ses bras,
et oui, tu pensais que cela ne durerait pas.
Que le temps de se refaire une santé,
de manger à sa faim,
l'été aurait passé,
et voilà,
on n'en parlerait plus.
Tu m'avais regardé le suivre avec un grand regard, sombre, buté, et surpris.
...
Entre temps, on aurait regardé passer les chevaux sauvages, les couchers de soleil sur les grandes plaines.
On se serait embrassés en secret.
La lumière douce et recouvrant tout sur son passage,
le vent dans les blés,
les animaux qui se baladent,
les verts clairs de la prairie,
les bleus du ciel,
tout cela,
faisaient partie de nous.
Comme le sombre et le clair, le gris, l'arc en ciel.
...
Je n'arrête pas d'y repenser.
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