Odofam par Jules Félix

Ode aux femmes… (Ceci est une propagande électorale). Bonjour mesdames et messieurs, mes chers compatriotes, mes chers zélecteurs, bonjour Môman. Ce dimanche est tout particulier parce que vous allez très bientôt agir. Vous allez, comme rarement dans notre démocratie, apporter votre contribution décisive. On va enfin prendre en compte votre choix, écouter votre cœur, sonder vos tripes. Le vote, c’est l’option la meilleure pour construire un monde d’avenir, un monde de beauté. Un monde esthétique au-delà du bavardage inutile, au-delà de la polémique occulte, au-delà du pinaillage stérile, au-delà de la pensée nihiliste. Aujourd’hui, je voulais plus particulièrement vous parler des femmes. Les femmes, ce sont des instruments très puissants de la domination masculine. Sans femme, l’homme se retrouverait totalement démuni dans un monde hostile où la moindre initiative nécessite action concrète et immédiate. Le monde a besoin des femmes et c’est pourquoi je me porte garant, devant vous, devant mes millions d’électeurs, de leur préservation sur notre merveilleuse planète. C’est avec ce langage écologique majeur qu’il faut refuser les malédictions les plus graves contre l’homme. Les combattre avec force et détermination. Les femmes ont toutes les caractéristiques pour apporter aux hommes les éléments principaux de leur développement. Elles sont le point essentiel de la politique que j’entends mener pour les cinq prochaines années. Elles sont l’atout indispensable pour rendre à l’homme toutes ses forces. Elles sont le passage obligé à toute politique nataliste responsable. Elles sont enfin la huitième merveille du monde, celle devant laquelle on peut laisser vagabonder l’esprit tant le spectacle est enrichissant. Quand les femmes sont bavardes, les hommes sont obséquieux. Quand les femmes sont sentimentales, les hommes sont bestiaux. Quand les femmes sont adroites, les hommes sont très gauches. C’est simple, quand je vois une femme, je pense à mille choses à la fois, comme devant un tableau de Dali ou comme à l’écoute d’une musique de Pierre Henry. Je pense à sa beauté plastique, évidemment, mais aussi à son intelligence d’une rare finesse, et aussi à sa capacité à modifier le monde, comme je l’ai dit, concrètement et immédiatement. Mon programme est donc simple ; je prône devant vous le concret et la rapidité. Vite, les femmes ! Voilà mon slogan. Ne vous laissez plus faire ! Protégez les femmes ! Ne les laissez plus aux mains d’affreux psychopathes prêts à les dévorer du regard pour se rincer l’œil ! Il faut les interboliser avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’ils ne violent l’âme des plus pénétrantes. Les femmes sont meilleures, parce que les hommes, eux, n’ont de cesse de regarder leur nombril, ne pensent qu’à leur ambition, ne pensent qu’à leur reconnaissance, ne pensent qu’à leur libido. Pour conclure, mesdames et messieurs, rappelons une citation de ce grand Sacha Guitry, hanté par sa propre poulette, pourtant pas vraiment en odeur de sainteté chez les femmes mais qui a bien compris dans son ouvrage "Faisons un rêve" l’avantage compétitif qu’elles présentent dans l’étreinte : « Ah ! C’est qu’elles voient si bien, les femmes, en une seconde, la chose qu’on n’aurait pas dû laisser traîner ! » Eh bien, mesdames et messieurs mes zélecteurs, cette chose, demain, que vous n’allez pas laisser traîner, c’est votre bulletin de vote. Il n’y a aucune bravitude à déposer dans l’urne un bout de papier de vingt-cinq centimètres de long puis à retourner tranquillement à ses pénates. Mais il est éclatant de pouvoir s’exprimer et d’en mettre plein à la vue à nos gouvernants. C’est en cela que l’acte de voter est un acte majeur. Un accord majeur même. Capable de faire des étincelles jusqu’à envoyer des phosphènes à tous ceux qui, au pouvoir, utilisent leur machisme pour renforcer leur machiavélisme. Je ne peux que vous inviter à me rejoindre, à rejoindre le PCC, le Parti des Cougars et des Coquines, le seul qui vous propose à la fois instant de plaisir et moment d’intelligence. Futilité et subtilité. Non, PCC, ce n’est pas le parti des cruches et des courges, c’est bien, au contraire, le rassemblement qui promeut la femme dans son entière vérité de cristal, sa beauté intrinsèque, son intuition associée, son intelligence attachée aux chromosomes, et enfin, sa soif de maternité, car oui, je peux vous le dire maintenant, la femme d’aujourd’hui, c’est notre homme providentiel. Votez pour PCC, votez pour moâ, et vive la Républiiiiiiiiique ! Vu, le candidat.