France Culture hier matin ......
Double surprise quant à la découverte des deux principaux invités : Paul Ariès et Sophie Dubuisson-Quellier, auteur du livre, base de ce commentaire.
Paul Ariès, politologue, Directeur de la publication du Sarkophage, est également l'un des ardents défenseurs de la décroissance.
Sophie Dubuisson-Quellier, quant à elle, chargée de recherches au C.N.R.S., publie cet ouvrage (2009), fruit de ses enquêtes sur l'évolution de la consommation. Notamment grâce (ou à cause) des mouvements militants qui s'efforcent de mettre au coeur de nos achats d'autres valeurs que le simple prix. Sans tenir compte de tous les autres coûts (moyens humains, impact écologique ...).
Surtout (n'oublions pas la virgule), cet ouvrage lu lors de sa parution il y a plus d'un an, pointe du doigt une nouvelle approche (sans doute quasiment la seule) du pouvoir des consommateurs.
Il complète une enquête du CREDOC qui avait déjà senti les prémices de cette évolution en 2002, et qui a été réactualisée en 2007. Elle résume le fait que les consom'acteurs que nous sommes ne sont plus simplement dans le discours, mais agissent maintenant réellement dans leurs choix.
Qu'est-ce qu'une consommation engagée ? Je cite Jean-Claude Flamant "Ce sont des comportements par lesquels le consommateur va manifester « son soutien ou son désaccord vis-à-vis des pratiques des entreprises, en achetant des produits ou en en boycottant dautres ». Ainsi « la consommation est devenue un espace de contestation sociale » par ses conséquences économiques."
Au-delà de ce livre, plusieurs réflexions se dégagent. En effet, si l'appel au boycott est formellement interdit, rien n'empêche le consommateur lambda de choisir ou non ses achats en vertu de ses convictions.
Ce "frémissement" ne devrait-il pas être une sonnette d'alarme aux oreilles des grands groupes industriels qui se permettent d'offrir une telle palette de choix dans un hypermarché ?
Et surtout, il ouvre peut-être une autre voie. Et c'est bien évidemment la raison pour laquelle Paul ARIES était également présent à cette émission. Parce qu'être consom'acteur, c'est bien. Mais ce n'est sans doute pas suffisant.
Si l'on essayait d'être acteur ..... De réapprendre le goût de "faire" au lieu de se ruer dans la première boutique venue .....
La crise aura sans doute une vertu : moins de moyens financiers mais surtout plus d'ingéniosité pour compenser ce que l'on ne peut acheter.
L'homme n'est jamais autant créatif que lorsqu'il est obligé de se débrouiller pour compenser ce qu'il ne peut s'offrir financièrement. Et tout prend alors une autre dimension ....
"Génie talent métier débrouillardise. Il faut admettre que tout homme - quel qu'il soit - est un mélange de ces quatre facultés. Tout est dans leur proportion" Michel Tournier
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