SAINT PIERRE ET MIQUELON par Idzig

Bonjour ami(es) voyageur Nicolas Bouvier occupe une partie mes livres de voyage, et j'aimerai bien vous faire partager un lieu de vie que j'ai particulièrement aimé: SAINT-PIERRE ET MIQUELON Tout le monde ne connait pas Saint Pierre et Miquelon, et je suis convaincu qu’un certain nombre d’entre vous ne peut situer cet archipel des Territoires d’outre mer sur une carte de l’hémisphère nord. Ayant vécu quelques mois sur ce territoire, je m’autorise à vous faire partager en quelques lignes ce qu’est ce pays méconnu. Lorsque vous arrivez par l’avion d’Halifax en Nouvelle Ecosse (Nova Scotia) à Saint Pierre et Miquelon, la première ile que vous apercevez à l’atterrissage, c’est Langlade. Langlade fait partie de l’isthme de Miquelon-Langlade qui s’étend sur une vingtaine de kilomètres du nord au sud. C’est la plus grande ile de l’archipel mais il n’y vie que 500 âmes, localisés sur la partie nord, c'est-à-dire Miquelon. Votre avion atterrit donc juste au sud de Langlade à quelques encablures (2 miles marins) sur l’ile de Saint Pierre, la capitale. Cette ile dix fois plus petite que Miquelon héberge près de 6000 habitants. Ce territoire d’outre mer est administré par un Conseil Territoriale aux pouvoirs élargis. La population de SPM prend ses racines généalogiques à différents endroits. Tout d’abord en provenance des populations du Grand Dérangement Acadien (Louisiane, Virginie, Caroline Maine, Nouvelle-Ecosse, Gaspésie, Québec, Nouveau Brunswick), population principalement de souche française qui ont été déportées vers d’autres colonies comme les colonies anglo-américaines, l’Angleterre et la France juste après le Traité de Paris en 1763, lequel consacrait la perte du canada par la France. Mais aussi de pêcheurs basques, bretons et normands ayant fait souche à l’occasion de campagnes de pêche : mon grand père lui-même originaire de Port-en-Bessin en Normandie y était allé pêcher la morue, mais en était revenu. Le climat y est rude, froid, humide, les fameux bancs de brume de Terre-Neuve recouvrant régulièrement l’archipel d’un manteau brumeux. Et lorsque le vent du nord y souffle, le froid s’y fait encore plus intense. Très régulièrement entre décembre et avril l’archipel est touché par des tempêtes de neige. Et été, la brume est souvent présente, et les beaux jours sont principalement en juin et septembre. L’activité économique y est très ralentie, depuis qu’en 1992 la pêche à la morue s’est arrêtée, suite à un accord franco-canadien signé par le 1er ministre de l’époque Michel Rocard. Il n’a a pas de tourisme ou très peu, et il ne reste plus qu’une petite pêche côtière de crabe des neiges et de homard qui occupe encore quelques pêcheurs. SPM est devenu un gros centre administratif français à 200 kilomètres à l’est de la cote de Nouvelle Ecosse, et 20 kilomètres au sud de la Cote de Terre-Neuve. Ce qui fait que cette entité française est devenue presque autant canadienne que française sur le plan des habitudes de vie. Jusqu’aux années 1950, l’activité de pêche et de transformation de poisson y était intense, et le port de Saint-Pierre grouillait de marins en escale d’origine très diverses. Les bars fonctionnaient à plein régime, ce qui n’est malheureusement plus le cas maintenant. Avant que les bateaux ne soient équipés de chambre froide, la morue était fumée et salé sur place, notamment sur les grèves de Saint Pierre, de Miquelon et de l’ile aux marins située à quelques encablures face au port de Saint pierre, sur les grèves par des hommes appelés graviers. Aujourd’hui le port de Saint-Pierre n’a pratiquement plus aucune activité, en dehors des quelques cargos qui viennent approvisionner l’archipel, et des deux bateaux qui font la navette avec Miquelon, et le port de Fortune au sud de Terre-Neuve. SPM possède la seule forêt boréale de France. La faune est principalement constituée par des oiseaux migrateurs tels que l’eider, le fuligule milouin (espèce de canard siffleurs), l’oie bernache, le macareux moine et le guillemot de troil ; le lièvre variable, la perdrix de neige, et le cerf de virginie occupe les landes. Le cerf de Viriginie est devenu pour l’archipel un prédateur de part sa reproduction trop intense : il ravage la forêt en mangeant les jeunes pousses des arbres, déjà peu présent sur les iles, du fait notamment des vents. Enfin l’été les baleines à bosses passent devant l’archipel, et le barachois situé sur Miquelon héberge une communauté de phoques. L’agriculture est un peu présente sur Miquelon par de l élevage de chevaux semi sauvages, de quelques moutons, et vaches allaitantes. Une ferme exploite sur Miquelon un élevage de canards, avec une petite production de foie gras local. Alors, lorsque l’on va vivre à Saint-Pierre et que l’on n’est pas Saint-Pierrais, il est très rare que l’on y fasse sa vie. Les enfants de Saint-Pierrais eux même quittent leur territoire car il n’y a pas de travail et rejoignent la métropole, ou le continent américain. Mais les Saint-Pierrais aiment beaucoup leur archipel, la mer qui l’entoure et les richesses que leur apporte la nature. Malheureusement c’est encore un pays qui se dépeuple, ou la population vieillit. Qui sait si dans 50 ans, il ne sera pas devenu canadien ? Voila chers ami(es) voyageurs, le voyage est terminé, et si vous en avez l'occasion, allez passer quelques jours sur ce territoire français perdu au bout du monde. Profitez en ensuite pour visiter une merveilleuse région aussi qu'est la Nouvelle Ecosse, et aussi l’île du Prince Edouard, et les Iles de la Madeleine, et encore plein d'autres lieux superbes, etc, etc..... On peut rêver. Idzig. Si vous voulez en savoir un peu plus sur Saint-Pierre et Miquelon, ci-joint ce lien : http://www.cheznoo.net/saint-pierre-et-miquelon/home/index.php