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M:
-Finalement ton petit coup de gueule m'a donné à réfléchir et le besoin de te faire part de cette réflexion. (C'est l'avantage de communiquer par écrit, on prend le temps de mûrir la réaction et finalement ça peut permettre un échange peut-être moins spontané mais plus réfléchi.
Du coup je vais te faire une longue longue lettre ; j'espère que tu trouveras du tmps pour la lire
et que ça ne seras pas trop ch...:-)
bon alors la bourgeoisie, qu'est ce que c'est pour moi, c'est la première chose que je me suis demandée suite à ce que tu dis : que ça n'a pas de sens pour toi.
Je me suis dis « c'est sur, ça en a pour moi mais lequel et me vlà à chercher comment l'exprimer !
La première chose qui me vient à l'esprit c'est la distinction entre haute bourgeoisie (la classe dominante, celle qui avec le concours du peuple, a dépossédé la noblesse du pouvoir séculier, pour au final se l'accaparer et instaurer un nouvel ordre dans lequel le capitalisme a pris son essor et permis la servitude peu à peu de l'ensemble de l'humanité) La haute bourgeoisie, je l'appelle par son nom le plus souvent , c'est la classe des exploiteurs pour faire simple.
Il ne s'agit donc pas de cette bourgeoisie là dont je parle le plus souvent, mais celle à laquelle nous appartenons toi, moi, ton père, ta famille des deux côtés, c'est à dire la classe moyenne : artisans, cadres, petits propriétaires, petits commerçants etc..
en fait il y aurait encore une distinction à faire dans ce groupe entre moyenne et petite bourgeoisie mais je crois qu'elle n'est plus d'actualité. Je l'oppose juste au prolétariat, classe la plus pauvre, n'ayant pas de patrimoine à transmettre, et de nos jours ne possédant même plus un boulot régulier, courant de petits emplois en CDD, entre chômage et RSA ...survivant dans une précarité de plus en plus redoutable.
Donc ça c'est juste un constat, la façon dont s'organise notre société, société à laquelle nous appartenons et participons, peu ou prou, volontairement ou non.
Il n'y a pas délément péjoratif dans cette définition, juste un constat.
En fait quand j'y met de la péjoration, (en effet ça m'arrive:-), c'est plus de l'autodérison qu'autre chose ( je ne suis pas trop fâchée d'arriver à me critiquer moi même de temps en temps). Je me souviens pourquoi j'ai rêvé de posséder une maison à moi, un petit confort « bourgeois », de pouvoir offrir à mes enfants un petit patrimoine pour les protéger de cette précarité que je connais bien. D'y être en partie parvenue toutefois ne m'empêche pas de continuer à rêver mieux, et avec le temps et la maturité je nourris d'autres rêves parce que je crois de plus en plus à la valeur du partage, je rêve de participer à la construction d'un monde plus juste et plus équitable.
Je me réfère constamment aux pionniers en la matière : Thoreau, Gandi, Mandela, Kropotkine, Vaneigem, Rabbhi et tant d'autres...mais je me refuse à toute idôlatrie, ils sont mes inspirateurs, ceux qui ont su par leur prise de position montrer les chemins des possibles.
Le monde est en perpétuelle renaissance. Je voudrai vous laisser, à tous les enfants de la terre, et à toi et ton frêre en particulier, la trace vivante d'un autre possible, je voudrai mettre ma petite pierre à la construction d'un autre monde, d'un monde où les jeunes puissent se réapproprier l'avenir, et qu'ainsi peu à peu comme des petites fourmis tous ensemble nous changieons vraiment les choses. Je voudrai, pour contrer la morosité ambiante, vous laisser l'espoir en héritage ! Et je sais que c'est en agissant et non pas seulement en parlant qu'on peut faire çà.
Je ne pourrai plus vivre sereinement sans accorder mes actes avec ma pensée, mes sentiments avec ma raison.
Bon voilà, j'aurai encore plein de choses à te dire mais je préfère que tu me donnes tes réactions si ça t'intéresse, l'ouverture d'une réflexion avec toi c'est ce qui compte le plus là.
(...)
A SUIVRE, peut-être
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