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Méprisance par Jules Félix

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N’est-il pas beau, ce mot nouveau, ce néologisme ? Il fleure bon la bravitude toute royale de la campagne présidentielle précédente. Mais il n’est pas d’origine royale, celui-ci. Il est d’origine… gouvernementale. Enfin, plutôt élyséenne. Méprisance, une sorte de synthèse de la médisance et du mépris. Madame médisance et monsieur mépris ont un enfant… C’est Sarko qui l’a lâché. Il paraît qu’il aurait contrôlé le lâchage. Enfin, le largage. Un nouveau mot, c’est quand même rare dans la langue française, cela mérite d’être noté. Ce qui me donne l’occasion d’évoquer la chronique d’un journaliste de L’Express qui date du vendredi 30 mars et qui n’hésite pas à casser le langage de Sarko en donnant à mon appétit de matou boulimique quelques pépites croustillantes. J’en donne quelques exemples. Sarko n’est pas trop au top des études littéraires, mais peut-on lui en vouloir ? Son truc, c’est le parler populaire, le parler comme les autres, au risque de se trouver vulgaire. Il a dû laisser son naturel prendre le dessus, au grand dam des conseillers en tous genres. Pourtant, les Français ne sont pas des veaux ni des bœufs. Ils parlent peut-être populaire et vulgaire, mais ils ne supportent pas que leur représentant le fasse aussi. Surtout au Salon de l’Agriculture. Parmi les exemples d’erreurs de syntaxe, il y a celles-ci, succulentes : « Si y en a que ça les démange d’augmenter les impôts ». « Qu’est-ce que je m’aperçois ? » « On s’demande c’est à quoi ça leur a servi toutes ces années [d'études] pour avoir autant de mauvais sens ». Le chronique cite aussi des cas où le Président danse avec légèreté sur le fil du protocole, comme dans ce début de discours : « Chère Christine Lagarde, …, Monsieur le Sénateur, et tous ceux qui sont importants, bonjour ». Ou encore cette remise de médaille à la psychanalyste Julia Kristeva où il salua l’influence de Roland Barthez, sorte de bâtard entre Roland Barthes et un joueur de football apparemment très connu, enfin, plus connu que le sémiologue, ce qui « claqua comme une fausse note », a écrit négligemment le mari un peu agacé de la décorée, Philippe Sollers. Et les erreurs sont aussi parfois à l’écrit, même si la plupart des documents officiels sont dactylographiés, il a par exemple complété sa signature au bas d’une lettre au Président américain en écrivant de sa main, éprise de larges libertés avec l’orthographe du prénom : « Cher Barak ». Tout est ici : http://blogs.lexpress.fr/sarkozysme-culturel/2012/03/30/le-temps-de-la-meprisance-sarkozyste/

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