Tout le long dun sentier, caillouteux, je chemine.
Les nuages du ciel sétalent sous mes pas.
Tous les gris et le blanc et le noir, je rumine
Entre mes vieux chicots comme on prend un repas.
Je suis si seul parfois que je lève les yeux,
Et lance une oraison comme Hécate, déesse :
«Peut-être ai-je un ami tout là haut dans les cieux
Une présence pour soulager ma vieillesse ?»
Personne na souci de moi, je vagabonde.
Sous les feuillus, un soir, jai vu la lune ronde
Tourner le dos, émue et pleurer sur mon sort.
Jai chaussé mes sabots, dailes dans la vallée,
Pris mes jambes à mon cou jusquà la canopée,
Jétais heureux et je cherchais un réconfort.
Tristesse ! Javais faim et je lai avalée !
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