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Un chagrin par Milude

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Aujourd'hui, un chagrin m'a tenu compagnie, je le sentais comme un petit animal à fourrure, importun mais doux, niché contre moi, un peu trop pesant sur mon cœur. C'était un chagrin annoncé, mais il m'est tombé dessus hier soir au moment où je ne m'y attendais pas et avec des griffes plus acérées que je n'aurais cru. Bon, n'exagérons pas, il ne fait pas plus de 6 sur l'échelle de Richter des chagrins, et je sais bien que je ne peux en aucune façon gémir sur mon sort, pas si terrible que ça. Mais il s'est logé, têtu, contre moi. C'est comme un chagrin d'enfant, qui a besoin pour s'évacuer de bonnes grosses larmes, versées sans retenue et sans honte. On ne console jamais un enfant en lui disant, "ce n'est rien, ça va passer, regarde, c'est un petit bobo de rien du tout", mais en le prenant dans ses bras pour qu'il pleure à gros sanglots complaisants, puis, au moment que l'on devine opportun -le moment exact où le sangloteur commence à se lasser de ses propres sanglots mais non des bras de son consoleur - on lui fait un gros baiser sonore, on lui donne un bonbon, et il repart, joyeux, se cogner à autre chose… il faut bien apprendre à vivre. Mais, comme vous savez, amis lecteurs, je ne peux me lover que dans mes propres bras, limite que je partage avec beaucoup d'entre vous, et donc le coup des larmes et tout, ça ne pouvait pas marcher. Cependant, ce matin, une parenthèse de ciel moins tourmenté, de vent moins violent, s'est ouverte au-dessus du coin de Sud Deux-Sèvres où je vis. Ce n'est pas une métaphore, je parle du vrai ciel et du vrai vent. J'ai enfin pu sortir, marcher dans la nature, et peu à peu, dans un paysage de carte postale, (herbe couleur salade, piquetée de pâquerettes, coucous, et boutons d'or), caressée par un air très doux, cherchant à découvrir les oiseaux qui flirtaient à qui mieux mieux dans les buissons des palisses, j'ai senti mon chagrin frétiller, envie d'aller marauder je ne sais où, j'ai desserré mes bras et imaginé ces quelques lignes, en guise de bonbon consoleur. Finalement ce n'était qu'un chagrin de force 3… Non, force 4, quand même ! Je vous embrasse, amis lecteurs.

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