Cétait un jour dhiver où janvier embrumé
Lançait sur les carreaux des fleurs, le paysage
Semblait un lourd flacon dun liquide abimé,
Sur une sombre mer que le ciel dévisage.
Jétais seul, javais froid et javais deux printemps,
Du haut de mon chagrin, presquautant que trois pommes
Et la cloche sonnait et leau, de temps en temps,
Mouillait - trois petits bonds - les joues des petits hommes.
Posé sur locéan, voguait un long vaisseau,
Sans rame, ni hauban, sans corde, ni voilure.
Habillé tout de gris, jétais saute-ruisseau,
Sous logive des nefs et javais fière allure.
Ta main serrait, sais-tu, léclat de nos étés ?
Un plus un, cest si peu et si fort, quand vient lheure.
Jaccrochais nos deux curs aux vitraux pailletés
Et mes larmes aux trous rouillés du chantepleure.
Et puis jai vu lalcôve et les regards denfants,
Serrés sous les hauts murs, grappes et ribambelles.
Voler ta robe blanche et tes chapeaux bouffants,
Dis, Maman ! Les baisers, lambre des mirabelles !
Senvolent-ils aussi, les lits, les longs couloirs,
Lombre des lendemains, les mots et les fenêtres
Et tout ce qui nous tient : les bras et les mouchoirs
Et ma tristesse sous le parfum des
peut-être ?
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