"SOLEIL ET CHAIR
Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,
Verse l'amour brûlant à la terre ravie,
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre est nubile et déborde de sang ;
Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est d'amour comme Dieu, de chair comme la femme,
Et qu'il renferme, gros de sève et de rayons,
Le grand fourmillement de tous les embryons !
Et tout croît, et tout monte !"
Arthur RIMBAUD
Soleil !
On jouerait à "soleil !"
Tu compterais un, deux, trois !
Ton regard se poserait sur moi
Tu me réchaufferais
Tu me caresserais
Je dévoilerais lentement
Mes épaules et mes seins
Ton regard murmurerait
« Tu es superbe ! »
Et je te croirais.
Je te dirais
« Tu me rends vivante ! »
Et tu sourirais.
Je sentirais tes rayons pénétrants
Au plus profond
Au plus intime
Et je resterais là, immobile,
Suspendue dans le temps.
M.
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