Tu me trouveras peut-être
Au bout de cette route argentée
Qui tremble sous la soie des neiges de lenfance
Jy suis accrochée à létrange
Assise sur une roche
Sous les rayons de lune qui effacent laurore
Regarde
Je suis enracinée au fond de ces nues du hasard
Où les blanches libellules se mêlent au crépuscule
Qui déteint sur mes mains
Tu me trouveras peut-être
Au fond de cet univers trouble qui sembrase soudain
Dans cette chaleur des nausées
Sous le satin des sables du souvenir d'opale
Mirage de nos coeurs où se brisent les songes
On y entend gémir la vie qui ruisselle dabsence
Là où germent les âmes égarées en chemin
Jy suis crucifiée
Recouverte des voiles incertains de lattente
Et je frissonne sans cesse
Dun vent fou et glacial qui me rend éternelle
Regarde
Mes ailes sont délicates
Elles baignent dans la mer
Qui ma offert ses vagues translucides et rebelles
Mon corps sy est couché dans leur froideur pulpeuse
Mais la couche est si belle en ses dragons décume
Là sélèvent les clameurs
Tu me trouveras peut-être
Au bord de ces falaises
Doù séchappe le temps qui vomit sa misère
Tu verras les brumes vertes qui recouvrent ma nuit
Dans ce silence profond indécent et charnel
Où le vertige s'égare aux portes des langueurs
Regarde
La mémoire est nocive parfois dans son regard
Je me suis évadée de tous ces grands carnages qui me barricadaient
J'ai couru sous l'orage pour m'éloigner très vite de la mélancolie qui déchirait mon corps
J'ai laissé des lambeaux de ces fibres trop molles cramponnées au faciès du désespoir mystique
Le bal froid de l'absurde déployait tous les vides
J'ai tué le néant en découpant l'espace
La sagesse est trop fade
Liquide inconsistance dune momie blafarde
Il fallait affronter les spectres terrifiants
Pour savoir que l'enfer attend les lentes détresses
Je me suis apaisée
Tu me trouveras peut-être
Au fond de ce jardin
Où tu mas aperçue avec les sortilèges
Baignant dans les hautes herbes brûlantes de sève acide
Entourée par le vent
Et les poissons de roche qui roulent dimpatience
Au tournant du mystère
Là senracinent les prières sur cette terre décorce
Regarde
Je suis tombée au fond du puits
Dans ce lac de bleuets où mes yeux ont déteint
Je nage sur un gazon dépines parfumées
Et de fleurs débène au goût de giroflée
Ma chevelure s'éparpille
Dans ces lianes de sucre du chèvrefeuille en fleurs
Où je bois l'espérance
Mais si tu veux me trouver
Il faut vaincre
Le hasard et les naufrages profonds
Il faut vaincre
La transe du souvenir et l'étrange qui vacille
Il faut vaincre
Le vide et les ombres qui tremblent
Mais si tu veux me trouver
Tu dois prendre la route
Qui étincelle sous lor des sources de l'aurore
Lorsque surgit la métamorphose
Dans les bosquets de feu où des genêts rutilent
Mais si tu veux me trouver
Écoute la voix du vent
Qui a dit aux étoiles
Quil te faut menlever dans le secret du soir
Au creux de tes bras élancés dimmense oiseau sorcier
Mais écoute le vent
Qui a dit à la mer
Quil te faudra ôter tes écailles d'argent
Étincelantes la nuit mais dévorantes le jour
Cassantes de leurs fibres dacier
Qui nuisent à la flamme de ma chair de mousse
Au parfum dabricot de framboise et de musc
Mais écoute le vent
Qui dira à ton âme
Qu'il te faut revêtir ta peau de saltimbanque
Où brille ton regard tendre
Et tes ailes de feu
Qui cherchent cette amazone aux seins et aux pieds nus
Dansant sous la lune pâlie
Mais écoute le vent
Qui a dit aux forêts rutilantes des dunes
Quil te faut memporter
Loin des océans gris sans chaleur et sans fond
Et caressant mon coeur en mon âme noyé
Qu'il te faut déposer mon corps et mon esprit au port des songes lustrés
Où nous attend drapée en sa beauté suprême
Comme les déesses amantes de lOlympe sacré
La lumière silencieuse dun amour infini
Mais si tu veux me trouver et m'aimer
Écoute encore la voix du vent ...
Botticella
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