On a beaucoup "détourner" La Fontaine d'une façon souvent sympathique mais peu réflexive et dérangeante (par exemple le corbeau et le renard en argot,etc...). Or, à son époque, La Fontaine faisait de la politique d'une façon détournée ....Peut on réactiver la force subversive de cet auteur moyennant une actualisation qui ne cède rien quand à la musicalité de ses fables? C'est l'exercice que je vous propose...Mais rien ne vaut peut être un exemple concret non?
La Nation et la Finance
La nation ayant défiscalisé
Tous ses rentiers,
Se trouva fort dépourvue
Quand ses banques elle secourue.
Pas un seul petit ratio
De dette sur PIB à flot!
Elle alla crier famine
Chez la finance qui hallucine,
La priant de la noter
Triples A pour emprunter
Jusqu'à la croissance nouvelle.
"Je vous paierai, lui dit-elle,
Cédant tout, l'état social,
Les retraites, et l'hôpital".
La finance n'est pas gâteuse
Cest là son moindre défaut.
Que faisiez vous mon krach si haut?
Dit-elle à cette emprunteuse.
-Nuit et jour à tout venant
Je vous sauvais, ne vous déplaise.
-Vous me sauviez ? jen suis fort aise.
Eh bien ! crevez maintenant".
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