Soif de départ, jaccours en gare.
Doux chahut-cahot que ce lieu, hors du temps alors quil se rythme dheures pointues et martelées aux oreilles des voyageurs. Eux, tantôt courants dair retardataires, tantôt fièrement sur le pied de guerre et solidement campés au bout de leurs valises.
Je galope au hasard des wagons, cherchant une place des yeux.
Première voiture : Soixante nudistes carrément frétillants. Je traverse leurs quartiers en intruse polie, sans mattarder.
Voiture suivante. Lerrance continue, option contrôleur moustachu. Je le dépasse comme une ombre, lautosuggestion me rend invisible.
Tour de poignée. Sages Nonnes et Curés Fantasques se la disputent au Ma-jong. Mes pieds zigzaguent entre soutanes, je ne peux soutenir conversation.
Tour de manivelle. Je trouve enfin un fauteuil de libre, appuie ma tête contre la vitre, et songe au voisin gracieux que le sort ne manquera pas de mattribuer. Mes paupières balbutient...
Pas de veine, le train sarrête et je vais rater ma correspondance. Une silhouette sest éclipsée à ma gauche, tandis que jouvre les yeux péniblement. Jempoigne ma valise en catastrophe, et franchit hagarde le marchepied.
Rêve de gare, garde-rêves... Je mégare avec délices.
Jaime encore un peu que tu ne my attendes pas.
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