Notez bien : ceci est inventé, oeuvre de fiction comme un collage est pictural.
J'espère y avoir mis suffisament de vie pour qu'à un moment ou un autre chacun puisse se sentir interrogé, sans plus.
J'ai mis tranche de vie, mais aussi bien ce serait "tranches ..." qu'il aurait fallu mettre.
Place au texte, que dans ma fatuité je présente à nouveau à vos yeux fatigués. (1ere édition, heuuu mars 2011, "hélas" rosarum )
Hier j'ai encore bu.
J'avais viré ce salopard avec lequel je suis mariée.
On s'est juré fidélité pour le pire - il était mon pays, ma foi, mon chariot.
J'étais sa femme, sa princesse, sa figure de proue, son étoile polaire.
Il me bat. Surtout quand j'ai bu. Il me harcèle alors je l'insulte.
C'est embêtant les coups parce que ma peau marque, je cicatrise mal, ça fait des bourrelets.
Le matin ça a été, j'ai été voir la maîtresse à midi.
Elle était là, dans sa classe, à son poste de bureau devant le tableau. Les élèves sortaient comme se vide une salle de spectacle
Elle à son estrade lisait en marmonnant :
" Hier, j'ai vu Grü... Manbert, LE cas...Ommiers, lui, il coule... Tal, je le vois quand ?..."
Quand ils sont tous sortis, les élèves, je suis rentrée, et elle m'a vue.
"ha madame Petrosenguedaw. Bonjour".
Et là, moi aussi je l'ai vue.
L'alcool, les coups et les larmes, la colère et les mots qui font mal, plus à soi qu'à l'autre, quand on s'en souvient.
La rancur subie, éprouvée. Qu'on aimerait pleurer mais qui ne sort pas alors on la boit.
Puis on la lui aboie, quand il revient.
Oui il tape - comme on corrige un animal à la campagne.
Si je l'ai vue c'est qu'elle m'a vue aussi. Cet éclat de miroir ne se voit qu'au fond d'un abîme qu'on partage.
Puis elle a baissé les yeux, m'a dit que ma fille avait des résultats en chute libre, sa voix haut perchée d'anglaise se répercutait en écho sur les murs verts d'eau de cette école.
J'ai expliqué la situation, ce qui lui a fait dire qu'elle comprenait et qu'elle y ferait attention.
M'a proposé de voir l'assistante sociale.
J'ai dit non, ça va aller, avec ce sourire courageux qui serre les fesses.
Dernièrement ma voisine s'est fait enlever ses enfants. Elle boit encore plus que moi, enfin je crois.
Mais surtout elle est trop bête, elle raconte ses problèmes à tout le monde.
Il faut se cacher.
Bref, elle comprend mais si la gamine ne se reprend pas c'est le redoublement.
Et si je ne me reprends pas, c'est le placement. Enfin je crois.
En rentrant j'ai demandé au voisin de passer. Avec sa voix douce, avec ses yeux clairs...il est pas mal fait, et si gentil.
Je voulais qu'il m'installe ma box internet et mon ordi que l'autre malade mental avait démonté en partant.
Je l'ai invité au café.
J'avais déjà un peu bu.
Je suis triste d'avoir viré le malade, je n'aime pas être seule.
J'ai envie de calin.
Il a bien travaillé et m'a tout installé. J'étais si contente que je l'ai pris dans mes bras et embrassé.
Lui aussi est en manque de calin. Il dit qu'il donne mais ne reçoit pas, qu'il est fou de frustration.
Il ne doit pas bien connaître le vrai comportement d'un fou.
Quand il a eu testé internet sur l'ordi j'ai été contente encore, je l'ai ré embrassé. Je l'ai invité à manger. Puis je lui ai demandé de partir. Je ne me sentais pas prête.
Il est gentil il m'a bien dit que ce ne pouvait pas être une vraie histoire d'amour.
Que ses enfants, les miens, en avaient assez vus. Lui était cool.
Mais il ne voulait pas d'ennuis.
Moi ça irait ?
"Ho oui, moi c'est fini, plus d'amour pendant 5 ans au moins." j'ai dit.
Il a dit "fais attention à toi, tu sais mème un couple merdique c'est un deuil. Le deuil ça donne envie de baiser. ne mets pas tes sentiments là dedans. baise et ne tombe pas amoureuse."
"Des hommes qui donnent envie de les baiser et qui ne sont pas les bons pour toi - tu as donné. Baises les et endurcis ton cur.
Tu choisiras après."
Oui... il avait envie de me baiser mais pas des embrouilles. Il l'avait dit "je suis un homme".
En théorie je suis d'accord. Presque.
Quand je l'ai embrassé, encore, il m'a caressée, les fesses. Il m'a dit "calypige" à l'oreille.
J'avais des trucs à faire alors on s'est dit "à plus tard".
Il m'a regardée bizarre et a dit :
"non, on est trop fragiles tous les deux ; c'est pas possible."
"tu as raison" j'ai dit.
"c'est assez fréquent". Se prend pas pour de la merde lui non plus, tiens. Enfin je crois.
J'ai bu.
Et je suis retournée le chercher.
Là il m'a expliqué que je n'étais pas gentille de faire courir des lapereaux devant un loup.
Que j'étais saoule et aussi vulnérable qu'un faisan d'élevage. Quand je l'ai encore embrassé il m'a tout de suite mis la main au pubis, à la chatte, m'a caressée.
Je l'ai repoussé, "je suis pas comme ça , moi" tu parles avec ma voix qui vacille comme une quille frôlée par la boule.
Il m'a dit
"Ha, et moi je suis du genre à abuser d'une femme saoule qui va me pourrir la vie après ?".
Pas méchamment.
Mais j'ai compris. Ce n'était pas à lui de me corriger.
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