A coté de mes chaussures plutôt tiens...
Je suis atterrée ce matin, je viens de lire un message d'un bon ami de lycée...il n'avait pas répondu depuis de longues semaines à mon précédent email, mais je sais que la vie et ses turpitudes nous malmènent parfois aussi ne m'étais je pas inquiétée outre mesure, prise que j'étais dans un maelström d'activités...
Cet ami, je l'ai retrouvé depuis quelques mois grâce à un site bien connu, Nous étions restés sans nouvelles respectives pendant une trentaine d'années, mais c'est avec beaucoup de plaisir que nous nous sommes retrouvés, et avions alors échangé sur nos vies respectives par courriels interposés. J'avais proposé il y a quelques semaines que nous profitions de l'été pour qu'il vienne faire un tour dans l'Oise afin de nous remémorer nos adolescentes, et combien pleines de rires, mésaventures...
Et le voici cet email de réponse, ce p... d'email que j'aurais préféré ne jamais devoir lire...
"........Désolé de te répondre tardivement.
Cela va être très compliqué pour ma part de me rendre disponible dans les périodes indiquées.
Pour infos, je suis atteint d'une saloperie très invalidante, qui me limite dans mes déplacements.
Une SEP, dont l'origine est très ancienne, et qui vient d'être diagnostiquée. ........."
Ah ça alors mais kessekça...euh...euh...une SEP...une sep...ticémie...ben non ça peut pas durer des lustres une septicémie, ça passe ou ça casse...alors sans aucune idée sur cet acronyme qui ne dit toutefois rien de bon, je vais voir sur le net...et là ...vlan ! dans la tête...
Une SEP...comme sclérose en plaques.................Ah non, m...ce n'est pas vrai...
L'an dernier déjà elle a rallié dans ses rangs une proche amie, qui grâce à un nouveau protocole se porte depuis quelques mois un peu mieux...mais non sans souffrances...ni craintes !
Une saloperie d'épée de Damoclès au dessus de leurs têtes....La science avance, certes, mais tâtonne...
Et dans son courrier, cette demande de garder sa souffrance "confidentielle"... je puis comprendre sa pudeur mais en même temps ces maladies sont certes nos pestes mais , comme le disent les adages, "la santé ça ne sachète pas", et "les malheurs ça arrive plus vite que les rentes" et encore "il ne fait pas rire des malheurs de son voisin"...il ne faudrait pas non plus revenir aux crécelles...ce n'est pas une maladie "honteuse"...
J'espère que les médecins vont lui trouver un traitement qui lui permettra de continuer à mener une vie sociale quasi normale, une vie professionnelle aussi car je sais que c'est important pour lui, il lui a tout sacrifié...
Alors puisque l'on ne peut en parler, ici on peut tout écrire n'est ce pas..."Je ne sais pas qui, je ne sais pas où, Maitre Yvon soufflait dans son biniou..." comme disait Victor H.dans "La Lune" ( et non comme disait Victor dans la lune...).
Alors, forte de cette révolte, cette SEP je m'en viens vous la montrer , je vous la livre offerte...Je lécartèle devant vous, je la mets au pilori de PCC, puissiez vous la lapider, lui faire perdre substance, l'anéantir...
Non je sais,que de la vaine révolte, elle est, et voilà, il faut faire avec, mais ce secret est lourd...et l'écrire allège ma peine !
Alors que faire, que dire...
J'ai terminé mon empathique réponse, sans dolorisme, avec humour, comme il sait me connaître :
"Les vieux ami(e)s que l'on ressort de l'armoire ne sentent pas tous le renfermé, certain(e)s peuvent même encore servir..."
J'espère l'avoir fait sourire, et qu'il saura accepter ma main tendue et ne s'enroulera pas dans sa coquille ...
Dans son email il y a cette phrase..."Tout est difficile et fragile"...Je la trouve à la fois excessive et tellement vraie !
Il y a 15 jours on m'a annoncé le cancer au pancréas d'une copine de rando, seule et terrifiée à l'idée de laisser sa fille de 20 ans derrière elle...
On ne sait ce que nous réserve demain, alors il est urgent de vivre sans perdre temps et énergie si précieux dans des combats dérisoires, des haines inutiles, des rancoeurs périmées!
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