Bon, on va dire que je réfléchis avec mes pieds, mais voilà une question (sûrement parce que je ne suis pas la seule à réfléchir avec mes pieds) qui a le mérite dêtre posée
Plus on vit longtemps, plus on doit travailler quy disent
Cest le système de répartition qui est en jeu, quy disent ! Question de démographie, quy disent ! Les caisses sont vides, quy disent ! Ok !! Nen jetez plus !
Et moi, je me dis : Mais si on vit plus longtemps, pourquoi on ne pourrait pas profiter plus de sa vie ? Pourquoi est-ce quon naurait pas le droit dêtre pénard, tranquille, et de choisir enfin de vivre, loin de toute obligation, au gré de nos envies ? Nest-on nés que pour travailler ?
Ahhh ! Joubliais
le travail rend libre ! Souvenez-vous, eux aussi le disaient : « Arbeit macht frei »! Mouais
ils étaient vachement libres ceux qui travaillaient !
.dautres diront : le travail, cest lépanouissement de lêtre !
Alors, je me demande, bêtement
lépanouissement personnel doit-il obligatoirement passer par le travail ? Doit-on sacrifier notre vie personnelle au travail parce que nous vivons plus vieux ?
La réussite professionnelle fait-elle de nous des gens heureux ? On ne pourrait pas être heureux autrement ? Le travail est-il une fin en soi ? Est-il une composante de la « nature humaine » ?
En gros, est-ce que le bonheur doit absolument passer par le travail ? Pour certains, oui
et ils ont le droit (chacun met dans sa vie ce quil peut). Mais pour les autres ? Ceux qui ont une autre idée de ce que peut être une vie accomplie, on ne leur laisserait pas le choix ? Mais de quel droit ? Du droit à la solidarité ? Laissez-moi rire !
Et si on inversait la tendance ? Et si on décidait quon avait le droit de décider ?
Le travail nous permet de manger, de nous loger, certes, mais
quest-ce que nous offre notre boulot au regard du temps quon lui consacre ? Avant, le travail nous donnait une certaine sécurité,
mais ce nest pourtant plus le cas pour la majorité dentre nous. Au contraire, il condamne à la peur dêtre viré, et on na jamais autant parlé du stress au travail ! Et je ne parle même pas des suicides (encore 5 suicides en 15 jours à France Télécom ! ).
Il me semble, moi, que quand on sait goûter à la vraie vie, celle quon se choisit, combien dentre nous préfèreraient ne pas travailler et en profiter pleinement, selon son choix propre, et non parce quon les y oblige ?
Alors jentends dici
« Oui, cest bien beau tout ça, mais le fric alors
? On le trouverait où le fric, pour faire vivre tous ces oisifs ? » (Oisifs étant une insulte de nos jours, ceux-ci étant considérés comme des rois fainéants). Ben, oui, aujourdhui, dans lidée dun bonheur pour chacun, cest lavoir et non lêtre qui semble une valeur sure !
Aucun autre choix nest donc possible ?
Et dans loptique où
L on accepterait lidée quil faut travailler pour vivre , et bien quand on a travaillé de 18 à 60 ans et quon a cotisé toutes ces années-là, quand on ne cesse de payer tous les mois la CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale) et la CSG (Contribution Sociale Généralisée), à hauteur de 12 % et que cela ne suffit-toujours pas, faut peut-être aller chercher largent là où il se trouve, parce que daprès lINSEE, les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres (cest bizarre, dun seul coup, ça me paraît tellement commun de dire ça !). Mais quand même !...
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon04246
Dans ce tableau, vous remarquerez que plus on était riche en 2002 et plus on senrichit encore !
Autre chose :
Paraît que les Français sont fainéants, et surtout depuis les 35 heures, et quils ont plus de vacances que les autres ! Paraît même que les journées de grève à répétition entame la productivité !...ben non
Non, les Français sont très productifs, au contraire !...la preuve par les chiffres :
http://alturl.com/67tq3
Alors, il va où tout cet argent de la production ? Quest-ce qui les a rendu si riches
les riches ? Nest-ce pas par notre travail quils le sont ? Sans nous, le seraient-ils vraiment à ce point ? Nest-ce pas sur notre dos quils ont profité ? Et nous alors ? Nous qui navons pas les moyens dacheter des actions, des lingots, nous qui ne « boursicotons » pas ? Devrions-nous, durant toute une vie de labeur, nous contenter de les enrichir ? Et je ne parle même pas des héritiers ! Ceux qui sont nés avec une cuillère dargent dans la bouche ! Par exemple
combien dentre vous ont les moyens davoir un compte en Suisse, au Panama et jen passe ?
Cest pourtant une réalité quon oublie chez nos dirigeants (enfin, quand je dis quon oublie
lidéologie dominante le sait aussi et trouve ça très normal).
Oui, cest bien dune question didéologie et non de moyens quil sagit !
« Les caisses sont vides
», Mais vous rigolez ? On va croire encore combien de temps à toutes ces sornettes ? Il y a certains coffres-forts dans lesquels on pourrait aussi puiser ! Tout est question de « solidarité nationale », comme ils disent
mais pour eux, la solidarité nationale est à sens unique.
Non, ce que je crois, cest comme le disait Nietzsche déjà à son époque (au XIXème siècle, voyez comme ça a évolué !) : « Dans la glorification du "travail", dans les infatigables discours sur la "bénédiction du travail", je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l'intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte, à l'aspect du travail c'est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir que c'est là la meilleure police, qu'elle tient chacun en bride et qu'elle s'entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l'amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société, où l'on travaille sans cesse durement, jouira d'une plus grande sécurité : et c'est la sécurité que l'on adore maintenant comme divinité suprême. »
Friedrich NIETZSCHE : Aurore
Oui, pendant quon est au boulot, on ne pense pas
on na pas le temps. Mais une société où lon ne pense pas, cest la négation de lêtre ! Oui, cest bien ça quils veulent ! Nier ce que nous sommes pour mieux remplir leurs comptes en banque ! Parce quattention ! Faudrait pas nous laisser trop réfléchir ! Au cas où on se révolterait, on ne sait jamais !
Non, vraiment, cette société mécure et ce nest pas du tout lidée que je me fais, moi, de la « solidarité nationale » !
Mais je ne suis ni économiste, ni philosophe, ni intello, cest pour ça que je réfléchis avec mes pieds ! Alors, aidez-moi à comprendre, vous qui en savez sûrement plus que moi !
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