Pouvez vous imaginer ce qui se passe dans la tête de Claude Eatherly, pilote de larmée américaine chargé de repérer et confirmer les bonnes conditions météo avant que Tibbets prenne lordre de larguer la première bombe nucléaire de lHistoire, à Hiroshima le 6 août 1945 ?
Le dernier roman de Marc Durin-Valois, « la dernière nuit de Claude Eatherly » publié chez PLON.évoque ce personnage ( dont le vrai nom paraît être le même) .
Rose Calter , une jeune journaliste, séduisante et ambitieuse a le privilège de récupérer , contre quelques dollars, les confidences que ce prestigieux pilote aurait écrit en prison .
Rose cherche à le faire authentifier et signer pour le publier dans un magazine.
Mais lauteur se fait prier.
Impatiente de quitter la rubrique des chiens écrasés, Rose poursuit son enquête,
qui - elle espère- lui ouvrira les portes de la gloire et du succès.
Mais le pilote accumule les ennuis avec la justice et les séjours en hôpital psychiatrique. Simulateur ou pas ? La reporter photographe multiplie les clichés, mais sans pellicule ! Elle se sent dépossédée de son sujet lorsque laffaire éclate dans dautres journaux et provoque une tempête médiatique.
Jusquau bout elle se demande si ce pilote regrette vraiment son geste ou si la mise en scène de son tout nouvel engagement politique sert de support à obtenir une gloire posthume que Tibbets lui a ravie.
Marc Durin Valois, spécialiste du militaire nucléaire , nourrit une réflexion très bien documentée sur la responsabilité morale des militaires, le remord et la folie des soldats quand ils comprennent la portée de leur action.
Sa confrontation avec une jeune reporter, elle aussi avide de gloire, interroge le rapport entre les « anti- héros » de lhistoire et la fascination quils continuent à exercer dans la mémoire collective et chez les journalistes en particulier.
Après « NOIR PROPHETE » , qui décortiquait la création dun personnage charismatique assez proche des Indignés, et aux menaces internationales pour détruire ce mythe avant quil ne devienne trop populaire, voici en miroir,
Le portrait dun homme que personne ne voudrait être:
Celui qui a dit" GO" à cause dune belle trouée nuageuse, pour la bombe la plus redoutable de toute lhistoire de lhumanité.
le musée du mémorial pour la paix de Hiroshima avance le chiffre de 140 000 morts, pour la seule ville d'Hiroshima
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