Visage contre la lune, Pierrot de feu, Pierrot de sang, pense à la mort.
La larme éternellement arrimée à la joue, si pudique et si criante, déjoue les reflets blancs bleus.
Cest le dialogue ultime avec les astres, lattraction fatale vers lil de loup-garou qui déchire les nuages en filandres.
Je suis le marionnettiste : Pierrot ! Quitte la scène et dépouille- toi de tout !
Un fil invisible délicatement soulève lune de ses mains.
Le voici qui goûte au délice ténébreux. Le frisson le saisit pour la première fois comme une ode au vivant. Peu lui importent léphémère, le doute et lerreur, il a la grâce pour lui.
La tête penche un peu... Il sourit de sêtre cru inconsolable : comme le chagrin est vaniteux !
Son habit autrefois losangé de noir et blanc a bien du, lui aussi, composer avec la morsure salée du temps. La mosaïque est aujourdhui multicolore, si dépareillée, si maladroite.
Cest que le manque sest fait compositeur...
Toutes musiques lui reviennent soudain en mémoire, tempos battant au rythme du vent complice.
Sécoulent les harmonies en cascade, parfois suintantes de vérité écorchée,
Sarrache à la nuit lenvolée possédée dune soprano solitaire.
Notes blanches, notes noires, en échos fidèles résonnent encore en lui.
Pierrot de feu, Pierrot de sang, pense à la mort, la tempe battante.
↧