Je mauve ce soir, cest sans doute novembre qui fait ça.
Dhabitude je morose et cest bien assez. Là je mauve grave. Je crispe et je crève. Mais ça ne se voit pas. Je rame complet en coulant mon regard rivière en direction de mon voisin de palier. Il écrevisse rouge en montant lescalier en colimaçon et je trouve quon se consanguin un peu tous les deux. Sauf quil a les bras chargés de sacs alors que jai les sacs chariots de courses. Le plein de vivres. Pour vivre à plein. Tenir la semaine. Va faire glace. Lont dit à la télévasion. Etre bien plein. Manquer de rien. Des mules. Mais on peine en montant de conserve lescalier du coup. Sans se causer. Dailleurs on ne se connait pas. Il sessouffle. Je devrais lui prendre son panier. Un coup de main cela ne se refuse pas. Surtout quand on a les jambes coupées.
Il décline. Il refuse mon aide. Tant peine pour lui. Il décline aussi je le vois bien, plus il monte plus je le vois se ratatiner. Après tout men fous de ce type. Lest pas même sympa. Pas même sourire. Ca coûte rien pourtant. Visage clos. Cadenassé. Quatrième étage. Il clef sa porte. Formica jaune table et petite chaise assortie, baromètre suspendu au-dessus du téléphone, il se bisou photo de maman je taime, lavande séchée et napperon carré...non, je ne me moque pas. Pareil chez moi. Cinquième étage. Je serrure aussi. Pain parterre, miettes partout, râlera balaiera demain la concierge. Je me cuisine poser sacs. Formicatable aussi mais rouge. Je me canapé vert. La photo de Marie. Un geste vers lécran. Les zinfos. Mauves. Carré blanc. Puis Noir avec du sang. Un zeste de citron perrier. Je verre trinque seul. Comme dhabitude.
A la santé du voisin pardi !
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