Il lui avait demandé. Alors..
Oh, ce n'était pas grand chose! Trois fois rien, un petit truc.. ça tombait bien, c'était son truc à elle! Elle ne savait rien faire que ça, des petits trucs. Ah, la plume...! Elle ne chercherait même pas dans quoi s'encrer: c'était trouvé.
ça commençait toujours par du papier plié. Un origami rituel qui consistait à réduire la page de moitié. Elle y voyait deux avantages: circonscrire l'angoisse de ne pas produire ou pas assez, et se créer l'illusion, sous la forme d'un livret, d'une belle histoire à commencer. Il y aurait donc une page 1 qui ne serait pas forcément un début et une page 4 qui ne serait pas forcément une fin en soie. Elle commencerait au milieu, cette histoire. On se foutrait du résumé, du pourquoi, du comment. ça tomberait dessus comme quand on touche à Colin Maillard, comme un hasard en quête de distinction ou de reconnaissance. Un chaud-froid, un tu-brûles, des petits tours au petit jour, à tour de bras, des facéties, de l'éloquence, des mines de rien ou affectées, des sujets, des sujets d'attention sans objet, tout et n'importe quoi. Chercher des prises inutiles ? La belle affaire! De circonstances! Petit théâtre d'émotions, corps de texte posthume, trois petits tours et puis... ? Un siphon.
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