Cétait il y a deux ans si peu ? Ça me semble si vieux
Dun bref coup de talon, jai brisé notre union.
Jai écrasé ton corps sans lombre dun remords,
Et plus jamais depuis, je nai goûté tes philtres.
Ils mavaient dit : « Quitte-la ! Sinon, tu vas mourir. »
Je les ai écoutés, le corps fatigué
Que mon cur ne batte plus comme il laurait dû.
Je leur ai répondu : « Daccord. Pour vivre, tuons la flamme. »
Deux ans que jai perdu le goût blond de ta peau,
Et que ta fumée blanche ne caresse plus mon corps.
Deux ans que je nai pas pris ta tige en ma bouche
Ni senti dans mes veines passer ta douce ivresse.
Sans toi, mon corps sest alourdi,
Trop frustré pour, en sus, de douceurs se priver.
Sans toi, mon crâne a rendu lâme,
et transformé mes rimes en piètres gargouillis.
Tu manques à mes écrits, à mon humour aussi.
Jai perdu le sommeil et failli en mourir,
Je pleure chaque nuit alors que jaimais rire.
Certes, je respire mieux, mais la vie mest si fade.
Alors, ami fumeur, si un jour tu me croises,
Surtout ne va pas croire que ta fumée me gêne.
Respirer tes volutes est mon dernier plaisir,
De celui-là jentends quon ne me prive pas.
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