Une forêt, un chemin à l'automne.
Une odeur de terre humide, le bruissement des feuilles, le craquement des branches, le vent
Puis la route tout prêt, le froid, le bruit des voitures à vive allure.
Cette voix que je n'entends pas, que je n'entends plus, qui m'entoure, me caresse, me porte.
Sensations fortes, images si présentes.
J'ai beau regarder à terre, je ne vois que les feuilles dans les arbres.
En négatif. En contre-jour. Impression inversée.
Mes pas sont là, dans la nature, en suspens.
Je sens les vibrations des voitures mais je n'entends plus que le vent.
Douceur des bruits. Froissements feutrés. Je suis bien.
Il fait froid, ce froid qui me saisi tout comme l'eau glacée, me pénètre lentement, entoure ma taille, me frôle, m'inonde
Pas de lutte.
Et cette voix qui continue à me bercer, à m'envelopper. Je flotte. Je suis bien.
Je chemine sereine. Hors du temps. Malgré les éléments.
Les paroles se tarissent, les mots s'écoulent jusqu'à mon cerveau, je les sens sous ma peau, ils circulent dans mes veines jusqu'à mon cur, l'abreuvent, le réchauffent
Le silence se fait, empli l'espace. Nous continuons à marcher, toutes pensées désormais diluées de fatigue
Je suis bien.
ENFIN.
J'ai ressenti le temps
l'espace... comme une brise légère, un souffle.
Je suis devenue l'instant, l'espace d'un instant
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