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Ce que j'appelle l'oubli par L ange bleu

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ils ont tapé parce que c'est pas une vie tout ça, faudrait pas croire que pour les autres y'a qu'à se servir tiens prends ! eux sont là pour faire régner l'ordre, pas bien payé mais sinon qu'est ce qui reste tu peux m'dire prends ça toi ! pourquoi on serait les seuls à devoir fermer sa gueule et payer et encore et toujours payer tiens prends ça ! se lever à pas d'heures dans le noir et le froid compter dès les débuts des mois comment tenir tiens prends ! Ils ont tapé parce que c'est pas une vie tout ça, toi tu viens et tu te sers prends encore tiens ! faut bien montrer qu'on peut pas tout avaler toujours trop d’impôts toujours pour les mêmes prends ça ! tous les coups que l'on reçoit, en devant la fermer toujours toujours à trimer sans jamais voir du mieux prends tiens ! Ils ont tapé parce que c'est pas une vie tout ça, putain le con j'y crois pas,il dégueule de partout hé connard arrête de faire semblant là hé t'écoute tu nous causes sinon j'vais t'aider, tiens prends ça ! il va pas nous bousiller notre vie non plus allez prends ! c'est pas une vie tout ça, ils ont jamais eu de chance la preuve encore l'autre con, il vient de clamser « et ce que le procureur a dit, c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu » Soixante pages et une phrase. Une seule phrase qui nous submerge et nous emporte le souffle coupé. « il s'est dirigé vers les boissons, il a ouvert une canette de bière et l'a bue à quoi a-t-il pensé en étanchant sa soif, à qui, je ne le sais pas, ce dont je suis certain par contre, c'est qu'entre le moment où il est entré dans le supermarché et celui où les vigiles l'ont arrêté, ni lui ni personne n'aurait pu imaginer qu'il n'en sortirait pas » Lyon, décembre 2009: quatre vigiles tuent Michaël Blaise, 25 ans, sous l'oeil d'une caméra de surveillance qui enregistre tout. Michaël avait pris une canette de bière dans un rayon et l'avait bue. Un homme ne doit pas mourir pour si peu a dit le procureur. Un homme est pourtant mort pour si peu et Laurent Mauvignier par ce livre contribue à ce que ce fait divers s'inscrive dans l'Histoire. "Ce cri de révolte contre l'effervescence des existences que la misère a rendues transparentes est d'une insoutenable stridence. Mais l'écriture est là, attentive, suspendue, pour offrir des parenthèses de réconfort. En signe de résistance, ce que Mauvignier appelle l'oubli, c'est le souvenir, ce droit à continuer de vivre dans le havre des têtes accueillantes." Télérama Angelin Preljocaj a mis en scène le texte de Laurent Mauvignier. Danse et littérature s’unissent pour dénoncer la violence d’une société qui consomme et qui exclut. Un spectacle coup de poing. Dans un décor épuré, sur la musique électro de 79D, les corps des danseurs figurent tour à tour la résignation de la victime, gosse dégingandé qui esquisse bien trop tard un geste de défense, et le calme de ses bourreaux, dont l'unisson ne se dérègle que pendant l'enquête. "Je voulais jouer des décalages, des contrastes entre violence et douceur, et montrer des hommes qui laissent libre cours à leurs pulsions mais restent froids, parce qu'ils se disent qu'ils font leur job", décrypte le chorégraphe. Souvent âpre, imprégnée par la mort, la pièce s'attache aussi à rendre son humanité à l'homme tombé sous les coups, elle restitue ce qui fut son bonheur de vivre. http://videos.tf1.fr/jt-we/ce-que-j-appelle-oubli-du-livre-a-la-scene-7527247.html

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