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Le petit train par Campagnarde

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Il fait totalement noir, non pas entièrement, des petites lueurs tremblotantes apparaissent par intermittence. J'avance. Sous ma main droite, des surfaces lisses et froides, sous la gauche du bois et du métal, un couloir. Ce bruit répétitif, roulement de tambour étouffé mezzo* ou plus grave, un léger tangage...Un tortillard qui bringuebale, petit train, où t'en vas-tu? Des portes de compartiments fermées, personne ne sait ce qui s'y fait, de vagues lueurs roses ou bleues qui butinent*, aucune voix audible à moins qu'il me faille un écouvillon* pour me déboucher les oreilles! Là, le sas, et de la lumière enfin, enfin.. plutôt des globes éclairant des visages, des personnes assises? Non juste un diner de têtes, d'ailleurs un décapité me fait signe de déposer la mienne auprès des autres, j'espère que ce n'est pas irréversible* bien qu'elle ne fonctionne pas toujours très bien, j'y suis accoutumée. Derrière la table une vaste fresque*, on y voit des machines à se compliquer la vie actionnées par nos jambes qui pédalent, marchent ou courent pour faire avancer le convoi, tandis que nos mains tapent sur des touches frénétiquement, c'est donc cela tout cette résonance*, cet écho familier et étrange! Cela fait comme une bande dessinée qui raconte l'histoire de ce point de couplage commun (PCC), situé sur le réseau de distribution, auquel d’autres wagons sont raccordés. Des fantômes y montent toujours de temps à autres, d'autres en descendent et restent à quai à jamais, reverra-t-on une autre fois passer des trains comme celui-là? La tête de l'échanson* passe au centre de la grande tablée, il déclame du René Char* : Hâte-toi de transmettre Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance. Effectivement tu es en retard sur la vie La vie inexprimable La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir. Celle qui t’est refusée chaque jour par les êtres et par les choses Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés Au bout de combats sans merci. En guise des mets de ce banquet, passent des nuages de douceurs, un suroît de babalitos*, un grain de bonbons*, un zéphyr de framboise, mais un vent d'autan à la guimauve s'affronte avec un mistral de citron, soudain toutes les têtes roulent au sol... Il fait totalement noir, non pas entièrement, des petites lueurs tremblotantes apparaissent par intermittence. J'avance. http://www.youtube.com/watch?v=SHEwFoo_KA0

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