Lautre matin, ce nétait pas "sardines" dans le métro. Il était même étrangement déserté.
Rien dinsolite pourtant, pas la moindre menace terroriste à lhorizon, ni de fin du monde annoncée, un jour comme un autre, qui ne sétait même pas glissé malicieusement dans une période de vacances scolaires.
Un jour de place assise (en aparté : mes surs, je vous le dis, nous avons, au moins en un domaine, gagné une incontestable égalité, aucun homme de 7 à 77 ans ne cède désormais sa place à une femme, fut-elle très âgée).
Bref, jarrive à la bourre, la rame est prête à sébranler, la sirène corne la fermeture des portes, je mélance, saute, bouscule au passage ; on me lance des regards meurtriers
la routine en ce monde inhumain et impitoyable.
Dans mon dos, un vieux monsieur encore plus pressé (cest intrigant, je me demande pourquoi) fait de même. Et son gros carton reste coincé. La corne semballe, tout le monde sarrime aux portes pour les tenir écartées, ouf ! Le carton est sauvé !
Pour un peu on avait du coq en bouillie (je le préfère au vin).
Dans ce carton mal fermé, il y a en effet un coq
vivant et furax dêtre sans ménagement bringuebalé.
Kokekoko ! Japonais ?
Coucarékou ! Russe peut-être ?
Cocorico ! Un coq gaulois en fait qui a du se mettre à parler les langues étrangères sous leffet du stress et de la colère.
Il passe le cou par le trou de sa cage improvisée, le vieux lui appuie sur la tête comme un flic de série américaine.
Il me sourit au passage, le vieux, pas le coq, parce que moi je ris franchement.
Il na pas dit son dernier mot, le coq, pas le vieux. Cocorico !
En deux coups de cuillère à pot, il gicle de sa boite tel un beau diable rouquin avec une crête formidable.
Tout le wagon se marre et moi je ne suis plus dans cet étroit boyau du ventre lyonnais, je suis entre Santa Cruz et Quijarro dans ce train fameux, quand il se nommait encore le train de la mort. La flûte des Andes pour la couleur locale et Ima Sumac, la péruvienne chimère vocale, musicalisent mon film.
Jean Macé ! Le trajet est court, je lai déjà souligné mais mon cinéma, en plus de 24 images/seconde, men a fait voir du paysage !
Jean Macé ! Avec regret, je quitte le gallinacé, je laurais bien accompagné jusquà sa destination finale.
Grâce lui soit rendue, tous ces visages moroses, fermés, indifférenciés ont ce jour là, par le rire, acquis une réelle singularité.
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