Les choses arrivent
les bouches se font muettes,
les mots sont incertains,
les voilent se lèvent,
le temps court,
tant de gens disparaissent,
le badaud ne se rebelle,
il regardait le feuilleton...
Je ne peux user l'écrit
pour changer ce que je crains
je ne peux pointer la zébrure
du fouet du sermon
mais je fais avec plaisir
ce qui m'a été imposé
le badaud ne se rebiffe
il regardait le feuilleton...
la profondeur du trou
a des mesures ensablées,
la liberté muselée,
de confort est évincée,
jusqu'à mes victoires
n' ont été que provisoires
le badaud ne renâcle
il regardait le feuilleton...
Quelconque information,
il l'efface de sa mémoire,
sa grande ambition?
Très peu il ne la révèle,
en a t'il seulement le pouvoir?
Il dit se tordre pour un poteau
mais seulement après le feuilleton...
Il a beaucoup travaillé
bien sûr sans intention,
bien moins avec conviction,
plutôt sous la résignation.
IL est un monde de gens bons
qui attendent d'être remorqués
en raccrochant les wagons.
Mais le badaud ne se soulève,
il ne s'affirme ni ne se positionne,
il regardait le feuilleton
et le grand spectacle,
de la médiocrité de sa vie.
En attendant docilement la fin
rêvant d'une meilleure existence
sans oser y mettre le prix,
pour avoir perdu la foi.
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