Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Fugue en dos majeur par Uranie84

$
0
0
Ce texte est inspiré d'un des personnages Mathias Delamarre, dit « Saint-Mathieu » : archéologue spécialiste de la Préhistoire. Il se balade souvent en sandales et rarement habillé décemment. qui apparaît rapidement dans deux romans , ça n'a pas le charisme d'un Adamsberg, c'est n'est pas étoffé autant, mais le fait est qu'un inconnu m'y a fait pensé et j'ai pondu cette gribouille sans prétention qui mêle fiction à réalité, mais je ne vous dirai pas où s'arrête la réalité pour commence la fiction. Fugue en dos majeur Bol fumant de cacao à la main et la joue écrasée contre une vitre quasi gelée, je n'avais de cesse de fixer cette porte en bois qui faisait tâche dans la blancheur de la maison en face. Des buissons ardents en guise de haie, exposaient la rondeur exquise de leurs milliers de fruits rond couleur sang, et chaque fois que mon regard se posait sur cette haie, un frisson me griffe l'échine et je me cambre imperceptiblement en repensant à ce dos nu. Se savait il observé cet homme solitaire, un peu sur la lune, et dont le regard pudique, sauvage, se posait davantage sur un bourdon que sur un visage. Savait il combien de voyage j'ai entrepris des yeux sur ce dos, y dessinant du bout des cils des courbes suaves de formes inconnues.. Il avait la manie de retenir son pantalon large d'un bout de corde, la cambrure de ses reins appelait impitoyablement mes dents, et ce nœud que j'entrevoyais de biais qui se balançait telle une tentation, en me susurrant "défais moi je t'en prie, défais moi!". Un frisson tourbillonne entre mes reins, s'étire, badin et lèche mes entrailles au souvenir de ces mains tailladées de mille entailles, les doigts fins longs et nerveux, racontent avec insolence comment ils ont broyé de seins innocents, tout comme on broie des illusions ;impitoyablement; et pendant un instant-pendant un instant seulement-j'ai envié ce sécateur d'être son objet, transperçant son dos comme si mon regard allait brûler son derme, comme s'il suffisait de glisser mes yeux et les planter dans sa nuque comme une lame de couteau, pour qu'il se retourne et m'aperçoive. Son dos..hum son dos était une carte aux rivages effilés, aux ravins sauvages où tellement de doigts ont échoué, et les grains de beauté que j'ai planté ce soir d'été étaient de secrètes caresses en pointillé. Parfois il s'arrêtait pour reprendre son souffle, et mon cœur manquait un battement, comme si la vie elle même se figeait en hommage à cet abandon. Je l'enrubannais de silencieuses oraisons, tandis que ma langue, serpent de chair onirique, rampait sur les subtiles courbes des muscles dansants. Ses omoplates étaient des plateaux arides appelant la pluie de mes baisers quand c'est dans mes entrailles que l'orage gronde violemment. Sa main avait défait nonchalamment une chevelure blonde en queue de cheval, avant de glisser sur la toile terreuse de son pantalon, moulant ainsi le galbe parfait de ses cuisses un bref instant. Mes narines elles, se dilataient légèrement malgré moi comme si elles percevaient ce parfum d'humus que les premières gouttes rondes et moelleuses d'un orage d'été soulevaient à vous enivrer.. Mes sens s'emballaient et mon nez avait décidé de couronner ce dos, cette peau, d'une auréole de senteurs subtilement emmêlées. Paupières closes, je pouvais composer ce parfum, comme si mon nez explorait à son tour ces courbes qui me donnaient le vertige à présent prélevant les plus secrètes fragrances de sa peau.. Soudain une lame de désir transperce mon bas ventre comme la foudre, il pleut et mon esprit s'embrume : il ne sait pas, il ne sait plus où perlent ces premières gouttes, dans son jardin, ou dans le mien, sur quelles pétales tombent elles, et quelles calices ornent elles..Mes paupières s'ouvrent pour s'accrocher à son dos, le griffer de mes cils pendant que mes reins expulsent des frissons...Le dos dont mon regard était amoureux s'était évanoui, et cet homme solitaire avait disparu de la rue, de la ville, de ma vie pour toujours..

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles